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Imprimer 2023_07_10_haubourdin.pdf Juil 2023
Discours d'hommage aux soviétiques morts en France en 1940-1945

Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s camarades,

 

Au nom du Rassemblement Communiste, plus précisément de sa section Nord (anciennement « Coordination Communiste »), je veux vous remercier pour votre présence ce matin, ici en ce cimetière militaire d’Haubourdin où sont rassemblés plus de 200 tombes de soviétiques morts sur le sol français entre 1940 et 1945 pour la défaite du nazisme et la libération de la France de l’occupation nazie. Je veux remercier aussi la présence du Comité du Nord de l’Association France-Russie CEI, la présence de la section Loos-Haubourdin du Parti Communiste Français, la présence du Comité France-Cuba Lille Métropole, la présence de la France Insoumise de la 5ème Circonscription.

Dans un second temps, nous poursuivrons tout à l’heure cette cérémonie par une seconde cérémonie en accompagnant le Comité des Sans-Papiers qui arrivera de Lille à pied, et avec eux, nous rendrons hommage à d’autres oubliés de la 2ème Guerre Mondiale : les « tirailleurs » des troupes coloniales, morts pour la libération de la France du nazisme, et qui sont également enterrées ici dans cette même terre d’Haubourdin, unis à jamais à ces russes et soviétiques, magnifique symbole internationaliste.

 

Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s camarades,

 

Venir ici à Haubourdin le 8 mai, chaque année depuis plus de 20 ans, c’est notre façon à nous de célébrer le 8 mai 1945, date de la capitulation finale de l’Allemagne nazie, date de la victoire des peuples contre le nazisme. Nous voulons rendre à la fois hommage à l’URSS et à sa contribution décisive à la défaite du fascisme, et rendre hommage à ces hommes oubliés, morts ici loin de leur patrie, qui ont participé à la Résistance française, une Résistance dont il faut rappeler le caractère multinational.

 

Qui étaient ces citoyens soviétiques ?

 

Pour l’essentiel, il s’agissait de prisonniers de guerre, militaires arrêtés par les Allemands sur le front de l’Est mais aussi civils requis, et transférés ici en France pour servir de main d’œuvre dans les mines et participer à la construction du Mur de l’Atlantique ou à d’autres ouvrages défensifs. Il y avait aussi parmi eux des immigrés russes et ukrainiens antifascistes, qui travaillaient notamment dans les mines de notre région et qui, dès mai 1941, participèrent à la grande grève des mineurs, acte massif de la résistance de la classe ouvrière.

Les requis, en provenance d’Ukraine soviétique (de la région de Kiev et de Ruthénie) arrivent au nombre de 2 000 entre juillet et novembre 1942. Ils seront placés dans les camps de Lens et Drocourt. 6 000 prisonniers soviétiques arrivent, eux, en novembre 1942. Ils seront placés dans des camps à Bruay-en-Artois, Marles et Courrières. La majorité sont mis à la disposition des compagnies minières, une minorité est utilisée, à partir de 1943, par les chantiers de l’Organisation Todt sur le littoral, et placés dans des camps à Berck, à Neufchâtel.

 

Ce sont les évadés de ces camps qui participèrent directement à la Résistance intérieure.

Les premières organisations clandestines des prisonniers de guerre soviétique furent créées au début d’octobre 1942 dans le camp de Beaumont-en-Artois dans le Pas-de-Calais. On les appela « Groupes de Patriotes Soviétiques ». Les initiateurs – officiers de l’Armée Rouge ayant réussi à s’évader - avaient pour noms : Marc Slobodinski, Alexandre Tcherkassov, Alexis Krylov, Boris Chapine, Vassili Adoniev. Plus tard s’y joignit le célèbre lieutenant Vassyl Poryk, qui dirigera un groupe de partisans soviétiques FTP dans le Bassin Minier, et dont un monument rappelle sa mémoire dans le cimetière communal d’Hénin-Beaumont.

 

Nous pouvons citer aussi le nom d’Alexandre Tkatchenko, prisonnier de guerre originaire d’Ukraine soviétique, travaillant dans les mines de la région, évadé puis membre actif d’un réseau de résistant, abattu le 18 août 1944 dans la région d’Arras, enterré d’abord là-bas puis transféré ici à Haubourdin, sous une plaque d’abord anonyme, avant qu’il retrouve son nom grâce au rôle des associations de mémoire. Une plaque commémorative a été inaugurée il y a 2 ans par l’association « Mémoire russe », dont nous saluons le rôle.

Alexandre Tkatchenko, à partir de son centre de Nœux-les-Mines, commandait un groupe d’une quarantaine d’hommes, qui dirigeait son activité vers les zones rurales d’Aubigny, de Frévent et de Beaumetz-les-Loges, en appui au secteur paysan des FTP. Ces maquis s’en prennent aux Allemands isolés, aux installations ennemies, aux chemins de fer et aux fermiers réputés collaborateurs.

 

D’une façon plus générale, l'activité pratique de ces résistants soviétiques dans la Résistance intérieure consistait aussi à organiser des actes de sabotages et de diversion dans les mines et à mener le travail de propagande et d'agitation parmi les prisonniers des camps en diffusant les communiqués et autres informations venant de l'Union Soviétique.

Ces camarades ont organisé les évasions de prisonniers soviétiques et ont formé des détachements de partisans, partout sur le territoire français. Ils avaient pour nom « Stalingrad », « Liberté », « Patrie », « Joukov », Maxime Gorki », « Leningrad », « Commune de Paris ».  A la dernière étape de la libération de la France, jusque 10 000 Soviétiques formaient 55 détachements, sans compter les centaines de soviétiques intégrés dans des détachements soviéto-français ou internationaux. Un millier de partisans soviétiques ont participé à la libération de Paris. Dans le Nord-Pas-de-Calais, 10 détachements soviétiques ont combattu les occupants.

Ces héros ont contribué à notre libération. Ils ont été l’expression vivante de l’alliance libre des peuples libres qu’a signifiée l’alliance antifasciste contre le nazisme. Nous ne devons pas les oublier !

 

Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s camarades,

 

Rendre hommage à ces partisans soviétiques morts en France, c’est aussi, à travers eux, rendre hommage à l’URSS, qui a perdu 25 millions de ses enfants dans cette grande boucherie de la deuxième guerre mondiale. C’est le pays qui a payé le plus lourd tribut à cette folie meurtrière déclenchée par les éléments les plus réactionnaires et les plus chauvins du capitalisme financier allemand pour écraser le mouvement ouvrier et assurer la domination de ces monopoles.

Peut-on imaginer : 1 soviétique sur 7 a perdu la vie au cours de la guerre ! 25 millions de morts ! 70 000 villes, cités et villages ont été détruites, 98 000 fermes collectives détruites.  Personne ne peut oublier ce peuple martyr.

Personne ne doit oublier non plus l’apport décisif de l’URSS et de son Armée Rouge dans la victoire contre le nazisme. En cette année 2023, nous fêtons en particulier le 80ème anniversaire du tournant décisif de Stalingrad.

 

La victoire du 2 février 1943 à Stalingrad a été la conclusion d'une gigantesque contre-offensive soviétique qui avait permis, à partir du 19 novembre 1942, de prendre en étau, par un mouvement d'encerclement, pas moins de 22 divisions fascistes allemandes, plus de 160 unités totalisant 330 000 hommes. Jamais les Allemands ne réussiront à desserrer cet étau fatal. Au total, du début de l'assaut nazi à l'été 1942 à la capitulation de février 1943, c'est-à-dire au cours des 200 jours de combats pour Stalingrad, les fascistes perdirent environ 1 million 500 000 hommes, dont 2 500 officiers et 24 généraux.

Au-delà de ces pertes matérielles considérables pour leur puissance militaire, qui se poursuivront pendant l'année 1943 avec la bataille devant Koursk et la bataille sur le Dniepr, les nazis perdirent à Stalingrad une grande partie du prestige politique du Troisième Reich. Après février 1943, il devenait à présent clair pour tous où se trouvait le camp de la victoire.

 

Au final, sur 783 divisions allemandes ayant participé aux différents fronts de la guerre, 670 ont été détruites par l’Armée Rouge, soit 85%. 75% des avions, des pièces d’artillerie, des blindés allemands ont été détruits par l’Armée Rouge. 80% des victimes allemands l’ont été sur le front germano-soviétique.

C’est bien l’Armée Rouge et aucune autre qui a brisé l’armée nazie et qui a fourni l’effort principal pour la libération de l’Europe. Encore en juillet 44, après le débarquement de Normandie – ce second front tant attendu par les Soviétiques pour les soulager un peu de l’effort principal qu’ils supportaient depuis 1941 ! – donc après le débarquement de Normandie, l’Allemagne avait mobilisé seulement 60 divisions à l’Ouest en France et en Italie, mais devait maintenir 235 divisions contre l’Armée Rouge à l’Est !

En juin 45, le New York Herald Tribune reconnaissait : « l’Armée Rouge a été de fait l’armée qui a libéré l’Europe et la moitié de notre planète en ce sens que sans elle, et sans les immenses sacrifices consentis par le peuple russe, la libération du joug cruel du nazisme aurait été tout simplement impossible ».

Le Général De Gaulle lui-même déclarait alors : « Les Français savent ce qu’a fait la Russie soviétique et savent que c’est elle qui a joué le rôle principal dans leur libération ».

 

Nous, nous n’avons pas oublié cette histoire, nous ne pouvons pas l’oublier. Face au révisionnisme historique, face au fascisme qui redresse la tête, face à l’idéologie bourgeoise qui range l’URSS au rayon des « totalitarismes » dans les manuels d’histoire, notre rôle est essentiel.

 

Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s camarades,

 

Devant ces tombes de soviétiques morts pour la France, c’est aussi toute la Résistance que nous honorons, c’est toute cette jeunesse fauchée dans la fleur de l’âge qui combattit, parfois les armes à la main, pour notre Liberté. C’est Félicien Joly, dirigeant de la Jeunesse Communiste dans le Nord fusillé le 15 novembre 1941. C’est René Denys, dirigeant régional des Jeunesses Communistes et résistant de l’Organisation spéciale de combat, abattu par la police de Vichy en février 1942 alors qu’il n’avait pas 20 ans. C’est Eusébio Ferrari, l’immigré italien dirigeant de la jeunesse communiste, auteur de nombre de faits d’armes et de résistance dès 1940, qui tombera en février 1942.

 

Nous célébrons aussi cette année le 80ème anniversaire de la fondation du CNR, le Conseil National de la Résistance, dont les réalisations mises en œuvre à la Libération sont systématiquement détruites aujourd’hui. Nous n’acceptons pas les hommages d’un Emmanuel Macron le provocateur qui, pour célébrer le 8 mai, ose venir aujourd’hui à la prison de Montluc à Lyon, la prison où Jean Moulin fut incarcéré après son arrestation.

Non, Macron n’a rien d’un Jean Moulin, il en est l’exact opposé. Par sa politique antisociale et antidémocratique, il ne combat pas le fascisme, au contraire il pave la voie au fascisme. Depuis 6 ans, il dirige à coups de gaz lacrymogènes, à coups de matraque, de LBD40, de mensonges à répétition. Et de 49-3.

 

Il pave la voie au fascisme, et à la guerre contre la Russie.

Depuis plus d’un an, nous assistons à ce conflit fratricide entre deux peuples d’une même famille, les peuples russe et ukrainien qui, hier, cohabitaient ensemble dans la grande maison soviétique, mais qui ont été séparés de force par la folie nationaliste anticommuniste, avec les occidentaux à la manœuvre, les Etats-Unis en première ligne. Le nationalisme ukrainien séparatiste a conduit à l’euromaidan en 2014 et au coup d’Etat contre le président élu, Viktor Ianoukovitch, accusé d'être "pro-Moscou". Le nouveau régime issu du coup d'État comprenait d'éminents "nationalistes extrêmes" pour ne pas dire des néo-nazis. Stepan Bandera, qui a fait massacrer 1,5 million de Juifs ukrainiens pendant la seconde guerre mondiale, est vénéré en héros aujourd’hui en Ukraine. En mai 2014, c’était l’incendie criminel de la maison des syndicats à Odessa, qui fit 42 morts russophones. Dirigée par le régiment Azov, dont l'insigne, le "Wolfsangel", a été rendu tristement célèbre par les SS allemands, l'armée ukrainienne commençait aussi le bombardement de la région orientale du Donbass russophone. Selon les Nations Unies, 14. 000 personnes dans l'Est ont été tuées entre 2014 et 2022, dans le silence alors assourdissant de la communauté internationale.

 

L’agressivité de l’OTAN, un organisme qui aurait dû être dissous depuis 30 ans, depuis la fin de la guerre froide, a poussé la Russie de Poutine a déclenché une guerre défensive préventive en février 2022. Tout Etat qui jette de l’huile sur le feu et s’immisce dans ce conflit n’aide pas à sa résolution. Ce n’est pas en livrant à l’Ukraine des munitions, des canons, des lance-roquettes, des chars de combat, des missiles, et demain des avions que l’on va s’approcher de la paix. Macron est un adepte du double langage.

 

Pour continuer le combat aujourd’hui contre le fascisme, contre la guerre et pour l’amitié entre les peuples, nous ne pouvons pas être amnésiques. Nous devons nous inspirer du courage de ceux qui nous ont précédés. Nous sommes des nains assis sur des épaules de géants.

Nous nous inclinons aujourd’hui à Haubourdin devant l’héroïsme de ces partisans soviétiques, morts loin de leur patrie pour la libération de l’humanité du joug nazi. Honneur aux combattants soviétiques ! Honneur aux martyrs !

Discours d’hommage
aux ‘tirailleurs’ des troupes coloniales

Cimetière d’Haubourdin – 8 mai 2023

 

Chers amis, chers camarades,

Le Rassemblement Communiste est ici, dans ce cimetière militaire, tous les ans le 8 mai, à double titre :

·         D’abord, pour rendre hommage aux combattants soviétiques reposant dans ce cimetière : ces oubliés de tous ont combattu ici dans la Résistance en France et ont payé de leur vie.

·         Ensuite, avec vous les sans-papiers, nous voulons rendre hommage à présent à ces autres oubliés :  les ‘tirailleurs’, ces soldats originaires des colonies de l’empire français, qui ont participé activement à la lutte contre le fascisme hitlérien dans les rangs de l’armée française au cours des combats de la seconde guerre mondiale. Soviétiques là-bas, Africains ici : cette terre d’Haubourdin unit des combattants de toutes origines, magnifique symbole internationaliste.

Rappelons que ce sont 178 000 hommes de l’Afrique subsaharienne et 320 000 hommes d’Afrique du Nord qui ont été appelés au combat dès 1939-1940, et souvent placés en première ligne lors des combats de mai-juin 1940, quand l’armée française en déroute faisait face à l’avancée des troupes allemandes. Ils l’ont chèrement payé : sur un total de 60 000 militaires français tués pendant l’invasion allemande, un tiers appartiennent à ces troupes coloniales.

Après juin 1940, Pétain signant l’armistice avec l’Allemagne nazie, une nouvelle armée française – celle de la France libre - a été reconstituée par De Gaulle pour continuer le combat : les ‘tirailleurs’ furent le fer de lance de cette nouvelle armée reconstituée pour une large part en Afrique. Ils seront de toutes les batailles, en Italie, lors du débarquement de Provence en août 1944, en franchissant les premiers le Rhin en 1945. A la fin de la guerre, dans la 1ère armée du Général de Lattre de Tassigny, sur 550 000 hommes, on comptait 134 000 Algériens, 73 000 Marocains, 26 000 Tunisiens et 92 000 ressortissants d’Afrique Noire, soit 60% de cette 1ère armée.

Par ailleurs, dans la Résistance intérieure, les ex-tirailleurs étaient également présents : 5 000 Africains, évadés des camps de prisonniers allemands, ont rejoint les rangs des FFI. Sans oublier bien sûr, tous ces militants immigrés, souvent déjà engagés avant-guerre, qui ont poursuivi la lutte dans la Résistance.

Tels étaient les hommes qui, hier, ont lutté pour notre liberté et dont certains sont morts dans ce combat. Personne ne peut l’oublier, personne ne doit l’oublier.

Pourtant, ces tirailleurs, à l’heure d’aujourd’hui, sont interdits de quitter le territoire français pour pouvoir toucher leur minimum vieillesse. C’est au terme d’une bataille juridique de longue haleine qu’ils ont pu recouvrer le droit de pouvoir retourner finir leur vie dignement chez eux.

Que penser aussi de cet amendement scélérat de la loi Darmanin, obligeant les retraités étrangers de vivre en France pendant au moins 9 mois pour pouvoir toucher leur pension. A l’heure actuelle, ces retraités doivent justifier d’une présence de 6 mois pour toucher leur pension. Quand on pense à tous ces retraités français qui partent vivre loin de la France, il y a une forme d’injustice intolérable.

 

Chers amis, chers camarades,

Hier, dans la Résistance militaire pour la libération de la France, nous avons lutté ensemble, au-delà de nos origines, de notre couleur de peau, de nos religions ! Aujourd’hui, contre l’exploitation capitaliste et pour les droits démocratiques, pour l’unité de la classe ouvrière et du peuple, nous continuons le combat ensemble !

Un combat d’autant plus vital que l’aggravation de la crise du capitalisme fait vaciller des vies et vaciller des consciences. Et des hommes et des femmes sont laissés dans la précarité la plus totale, en danger de mort permanent et au milieu de la Méditerranée.

Ce monde capitaliste unipolaire, nous n’en voulons plus, et de nombreux peuples se lèvent pour lui substituer un monde multipolaire. Bien que le processus de multipolarisation ait été initié depuis de longues années, il semble s’accélérer et la guerre en Ukraine en a été le catalyseur.

Chers amis, chers camarades,

Dans le cadre des combats communs que nous menons ensemble, le Rassemblement Communiste soutient plus que jamais le combat des sans-papiers. L’arsenal juridique mis en place successivement par les différents gouvernements se durcit de plus en plus nous appelant à opposer une résistance féroce en lien avec le combat de tous les travailleurs pour une société plus juste, plus fraternelle, plus égalitaire.

Hier, comme aujourd’hui et demain, les sans-papiers sont des êtres humains, pas des marchandises ! Les tirailleurs ont versé leur sang pour la France, une France ouverte et plurielle. C’est cette France qu’ils ont défendue, c’est cette France que nous défendons. Souvenons-nous !

 

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