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Imprimer Nov 2022
Soutien sans faille aux peuples africains en lutte contre le néocolonialisme et ses pantins locaux

Une nouvelle fois, le jeudi 20 octobre, la rue africaine a été rougie par le sang de ces enfants. Cette fois-ci c’est le régime fantoche du Tchad qui tire sur les manifestants faisant au moins 70 morts et des centaines de blessés. Ce 20 octobre le peuple Tchadien répondait massivement à l’appel à manifester de plusieurs partis d’opposition et de nombreuses associations pour protester contre la décision unilatérale du président Mahamat Idris Deby Itno de prolonger son mandat à la tête du pays pour deux ans. Symboliquement la manifestation se tenait le jour de la fin des 18 mois de transition décrétés par le conseil militaire après la mort du président Idriss Deby, père de l’actuel président.

Rappelons que le président actuel du Tchad Mahamat Deby est venu au pouvoir par un coup d’Etat après la mort de son père dans des conditions non encore élucidée aujourd’hui. Il fut immédiatement adoubé par Paris qui se déplaça à N’Djamena pour les obsèques de Deby père. Après avoir aidé Deby père à venir au pouvoir en 1990, après lui avoir apporté un soutien à toute épreuve pendant trois décennies, l’impérialisme français aide aujourd’hui son fils à instaurer par la force une véritable monarchie. Si Macron soutient aussi fortement Déby fils, comme il a soutenu tout autant Déby père, c’est que le Tchad est un élément essentiel de la stratégie de l’impérialisme français pour contrôler la région. Outre les richesses de ce pays, l’enjeu stratégique est central pour Paris et Bruxelles. Le général De Gaulle résumait comme suit cet enjeu : « Le Tchad est au cœur de l’Afrique ; celle-ci se trouve en pleine gestation : le destin de ce continent pèse lourd dans celui du monde. Or vous êtes le chef d’un Etat dont le nord de son territoire est une part du Sahara, dont le centre penche à la fois vers le Nil et vers le Niger, et dont le Sud touche aux régions qui descendent vers le Congo. » C’est ce qui explique que le Tchad est le pays d’Afrique qui a connu le plus d’interventions militaires françaises depuis l’indépendance. Après l’opération appelée « Limousin » entre 1969 et 1972, ce fut le tour de l’opération nommée « Tacaud » de 1978 à 1980, puis de l’opération dite « Manta » de 1983 à 1984 », puis de l’opération intitulée « Epervier » de 1986 à 2014 et enfin de « Barkhane » depuis.

C’est ce qui explique la logique du « deux poids deux mesures » à l’endroit des coups d’Etat de la région. Alors que le gouvernement français a tout fait pour exiger des sanctions scandaleuses et meurtrières contre le coup d’Etat au Mali pourtant soutenu par la très grande majorité du peuple malien, il adoube le coup d’Etat de Déby fils pourtant rejeté par la grande majorité du peuple tchadien. Bien sur aucune sanction n’est exigée pour ce bon élève de la Françafrique et de l’Eurafrique.  

Le soutien par Paris et Bruxelles à Mahamat Déby, le massacreur est sans faille au moment où l’impérialisme français rencontre de plus en plus de difficulté au Sahel. La Françafrique et l’Eurafrique y sont en effet confrontées à un progrès important de la conscience politique anticoloniale se traduisant par le retrait des troupes de Barkhane imposé par le peuple malien d’une part et des manifestations populaires du Burkina au Niger en passant par le Bénin ou le Niger pour exiger ce même retrait d’autre part.

Dans ce contexte l’intérêt des travailleurs français est de soutenir totalement les peuples africains en lutte pour leur souveraineté et contre le néocolonialisme français et européen. Les travailleurs français et les peuples africains ont le même ennemi : la bourgeoisie française et européenne. Ce sont elles qui sont responsables de la paupérisation ici et de la guerre là-bas avec comme seule motivation la défense de leurs profits.

« Un peuple qui en opprime un autrene saurait être libre » Karl Marx

 


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