Le
rideau est tombé sur l’élection présidentielle.
Entre la peste brune et le choléra, avait-on vraiment le
choix ? Pour beaucoup de travailleurs de ce pays, c’est
avec la pince à linge sur le nez que nous
avons mis nos bulletins dans l’urne.
Macron le
libéral fascisant l’a emporté avec 58,5% des
suffrages exprimés (mais seulement 38.5% des inscrits), le
fascisme recueillant 41.5% (27.3% des inscrits). L’abstention
a été encore une fois très forte (28%) et le
nombre de bulletins blancs et nuls représente environ 8.6% des
suffrages (3 millions de bulletins).
Macron,
piteusement réélu sans faire campagne, s'apprête
à repasser à l'offensive avec sa contre-réforme
des retraites, pour lequel "le 49.3 n'est pas exclu"
(selon l'expression de Bruno Le Maire cette semaine):
L'ultralibéralisme a, on le sait, un prix, exorbitant pour les
travailleurs
Que
ce soit pour Macron ou le fascisme, la moitié des votes
obtenus l’ont été pour faire barrage, soit à
l’un soit à l’autre !
Triste
constat d’une démocratie bourgeoise fascisante en
décrépitude !
Cela
ne doit pas nous faire oublier que l’extrême droite
fasciste fait un score plus qu’inquiétant pour l’avenir
si rien n’est fait. Nous ne répéterons jamais
assez que ce sont les politiques anti-sociales, répressives et
de casse des services publics menées pendant 5 ans par
Macron qui l’ont renforcé. Le fascisme se nourrit de la
misère, de la désespérance du peuple et
Macron, par la politique répressive qu’il a
menée pendant 5 ans et qu’il compte poursuivre, en est
un vecteur objectif. Si Macron c’est le
racisme d’Etat, Le Pen c’est l’Etat raciste.
Mais
il ne faut pas se résigner. Des raisons d’espérer
existent et qui passent à la fois par la grève, la
rue et les urnes. Échouant de peu à se qualifier pour
le 2ème tour, Jean-Luc Mélenchon a
suscité l’espoir en particulier dans les quartiers
populaires urbains, chez les travailleurs, notamment les
travailleurs immigrés exclus du droit de vote. Cet espoir ne
doit pas s’éteindre ! Un bloc populaire
anti-libéral, antifasciste et antiguerre peut
remporter une majorité à l’assemblée en
juin ou, du moins, contrecarrer les objectifs de Macron. Un bloc
populaire s’appuyant sur la dynamique du 1er tour
et ralliant les principales forces autour des lignes programmatiques
de l’Union populaire, est à portée de main,
pourvu que les sectarismes soient remisés au placard. La
bataille des élections législatives des 12 et 19 juin
prochain, véritable « 3ème tour »,
va être l’occasion de débattre des vraies
questions qui préoccupent les classes populaires à
savoir le pouvoir d’achat, l’emploi, les retraites, la
santé, l’éducation, l’écologie, l’antiracisme,
l’antifascisme et la paix. Ce bloc populaire peut porter ces
aspirations.
Mais
ces élus ne seront rien s’ils ne sont pas portés
par un véritable mouvement social et populaire dans la rue où
le rapport de force doit être construit. L’esprit de
lutte doit être mis au premier plan et les organisations
syndicales ont la responsabilité d’agréger et
d’amplifier ces luttes de toutes les catégories du
monde du travail. La vision réformiste doit céder la
place à un syndicalisme de combat, à un syndicalisme de
classe afin qu’en haut ils ne puissent plus.
C’est
bien la conjonction d’un mouvement social profond et puissant
et d’un bloc d’élus combatifs qui permettra
d’enrayer la broyeuse antisociale et antidémocratique
macronienne et de créer le rapport de force permettant
d’envisager de construire un monde meilleur !
En
tant que communistes, nous avons des critiques sur les insuffisances
actuelles du programme de l’Union Populaire, par exemple sur la
question de l’Europe, sur la question de l’impérialisme
et de la paix, ou plus fondamentalement sur la vision finale d’une
société débarrassée de l’exploitation
capitaliste, mais il nous semble primordiale dans la période
de conforter et renforcer l’actuel front de résistance
anti-libéral et antifasciste impulsé par l’Union
Populaire et par Jean-Luc Mélenchon à sa tête.
Par
la rue, par les urnes au "troisième tour"
législatif, nous sommes tous déterminés à
contre-attaquer, et à vaincre.
Rejoignons-nous
dans ce combat !
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