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Imprimer 2022_02_21_jlm2022.pdf Fév 2022
Le vote MELENCHON, seule possibilité électorale d'ouvrir un espace de résistance au macronisme et au fascisme Lepéno-zemmourien!

Roussel sera t-il le Hamon de la Présidentielle 2022?

On se souvient qu’en 2017, Jean-Luc Mélenchon, avec 19,58% des suffrages n’a raté la qualification pour le 2ème tour qu’à 2% près…. tandis que Hamon, le candidat du PS, finissait à 6,36%, captant une bonne part des 600.000 voix manquantes.

Aujourd’hui, c’est une ribambelle de candidats, plus « unitaires » les uns les autres, qui cherchent à grappiller quelques % qui peuvent faire défaut à Jean-Luc Mélenchon qui est, pourtant, le seul candidat en capacité de nous faire échapper au duel mortifère droite/extrême-droite.

Parmi eux, Fabien Roussel, le candidat du PCF, de plus en plus mis en avant par les médias et salué par la social-démocratie anti-Mélenchon et la droite qui jugent qu’il dit des « choses intéressantes ». A son corps défendant ou pas (ce n’est pas le sujet), Roussel est tactiquement mis en avant par ces forces réactionnaires pour bloquer la marche en avant de l’espoir Jean-Luc Mélenchon, selon un scénario classique qui rappelle le soutien du capital aux forces gauchistes contre le Parti Communiste de la grande époque, et Fabien Roussel se prête d’autant plus à cette manœuvre qu’il a fait le choix d’une campagne de démarcation systématique vis-vis de Mélenchon

C’est d’autant plus terrible que c’est au nom d’une « identité communiste » retrouvée que veut s’exprimer Fabien Roussel, or cette identité-là est bien problématique !

Il exprime lui-même dans son livre « Ma France » sa différence avec Jean-Luc Mélenchon : « Lutte contre le racisme, laïcité, sécurité et police, capital et travail : sur tous ces thèmes très régaliens, nous n’avons pas forcément les mêmes approches ». Derrière ces mots, on retrouve le refus de Fabien Roussel de participer à la marche nationale du 10 novembre 2019 contre l’islamophobie en protestation contre l’attentat de la Mosquée de Bayonne…. et par contre sa participation appuyée à la manifestation politique des syndicats policiers du 19 mai 2021 devant l’Assemblée Nationale, prenant à rebours tous les militants de notre camp social engagés dans les luttes contre la répression policière (du Comité Adama aux Gilets Jaunes), et alors que la priorité d’un militant communiste serait d’œuvrer à unir le peuple, au-delà de ses catégories, ses différences et de ses croyances.

Mais tout à sa volonté de s’adresser à l’électeur de la « droite sociale » (cf. son intervention sur BFMTV-RMC le 31 janvier) ou à l’électeur d’extrême-droite qui se « trompe de colère », Fabien Roussel en vient à déraper quand dans une interview le 13 janvier il proclame défendre « la valeur travail » contre « l’assistanat » : « je suis le seul à défendre le revenu issu du travail plutôt que le revenu issu de l’aide sociale », comme si les sans-travail ne préféraient pas en avoir ! Cela rappelle sa sortie polémique en avril 2021 contre la « garantie d’emploi par l’Etat en dernier ressort », proposée par la FI, accusée d’être une idée propre à « l’époque soviétique, le kolkhose ».

André Chassaigne, président du groupe des députes PC, dans un entretien au journal Le Point du 17/01/2022, est dans le même ton, cherchant surtout à bien montrer qu’il est un militant « responsable » : « Jamais je ne suis allé devant une usine avec un mégaphone pour gueuler et lever le drapeau rouge. Je préfère demander à rencontrer le chef d’entreprise et essayer de faire avancer les choses ».

 

Dans cet entretien, Chassaigne annonce clairement : « il faut que le Parti socialiste se reconstruise (…) la richesse de la gauche vient de sa diversité », illustrant ainsi une incapacité maladive de la direction actuelle du PCF à s’extraire de sa volonté de se lier à la social-démocratie, laquelle même en quasi-faillite, peut encore lui permettre de sauver nombre de ses élus locaux. Mais comme cet objectif de renaissance du PS est loin quand Hidalgo est à 2% à la Présidentielle, Chassaigne traduit au fond la ligne défaitiste du PCF dans cette élection en affirmant nettement : « il est illusoire d’espérer être au second tour ». Ian Brossat, porte-parole de Roussel, interviewé le 17 février sur LCI, a enfoncé le clou en affirmant que si Mélenchon était au 2ème tour, cela pourrait faire gagner Le Pen.



Le défaitisme laisse le champ libre à Macron-Pécresse-LePen-Zemmour



Que peut apporter aux travailleurs un parti qui ne se bat pas pour gagner ? Est-ce la réponse à apporter à une colère populaire grandissante anti-Macron ? Comment ne peut-on voir que dans le contexte actuel d’offensive libérale et de risque fasciste, il y a besoin de faire front, et qu’on ne peut gâcher par des divisions la seule possibilité concrète, dans le cadre du système autocratique présidentialiste de la Vème république, qu’arrive au 2ème tour une alternative de gauche au contenu antilibéral, antifasciste, eurocritique, antiguerre (d’autant plus important en cette période de bruits de bottes de l’OTAN en Ukraine !) Or cette possibilité, qu’on le veuille ou non, elle est aujourd’hui incarnée par Jean-Luc Mélenchon. C’est la clef qui permettrait de dénouer la situation, faire sauter le verrou macronien, et permettre au mouvement social de redresser la tête. Souvenons-nous que les grèves de mai-juin 1936 avaient été entraînées par l’élan de la victoire politique du Front Populaire ! Aujourd’hui, il faut combattre le sentiment d’impuissance qui est trop répandu dans la classe ouvrière. Se présenter à la Présidentielle pour juste faire un tour de piste, pour témoigner comme le fait Roussel, et dire qu’on ne peut pas gagner, c’est renforcer ce sentiment d’impuissance.

Il est minuit moins le quart : l’heure n’est pas à discuter tranquillement sur la « reconstruction communiste » et le projet de société socialiste/communiste, mais dans l’agenda politique bourgeois qui nous est imposé, il faut prendre nos responsabilités, dans l’intérêt du peuple travailleur, et tout faire pour éviter que nous nous retrouvions à nouveau face au duel mortifère de 2ème tour Macron- Len Pen/Zemmour. C’est au 1er tour que se joue l’élection.



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