Les médias
dominants largement liés au complexe militaro-industriel se
saisissent de toute occasion pour présenter la Fédération
de Russie et la République populaire de Chine comme deux États
intrinsèquement agressifs et criminels, menaçant
gravement la tranquillité de l’Europe et du monde.
Les discussions sur la
nature de l’expérience chinoise ont certes leur
légitimité théorique et politique et les
organisations communistes françaises défendent des
positionnements divers à ce sujet. Il n’est pas douteux
par ailleurs que le régime bourgeois dirigé par Poutine
a réprimé à plusieurs reprises les démocrates
authentiques et les communistes russes ; mais on doit rappeler à
cette occasion que la constitution russe actuelle a été
adoptée au pas de charge après la répression
sauvage en 1993 des défenseurs du Parlement russe
démocratiquement élu, mesure qui a rencontré
l’engagement actif des conseillers américains alors
présents à tous les étages de l’administration
russe. Le devoir des communistes français est de manifester
fortement leur solidarité de classe avec tous les militants
russes luttant pour le progrès social et la souveraineté
nationale. Pour autant, la présentation médiatique
de la Russie et de la Chine comme les instigatrices de la situation
dangereuse, voire explosive, qui prévaut désormais en
Ukraine ou en Mer de Chine et ailleurs, relève clairement de
la propagande de guerre : il s’agit de créer en Europe
une forme d’union sacrée russophobe et
sinophobe. S’agissant de l’Ukraine, c’est la
poussée continue vers l’Est de l’UE-OTAN depuis
1989 au mépris des engagements pris et sous l’impulsion
de l’impérialisme américain et des actuels
gouvernements allemand et français qui, en alliance avec les
nostalgiques du nazisme au pouvoir à Kiev, qui menace la
Russie d’une odieuse revanche historique sur Stalingrad.
En Extrême-Orient,
c’est l’impérialisme américain et ses
vassaux, y compris le gouvernement macronien, qui provoquent la Chine
et qui s’ingèrent grossièrement dans ses affaires
internes, encourageant les séparatismes tibétain,
taïwanais, ouïghour, hongkongais, etc. En réalité,
l’impérialisme euro-atlantique tente de conjurer sa
crise économique inéluctable en tentant de briser, par
le recours à la menace, voire à la violence armée,
le développement de la République populaire
chinoise. Dans ces conditions, le rôle des communistes et
des syndicalistes de classe français est alors de refuser tout
soutien à l’impérialisme euro-atlantique et de le
dénoncer pour ce qu’il est, l’ennemi principal de
la paix et des peuples, y compris du peuple français. Plus
que jamais, avant que le bloc euro-atlantique n’ait précipité
le monde dans une guerre potentiellement mondiale et exterminatrice,
exigeons que notre pays sorte de l’Alliance atlantique fauteuse
de guerre et dénonçons plus fort encore le mensonge
social-impérialiste d’une Union européenne
soi-disant porteuse de paix, de démocratie et de progrès
social. Dans les luttes sociales qui se développent
présentement, lions systématiquement la défense
de la paix mondiale à la bataille pour les salaires, les
services publics, l’emploi et la protection sociale car il
existe un lien structurel entre l’euro-austérité
et la course au surarmement impulsée par l’oncle Sam et
par l’Europe atlantique. Car la désindustrialisation et
les délocalisations successives que nos peuples ont subies
depuis une trentaine d’années ont contribué à
affaiblir toutes les capacités productives dirigées
vers le développement et la paix. Ceci a contribué à
renforcer constamment le poids relatif du secteur militaro-industriel
resté lui sur place, constituant ainsi une des causes de
l’aveuglement militariste de nos dirigeants qui vise la Russie,
la Chine, et plus largement l’ensemble des peuples dans le
viseur de l’impérialisme et du néocolonialisme.
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