La
politique sanitaire de la bourgeoisie française
porte les germes d’un projet de société fondé
sur la précarité et l’appauvrissement des
travailleurs : politique du gouvernement français
incapable depuis le début de la pandémie d’anticiper
les mesures permettant de freiner la circulation du virus.
Avec
200 000 à 300 000 nouvelles contaminations par jour, les
écoles et établissements scolaires restent ouverts en
dépit des demandes répétées des
organisations syndicales de l’éducation nationale, alors
que les enfants représentent la majorité des vecteurs
de transmission. Au lieu de cela, comme il l’a fait avec les
Gilets Jaunes, comme il l’a fait avec le pass sanitaire, Macron
attise les feux de la division entre vaccinés et non
vaccinés (« on va emmerder les non
vaccinés »). Cette attitude éclaire
bien la politique macroniste néo-libérale, qui
fait exploser le profit maximum et qui est incompatible
avec une véritable santé publique.
Une
politique vaccinale au service des plus riches
26
milliards de dollars versés aux actionnaires de
Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson et Astra Zeneca au
cours des 12 derniers mois et une anticipation de dividendes de 33,5
milliards de dollars en 2021. Selon Oxfam, en avril 2021 la part des
bénéfices réservée aux actionnaires
suffirait pour vacciner 1,3 milliard de personnes soit l’ensemble
de la population africaine !
Alors
que même l’OMS questionne sur l’opportunité
d’une telle politique vaccinale, on voit bien
l’intérêt des groupes pharmaceutiques à
privilégier la piste du vaccin à ARNm, peu coûteux
à la fabrication mais dont les dividendes explosent !
Levée
des brevets et droit d’accéder aux autres vaccins
L’inégalité
d’accès aux vaccins à l’échelle
mondiale ferait, selon les spécialistes, que l’apparition
de nouveaux variants n’aura de cesse tant que la vaccination
n’aura pas atteint un pourcentage conséquent de la
population mondiale (70% au moins dit l’OMS) et tant que des
zones géographiques resteront très faiblement
vaccinées. Or seuls 2 pays africains ont pu atteindre les 70%
de vaccinés aujourd’hui (9% en moyenne pour toute
l’Afrique), d’où l’urgence de la levée
des brevets pour permettre aux pays en voie de développement
d’acquérir les vaccins à moindre coût.
C’est d’ailleurs la demande formulée par l’Inde
et l’Afrique du Sud et soutenue par une centaine de pays auprès
de l’OMC.
Cette
demande n’a toujours pas été examinée et
pour cause : le blocage sur la levée des
brevets, orchestré notamment par les multinationales
pharmaceutiques, les USA, l’UE soutenue par Macron, et
l’inacceptable refus d’accéder à d’autres
vaccins, parce que pour eux, le profit passe avant la santé. Alors
que les médias s’acharnent à nous présenter
la Chine comme l’ennemi extérieur, elle a déjà
fourni plus de 600 millions de doses en 2021 et s’est engagée
fin novembre à fournir gratuitement 1 milliard de doses de
vaccin à l’Afrique.
Par
ailleurs, alors que partout dans le monde, d’autres vaccins
sont accessibles et en particulier les vaccins basés sur une
autre technologie que l’ARNm (par exemple l’injection
d’un virus inactivé), l’UE continue de bloquer les
vaccins chinois, russe et cubain, qui ont pourtant fait leur preuve !
Le
blocus assassin des USA avec la complicité de l’UE
empêche ainsi l’accès aux deux vaccins
de Cuba. C’est un choix politique d’une part, dicté
par les profits d’autre part ! Comment dans ces
conditions, convaincre les non-vaccinés, lorsque les choix
politiques de santé publique sont dictés par les
intérêts des monopoles pharmaceutiques ? Tout
citoyen devrait pouvoir accéder au vaccin de son choix, mais
cette revendication juste est contraire à la priorité
des profits des capitalistes.
De
l’argent pour la Santé et l’hôpital,
pas pour le Medef/Cac40
Alors
que les profits pour les groupes pharmaceutiques atteignent des
montants vertigineux, le secteur de la santé publique subit
les coups de boutoir de l’ordre néo-libéral. Plus
de 75 000 lits d’hôpital ont fermé en 10 ans dont
17 600 depuis 4 ans. Sans compter 20% de lits fermés faute de
soignants. C’est cette réalité objective qui fait
que, pendant la pandémie, on met en veilleuse les autres
maladies, comme si le cancer ou tout autre maladie s’arrêtait
d’évoluer pendant la crise ! De plus, les
conditions infernales de travail dans les hôpitaux découragent
les plus motivés : entre 2018 et 2021, plus d’un
millier d’étudiants infirmiers ont démissionné
avant la fin de leurs études. Difficile d’imaginer que
les conditions de travail dans cette incurie sanitaire pour une
rémunération de misère n’en soit pas
responsable.
Gilets
jaunes, vaccinés et non vaccinés, travailleurs de tous
les secteurs, syndiqués et non syndiqués, personnels
soignants, ne cédons pas aux tentatives de division
orchestrées par l’ordre néo-libéral. Nous
avons tous intérêt à stopper le rouleau
compresseur macro-patronal ! Il est aux abois.
Au
contraire, opposons-leur notre unité dans ce combat pour leur
imposer nos revendications en termes de santé publique, de
salaires et d’emplois !
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