Le
premier juillet 1921 le PCC convoquait son premier Congrès
fondateur à l'initiative des premiers communistes chinois
inspirés par l'exemple de la Révolution d'Octobre 1917
qui a engendré l'URSS. Les Communistes chinois étaient
13 à la fondation, puis 58.000 au moment du massacre de la
Commune de Shanghai en 1927 par la bourgeoisie antipatriotique du
Kuomintang et 92 millions aujourd'hui pour poursuivre l'œuvre
d'édification du « socialisme à la chinoise »
conçu comme une étape vers le Communisme.
C'est
vers le milieu du 19éme siècle que la Chine féodale
a perdu sa souveraineté nationale pour être mise sous
domination impérialiste suite aux deux guerres de l'opium.
En
1911, la Révolution bourgeoise renversa la monarchie féodale
mais échoua à débarrasser la Chine des seigneurs
de guerres féodaux et des occupations territoriales des
impérialistes anglais, français, allemands, japonais et
états-uniens.
L'alliance
du PCC et du Kuomintang avait pour objectif de sortir le pays du
semi-féodalisme et du semi-colonialisme. A la mort du leader
de la Révolution et de la République bourgeoise, Sun
Yat Sen, son Parti le Kuomintang mit fin à l'alliance avec le
PCC pour stopper son influence grandissante.
Le
PCC théorisa « l'encerclement des villes par les
campagnes » et lança la longue marche sur 9.000 km en
établissant des Soviets paysans et soldats dans les
différentes provinces chinoises libérées pour y
appliquer la liquidation des régimes semi-féodal et
semi-colonial par la mise en pratique du slogan « la terre à
ceux et celles qui la travaillent. »
Une
fois l'occupation militaire japonaise vaincue suite à la
seconde guerre mondiale antifasciste gagnée principalement par
l'URSS, le PCC continua la lutte révolutionnaire contre le
Kuomintang jusqu'à la Révolution d'Octobre 1949 qui
élargissait ainsi le camp socialiste à l'Asie.
La
Démocratie Nouvelle chinoise était ainsi partie
prenante des Démocraties Populaires qui constituaient avec
l'URSS le camp socialiste qui sera rejoint ensuite par la Corée
du Nord, le Vietnam et Cuba.
L'aide
internationaliste de l'URSS à la Chine prit fin après
le Grand Bond en Avant dans un contexte de divergences idéologiques
sur les questions de l'appréciation de Staline par le rejet de
la « déstalinisation » considérée
comme une trahison, de la « coexistence pacifique »
considérée comme un abandon de la lutte des classes et
de l'anti-impérialisme, de la « dictature du prolétariat
» considérée comme un opportunisme
anti-marxiste-léniniste, etc.
Bien
que signataires comme le PCUS de l'URSS des deux déclarations
de Moscou de 1957 et de 1960, le PCC par le biais de la lettre en 25
points rédigée par Mao Ze Dong développa une
ligne générale du MCI critique du « révisionnisme
khrouchtchévien » avec le soutien solidaire du Parti du
Travail d'Albanie (PTA).
C'est
aussi dans ce contexte que sous la houlette de Mao lui même fut
lancée la « Grande Révolution Culturelle (GRCP) »
dont l'objectif affiché était de faire régler
par la « base » ouvrière, paysanne et
intellectuelle les « contradictions antagoniques »
manifestées par la bureaucratisation et l'embourgeoisement
minant le parti et l'Etat. La « base » était
appelée à « bombarder le quartier général
» pour assainir le parti et l'Etat.
Toutefois,
mis à part les cas Lui Shao Shi, Lin Biao et de la «
bande des quatre », les « contradictions » internes
au PCC furent le plus souvent traitées comme des «
contradictions non antagoniques au sein du peuple. »
La
théorie des « contradictions antagoniques et non
antagoniques » est une permanence dans l'histoire du PCC et de
la Révolution Nationale Démocratique Populaire. C'est
ainsi que l'alliance avec le Kuomintang fut d'abord définie
comme « contradiction non antagonique au sein du peuple »
qui doit se régler par la méthode de « l'unité,
critique, unité ». Après le massacre de la
Commune de Shanghai la contradiction avec le Kuomintang devint «
antagonique », puis après l'attaque et l'occupation
nippone de 1937, cette contradiction principale contraint à
une nouvelle alliance temporaire que le PCC géra avec
vigilance avant de lancer l'assaut final qui vit la fuite de la
bourgeoisie pro-impérialiste du Kuomintang sur l'Île de
Taïwan.
Par
contre le PCC a toujours considéré les fractions
patriotiques de la bourgeoisie comme parties prenantes de la
Démocratie Nouvelle. C'est ainsi que les classes sociales
porteuses de cette forme d'Etat révolutionnaire transitoire
sont la classe ouvrière, la paysannerie, les Intellectuels et
la bourgeoisie nationale par opposition à la bourgeoisie
compradore.
Le
PCC est à l'avant-garde de ces classes sociales dans le
processus de l'émancipation anti-féodale, de la
libération nationale et même de l'édification du
socialisme vers le communisme. Tous les dirigeants historiques du
PCC, de l'Etat de Démocratie Nouvelle et de l'édification
du socialisme chinois sont d'accord sur ces quatre classes sociales
révolutionnaires, sur la coexistence de longue durée
des secteurs économiques socialistes, capitalistes, des
moyennes et des petites entreprises privées et familiales,
etc. Ce consensus va de Mao Ze Dong, Zhou En Laï, Deng Xiao Ping
et Xi Jinping pour ne citer que les plus illustres dirigeants du PCC
et de l'Etat.
Liu
Shao Shi a clairement synthétisé la base théorique
consensuelle de ces choix stratégiques de tous les dirigeants
du PCC : « En raison des particularités du développement
social et historique de la Chine et de son retard scientifique, c'est
une tâche unique et difficile d'appliquer systématiquement
le marxisme à la Chine et de le transformer de sa forme
européenne en une forme chinoise... Nombre de ces problèmes
n'ont jamais été résolus ou soulevés par
les marxistes du monde, car ici, en Chine, la principale section des
masses n'est pas constituée d'ouvriers mais de paysans, et la
lutte est dirigée contre l'oppression impérialiste
étrangère et les survivances médiévales,
et non contre le capitalisme intérieur » (Liu
Shaoqi).
Pour
tous les dirigeants successifs du PCC, l'application du
Marxisme-Léninisme à la Chine doit se faire d'abord
pour vaincre les survivances du féodalisme et le retard
économique, scientifique et technique consécutif au
joug impérialiste pour jeter ainsi les fondements du
socialisme vers le communisme.
On
peut vérifier cela dans ces propos de Deng Xiaoping : «
Le marxisme attache la plus grande importance au développement
des forces productives... [Aller vers le communisme] exige des forces
productives hautement développées et une abondance
écrasante de richesses matérielles. Par conséquent,
la tâche fondamentale de l'étape socialiste est de
développer les forces productives. La supériorité
du système socialiste est démontrée, en dernière
analyse, par un développement plus rapide et plus important de
ces forces que dans le système capitaliste. À mesure
qu'elles se développent, la vie matérielle et
culturelle du peuple s'améliore constamment... Le socialisme
signifie l'élimination de la pauvreté. Le paupérisme
n'est pas le socialisme, et encore moins le communisme. »
Même
logique chez Mao lui même qui, dès 1949, fait ce lien
dialectique entre développement des forces productives et
élévation du niveau de vie sociale des travailleurs et
du peuple : « Si nous sommes ignorants en matière de
production, si nous ne pouvons pas saisir rapidement le travail de
production ... afin d'améliorer les moyens de subsistance des
travailleurs d'abord, puis ceux des autres personnes ordinaires, nous
ne serons certainement pas en mesure de maintenir notre pouvoir
politique : nous perdrons notre position et nous échouerons. »
Le pragmatisme de cette démarche est synthétisé
par Deng Xiaoping ainsi : « Peu importe la couleur du chat,
l'essentielle est qu'il attrape les souris. »
On
retrouve enfin le même raisonnement chez Xi Jinping, l'actuel
Secrétaire Général du PCC, lorsqu'il invite
l'ensemble du PCC à faire preuve de créativité
et d'innovation dans l'application du Marxisme – Léninisme
aux réalités évolutives nationales chinoises : «
Le marxisme se développe toujours en même temps que les
réalités sociales et la technologie de l'époque.
Le marxisme ne peut pas stagner. Après le début de
l'ouverture, le socialisme n'a fait que continuer à
progresser. Soutenir le développement du socialisme aux
caractéristiques chinoises, c'est un peu comme un grand livre.
Pour établir les principes et les idées fondamentales,
le camarade Deng Xiaoping y a gravé sa part. La troisième
génération du Comité central du Parti, avec le
camarade Jiang Zemin comme noyau et le camarade Hu Jintao comme
secrétaire général, a ajouté ses propres
chapitres brillants à ce livre. La responsabilité de
cette génération de membres du Parti communiste est
d'écrire le prochain chapitre de ce grand ouvrage.
Pendant
une période assez longue encore, le socialisme à son
stade primaire existera aux côtés d'un système
capitaliste plus productif et plus développé. Au cours
de cette longue période de coopération et de conflit,
le socialisme doit tirer les leçons des bienfaits que le
capitalisme a apportés à la civilisation. Nous devons
faire face à la réalité que les gens utiliseront
les forces des pays occidentaux développés pour
dénoncer le développement socialiste de notre pays.
Nous devons faire preuve ici d'une grande détermination
stratégique, en rejetant résolument tous les faux
arguments selon lesquels nous devrions abandonner le socialisme. Nous
devons corriger consciemment les différentes idées qui
ne correspondent pas à notre stade actuel. Plus important
encore, nous devons concentrer nos efforts sur l'amélioration
de nos propres affaires, sur l'élargissement continu de notre
puissance nationale globale, sur l'amélioration de la vie de
notre peuple, sur la construction d'un socialisme supérieur au
capitalisme, et sur l'établissement des bases d'un avenir où
nous gagnerons l'initiative et aurons la position dominante.
Cette
analyse nous permet de mieux apprécier le fait que la voie
idéologique que nous choisissons de suivre est le problème
central qui déterminera la victoire ou la défaite du
travail de notre Parti, le destin même du Parti. Comme le
camarade Mao Zedong l'a dit un jour : «Un parti révolutionnaire
est le guide des masses. Dans les révolutions, il n'y a jamais
eu de parti révolutionnaire qui ait conduit son peuple sur la
mauvaise route et dont la révolution n'ait pas échoué.
»
Les
faits montrent que la longue marche planifiée du socialisme de
marché dirigé par le PCC a engendré une
puissante Chine Populaire économique, scientifique, technique,
écologique, culturelle et sociale. La longue NEP chinoise qui
rappelle celle courte de l'URSS apparaît de plus en plus comme
l'antithèse des diktats libéraux du capitalisme
impérialiste broyeurs des conquis sociaux, démocratiques
et fascisants.
Les
impérialistes qui ne cessent de propager qu'il n'y a pas
d'alternative au capitalisme impérialiste se confrontent de
plus en plus à l'alternative du « socialisme chinois »
alors que leur système prédateur prend l'eau de toutes
parts.
Alors
que les pays rescapés camp socialiste que sont la Chine, Cuba
véritable puissance médicale, la Corée du Nord
puissance nucléaire défensive, Vietnam puissance
économique et sociale en devenir, font la démonstration
de l'efficacité économique, scientifique, écologique
et sociale du choix socialiste. La pandémie du covid accélère
la prise de conscience planétaire de la barbarie sociale
inhumaine, anti-démocratique et anti-environnementale du
capitalisme impérialiste.
Les
révolutions populaires et socialistes du XXéme siècle
nées de la matrice qu'est la Révolution socialiste
d'Octobre 1917 sont en train de faire la démonstration que la
solution alternative au capitalisme impérialiste est le
socialisme scientifique appliqué comme guide de l'action des
communistes organisés en Parti aux conditions et
particularités nationales nationales.
Les
Communistes doivent partout œuvrer à réévaluer
leur appréciations du PCC et de la Chine populaire, de
l'ensemble des pays rescapés du camp socialiste (Cuba, Corée,
Vietnam, Laos) à la lumière des faits, des rapports des
forces évolutifs, de la lutte des classes et des peuples
contre le capitalisme impérialiste au plan national et
international.
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