Ce
samedi 1er mai, jour de lutte et de fête pour
les travailleurs, s’est soldé par des attaques contre la
CGT, le syndicat de masse de la classe ouvrière, à
Lyon, Montpellier et Paris. 21 camarades ont été
blessés dont 4 grièvement. Le Rassemblement
Communiste affirme sa solidarité sans faille avec les
camarades lâchement attaqués par des groupuscules
informes navigant des autonomistes aux groupes fascistes. Des
hurlements sauvages « à mort les syndicats »
ont été clairement proférés.
Ces
attaques contre la première organisation de masse de la classe
ouvrière en France illustrent la fascisation en cours
consécutive aux politiques libérales de plus en plus
répressives. Si des groupuscules, quelque soit leur
origine, se permettent ces agressions, c’est aussi parce
que la mise en œuvre d’un processus de décomplexion
et d’impunité a été initié et
formalisé par le haut : la répression contre
ceux qui luttent, la division entre les travailleurs, le mépris
des organisations syndicales et des travailleurs sont devenus une
méthode ordinaire de gouvernement. Le patronat ne veut qu’un
syndicalisme coulé dans le moule de la loi sur la
représentativité de 2008 et ne reculera
devant rien, ou ne fera reculer devant rien son bras armé, à
savoir le gouvernement, pour dissuader le monde du travail de
s’organiser et lutter avec son premier syndicat de
classe et de masse, la CGT.
Ainsi les
manifestations deviennent des lieux d’expression d’une
violence pérenne: les autonomistes, agents objectifs de
l’Etat, se font fort d’organiser des
confrontations avec les chiens de garde du capital de la BAC, des
gendarmes mobiles, des CRS et font régner un sentiment
d’insécurité permanent.
Cette
violence d’Etat ou groupusculaire nuit au rôle
que devrait jouer la manifestation dans l’organisation actuelle
du mouvement ouvrier : une démonstration de la
puissance par le nombre de la mobilisation des
travailleurs, pour satisfaire des revendications immédiates. Ces
violences desservant la classe ouvrière, il est dès
lors normal que les services d’ordre des organisations
syndicales, et notamment de la première d’entre elle la
CGT, travaillent à sécuriser les cortèges pacifiques,
revendicatifs et festifs de manifestants. La violence perpétrée
par des groupuscules et autres individus autonomes ne peut qu’appeler
à une réponse proportionnée à l’attaque
subie pour la sécurité de tous. Nous ne nous laisserons
pas spolier de nos mouvements par les laquais objectifs et subjectifs
du patronat. Le patronat se réjouit de ces violences qui
discréditent l’organisation des travailleurs en les
divisant. La seule force qu’entend le patronat, c’est
celle de la grève générale qui l’empêche
de se gaver de profits.
Nous
sommes dans un contexte d’accélération de la
fascisation du capitalisme en crise systémique : des
gradés de l’armée française se permettent
un appel à la sédition pour reprendre en main une
société qui irait à vau l’eau et sont
encouragés par la chef du parti fasciste à
la rejoindre pour les élections présidentielles de
2022. Voilà le climat qui règne aujourd’hui
en France !
Nous
affirmons que les méthodes fascistes qui prolifèrent
contre les organisations du mouvement ouvrier sont engendrées
par un capitalisme rapace, avide de profit et qui veut des
travailleurs aux ordres et dépourvus de tout droit social,
syndical et politique. Quand ce ne sont pas nos conquis
sociaux, ce sont nos libertés qui sont menacées. La
résistance de la classe ouvrière à toutes ces
attaques, de la lutte des gilets jaunes à la lutte contre la
réforme des retraites, contre la loi sur les séparatismes
et la loi de sécurité globale, exacerbe les craintes
d’une bourgeoisie qui a peur de la reprise de la lutte des
classes du monde du travail. Nous devons être prêts à
rendre coup pour coup, non pas par esprit de vengeance
mais pour montrer notre détermination à ce que la peste
brune rejoigne les limbes de l‘histoire. Ce n’est pas de
la collaboration, c’est l’auto-organisation des
travailleurs pour se protéger. Il est urgent de constituer un
front syndical, politique et citoyen antilibéral et
antifasciste qui pose les pierres d’un monde de demain pour une
société au service des travailleuses et
travailleurs et de leurs familles.
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