VIDEO - Théâtres occupés: Les intermittents nous montrent la voiX!
Entretien avec notre camarade Stéphane, comédien et militant SNAP-CGT
Plus de 50 lieux
culturels sont aujourd'hui occupés par des professionnels de
la culture et des précaires, des « intermittents de
l'emploi ». Un mouvement qui a débuté le 4
Mars par l'occupation du Théâtre de l'Odéon à
Paris.
Nous ne
pouvons qu'être solidaires des revendications de ces
travailleuses et travailleurs qui ne demandent qu’à
pouvoir vivre et travailler dans la dignité. Nous
ne pouvons qu'être solidaires des revendications de ces
travailleuses et travailleurs qui ne demandent qu’à
pouvoir vivre et travailler dans la dignité. Nous
demandons l'ouverture des lieux culturels, dans le respect d'un
protocole sanitaire bien sûr, comme bien d'autres lieux
« essentiels » le sont ! Comme si la
culture n'était pas « essentielle » !
Ce cri
de révolte de nos artistes et techniciens est un mouvement qui
doit faire tâche d'huile. Trop d'habitants de ce pays sont
aujourd'hui precarisés, privés d'emplois et de la
parole. La démocratie est confinée par un gouvernement
incapable et qui s'est illustré et s'illustre chaque jour par
son incohérence et son incapacité.
La crise
sanitaire que nous subissons a révélé les
faiblesses du pouvoir et le résultat de décennies de
gestion désastreuse des services publics : plus de 90 000
décès du Covid, des services d'urgence saturés,
des professionnels épuisés. Pendant que nous sommes aux
abois, des pays que nous qualifions de pauvre ont maîtrisé
cette maladie. Les hôpitaux créés en 10 jours en
Chine, le faible nombre de morts au Vietnam ou encore le vaccin
cubain sont des réussites qui nous montrent que d'autres choix
sont possibles pour la santé publique.
De
l'autre côté, tout en s'étant enrichis, les
grands groupes ont profité de cette crise pour tailler dans
les effectifs et mettre des centaines de milliers de salariés
au chômage : Bridgestone, Airbus, Renault, General Electric,
Sodexo, Accor, Danone, IBM etc.. Ils n'ont pas hésité à
profiter de la crise pour détruire des emplois. Une hémorragie
validée par nos gouvernants français et européens.
En France, en 2020, ce sont 360 500 emplois qui ont été
détruits. Ces monopoles capitalistes, ces « donneurs
d'ordre » en ont aussi profité pour avoir recours,
encore plus, à l'intérim et précariser les
parcours de vie. Combien de familles, de territoires, d'avenirs
sacrifiés sur l'autel du profit?
Le
gouvernement, quant à lui, n'a pas jugé bon de
consulter, ni le parlement, ni les citoyens et a voulu gérer
cette crise à travers un Conseil de Défense sanitaire.
Élu par personne, opaque, ce « Conseil de guerre »
a échoué à ramener la paix, à ramener la
santé. Ce pouvoir autocratique a, comme d'habitude, usé
de malice dans le but d'étouffer les critiques. Il s'est
empressé d'allumer des contre-feux : la « menace
islamo-gauchiste » est venue polluer le débat
public, quand légitimement, des voix s'élevaient et
demandaient à pouvoir vivre dignement.
Salariés,
privés d'emplois, étudiants, retraités,
n'acceptons plus de vivre ainsi. Ce pays est riche, l'argent doit
être mieux investi en urgence pour développer des
traitements, réouvrir des lits d'hôpitaux, acheter en
masse les vaccins efficaces qui nous manquent (y compris aux Russes
et Chinois qui sont prêts). La culture ne peut être
sacrifiée au nom d'une lutte incohérente contre la
pandémie qui accepte des métros et des usines bondées,
mais maintient fermées les lieux culturels. Nous refusons des
mesures d'exception généralisées à tout
le territoire, seules sont nécessaires face à la
pandémie, dans la situation actuelle, des mesures générales
localisées ! Faisons grandir la contestation en
portant ces exigences !