Nous vivons une
période de crises multiples et profondes, par-dessus
lesquelles la pandémie, les attentats terroristes et les actes
racistes se manifestent eux-mêmes comme des symptômes
d’un système désormais très largement
identifié et rejeté : le système capitaliste.
Système en crise, voire, disons-le, à l’agonie.
Un processus
révolutionnaire, disait Lénine, c’est quand «
en bas on ne veut plus et en haut on ne peut plus ». Il semble
clair, avec la multiplication des mouvements populaires de ras-le-bol
ces dernières années, « qu’en bas, on
ne veut plus ».
Avec cette
gestion gouvernementale de la crise sanitaire par la peur et la
répression, avec les conséquences désastreuses
qu’elle provoque, économiquement, politiquement,
socialement, psychologiquement même… Il est tout aussi
évident qu’en haut non plus, on commence à ne
plus pouvoir.
Mais, soyons
clairs, même affaiblis, ils iront jusqu'au bout pour faire
payer la crise de leur système impérialiste aux
travailleurs, au peuple. Et rien n’arrêtera cette
fuite en avant tant que nous n’aurons pas regroupé
nos rangs et affermi notre stratégie de front unitaire et du «
tous ensemble » dans les luttes ouvrières,
sociales, démocratiques et électorales.
Dans ce
contexte, beaucoup posent clairement la question de l’alternative,
avec un cadre connu depuis longtemps : celui d’une incapacité
chronique à produire de l’unité, de la visibilité
et de la clarté dans notre camp, le camp qui a toujours eu
raison de dénoncer le système capitaliste, et les
politiques eurolibérales, guerres impérialistes,
dévastations de l'environnement auxquelles elles conduisent.
A l’évidence,
la perspective des élections paraît illusoire à
certains, autant qu’anxiogène pour d’autres.
Illusoire tant les problèmes auxquels nous sommes confrontés
sont immédiats, cruciaux, et que les partis et fronts
composant la gauche antilibérale (qui exclut donc le Parti
Socialiste, durablement et légitimement désavoué
par le peuple comme les tenants du capitalisme vert)
peuvent encore céder à de vieilles tendances
d’appareils, de vieilles oppositions déconnectées
des impératifs actuels pour unir le peuple.
Anxiogène
parce qu’on voit se profiler la répétition d’un
deuxième tour piégé entre un Macron sans autre
programme que de « s’opposer à l’extrême
droite » d’un coté (tout en ayant appliqué,
pourtant, sa ligne avec de moins en moins de scrupules ces dernières
années), et une Le Pen de l’autre ;
piège relevant de la comédie tragique.
Il faut tout
faire pour éviter ce piège objectif avec les
moyens dont nous disposons et le temps qui nous reste.
L’urgence
est avant tout, pour les forces politiques saillantes de notre camp,
le Parti Communiste, la France Insoumise et les forces de la
reconstruction communiste (ANC, PRCF, PCRF, PCOF, PRC, RC) de
renforcer leurs liens avec les entreprises en lutte, les quartiers
populaires, les combats immédiats des travailleurs, et ainsi
de lutter contre le développement du fatalisme, d’unir
les classes populaires contre les tentatives permanentes de division
du pouvoir macroniste. Bref unir les travailleurs plutôt que
les « appareils » dans une
logique électoraliste illusoire d’addition
mathématique.
Ces urgences
sont manifestement à l’ordre du jour au PCF comme à
la France Insoumise dans leur combat permanent à
l’Assemblée Nationale contre la Macronie, contre les
reculs démocratiques et sociaux qu’elle nous impose. La
parole portée des travailleurs à la tribune,
sur les bancs de l’Assemblée comme en manifestation, le
montre : personnels soignants, ouvriers en lutte, syndicalistes,
gilets jaunes, fonctionnaires, militants associatifs, victimes de
stigmatisations, de racisme et d'islamophobie. Des occasions de
rassemblement de ces forces pour les prochaines élections sont
également salutaires, au-delà des dissensions passées
et des tactiques locales présentes.
Tel est le
travail que nous souhaitons renforcer ensemble. C’est dans ce
sens qu’une alternative politique reconnue par le peuple comme
une nécessité vitale doit se construire, y compris
(mais pas seulement bien sûr) sur le front électoral. Il
faut une alliance politique électorale de notre camp
anti-libéral, antifasciste, anti-guerre, eurocritique et
écologique, ce camp qui a marché ensemble, même
séparément, pour que triomphe le NON au TCE; il faut
une telle alliance politique pour les départementales, les
régionales, la présidentielle, les législatives.
L’échéance
de l’élection présidentielle arrive en
effet, pendant que des élections intermédiaires se
tiendront l’année prochaine. Ces dernières sont
l’occasion de montrer comment l’unité politique
peut se construire d’ici 2022, dans le double objectif d’éviter
un face à face Macron Le Pen, et, en même temps,
d’empêcher à tout prix la logique mortifère
d’une « union de la gauche » contre nature,
avec ceux qui ont clairement mis Macron au pouvoir et participé
à la destruction en cours des conquis sociaux et
démocratiques. Car c’est précisément dans
ce dernier cas de figure que faute d’alternative, le face à
face redouté viendra.
Et l'annonce de la candidature
de J.L. Mélenchon qui fit 19%, 7 millions de voix à
la présidentielle 2017 ne doit pas devenir un obstacle à
cette unité indispensable.
Telle est la
ligne que nous tenons, au Rassemblement Communiste (RC),
pour travailler à la juste réponse à
l’urgence politique dans laquelle la vie nous précipite.
Contre les
sectarismes, les localismes, les identitarismes excessifs qui ont
souvent empêché la traduction politique claire des
aspirations de plus en plus anticapitalistes du peuple, face aux
urgences programmatiques, nous prendrons toute notre place dans ce
travail indispensable de rupture. Rupture qui, par
ailleurs, est pour nous est une voie de passage vers la seule
perspective solide de long terme : la société
socialiste, première phase du communisme.
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