Le
dimanche 4 octobre les habitants de la Nouvelle-Calédonie, colonie
française, se sont prononçés une
nouvelle fois par référendum sur la question :
« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie acquière une
indépendance totale et devienne indépendante ? »
La tenue de ce référendum n’est en
aucun cas le signe d'une volonté de décolonisation
de l'impérialisme français qui veut à
tout prix et par tous les moyens garder sa mainmise sur les richesses
minières kanak (le nickel) et sur la
Zone Économique Exclusive, c’est-à-dire
sur le droit d'exploiter les 1 740 000 km2 de
territoires maritimes riverains qui regorgent de minerais
stratégiques. La tenue du référendum est le
résultat de la lutte du peuple Kanak qui a imposé en
1998, par sa détermination, son droit à
l'autodétermination, en dépit des répressions
et massacres subis par un rapport des forces
militaires disproportionné. Les accords de Nouméa
de 1998 prévoyaient en effet un cycle de trois
référendums (2018, 2020, 2022) portant
sur l’accès à l’indépendance ou
le maintien dans le giron de l'impérialisme français.
Depuis
des décennies, l’impérialisme français se
prépare à cette échéance en accélérant
une politique de peuplement par l’installation de Français
en Kanaky et en menant une campagne idéologique intense en
direction des immigrations importées en Kanaky dans le
cadre de la colonisation de peuplement et qui se sont enracinées
dans le pays au cours de l’histoire (indonésienne,
vietnamienne, japonaise, wallisienne et futunienne) pour qu’elles
aient peur de l’indépendance. Au dernier référendum
de 2018, le Non à l’indépendance avait
recueilli 56.7 % des suffrages. Le score de ce 4 octobre
2020 donne ce même Non à seulement 53.26 % sur la
base d’un taux de participation plus élevé
(81 % en 2018 et 85.5 % en 2020). Enfin, la carte des résultats
indique nettement que sur les territoires à majorité kanak
(Province Nord et Province des îles) le vote
indépendantiste l’emporte massivement.
Politiquement, ce résultat signifie non seulement que le
peuple kanak exige le départ du colonialisme français
mais que de plus en plus d’immigrés ou de
descendants d’immigrés partagent cette
revendication. Rappelons que « sondeurs » et autres
médias-mensonges commentateurs annonçaient en
2018 des scores de 70% en faveur du maintien de la colonisation
française. Les indépendantistes ont donc raison de
considérer comme une victoire ce scrutin en dépit de la
victoire du NON à l'indépendance. La bataille pour
le prochain référendum en 2022 est dores et
déjà enclenchée. Les
communistes de France, anticolonialistes et anti-impérialistes
conséquents, se situent nettement et activement au
côté du peuple kanak dans cette nouvelle bataille
qui s'annonce. Le
colonialisme français ne restera pas inactif. Comme à
son habitude, il tentera d’accélérer la
colonisation de peuplement et de trafiquer les listes
électorales pour le prochain scrutin. Nous devons nous
préparer à démasquer largement et concrètement
ces manipulations colonialistes.
Le
Rassemblement Communiste félicite les indépendantistes
de leur résultat et appelle à une vigilance et à
une mobilisation contre les manœuvres colonialistes à
venir. Vive la Kanaky libre et indépendante !
|