55%
au premier tour d'abstention aux municipales et 60% au second tour.
Après les européennes, les départementales, les
régionales, les législatives, la présidentielle,
l'institution la plus proche des électeurs que les « experts »
et les médias considèrent comme celle où le
peuple se sent le plus concerné est à son tour frappée
d'un désaveu populaire.
D'ailleurs,
nombreux sont les partis en présence qui sont venus masqués
lors de ce scrutin, sous des étiquettes « citoyennes ».
Une anticipation de la débâcle ?
Après
avoir gagné la présidentielle et les législatives,
le projet d'ancrage municipal du parti présidentiel
– LREM – a subi un échec flagrant.
La droite perd de grandes villes parmi ses bastions depuis des
décennies. Le
FN/RN, hors Perpignan et Bruay, échoue à transformer sa
seconde place de la présidentielle par un gain substantiel de
municipalités. Le PS cède la place à EELV dans
la conquête de
grandes villes
comme Lyon, Marseille, Bordeaux et garde de justesse celle de Lille
et celle de Paris en alliance avec les Verts et le PCF. La France
Insoumise (FI) s'est invisibilisée, comme si sa ligne de mire
se limite à la seule présidentielle, ce qui est un
choix hasardeux.
Le
PCF, revenu à la ligne d’« union de la
gauche », continue son érosion et perd des
bastions comme Saint Denis ou Seclin. Dans le dernier
département communiste de France, le Val-de-Marne, il perd
même quatre villes.
Même
s'il faut relativiser la « déferlante »
écologique (sur les 236 villes de plus de 30000 habitants, la
« gauche » en a gagné 86, dont seulement
10 pour EELV), l'écologie politique libérale et
européiste apparaît comme la gagnante d'abord des
européennes puis des municipales, ce qui la place dans sur la
ligne de départ pour aller vers une alternance présidentielle
libérale, européiste à Macron/LREM.
Le
processus d'implosion de la bipolarisation « droite-gauche »,
qui a été l'attrape-nigaud de la dictature bourgeoise
jusqu'ici, a cédé la place à la difficile fusion
« droite-gauche ». Cette dernière a
ouvert la voie à une écologie politique qui associe la
préoccupation légitime de l'environnement au
libéralisme et à l'européisme les plus féroces.
Le capitalisme vert est une option de secteurs de la grande
bourgeoisie pour sauver le profit maximum et la prison des peuples
qu'est l'Union Européenne.
Le
PS et la direction du PCF parlent déjà de « gauche
plurielle » autour de la locomotive écolo..., ce
qui conduit à marginaliser le candidat de la France Insoumise
à la présidentielle de 2017 qui avait suscité
beaucoup d'espoir dans le camp populaire.
Le
scénario d'une présidentielle opposant au second tour
un candidat écologiste ou socialo-écologiste (Jadot,
Hulot ou Royal par exemple) au candidat de l'extrême droite
fasciste ou à l'actuel président devient envisageable,
sauf si la grève des urnes se transforme en grève
générale tout court pour balayer les institutions de la
Vème République bourgeoise.
Les
annonces quotidiennes de licenciements et de fermetures d'entreprises
vont accélérer la destruction des conquis sociaux et
démocratiques. Va se poursuivre et s'aggraver la stratégie
gouvernementale et patronale d'instrumentalisation de la pandémie
covid 19, pour résoudre la crise structurelle du capitalisme
impérialiste sur le dos des travailleurs et des peuples et
pour continuer à maximiser les profits des actionnaires
des grands groupes capitalistes monopolistes.
Les
luttes syndicales, les grèves, l'occupation des rues par
des révoltes types Gilets Jaunes, les manifestations
anti-racistes, contre les violences policières, les
actions de décolonisation des espaces publics vont aller
croissantes.
Le
principal enseignement à tirer des municipales 2020 est qu'aux
yeux de 60% des électeurs les institutions de la bourgeoisie
n'ont plus aucun crédit et sont de moins en moins capables de
canaliser le mécontentement populaire: tel est le principal
enseignement à tirer des municipales 2020.
L'alternative
antilibérale, antifasciste, anti-guerre, écologique et
eurocritique incarnée d'abord par le Front de Gauche puis par
la France Insoumise est aujourd'hui corsetée par l'écologie
politique libérale et européiste.
Les
masses laborieuses attirées par la « révolution
citoyenne et écologique » se réduisent à
une partie des 40% des électeurs qui avaient positionné
à la présidentielle le candidat antilibéral et
écosocialiste de la France Insoumise en quatrième
position et ont fait émerger des coalitions dirigées
par EELV lors des européennes et des municipales.
60%
se détournent du jeu électoral et entrent en défiance
vis à vis des institutions dictatoriales de la démocratie
bourgeoise par la grève des urnes.
Cette
grève des urnes est donc l'élément majeur,
tandis que la montée de l'écologie politique telle
qu'elle se présente chez EELV, recyclage d'une
sociale-démocratie d'ores et déjà démasquée,
le PS, se met elle-même aux travaux pratiques de la
collaboration au système d'exploitation bourgeois.
Nous
assistons à des étapes expérimentales de prise
de conscience des masses populaires de la nature de la dictature de
classe de la bourgeoisie capitaliste impérialiste. Mais elles
sont aussi des étapes qui participent de la longue marche
des classes populaires vers l'alternative qu'est la révolution
ouvrière et populaire. Ceci à condition qu'en cette
année du centième anniversaire de la naissance du PCF,
section française de l'Internationale Communiste, les
reconstructeurs du communisme marxiste-léniniste travaillent à
l'unité d'action stratégique dans les luttes ouvrières
et populaires et à rendre à nouveau crédible
dans les masses l'antithèse du capitalisme impérialiste
: le socialisme communiste.
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