Racisme d'Etat, plus que jamais... aux USA comme en France
Assassinat de George Floyd par la police raciste
Depuis
près d’une semaine, les États-Unis d’Amérique
sont le théâtre d’affrontements violents entre la
police et la population. La Grade Nationale a été
déployée dans 15 états, le couvre-feu décrété
dans 70 villes. C’est du jamais vu depuis l’assassinat de
Martin Luther King. L’origine de la colère populaire est
un nouvel assassinat d’un homme noir par un policier. Une
nouvelle mort du racisme systémique de la police, qui s’ajoute
à des centaines d’autres. L’ampleur de la révolte
est la hauteur de la colère sociale qui s’est accumulée
au fil du temps du fait de ces crimes racistes qui restent
généralement impunis. Le racisme policier aux USA est
un révélateur de la nature de son système
économique et politique. Ce racisme est au service de la
protection de ce système qui se caractérise par des
inégalités sociales massives et en augmentation
prodigieuse.
La
société états-unienne est marquée depuis
près d’un demi-siècle par trois processus qui
sont porteurs de révolte sociale massive. Le premier est le
processus de paupérisation, avec une installation dans la
misère d’un nombre grandissant de la population.
L’ouragan Katrina et la pandémie actuelle ont mis en
visibilité l’ampleur de la dualisation de la société,
entre une minorité extrêmement riche et une masse de
miséreux avec, au milieu, des couches moyennes en déclassement
social. Le second processus, celui de la hiérarchisation
raciale de la pauvreté. Les noirs et les latinos sont
massivement sur-représentés dans les statistiques des
SDF, de la grande pauvreté, de la prison, de la maladie grave.
L’ordre
capitaliste est simultanément un ordre raciste aux USA. Le
troisième processus est lui une réponse politique aux 2
précédents. Il s’agit du processus de
militarisation de la police, consistant à surveiller les
territoires considérés comme dangereux, à
multiplier les contrôles d’identité de leurs
habitants, à armer les policiers d’armes militaires, à
garantir l’impunité.
La peur
de la révolte des damnés de la terre conduit ainsi
logiquement à des drames à répétition. Le
profil des décédés est toujours le même :
des noirs, majoritairement jeunes, pauvres et habitants des quartiers
populaires ghettoïsés. Nous ne sommes pas en présence
de bavures ou d’accidents mais du résultat logique de
choix politiques au service de la préservation d’un
ordre social. Dans ce contexte dramatique, un signe d’espoir
réside dans la composition des manifestants et des émeutiers.
Cette fois-ci, ce ne sont plus seulement les noirs, les latinos, les
indiens qui se révoltent, mais également de nombreux
jeunes blancs.
Ce fait
indique une prise de conscience porteuse d’avenir. Avec un
degré moindre pour l’instant, la société
française connait la même logique. Ici aussi, les
inégalités sociales augmentent massivement.
Ici
aussi, une tendance à la hiérarchisation raciale
s’accroît. Ici aussi les missions confiées à
la police conduisent à des drames. En 43 ans ce sont 670
personnes qui ont perdu la vie du fait des forces de l’ordre.
Ici aussi la seule réponse efficace, c’est la
mobilisation de tous contre les violences policières et contre
les politiques qui les suscitent. Le capitalisme a besoin du racisme,
nous avons besoin de l’unité et de l’égalité.