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Imprimer 2020_06_02_floyd.pdf Juin 2020
Racisme d'Etat, plus que jamais... aux USA comme en France

Assassinat de George Floyd par la police raciste

Depuis près d’une semaine, les États-Unis d’Amérique sont le théâtre d’affrontements violents entre la police et la population. La Grade Nationale a été déployée dans 15 états, le couvre-feu décrété dans 70 villes. C’est du jamais vu depuis l’assassinat de Martin Luther King. L’origine de la colère populaire est un nouvel assassinat d’un homme noir par un policier. Une nouvelle mort du racisme systémique de la police, qui s’ajoute à des centaines d’autres. L’ampleur de la révolte est la hauteur de la colère sociale qui s’est accumulée au fil du temps du fait de ces crimes racistes qui restent généralement impunis. Le racisme policier aux USA est un révélateur de la nature de son système économique et politique. Ce racisme est au service de la protection de ce système qui se caractérise par des inégalités sociales massives et en augmentation prodigieuse.

La société états-unienne est marquée depuis près d’un demi-siècle par trois processus qui sont porteurs de révolte sociale massive. Le premier est le processus de paupérisation, avec une installation dans la misère d’un nombre grandissant de la population. L’ouragan Katrina et la pandémie actuelle ont mis en visibilité l’ampleur de la dualisation de la société, entre une minorité extrêmement riche et une masse de miséreux avec, au milieu, des couches moyennes en déclassement social. Le second processus, celui de la hiérarchisation raciale de la pauvreté. Les noirs et les latinos sont massivement sur-représentés dans les statistiques des SDF, de la grande pauvreté, de la prison, de la maladie grave.

L’ordre capitaliste est simultanément un ordre raciste aux USA. Le troisième processus est lui une réponse politique aux 2 précédents. Il s’agit du processus de militarisation de la police, consistant à surveiller les territoires considérés comme dangereux, à multiplier les contrôles d’identité de leurs habitants, à armer les policiers d’armes militaires, à garantir l’impunité.

La peur de la révolte des damnés de la terre conduit ainsi logiquement à des drames à répétition. Le profil des décédés est toujours le même : des noirs, majoritairement jeunes, pauvres et habitants des quartiers populaires ghettoïsés. Nous ne sommes pas en présence de bavures ou d’accidents mais du résultat logique de choix politiques au service de la préservation d’un ordre social. Dans ce contexte dramatique, un signe d’espoir réside dans la composition des manifestants et des émeutiers. Cette fois-ci, ce ne sont plus seulement les noirs, les latinos, les indiens qui se révoltent, mais également de nombreux jeunes blancs.

Ce fait indique une prise de conscience porteuse d’avenir. Avec un degré moindre pour l’instant, la société française connait la même logique. Ici aussi, les inégalités sociales augmentent massivement.

Ici aussi, une tendance à la hiérarchisation raciale s’accroît. Ici aussi les missions confiées à la police conduisent à des drames. En 43 ans ce sont 670 personnes qui ont perdu la vie du fait des forces de l’ordre. Ici aussi la seule réponse efficace, c’est la mobilisation de tous contre les violences policières et contre les politiques qui les suscitent. Le capitalisme a besoin du racisme, nous avons besoin de l’unité et de l’égalité.



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