Les
forces armées nationales bolivariennes du Venezuela ont
contrecarré ce dimanche 3 mai 2020 une incursion maritime de
mercenaires venus de Colombie, dans le but de renverser le
gouvernement légitime du Venezuela.
La
résistance, l’invulnérabilité apparente de
certains peuples en lutte nous paraitrait presque étonnante en
cette période funeste au pessimisme facile. Or la sévère
raclée que le peuple vénézuélien vient
d’infliger aux impérialistes yankees devrait nous
inspirer à tous un esprit confiant et offensif : en pleine
crise sanitaire mondiale, la résistance anti-impérialiste
du coté de l’Amérique Latine, à Cuba comme
au Vénézuéla, est toujours là, solide,
efficace, contagieuse !
Au
terme d’une campagne d’attaques économiques
violentes contre le Vénézuéla (augmentation des
prix alimentaires dans le secteur privé organisé
directement avec Washington, armement illégal de groupes
violents dans les grandes villes, pénurie d’essence
planifiée de longue date), Trump a pris une nouvelle fois ses
désirs pour des réalités, en lançant sur
les côtes du pays une opération analogue à celle
de la « Baie des Cochons », célèbre
victoire cubaine contre des flottes paramilitaires lancées
depuis la Floride voisine en 1961.
En
1973, face à l’insupportable gouvernement
antiimpérialiste et révolutionnaire du président
Allende au Chili, les Etats Unis avaient patiemment saboté
l’économie nationale par des lock-out patronaux (le
patronat chilien étant intimement lié aux intérêts
US) et des tentatives d’émeute et de guerre civile,
quand la CIA a orchestré le bombardement final du palais
présidentiel pour y installer le fasciste Pinochet, « grand
démocrate » aux yeux de Washington. Le fiasco du
leader proUS Guaido ridiculement autoproclamé président
du pays l’année dernière montre que les même
causes n’ont pas toujours les mêmes effets !
Aujourd’hui,
alors que la seule véritable solidarité
internationaliste ne s’exprime que par les pays rescapés
du camp socialiste (exportations massives de marchandises médicales
par la Chine, envois de bataillons de médecins cubains sur
tous les continents, y compris chez nous), la politique
extérieure de Trump et ses alliés européens demeure le
bruit des bombes et la violence meurtrière des blocus
économiques… Comme celui qui se renforce non
seulement contre Cuba socialiste, mais aussi contre le
Vénézuéla: ces feux révolutionnaires
qu’il leur faut prioritairement étouffer en
Amérique Latine, maintenant qu’Evo Morales est « tombé »
en Bolivie sous les coups du même impérialisme et de ses
relais fascistes locaux.
Le
néo-Pinochet de Caracas, Juan Guaido, « président
autoproclamé puis exilé » est désormais
honni par tout le peuple, jusqu’à l’opposition
anti-Maduro d’ailleurs, qui a du se trouver en urgence un
nouveau porte parole. Quel échec pour Trump et ses
alliés !
Une
fois le grand dirigeant Hugo Chavez disparu en 2013, Washington avait
cru pouvoir restaurer rapidement ses « intérêts »
dans le pays… allongeant la liste interminable des attaques de
tout ordre contre l’Etat bolivarien : sabotage économique,
embargo, tentatives d’assassinat répétées
contre Nicolas Maduro, corruption et tentatives de destitution par
les urnes, intense propagande à portée mondiale pour
discréditer rageusement le gouvernement vénézuélien,
armement de milices et de paramitaires aux frontières avec la
Colombie, etc.
Même
en conjuguant la méthode Pinochet et la méthode « Baie
des Cochons », rien n’y a fait : le
gouvernement bolivarien reste bien implanté et soutenu
par le peuple. En lien avec Cuba, il consolide sa politique
contre la vague néofasciste qui s’installe
temporairement en Amérique Latine, du Trump brésilien
Bolsonaro aux usurpateurs fascistes boliviens.
Des
organisations ouvrières vénézuéliennes
ont ainsi été armées à Caracas pour
préparer un assaut que la presse bourgeoise internationale a
raillé comme une forme de paranoïa… et l’armée
s’est mise sur le pied de guerre : face à
l’approche de la flotte US le mois dernier et au débarquement
d’une armada de paramilitaires (dont certains ont été
reconnus comme des membres de la protection rapprochée de
Trump lui-même) la semaine dernière, la révolution
bolivarienne a tenu bon !
Insupportable
injustice : Le Vénézuéla qui a envoyé
aux cotés des Cubains de nombreux médecins secourir les
peuples de pays capitalistes sinistrés par des décennies
d’autodestruction des services sanitaires, ne jouira pas du
mouvement large de protestation progressiste et
anti-guerre que fut, jadis, celui contre la
guerre du Vietnam ou l’assassinat du président Allende…
Les
médias ont bien travaillé : faute d’une
gauche organisée, enracinée dans les masses,
conséquente dans sa lutte contre les guerres impérialistes,
effets inévitables de la crise du système impérialiste
mondial en cours de dégénérescence, chacun reste
vulnérable aux mensonges quotidiennement distillés sur
le « régime » Maduro, « dictateur »
élu et réélu, comme son illustre prédécésseur
Chavez… Et quand des mercenaires lourdement armés
débarquent sur les côtes vénézuéliennes,
les protestations demeurent bien timides!
Dans
le contexte de cette crise économique et sanitaire, qui
démasque l’horreur du capitalisme, l’hégémonie
US et UE s’écroule et leur agressivité meurtrière
redouble, comme celle d'une bête mortellement blessée… et
nous ne devons précisément pas baisser la garde en
croyant l’affaire évidente et résolue. Au
contraire, ils vont tenter de nous faire payer économiquement
et socialement leur crise le « jour d’après »
(qui a déjà commencé), ils tenteront aussi de le
faire payer aux peuples opprimés du Sud avec une
férocité redoublée, jusqu'à la
guerre, comme ils viennent de le tenter sans succès contre
nos frères vénézuéliens !
Honte
à Trump et ses sbires ! Yankees Go
home ! Vive la
résistance antiimpérialiste de nos frères
vénézuéliens! Vive la solidarité
internationaliste contre la barbarie impérialiste !
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