La
crise sanitaire actuelle n’est pas seulement une menace
mortelle et une source d’angoisse pour des millions de gens en
France et dans le monde. Elle
n’est pas seulement révélatrice du courage des
soignants, luttant souvent à mains nues contre la maladie, des
agents du service public, qui font tourner le pays malgré les
insultes récurrentes des néolibéraux européistes
et les innombrables suppressions de postes. La crise ne montre pas
seulement que les
ouvriers (qui
fabriquent et transportent les conserves et les surgelés),
que les paysans, qui
récoltent les produits frais, que les
employés du commerce,
qui livrent les denrées, sont
les forces vives du pays.
Elle ne montre pas seulement à l’inverse que les
capitalistes profitent de la crise pour spéculer, que, pour
sauver ses profits, le grand patronat maintient criminellement des
productions non indispensables avec la complicité du
gouvernement.
Cette
crise montre aussi et surtout la vraie nature de la mondialisation
capitaliste et impérialiste et donc que cet
horrible virus n’aurait jamais pu frapper à l’échelle
de la planète s’il n’avait pas été
porté…
Par
la destructive
internationalisation du capital prédateur
chère au FMI, à la Banque Mondiale, à l’OMC,
à l’UE et aux grands Etats capitalistes. Bâtie
sur le moins-disant social et environnemental, cette mondialisation
antipopulaire qui a accompagné la destruction de l’URSS
et du camp socialiste a imposé son programme unique
néolibéral, a accru
l’exploitation des travailleurs,
l’oppression néocoloniale des peuples et la
dévastation de la nature;
détruisant toutes les digues protectrices, saccageant les
souverainetés nationales, multipliant les privatisations et
les délocalisations, la
mondialisation capitaliste a ouvert toutes les brèches
possibles à la circulation des virus et à toutes
sortes de catastrophes environnementales et climatiques,
avec à l’arrière-plan d’épouvantables
guerres impérialistes;
Par
la malfaisante
Union européenne (UE) qui,
loin d’avoir apporté à nos peuples la prospérité
et la fraternité, s’est construite comme une «
économie de marché ouverte sur le monde où la
concurrence est libre et non faussée » (Traité
de Maastricht). L’UE a dynamité les acquis sociaux et
démocratiques, réduit partout les dépenses
sociales et saccagé les services publics au nom de la «
monnaie unique » indissociable des « critères de
Maastricht ». A l’instar des autres eurocrates,
l’actuelle Présidente de la Commission européenne,
Ursula von der Leyen n’a rien fait pour l’Italie
accablée et a seulement réclamé qu’on ne
touche pas au sacro-saint « marché unique ».
Quant aux 750 milliards débloqués par la BCE, ils
iront aux banques privées et non à l’achat de
matériel médical ! Depuis des semaines, ce
sont les médecins chinois, russes, cubains, vénézuéliens,
toujours présentés comme des « ennemis »
par nos médias pourris qui viennent au secours de la
Lombardie ou des populations antillaises, et pourquoi pas, de nos
médecins de l’Est débordés !
Par
Macron et tous les gouvernements maastrichtiens successifs (Juppé,
Jospin, Raffarin, Sarkozy, Hollande…) qui, depuis des
décennies, ont fusillé l’hôpital public,
dé-remboursé les médicaments, supprimé
les réserves de masques protecteurs (stocker coûte cher
!) et délocalisé la production de matériel
médical pour sauver la monnaie unique et abaisser les «
coûts » salariaux.
Face
à cette crise dont les effets sont sanitaires mais dont les
causes profondes sont sociopolitiques, nous, Rassemblement communiste
et Pôle de Renaissance Communiste en France, disons clairement
que :
a) Nous
sommes derrière les soignants et
que nous appelons les travailleurs, les jeunes et les autres
citoyens à
respecter les gestes-barrières afin
de se protéger et de protéger leurs proches ; pas
d’attitude irresponsable, ne jouons pas par bravade avec notre
vie et avec celle de nos parents, grands-parents et enfants !
b) Nous
refusons toute « union sacrée » derrière
Macron-MEDEF. N’oublions
pas qui sont ces grands bourgeois : d’abord Macron, qui a nié
la crise sanitaire et, le 6 mars dernier, se pavanait au théâtre
en appelant à faire la fête comme si de rien n’était.
Il a réprimé les pompiers, les personnels de santé,
les Gilets Jaunes, les syndicalistes et rejeté les
revendications des soignants et des urgentistes en dénudant
l’hôpital face aux épidémies futures. Alors
que d’après Agnès Buzyn, Macron savait dès
la fin janvier que l’épidémie serait terrible,
Macron et Philippe n’ont rien trouvé de mieux que de
détourner un Conseil des ministres soi-disant consacré
au Covid-19 pour passer en force la contre-réforme des
retraites à l’aide du 49/3 et maintenu le premier tour
des élections municipales qui ont ajouté leur lot
d’assesseurs et de présidents de bureaux de vote malades
et décédés ! Derrière Macron, il y a
toute cette oligarchie du MEDEF et du CAC-40 qui préfère
la mondialisation de ses profits à l’avenir de notre
pays et de sa jeunesse !
c)
Nous exigeons la
réquisition et la nationalisation avec contrôle ouvrier
et populaire immédiate des industries nécessaires pour
produire en masse les matériels médicaux nécessaires
et, parallèlement, exigeons l’arrêt des chantiers
et des usines ne produisant pas des biens indispensables. Paiement
intégral des salaires, réquisition d’immeubles
vides pour héberger les sans-abri et les migrants !
Nationalisation sous contrôle des salariés des firmes
pharmaceutiques, frappons au coeur la mafia institutionnelle du
médicament ! Bénéficiaires de la mondialisation
capitaliste, les grandes fortunes et les actionnaires du CAC 40
doivent payer !
Au-delà
de ces revendications urgentes, nous appelons à…
A. préparer
la contre-offensive sociale unie dès
que le confinement sera levé : les
assassins qui ont détruit l’hôpital, y compris les
Xavier Bertrand, Buzyn et autres Touraine, doivent être
traduits en justice. Ne
les laissons pas reprendre leur offensive permanente contre nos
retraites, nos salaires, nos services publics ; préparons
le tous
ensemble en même temps pour le progrès social, la
souveraineté populaire et la coopération à
égalité entre tous les pays du monde !
B. en
finir avec les mensonges réformistes sur une « bonne »
mondialisation capitaliste et sur une « autre construction
européenne ». Loin
d’être « protecteurs », l’euro et
l’UE ont fait de l’Europe le cœur d’une
pandémie ! Pour
s’en sortir, pour ne pas « y rester », il
faut au plus tôt sortir par la gauche, par la voie
antifasciste, internationaliste, anticapitaliste, de l’UE,
cette dictature supranationale du grand capital, de l’euro,
cette austérité continentale faite monnaie, de
l’OTAN,
ce bras armé de l’impérialisme étatsunien
fauteur des guerres contre les peuples dont les énormes
dépenses militaires ruinent nos pays, en affrontant le grand
capital sans crainte de marcher au socialisme !
C. accuser
le capitalisme qui
conduit la planète à la catastrophe au nom du profit
maximal. Alors qu’approche le 100ème anniversaire du
Congrès de Tours où fut fondé le Parti
communiste, Section Française de l’Internationale
Communiste, accentuons notre engagement pour reconstruire en
France un
parti communiste de combat !
Refusons la criminalisation du pays de la Révolution d’Octobre
et de Stalingrad et luttons pour un socialisme-communisme
de nouvelle génération où
le pouvoir politique et économique appartiendra aux
travailleurs. Il en va de la santé des peuples, de
l’environnement, du progrès social, de la paix et de
l’épanouissement solidaire de tous les peuples et de
tous les individus.
2
avril 2020
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