Depuis
le 17 novembre 2018, un mouvement de révolte traverse la
France et se poursuit jusqu’aujourd’hui. Cette
lutte des gilets jaunes est celle des couches les plus
précaires, les plus pauvres de la société
française et parmi celles-ci une grande place est occupée
par les femmes qui sont confrontées aux
conditions socio-économiques les plus dégradées.
70%
des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes
et un écart de plus de 450 € perdure entre le revenu
salarial moyen des femmes et celui des hommes. Elles sont également
plus souvent confrontées au travail à temps partiel
(29,3% des femmes contre 8,4% des hommes) et à une situation
de monoparentalité (13,1% des mères pour 2,8% des
pères). Ces situations d'inégalité sont en
grande partie liées à la négation des
difficultés que les femmes rencontrent pour concilier vie
familiale et vie professionnelle, en particulier dans les classes
populaires (ce qui explique le non prise en compte de cette
revendication dans le féminisme bourgeois). Vue la durée
volontairement très courte du congé
maternité, l'extrême précarité des
services publics de petite enfance proposés aux parents, le
patronat a tout à gagner à maintenir cette situation en
l'état. La perspective est sans doute la disparition totale du
congé maternité comme aux USA!
Fraction
parmi les plus mal loties chez les travailleurs, elles subissent donc
de plein fouet les contre réformes ultra libérales qui
brisent à coup de rouleaux compresseurs successifs les conquis
arrachés par la lutte en 1936, pour le CNR ou en 1968.
En
effet, la casse du code du travail, c’est encore moins de
protections contre des conditions de travail déjà
détériorées avec des possibilités de
licenciements facilitées, . La réforme
des retraites pénalisera encore plus les femmes pour arriver à
une carrière complète, tout comme la baisse
des APL, quand on appartient à la catégorie aux plus
faibles revenus, est un pas supplémentaire vers des conditions
de vie encore plus dégradées.
Ces
conditions contribuent à donner à la femme
une valeur moindre tant socialement que et dans
le monde du travail, légitimant les comportements abjects
que trop d’entre elles ont à subir 14,5% des femmes
contre 3,9% des hommes subiront des violences sexuelles au cours de
leur vie et 219000 femmes subiront annuellement des
violences de leur conjoint. En 2017, 130 femmes ont été
tuées par leur partenaire ou ex-partenaire.
Ceci
est donc le fruit des politiques austéritaires
menées à tour de bras qui se succèdent et
pratiquent inlassablement les mêmes politiques. Prendre
de prétendues mesures contre cet état de fait sans
crédit afférents suffisants, ne pas donner à la
justice le moyen de protéger ces femmes, ne pas avoir
suffisamment de structures d’accueil aux personnels compétents
revient à donner quasiment un blanc-seing à l’exercice
de telles violences.
Pourtant,
l’émancipation des travailleurs ne pourra se faire que
par une politique volontariste en direction de la condition des
femmes.
Les
femmes en première ligne des coups de butoirs de ces
politiques ultra libérales sont parmi la frange de la société
qui ont le plus intérêt au renversement du mode de
production capitaliste. Quelques chiffres sur la place des femmes à
Cuba confirment le lien entre place des femmes et structure sociale :
les femmes peuvent partir à la retraite à 60 ans ou
avec 30 annuités, elles forment 66,4% des techniciens et
professionnels du pays d’un niveau moyen et supérieur.
Elles représentent 48,66% des parlementaires contre 26% en
France. En France, des familles avec enfants peuvent se retrouver
sans domicile ce qui est inimaginable à Cuba. Et ces chiffres
liant place des femmes et mode de production sont encore confirmés
par les mesures avant-gardistes prises par la jeune URSS faisant de
la femme l’égal de l’homme, la protégeant,
notamment dans la maternité (un an minimum de congé
maternité payé à 100% du salaire en URSS! congé
prolongeable jusqu'aux 18 mois de l'enfant). Lénine avait
compris la place centrale des femmes pour la pérennité
du processus révolutionnaire quand il affirme que « chaque
cuisinière doit apprendre à gouverner l’Etat »
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