Evo
Morales, le président réélu, vient
d'être contraint par l'armée et la police à
démissionner. Proclamé président du
pays par leTribunal supérieur électoral
(TSE) conformément à la loi électorale
du pays après un décompte établissant une
avance de 10 points, les nervis fascistes ont, avant même
la proclamation des résultats, lancé leurs
opérations de déstabilisation selon un scénario
que l'on a vu au Nicaragua, au Venezuela, voire au Brésil. L'attente
des résultats définitifs liée au dépouillement
plus long dans les régions rurales, reculées et
pauvres, mais notoirement favorables à Morales, a été
elle même le prétexte déjà raciste et
fasciste pour contester les résultats depuis les beaux
quartiers bourgeois des grandes villes.
Le
président élu Evo Morales a alors dénoncé
un coup d'état en cours tout en conviant l'OEA
(Organisation des Etats d'Amérique) à faire un audit
conjoint avec le Tribunal supérieur électoral bolivien.
Le rapport de l'OEA devait être présenté
officiellement le mercredi 13 novembre.
Encouragés
par « l'UE, les États-Unis et des pays
latino-américains [qui] ont haussé le ton contre le
président bolivien réélu, réclamant un
second tour ou menaçant de ne pas le reconnaître »
(Par L'Express.fr avec AFP, publié le 25/10/2019), les
milices et nervis fascistes ont continué des
attaques planifées contre les Mairies, les locaux et services
publics, la population, les
responsables politiques et leurs familles (maisons du Ministre des
hydrocarbure de la sœur du Président Evo Morales
brûlées)… Le pays a été
ainsi livré durant ces trois semaines à la violence
terroriste raciste visant les Amérindiens, notamment les
femmes. En découpant le drapeau multicolore des
nationalités de leurs brassards devant les caméras, le
racisme de certains policiers et militaires explose aujourd'hui au
grand jour.
C'est
à ce moment qu'entre en scène le général
Williams Kaliman chef des forces armées pour exiger
au président élu, Evo Morales, de « renoncer
à son mandat présidentiel afin de permettre la
pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de
notre Bolivie » (AFP) aussitôt
suivi du commandant général de la police, le
général Vladimir Yuri Calderon pour se fendre d'un
: « Nous nous joignons à l’appel du
peuple bolivien de suggérer à monsieur le président
Evo Morales de présenter sa démission pour pacifier le
peuple de Bolivie » (AFP).
Devant
cette trahison de l'armée et de la police, Evo Morales a
déclaré : « j'ai décidé
de démissionner de mon poste pour que Carlos Mesa et Luis
Camacho cessent de maltraiter et de nuire à des milliers de
frères ... J'ai l'obligation de rechercher la paix et cela
fait beaucoup de mal au peuple bolivien. C'est pour cette raison que
j'envoie ma lettre de démission à l'Assemblée
plurinationale de Bolivie » et d'ajouter « Nous
démissionnons pour que nos humbles frères cessent
d'être frappés ... des familles pauvres, humiliées,
nous ne voulons pas de confrontations. Nous avons décidé
d'abandonner notre victoire pour qu'il y ait des élections, pour
la Bolivie, pour le pays. » Et pour stopper
court à la rumeur qu'il allait fuir le pays, il a conclu :
« je n'ai pas à m'échapper, je n'ai rien
volé, si quelqu'un pense que nous avons volé qu'il
présente ses preuves. »
La
guerre intérieure et extérieure contre les expériences
progressistes des bourgeoisies fascistes et des impérialistes
US flanqués de l'UE vient de franchir une nouvelle étape
au moment même où la pression populaire et
internationale vient d'obtenir la libération de Lula
l'ex-président du Brésil, au moment où les
peuples chilien, équatorien, colombien poursuivent leur
héroïque révolte contre des pouvoirs
pro-impérialistes...
Ce
putsh contre la démocratie en Bolivie montre que la
bourgeoisie et l'impérialisme ne se résigneront jamais
à perdre la poule aux oeufs d'or du profit maximum tiré
de l'exploitation et de l'oppression des travailleurs et des peuples.
Ce
qui est insupportable aux yeux des impérialistes US et UE,
c'est l'exemplarité antilibérale de la Bolivie
multinationale et bolivarienne de Morales: Les secteurs publics
nationalisés y étaient en consolidation, la croissance
en hausse, la pauvreté en recul et comble de tout, l'âge
de la retraite venait de tomber de 60 à 58 ans!
Après
l'échec des tentatives de putsh au Nicaragua et au Venezuela,
après la libération de Lula au Brésil, qui
va renforcer la résistance en cours au fasciste pro-US
Bolsonaro, le renversement liberticide d'Evo Morales va butter
sur les acquis sociaux et démocratiques apportés au
peuple par la République multnationale Bolivienne. Il est
urgent de se mobiliser pour éviter le sort de Allende à
Evo Morales et son vice-président Alvaro Linera et
l'interdiction de leur mouvement politique le MAS.
Le
combat continue pour que l'Amérique du Sud cesse d'être
cette arrière cour du pillage impérialiste s'appuyant
sur les bourgeoisies fascistes locales et que vive la libération
des peuples.
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