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Imprimer 2019_10_22_islamophobie.pdf Oct 2019
L'islamophobie ou comment "diviser pour mieux régner"

Aucun travailleur ne doit tomber dans ce piège grossier!

A la veille d’un puissant mouvement de grève généralisée contre le saccage des retraites, alors que les colères montent de toute part (hospitaliers, cheminots, pompiers, …), la bourgeoisie ressort son arme abjecte de division massive : l’islamophobie. Souvenez-vous, il y a un an, au début du mouvement des Gilets Jaunes, cette arme avait été aussi agitée.

Ainsi, à Dijon un élu RN Julien ODOUL s’est senti autorisé à invectiver une maman accompagnant une sortie scolaire car elle était voilée et n’avait rien à faire, selon lui, dans l’enceinte du Conseil Régional à ce titre. Dans la foulée, le Ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a affirmé être personnellement opposé à ce que des mères voilées accompagnent les élèves lors des sorties scolaires, en dépit de la loi donc qui l’autorise… montrant une fois de plus que le RN dictait l’agenda politique dans ce pays, et que le gouvernement Macron est prêt à tout pour ouvrir des contre-feux pour éviter les sujets sociaux brûlants.

La réaction du RN Odoul n’est pas surprenante en soi, mais on notera le caractère décomplexé de cette saillie islamophobe, et le fait que son argumentaire se fait au nom d’une déformation de la laïcité, qu’il instrumentalise dans un esprit de guerre contre les religions, alors que la loi de 1905 pose simplement la question de la neutralité de l’Etat vis-à-vis des religions.

Le plus inquiétant est l’absence de réaction forte, notamment à gauche. Où est par exemple, au-delà des réactions individuelles de tel ou tel acteur du mouvement, la réaction de la France Insoumise, première force d’opposition de gauche à Macron ? Le climat ambiant visant à faire du musulman un objet de suspicion systématique bloquerait-il toute analyse clairvoyante de la situation et, ce faisant, toute réaction à l’attaque, tout programme démocratique conséquemment anti-raciste ?

Macron veut nous plonger dans une « société de vigilance », comme il nous l’a exposé lors de son allocution télévisée à la suite de l’attaque barbare à la Préfecture de Police de Paris. En fait de « vigilance », cela vise à créer une société de la suspicion généralisée dans laquelle plus personne ne fera confiance à personne et où le musulman sera d’office suspect d’être un « terroriste » en puissance. Ainsi le travailleur musulman est enfermé dans un schéma caricatural d’ennemi de notre pays. Et cela va loin déjà : les Ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Education Nationale ont édicté des guides de « détection » de la radicalisation chez les élèves et les personnels. La fascisation de la société est en marche. La route est pavée, progressivement, par ce gouvernement, entre répression de masse et tentative de division des travailleurs. Le RN n’est qu’un poisson pilote de la délation généralisée qui rappelle les heures sombres du pétainisme.

La réalité sociale du pays, c’est que la colère gronde contre le régime ultra libéral qu’entend lui faire subir E. Macron. Après presque un an de lutte des gilets jaunes, de plus en plus de secteurs professionnels sont au bord de la révolte : les cheminots, la RATP, les enseignants, les hospitaliers, les pompiers… Sans compter toutes les entreprises où les travailleurs se battent pour de meilleurs salaires pour vivre dignement. La perspective d’une mobilisation massive le 5 décembre pour stopper la contre-réforme des retraites avec reconduction immédiate du mouvement plane sur le gouvernement Macron.

Le gouvernement glisse sur l’effet islamophobie pour diviser la société et tenter de dévoyer la résistance contre les conséquences du rouleau compresseur qui précipite les travailleurs dans la misère. Force est de constater que depuis Mitterrand, c'est une coutume que chaque échéance électorale soit précédée par des événements souvent tragiques laissant libre cours à une hystérie électoraliste raciste arabophobe, négrophobe, rromophobe et maintenant islamophobe.

Le Rassemblement Communiste condamne le racisme d’Etat au service de la division de la classe ouvrière qui prend maintenant la forme de la délation pétainiste et qui ouvre des portes à la peste brune. Tous ceux qui tiennent de tels propos doivent être sanctionnés par la justice. Plus que jamais, face à ces tentatives de division de notre classe, le Rassemblement Communiste se battra pour l’unité des travailleurs, et sur le plan politique, pour la construction du front de résistance anti-libéral, antifasciste, euro-critique et anti-guerre qui permettra d’inverser le rapport de force contre la bourgeoisie.

Comme le rappelait Aragon, la lutte contre le nazisme fut menée en commun par « celui qui croyait au ciel » et « celui qui n’y croyait pas ». Encore aujourd’hui, tous les travailleurs croyants de toutes confessions ou non croyants doivent se réunir dans un même front contre leurs ennemis communs.

Ce front démocratique, citoyen, social politico-syndical et associatif doit se rassembler dans l'action autour des revendications non exhaustives suivantes :

Pénalisation de l'islamophobie tout comme le sont l'antisémitisme et le racisme ;

Droit de vote aux immigrés résidents à toutes les élections ;

Abrogation des lois anti-immigrées ;

Respect du droit d'asile, notamment pour les exilés, réfugiés fuyant les guerres d'agression de l'OTAN, de « notre » impérialisme français ;

Régularisation des Sans Papiers ;

Enseignement, du primaire à l'université, de l'histoire des migrations, de leurs apports aux conquêtes démocratiques et sociales en France.



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