La
destruction de la métastase Daech et de ses alliés
intégristes par les forces conjointes de l’armée
syrienne et des milices kurdes, avec le soutien actif russe, a fait
tomber l’alibi qui permettait aux Etats Unis, à la
France et à d’autres forces de l’OTAN, dont la
Turquie, de maintenir sur le sol syrien une occupation militaire
contraire au Droit International. Comment entretenir l’indispensable
assentiment de « l’opinion publique »
occidentale sur cette occupation, en l’absence de l’Etat
Islamique ? Ce fruit monstrueux de la « guerre du
Golfe » en Irak, mis sur pieds, soutenu, financé par
les clients du complexe militaro-industriel occidental a été
écrasé par le front russo-syrien, épaulé
au nord par l’héroïque armée kurde syrienne.
Voyant
l’inexorable déclin de l’Etat Islamique, et donc
s’éloigner les « chances » de
déstabiliser l’Etat syrien, les Etats-Uniens, fidèles
à leur légendaire cynisme, ont occupé
directement le terrain sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Cette stratégie leur a d’ailleurs opportunément
permis de berner la résistance kurde en lui fournissant un
soutien temporaire (conjointement avec l’impérialisme
français) dans l’espoir d’en faire un élément
supplémentaire de déstabilisation voire de
balkanisation de l'Etat national syrien. Ce soutien avait pour
but de contrarier les rapprochements diplomatiques et logistiques
entre l’Etat syrien, les forces kurdes (qu’il a
historiquement soutenu en particulier dans la résistance kurde
à l’oppression turque en Turquie même) et
l’indispensable partenaire russe (non ingérant puisque
appelé par l’Etat syrien lui-même,
contrairement aux USA et aux autres).
Sur
ce théâtre complexe, des intérêts régionaux
reprennent une nouvelle vigueur. Face à la défaite
de l'agression impérialiste en Syrie et de ses alliés
financeurs des islamistes terroristes, il est devenu nécessaire
pour le gouvernement turc en cours de fascisation, bras armé
local de l’OTAN, d'une part d’écraser les
luttes nationales intérieures des partis et organisations
kurdes, d'autre part de libérer et de rapatrier
discrètement les prisonniers islamistes terroristes des
résistants kurdes, pour lesquels la Turquie a
notoirement servi elle-même de base arrière depuis des
années. Sans surprise donc les USA lâchent
les milices kurdes et laissent Erdogan renforcer ses
assauts et son occupation des zones pétrolifères
syriennes…
« Pourquoi
aiderions-nous des peuples qui ne nous ont pas aidés en
Normandie » vient d’ironiser Trump pour
justifier les opérations meurtrières de l’allié
Erdogan contre ces participants héroïques à
la défaite de Daech… La comparaison,
aussi étonnante soit-elle, pourrait peut être
traduire une réalité inconsciente des USA : le
débarquement de Normandie traduisait un engagement bien
tardif, bien après que le tournant de la guerre anti-nazie se
soit déroulé à Stalingrad par les seules forces
soviétiques, alors que les USA avaient tant
espéré réduire à néant au
préalable l'URSS en jouant la montre face à
un Etat terroriste qu’ils avaient largement contribué à
financer dans les années trente. C’est bien le même
cynisme qui guide leurs ingérences intéressées
au Proche-Orient aujourd’hui : leur participation directe
et indirecte aux crimes islamistes turcs sur le sol syrien contre la
vaillante composante nationale kurde du pays, comme leur
participation aux crimes des islamistes saoudiens (armés
jusqu’aux dents par Paris, Bruxelles et Washington) contre le
peuple yéménite, prouve par les faits que les
islamistes organisés dans la région (Arabie Saoudite,
Turquie, Daech et autres terroristes présents sur le sol
syrien et irakien) sont, avec Israël, une force d’appoint
stratégique, un bras armé de l’impérialisme
dans sa stratégie de préparation à la guerre
pour la monopolisation des ressources au Proche et au Moyen Orient.
Dans les deux cas, les peuples majoritairement musulmans sont les
premières victimes de ces forces terroristes, sources
hypocrites d’une islamophobie d’Etat de plus en plus
assumée au sein des pays impérialistes eux-mêmes !
Le
Rassemblement Communiste :
-
condamne l’occupation illégale par la
Turquie du sol syrien et les crimes perpétrés
par Erdogan contre l’héroïque peuple kurde, puni
par Trump pour avoir participé à l’écrasement
de Daech !
-
réclame le départ des forces spéciales
française, britannique et étatsunienne non invitées
de la Syrie
-
demande le respect de l'intégrité territoriale de la
Syrie !
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