Comme
le disait le candidat-escroc Fillon il y a deux ans, lors de son
« grand oral devant les patrons » face au
Medef, croyant qu’il n’était pas écouté :
« Le système de retraite par points, ça
permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue :
ça permet de baisser chaque année la valeur des points
et donc de diminuer le niveau des pensions ». Depuis,
il s’est passé tant de choses… que personne n’est
plus dupe de la propagande que Macron met en œuvre pour nous
faire passer la pilule : la rentrée sera chaude !
Nous
avons eu un mouvement historique de résistance syndicale
contre la loi El Khomri il y a deux ans. Nous avons eu une
mobilisation sans précédent de la jeunesse contre
l’apartheid social que crée Parcoursup. Nous avons
eu une révolte populaire d’ampleur et de durée
historiques avec les Gilets Jaunes cette année. Nous aurons
dès cette rentrée, avec la blitzkrieg macronienne
contre la retraite par répartition et le niveau des pensions,
une jonction prometteuse de tous les fronts de résistance :
les révoltes de masse ET la multiplication des grèves
pour un véritable blocage de l’économie.
Le
ras-le-bol est total, et malgré toute l’arrogance
immature et la brutalité du gouvernement Macron, des signes
d’hésitation commencent à naître sur la
méthode à employer pour brisernotre conception du
service public, notre système de retraite, le
baccalauréat, les assurances chômage… C’est
par un véritable Tous ensemble que nous les
ferons reculer, et la reprise des manifestations dès cette
rentrée les inquiète déjà.
Même
sur le plan international la situation se tend et le front
impérialiste, réuni à visage découvert
lors du dernier G7, excluant avec arrogance la Chine et la Russie, se
prépare à une crise majeure de son système
néocolonial. Leurs tentatives de détruire et piller la
Syrie et l’Irak est un échec patent, le front bolivarien
tient bon en Amérique Latine et la guerre froide contre la
Chine, qu’ils attisent par de nouvelles « révoltes
colorées » à Hong Kong, est un signe de leur
fuite en avant désespérée.
A
l’évidence, le faux clivage (braquage électoral)
« démocratie contre populisme »
dont Macron voudrait nous convaincrequ’il est la seule ligne de
division politique sur le terrain français comme sur le
terrain européen, ne signifie plus rien. En rivalisant
avec le fasciste italien Salvini sur la diversion du « problème
des migrants », Macron déclare aujourd’hui la
guerre aux historiques Comités des Sans Papiers avec la
scandaleuse et lâche expulsion de notre camarade roubaisien
Sans-Papier Mohammed Lakel cet été. L’assassinat
de Steve il y a quelques mois par la police, après celui
de Zineb Redouane, dans une impunité totale validée par
l’IGPN, rappelle la brutalité inouïe dont Macron a
fait preuve pour tenter d’écraser le vaste et inlassable
mouvement citoyen des Gilets Jaunes. Sa complicité tacite avec
le président fasciste du Brésil Bolsonaro lors des
grands incendies de l’Amazonie (dont la moitié est
criminelle et profite aux géants euro-brésiliens du
marché du soja) ne fait plus de doute : Celui qui veut un
embargo meurtrier de la Syrie, n’en décrètera
bien sur aucun sur le soja brésilien. Alors, Macron est-il
vraiment le grand démocrate « antipopuliste »
qu’il prétend être ?
Déjà
la résistance populaire montre des signes d’organisation
et de maturation en France : la reprise des manifestations
coïncide avec la préparation électorale pour les
prochaines municipales, qui doivent être l’occasion d’une
raclée historique pour ce gouvernement plus qu’honni.
Pour cela il faut que le front syndical et politique dépasse
les sectarismes qui l’ont souvent miné, pour construire
une véritable opposition aux politiques ultralibérales.
Celles qu’incarnent ensemble, à Paris comme à
Bruxelles, la droite libéro-populiste, le social-libéralisme
et l’éco-libéralisme. Il faut que la résistance
populaire trouve son expression sur le terrain électoral des
municipales.
Ils
tentent déjà des contre-feux en instrumentalisant les
inquiétudes populaires concernant l’environnement et le
climat. Quand la colère monte contre le grand patronat et ses
commis, c’est toujours la même rengaine : on semait
des illusions avec la possibilité d’un « capitalisme
rose » jadis, on sème les mêmes illusions
aujourd’hui avec un « capitalisme vert »…
alors que la protection de l’environnement commence par une
planification écologique de l’Etat contre l’anarchie
de la production consubstantielle au capital ! Voyez comme la
Chine parvient avec un Etat volontariste, à conserver depuis
des années le leadership en matière de transition
énergétique (premiers producteurs d’éoliens,
de solaire, d’hydroélectrique !) ! Voyez
comment Cuba reste le leader incontesté, malgré
l’omerta médiatique, de l’agroécologie !
Comment l’Etat communiste indien du Kerala s’est engagé
dans ce sillage ! Comment le Vietnam, malgré les
sanctions immédiates de l’OMC à la demande de
Trump, vient d’interdire le glyphosate sur tout son
territoire ! Quel Etat capitaliste, fut-il « vert »
peut en dire autant ?
Dès
cette rentrée, avec la reprise d’une puissante lutte des
classes dans la continuité du mouvement des Gilets Jaunes et
l’espoir populaire qu’il a créé dans notre
camp, celui des travailleurs saturés de taxes et de
pertes de pouvoir d’achat, il faut structurer nos forces et
nous préparer à déjouer leurs mensonges…
et c’est très bien parti !
Il
faut plus que jamais la jonction entre Gilets Jaunes et bases
combatives du syndicalisme de classes pour commencer à
inverser le rapport des forces dans la lutte des classes.
Il
faut accélérer les retrouvailles sur le terrain du
combat de classe des communistes et des anti-libéraux pour
proposer une alternative politique antilibérale, antifasciste,
anti-guerre et eurocritique crédible au libéralisme
macroniste/PS/Vert/droite et au libéralisme fasciste FN/RN.
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