Le
18 février 2019, le député de la majorité
présidentielle du Sénégal, Khoureichi Niasse,
expliquait ainsi la concession par l’Etat du Sénégal
de blocs pétroliers à l’entreprise française
TOTAL et la démission du ministre de l’énergie en
désaccord avec cette concession : « C’est
la France qui nous a colonisé durant plus de deux siècles.
Et la France n’a jamais pensé que le Sénégal
pouvait disposer du pétrole, du gaz, ou d’autres
ressources. Elle pensait que le Sénégal se limitait à
la pêche, à l’agriculture, à la mendicité
et l’élevage. Mais on se réveille un jour et on
découvre que le Sénégal a du pétrole et
du gaz et bien d’autres ressources. Bien évidemment, il
faut que la France vienne réclamer sa part. Quand la France
est venue demander qu’on lui donne une zone pour exploration,
si le président Macky Sall avait refusé de lui concéder
cela, la France allait ouvrir les portes du Sénégal aux
jihadistes du Mali pour qu’ils viennent perpétrer des
attentats… » (déclaration faite lors
d’un meeting des jeunes de l’alliance des forces du
progrès (AFP) à Kaolack).
Le
21 mai 2019, Christophe Castaner, ministre de l’intérieur
français, en visite à Dakar déclarait que le
« terrorisme est présent au Sénégal ».
Le
15 juillet 2019 le FRAPP (Front Révolutionnaire
Anti-impérialiste Populaire et Patriotique), un mouvement au
Sénégal de lutte pour que la « France Dégage
», « les bases militaires françaises dégagent
», « le CFA dégage », « les APE
dégagent », « Auchan dégage », tient
une conférence de presse pour dire : « La
présence militaire française n’a fait que
renforcer le terrorisme en Afrique. Les cas du Mali, du Burkina, de
la Centrafrique…en font foi. Au point que « la Cheffe de
la diplomatie européenne, Federica Mogherini constate que les
efforts de l’Europe et des Etats membres en faveur du G5 Sahel
augmentent, mais que le niveau de sécurité se
détériore. » et que « Non seulement cela
n’arrange pas la situation, mais même cela empire »
(Bruno Clément-Bollée)… Comment expliquer que
l’armée française, dans le cadre de l’opération
Barkhane, n’a tué que 450 terroristes, en a attrapé
150 du mois d’août 2014 à février 2018,
soit 03 ans et 06 mois, alors que Barkhane c’est 4.500 français
face à 3.000 terroristes ? Comment expliquer que 3.000
terroristes tiennent tête à 4.500 hommes de Barkhane,
11.700 soldats de la Minusma, 1.740 policiers et 13.000 militaires
maliens équipés de blindés, d’avions,
d’hélicoptères et de drones-espions ? Cela
s’explique par le fait que l’Etat français avec
ses 4.500 hommes au Mali est en collusion avec les 3.000 terroristes.
Plus l’occupation militaire française dure, plus les
groupes « djihado-terroristes » augmentent. Dans ce
contexte, les propos du ministre français de l’intérieur
Christophe Castaner, en visite récemment au Sénégal,
selon lequel «Le Terrorisme est présent au Sénégal…
» sont graves. Cette déclaration est un chantage
terroriste exercée par la France sur le Sénégal
pour renforcer son occupation militaire afin d’augmenter sa
recolonisation économique ».
Le
lendemain 16 juillet 2019, Guy Marius Sagna, militant du FRAPP est
arrêté et après quatre jours de garde à
vue, le Procureur de la République lui notifie pour le
transférer de la Gendarmerie à la prison centrale de
Dakar une prétendue infraction de « fausse alerte au
terrorisme ».
Le
droit d’alerte anti-terroriste et la liberté d’opinion
du FRAPP en tant que mouvement citoyen et social légalement
reconnu lui est ainsi faussement attribué personnellement pour
l’emprisonner.
C’est
une grave atteinte aux libertés individuelles et collectives
dans le « pré-carré » néocolonial de
l’impérialisme français que nous dénonçons
avec force.
Ces
procédés autocratiques au Sénégal
rappellent les atteintes liberticides subies par les Gilets Jaunes,
les syndicalistes de lutte de classe et les jeunes des quartiers
populaires en France.
Si
en France la répression devient l’arme principale pour
endiguer les résistances populaires, au Sénégal
celle-ci a pour objectif d’empêcher les mobilisations
populaires qui exigent la transparence et la vérité sur
les contrats léonins d’exploitation du pétrole,
du gaz, du zircon, de l’or par le régime libéral
partie prenante des réseaux mafieux de la françafrique.
Nous
apportons notre soutien internationaliste au FRAPP et l’ensemble
des forces démocratiques et populaires du Sénégal
et exigeons avec eux la libération immédiate et totale
du militant anti-impérialiste Guy Marius Sagna.
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