Le philosophe
communiste italien Domenico Losurdo vient de s’éteindre,
et notre Rassemblement Communiste, déjà endeuillée
comme l’ensemble du mouvement communiste par la perte récente
du camarade Jean Salem, tient à rendre hommage à cet
autre grande figure intellectuelle de la reconstruction communiste
dans la période suivant l’effondrement de l’Union
Soviétique.
Docteur en philosophie
de l’Université d’Urbino en Italie depuis 1967,
Domenico Losurdo s’est employé inlassablement à
combattre l’idéologie dominante des dernières
décennies et le théorie du « totalitarisme »
visant à identifier le communisme au fascisme.
Tout au contraire, il
avance une analyse politique dialectique du vingtième siécle
autour de l’opposition entre camp socialiste et camp
impérialiste et colonialiste (fascisme ou démocratie
bourgeoise), déconstruit le dogme « antistaliniste »
(Staline, histoire et critique d’une légende noire,
Ed. Aden, 2008) et s’attaque l’infiltration de
l’idéologie bourgeoise dans le mouvement ouvrier dans
cette période de reflux révolutionnaire sous la forme
de ce qu’il appelle « l’autophobie
communiste » (Fuir l’histoire ? La
révolution russe et la révolution chinoise aujourd’hui,
Ed. Delga, 2005).
Domenico Losurdo s’est
également employé à souligner à quel
point les victoires du mouvement communiste ont dépassé
les seules frontières du camp socialiste, à travers les
luttes de libération nationale qui y ont trouvé un
appui, et les luttes antiracistes, et féministes, notamment
aux USA, qui ont conquis des concessions du capital effrayé
par la « contagion » bolchevik tout au long du
vingtième siècle.
Domenico était
lecteur de notre journal Chantiers et nous avions eu le bonheur
d’obtenir de lui un entretien filmé (sur la Chine et sur
l’islamophobie) en 2012 : Il était un homme ouvert
et rassembleur, clair et direct. Nous saluons les proches et
camarades de ce grand intellectuel de notre temps, et invitons nos
camarades et amis à la lecture de son œuvre,
particulièrement utile dans la période.
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