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Imprimer Juin 2013
Contributions pour les Assises du Communisme

Les textes de contribution proposés à l'occasion des Assises du Communisme (28, 29, 30 juin dans l'usine Fralib de Gémenos)

Nous publions ou re-publions ici nos contributions écrites cette année 2013 dans le cadre du débat pour la réussite des Assises du Communisme :

- « 36ème Congrès du PCF : Les Assises du communisme sont plus que jamais nécessaires ! » (février 2013)

- « Les obstacles à surmonter pour aller vers l’unité des communistes dans et hors du PCF » (mai 2013)

- « Comment faire pour aller vers la reconstruction communiste ? » (juin 2013)



36ème CONGRES DU PCF: LES ASSISES DU COMMUNISME SONT PLUS QUE JAMAIS NECESSAIRES !

[Février 2013]

Les lampions se sont éteints sur le 36ème congrès du PCF. Auréolé du succès de la campagne antilibérale du Front de Gauche durant les élections présidentielle et législative, le PCF « récuse totalement » que « la double exigence d’accroître la discipline budgétaire et de rendre les entreprises plus compétitives est une impasse dramatique » (spécial 36ème congrès, Humanité du 13/02/13), pointe et dénonce l’aveu significatif exprimé par Hollande au parlement européen : « La crise de la zone euro est largement derrière nous, (…) ce qui nous menace aujourd’hui, ce n’est plus la défiance des marchés, c’est celle des peuples » (idem, cité dans le rapport de Pierre Laurent). Le PCF appelle encore à la « bataille du changement » parce que « si ne s’engage pas rapidement, massivement, une remise en mouvement général des forces du changement pour exiger les ruptures attendues par notre peuple au printemps dernier, la politique du gouvernement conduira tout droit à la déception, à la démoralisation, à l’échec. Pas question de l’accepter. Que personne ne compte sur nous pour entonner les sirènes de la résignation et du défaitisme face aux forces de la finance ! » (idem).     

Si le fait d’attendre du PS une quelconque « rupture » d’avec les politiques patronales libérales eurocratiques est une illusion, on ne peut que partager ce refus exprimé par le PCF « d’entonner les sirènes de la résignation et du défaitisme face aux forces de la finance ».

Toutefois derrière les aspects antilibéraux et le refrain des luttes sociales « on lâche rien », le 36ème congrès du PCF marque de nouveaux abandons idéologiques et poursuit le cours -nous allons l’examiner- de sa social-démocratisation.

Crise du capitalisme ou crise civilisationnelle ?

Le PCF croit et fait croire que « le capitalisme n’a fait qu’aggraver de manière spectaculaire des crises structurelles grandissantes. Pourquoi ? Parce que mis au défi du développement humain des sept milliards d’habitants de notre planète (sic !), et non plus seulement de la préservation des seuls intérêts de puissance d’un petit monde capitaliste occidental, le capitalisme mondialisé a gravement échoué. Au point qu’aujourd’hui, si n’émerge pas un autre mode de développement humain, un nouveau type de relations à l’échelle de l’humanité tout entière, ses logiques de compétition à outrance et les crises qu’elles engendrent nous enfonceront dans une impasse civilisationnelle »(idem). Ainsi, pour le PCF, les crises structurelles ne sont pas inhérentes au capitalisme, lequel est même « mis au défi du développement humain » et non celui de la recherche par tous les moyens de la plus value et du profit maximum. « Plutôt que d’ouvrir une ère du partage, de la coopération, du bien commun et du service public, le capital a choisi la voie d’une nouvelle guerre économique mondialisée, mis en concurrence les salariés du monde entier, développé entre elles une compétition coupe-gorge terriblement destructrice, notamment en emplois industriels dans les pays avancés. Voilà la réalité ; ce système est devenu fou et destructeur » (idem). Les lois du capitalisme sont ramenées à un « choix du capital devenu fou », lequel aurait pu faire d’autres choix que la guerre économique, la concurrence, la compétition, le chômage de masse, etc.

Notons ici que le « choix du capital » est « la destruction d’emplois industriels dans les pays avancés », c'est-à-dire aux USA, au Japon et dans l’UE, contre lequel il faut un « changement radical de cap [qui] implique d’inventer de nouvelles formes d’appropriation sociale avec des droits et des pouvoirs nouveaux des salariés qui leur permettront d’intervenir sur tous les choix stratégiques des entreprises et qui transformeront le travail (sic !). Il implique aussi que la banque et la monnaie redeviennent des biens communs publics au service de l’intérêt général » (idem).

Le « défi civilisationnel » posé au capitalisme n’est pas seulement le « développement des sept milliards d’humains de notre planète », ni celui d’empêcher « la destruction des emplois industriels » dans les pays de la triade, mais, s’étonne le PCF, « d’inventer les droits à polluer qui désormais s’échangent en places boursières et a favorisé l’épuisement des ressources naturelles traditionnelles tout en laissant hors d’atteinte de populations entières un environnement sain, notamment l’accès à l’eau potable » (idem). 

En plus de ces « choix » scandaleux du capitalisme en général, « loin de saisir l’opportunité de construire un multilatéralisme incluant toutes les nations du monde, les puissances occidentales capitalistes ont renforcé les stratégies néo-impérialistes, leurs logiques de domination oligarchique. L’OTAN n’a pas été dissoute. (…) Jamais la communauté internationale (sic !) n’aurait dû rester spectatrice de la dégradation de la situation jusqu’à ce qu’elle ne permette d’autres choix (sic !) que le recours à l’intervention militaire pour stopper l’avancée des groupes islamistes radicaux (sic !). (…) Le capitalisme a joué avec le feu du ‘choc des civilisations’, avec l’instrumentalisation des religions, continuant à cultiver l’arrogance du modèle occidental. Les discours sur la stigmatisation de l’Islam ont fait florès comme en France avec la droite et l’extrême droite » (idem). Le PCF ne voit apparemment aucune contradiction entre le fait de constater que « les puissances occidentales capitalistes ont renforcé les stratégies néo-impérialistes, leurs logiques de domination oligarchique » et le fait de déclarer que « jamais la communauté internationale n’aurait dû rester spectatrice de la dégradation de la situation jusqu’à ce qu’elle ne permette d’autres choix que le recours à l’intervention militaire pour stopper l’avancée des groupes islamistes radicaux ».

De ce nœud inextricable de contradictions, le PCF en déduit que « la crise est une crise globale, multiple, devenue bien plus qu’une crise structurelle du capitalisme. C’est une crise de civilisation qui résulte de la conjonction, de l’entrechoquement de plusieurs crises. Elle présente une triple dimension : une crise systémique du capitalisme, une crise du sens, de la pensée et de l’action humaine ; une crise du rapport écologique ».

A la lecture de cette théorie « d’une crise de civilisation majeure », on a l’impression que le PCF, à sa façon réformiste, « redécouvre la roue », celle qu’enseignait Karl Marx sur la nature véritable du capitalisme il y a 150 ans : « Le capital a horreur de l'absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le capital devient hardi. A 20% il devient enthousiaste; à 50% il est téméraire; à 100% il foule au pied toutes les lois humaines et à 300% il ne recule devant aucun crime... » (Le Capital). En effet, il ne s’agit pas de « choix » ou de « folie », mais de l’essence même du mode de production capitaliste arrivé à son stade suprême, l’impérialisme ; celui du capital financier, fusion du capital bancaire et du capital industriel, celui des monopôles. La contradiction fondamentale à la base de tous les phénomènes qui déterminent les choix politiques des capitalistes pris isolément et dans leur ensemble, y compris les choix des Etats de dictature de classe bourgeoise est la contradiction entre le caractère de plus en plus social, à l’échelle mondiale, de la production et des services, et l’appropriation privée de celle-ci.

La prétendue « crise civilisationnelle » est en réalité celle du capitalisme en putréfaction, pourrissant, agonisant  et qui va vers son renversement révolutionnaire par la classe ouvrière et ses alliés des autres classes populaires, condition indispensable pour l’édification du socialisme, première phase du communisme.

Le PCF découvre « l’Europe » onze ans après le PS

La presse bourgeoise n’aura retenu du 36ème congrès du PCF que l’abandon du symbole de la faucille et du marteau, ‘scoop’ sur lequel Pierre Laurent se fera un « plaisir de dire quelques mots » en ces termes : « Je veux leur faire une révélation. A la naissance du PCF en 1920, la faucille et le marteau ne figurent pas à la une de l’Humanité. Pas plus d’ailleurs qu’en 1921, 1922, 1923… Il a fallu que Lénine meurt pour que la faucille et le marteau s’affichent à la Une du journal. C’est vrai aussi de la carte du Parti Communiste Français. En 1944, sur la carte du Parti des fusillés, pas de faucille ni de marteau. Mais, par contre, un liséré bleu blanc rouge, le symbole de la Résistance. Alors, oui, notre carte a changé. Elle n’a plus les outils, mais elle a deux qualités. Elle est rouge et elle comporte le sigle du Parti de la Gauche Européenne, car nous sommes fiers d’afficher notre ambition d’ouvrir des chemins émancipateurs pour l’Europe » (spécial 36ème congrès du PCF, Humanité du 13/02/13).

Faisons d’abord remarquer que le PCF naît en 1920 en rupture avec les sociaux-traîtres pro-impérialistes, et qu’il faudra à ce jeune parti un travail de bolchevisation jusqu’en 1924 pour se débarrasser des scories de cette trahison social-démocrate. « L’union sacrée » avec la bourgeoisie avait tué dix millions d’hommes entre 1914 et 1918, et le fondateur de l’Humanité Jean Jaurès.

En 1944, la nature démocratique antifasciste du combat antinazi dirigé par l’URSS à l’échelle mondiale nécessitait temporairement l’union des forces du prolétariat et de l’ensemble du peuple avec les éléments bourgeois antifascistes.  

Le 36éme congrès du PCF proclame donc que la faucille et le marteau, symboles de l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie, ces deux principales forces sociales victorieuses de la dictature du capital, sont dorénavant remplacés par « le sigle du Parti de la gauche européenne car nous sommes fiers d’afficher notre ambition d’ouvrir des chemins émancipateurs pour l’Europe »…

Force est de constater que le PCF a été jusqu’ici la force principale de la résistance des travailleurs et du peuple de France contre cette prison prédatrice des peuples qu’est la CEE mutée en UE. Il fut engagé dans la campagne contre le traité de Rome, puis contre la CED dans les années 50 et 60 et plus récemment contre le traité de Maastricht en 1992 par lequel fut imposé l’euro comme monnaie unique et contre le TCE en 2005. Il vient donc de renier sa propre histoire anti-européenne pour rejoindre avec armes et bagages son « grand frère socialiste », cet allié historique de la droite pour la réalisation de l’union des bourgeoisies européennes.

Ce faisant le 36éme congrès ne fait nullement acte de « nouveauté » : en réalité le PCF ne fait que répéter une nouvelle fois la tragédie du suivisme idéologique et politique vis-à-vis de son aîné socialiste qui a commencé au milieu des années 70 avec le « programme commun de gouvernement », s’est poursuivi par l’abandon de la dictature du prolétariat en 76, la participation au premier gouvernement Mitterrand en 1981, la mutation idéologique social-démocrate avec Robert Hue et les travaux pratiques de la collaboration de classe avec le gouvernement de la « gauche plurielle ». Le nouvel aboutissement des abandons idéologiques du PCF est « L’Europe », qui selon son projet incarnerait « le renouveau communiste, de la transformation accélérée de notre parti, de la construction désormais clairement engagée d’un communisme de nouvelle génération ».

Il n’y a vraiment rien de nouveau sous le soleil au PCF. En effet, lisez tout simplement dans un texte intitulé « socialistes de toute l’Europe, unissez-vous ! » ce qu’écrivent, onze ans plus tôt, Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Michel Rocard, tous ténors et hauts responsables de l’Internationale Socialiste : « le socialisme dans un seul pays n’a évidemment plus de sens. Si l’on veut être efficace et peser vraiment sur le cours des choses, les politiques à mettre en œuvre et les régulations à construire se situent désormais à l’échelle des continents et du monde. (…) La social-démocratie se définit par la recherche d’un triple compromis entre le capital et le travail, le marché et l’Etat, la compétition et la solidarité. (…) Les trois compromis de la social-démocratie doivent donc être actualisés, nos méthodes réformées et internationalisées. (…) Il faut aussi éviter tout repli sur soi, car le déséquilibre actuel qui fait des Etats-Unis l’acteur dominant du système international doit être corrigé. (…) La refondation de la social-démocratie passera d’abord par l’Europe. (…) devant les enjeux de la gouvernance internationale … l’Europe constitue le bon échelon d’intervention et de représentation… (dans) un monde qui se structurera autour de quatre ou cinq grands ensembles régionaux, dont l’Europe. (…) la social-démocratie doit prendre appui sur l’Europe » (Le Monde du 29 octobre 2002).

Quelle différence y a-t-il entre ce que dit le PCF et son aîné social-démocrate quand on lit ceci dans le compte rendu du congrès: « Notre ambition est donc de refonder la construction européenne. Cette belle idée d’Union des peuples et des nations européennes que les dirigeants actuels ont salie et dénaturée. C’est l’un des grands défis du combat de classe de notre époque. ‘Construire l’Europe’ ne doit pas signifier nous couler dans le moule de la mondialisation libérale, mais nous donner au contraire des moyens – économiques, financiers, politiques – de faire vivre un modèle social et culturel avancé, notamment par une réorientation de la Banque Centrale Européenne pour placer son pouvoir de création monétaire au service du développement social et de la transition écologique » (idem). Si les choses ne sont pas suffisamment claire, citons encore ceci : « Construire l’Europe ne doit pas conduire à former un bloc (ou un sous bloc) ‘occidental’ prêt à tout pour ‘tailler des croupières’ aux blocs concurrents, mais doit permettre d’user du poids et de l’influence acquis ensemble pour faire émerger d’autres règles dans les relations internationales : plus équitables, plus démocratiques, plus pacifiques » (idem).

Peut-être faut-il tout simplement demander au PCF : Pourquoi la classe ouvrière et le peuple de France doivent-ils croire à une ‘construction européenne’ qui donnerait « des moyens – économiques, financiers, politiques – de faire vivre un modèle social et culturel avancé » ? Concrètement l’UE, c’est jusqu’ici les délocalisations à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE, à la recherche d’une main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Pourquoi les peuples d’Europe et d’ailleurs devraient-ils croire que l’UE use de son « poids et de l’influence acquis ensemble pour faire émerger d’autres règles dans les relations internationales : plus équitables, plus démocratiques, plus pacifiques » autres que celles libérales de l’OMC pilotée par les USA, le Japon et l’UE ? En quoi les bourgeoisies européennes qui ont agressé l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye, le Mali et soutiennent les djihadistes en Syrie et les fascistes sionistes d’Israël seraient-elles plus pacifiques ? Quelle autre réalité y a-t-il derrière « l’Europe » si ce n’est que l’expansion de la chrétienté telle que le préconisait le Traité Constitutionnel Européen (TCE) ? Le seul autre point commun qui unit les Etats impérialistes européens n’est-il pas leur passé et encore présent de colonisateurs ? En quoi la thèse d’un soi-disant « modèle social et culturel avancé » se distingue-t-il alors de la « mission civilisatrice », combattu par le jeune PCF section Française de l’Internationale Communiste contre les positions chauvines impérialistes de la SFIO ? En quoi son aboutissement révisionniste et raciste ‘le rôle positif de la colonisation’ ou ‘l’ingérence humanitaire’ diffère-t-il du ‘choc des civilisations’ états-unien ? En quoi la soumission au diktat libéral de l’UE dans chaque pays européen malgré l’opposition manifestée par les travailleurs et les peuples dans les rues et par la grève, diktat qui va jusqu’à imposer ses commis au pouvoir comme en Grèce et en Italie serait-elle une alternative démocratique ?

La dictature de ‘l’Europe’ consiste à faire ouvertement adopter par les parlements des traités libéraux rejetés par le peuple lors du référendum. ‘L’idée européenne’ est antisociale, antidémocratique, raciste, guerrière et anticommuniste, bref c’est l’antithèse du mot d’ordre de Marx, Engels, de la Commune, de l’URSS, du Camp socialiste et de l’Internationale Communiste : « Travailleurs et peuples opprimés de tous les pays, unissez-vous » !   

Le PCF fait ici comme si la construction de l’UE était une volonté des peuples, ce qui est totalement faux. L’UE est une construction supranationale des bourgeoisies impérialistes européennes, d’abord dirigée dans le cadre de la « guerre froide » contre le camp socialiste et l’URSS et servant aujourd’hui à la fois les ambitions de préservation de l’hégémonie mondiale des USA et celles du nouveau Reich Allemand. Entre ces bourgeoisies impérialistes, il y a un consensus sur les politiques libérales de gestion de la crise du capitalisme mondiale et en particulier de la crise de la zone euro. La question est : le PCF est-il partie prenante de l’objectif de l’Internationale Socialiste, faisant de l’Europe le bon échelon d’intervention pour satisfaire le projet d’une UE bourgeoise impérialiste supranationale dominée par l’Allemagne et hégémonique au plan mondial ? Il sera difficile au PCF d’échapper à une réponse claire et précise à cette question. 

Quel projet de société à la place du capitalisme ? Le communisme ?    

« Ce que nous nommons communisme, dit le texte de notre congrès, c’est bien l’incessant mouvement démocratique d’appropriation citoyenne et de partage, par toutes et tous, de tous les avoirs, autrement dit les richesses, de tous les savoirs, de tous les pouvoirs, qui enverra peu à peu l’ancien régime du capitalisme aux oubliettes et fera grandir l’humain partout et dans l’humanité tout entière » (idem). Le communisme dans l’esprit du PCF, c’est le « partage des richesses, des savoirs, des pouvoirs ». Le PCF, mais aussi toute la constellation des trotskistes, osent t-ils poser la question essentielle du « partage » de la propriété privée des moyens de production et d’échange ? « Partager les richesses » n’est rien d’autre que la vieille revendication ouvrière d’augmentation du salaire. En effet toute lutte, toute grève qui débouche sur une augmentation des salaires est un « partage de richesses » qui ne dit pas son nom.  Il s’agit ici d’une simple revendication économique qui a par ailleurs le défaut de se référer au « partage » comme aumône chrétienne. Voilà comment, à force de dérive réformiste, on abandonne la revendication ouvrière directe, précise et claire, de « faire payer les riches, les patrons » par la hausse des salaires ou la réduction du temps de travail, pour son ombre (le « partage des richesses »). Une substitution qui s’accommode tout à fait avec l’idéologie patronale.

« L’ancien régime », expression de la bourgeoisie de 1789 contre la noblesse, est aussi l’anachronisme que le congrès nous ressert pour éviter la question décisive du pouvoir de classe. Aujourd’hui la classe sociale au pouvoir est la bourgeoisie impérialiste, c’est elle qui doit être renversée par la classe ouvrière et ses alliés des classes populaires. N’en déplaise au PCF, c’est le salariat qui doit par la révolution, en finir avec le capital. La crise systémique actuelle de surproduction et ses conséquences sociales montrent à de plus en plus de travailleurs et aux peuples que le capitalisme n’a plus rien à offrir à l’Humanité que les calamités et les guerres. Les communistes doivent dire aux travailleurs et aux peuples la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, sur la nature inhumaine, dictatoriale, criminelle et sans avenir pour l’Homme, du capitalisme.

Le communisme est par nature démocratique, car l’émancipation des travailleurs est inévitablement l’œuvre des travailleurs et des peuples. Cependant l’exercice de la démocratie ne peut être conçu hors de la lutte des classes, hors de tout contexte lié à celle-ci. Mieux ; Lénine enseigne aux communistes dignes de ce nom que « les marxistes, eux, savent que la démocratie n'élimine pas l'oppression de classe, mais rend seulement la lutte des classes plus claire, plus ample, plus ouverte, plus accusée ; c'est ce qu'il nous faut. Plus la liberté du divorce est complète, et plus il est évident pour la femme que la source de son "esclavage domestique" est le capitalisme, et non l'absence de droits. Plus le régime est démocratique, et plus il est évident pour les ouvriers que l'origine du mal est le capitalisme, et non l'absence de droits. Plus l'égalité en droits des nations est complète (elle n'est pas complète sans la liberté de séparation), et plus il est évident pour les ouvriers de la nation opprimée que tout tient au capitalisme, et non à l'absence de droits. Et ainsi de suite (…). Toute la "démocratie" consiste dans la proclamation et la réalisation de "droits" difficilement réalisables et d'une façon très conditionnelle en régime capitaliste ; mais sans cette proclamation, sans que la lutte pour les droits soit menée immédiatement et sans délai, sans que les masses soient éduquées dans l'esprit d'une telle lutte, le socialisme est impossible » (Lénine, V. I., Sur l'émancipation de la femme, Moscou, Éd. du Progrès, 1973).

Aux capitulations idéologiques face aux mensonges, aux diffamations et aux calomnies de la bourgeoisie, amalgamant sciemment communisme et fascisme sous le label du totalitarisme, les communistes répondent par des analyses qui arment les forces populaires victimes de l’exploitation capitaliste.

Sur ce terrain, le congrès s’enferme aussi dans une amnésie insupportable sur le rôle et la place incontournables des communistes, du PCF, dans toutes les conquêtes sociales, démocratiques et culturelles en France. Or ces conquêtes ont été l’œuvre des masses en lutte sous la direction du PCF et des militants communistes héros d’hier et ‘pestiférés’ (sic !) d’aujourd’hui comme M. Thorez, J. Duclos, B. Frachon, Martha Desrumeaux, Madeleine Riffaud, Colonel Fabien, G. Mocquet, G. Politzer, Manouchian, G. Cogniot, H. Barbusse, Jeannette Vermeersch, Paul Vaillant Couturier, Aragon, Henri Martin, Henri Krasucki, Lamine Arfan Senghor, Hadj Abdelkader, Tiémoko Garang Kouyaté, etc.

Voici comment une communiste soviétique, Nina Andreeva, à partir de l’expérience de la contre révolution en URSS, met en garde contre les pièges de la bourgeoisie dans la lutte de classe : « L'exacerbation de la conscience de lutte de classe jusqu'à la reconnaissance de la dictature du prolétariat avait été considérée par Lénine comme étant un des acquis fondamentaux de Marx et Engels. Staline n'a fait que confirmer et maintenir cette position. C'est précisément cette partie de l'enseignement marxiste-léniniste qui a été de plus en plus soumise aux attaques des politiciens et idéologues bourgeois et qui a finalement pratiquement disparu du programme de toute une série de partis communistes. Il ne s'agit pas d'une question de terminologie mais bien de contenu, du contenu de ce concept. Tout Etat est une dictature, dictature de l'une ou de l'autre classe. Classe qui dispose du pouvoir économique. Cependant Il ne faut pas confondre la teneur du pouvoir – c'est-à-dire dans l'intérêt de qui, de quelle classe on met en application et on défend le pouvoir de classe - avec la forme, les moyens, le régime d'exécution de ce pouvoir. C'est ainsi que le fascisme est une forme terroriste de la dictature de la bourgeoisie. Le fascisme apparaît lorsque que le capital est obligé de se départir des formes démocratiques de gouvernement pour passer en un régime de soumission directe et brutal des travailleurs.

La dictature du prolétariat est assurée par la classe des travailleurs et par ses alliés. La dictature du prolétariat peut apparaître dans des formes extrêmement diversifiées de pouvoir.

Les travailleurs souhaitent que cette méthode de mise en application de leur pouvoir soit elle-même démocratique. Cependant comme l'histoire l'a montré, cette possibilité ne dépend pas toujours des travailleurs eux-mêmes. L'opposition à la bourgeoisie peut nécessiter des formes de pouvoir beaucoup plus brutales. La révolution doit être à mesure de se défendre de façon à pouvoir subsister.

Les Idéologues et les opportunistes bourgeois confondent volontairement le contenu de la dictature du prolétariat en tant que substance de classe du pouvoir de l'Etat du prolétariat, avec les méthodes et formes de sa mise en application. Ceci est fait dans le but d’identifier le socialisme au fascisme de façon à désorienter les travailleurs. Les sociaux-démocrates et « l'Eurocommunisme » se sont embarqués sur cette voie. Le malheur est que certains communistes n'y voient même pas un piège.

Cependant, il ne faut pas opposer dictature et démocratie en tant que contenu du pouvoir. Dictature et démocratie ne peuvent être opposées que seulement du point de vue de la forme, des moyens, du mode de mise en application du pouvoir par l'une ou l'autre classe. C'est cela la substance de l'opposition qui est faite entre dictature et démocratie. Le leitmotiv des opportunistes Gorbatchéviens du PCUS a été la paix civile dans une période où la contre révolution s'attaquait aux victoires du socialisme dans le pays.

L'expérience des trois et quatre dernières décennies de l'histoire de l'URSS a montré que l'ennemi principal de la gestion stalinienne, l'opportunisme, mène inévitablement à la restauration ouverte du capitalisme. L'hystérie antistalinienne jouait un rô1e de paravent dans le renforcement de la campagne anti-léniniste et anticommuniste » (Conférence de presse tenue le 2 mai 1992 à Bruxelles, publiée dans Solidaire, N°823 du 27 mai 1992).

La bourgeoisie ne renie pas ses prédécesseurs… D’où peut donc venir le reniement de nos anciens, y compris quand ils ont pu commettre des erreurs ?

Est-il admissible qu’on en soit réduit à déclarer au 36ème congrès du PCF sur le projet de société qui doit remplacer le capitalisme : suivez moi, mais je ne sais pas où je vais !

Voilà pourquoi nous pensons que les communistes dans et hors du PCF doivent absolument mettre en place une espace de débat et d’unité d’action pour travailler à dégager les axes programmatiques de la révolution communiste à venir. Les Assises du communisme peuvent ainsi être déclinées sous la forme d’un tour de France thématique, tout en assurant une expression nationale commune sur les grandes questions de l’actualité nationale et internationale. Dans ce travail nous devons rassembler les communistes dans et hors du PCF sur les grandes questions suivantes :

La nationalisation sans indemnisation des patrons des entreprises qui ferment et délocalisent ;

- La sortie de l’euro et de l’UE ;

- L’unité combative de la classe ouvrière, du monde du travail dans sa diversité culturelle, religieuse et d’origine ;

- La lutte pour l’égalité des droits et contre le fascisme ;

- La lutte contre les guerres impérialistes ;

- La reconstruction communiste et la construction d’un front populaire antifasciste

- La solidarité internationale avec les expériences progressistes : Cuba, Corée du Nord, Vietnam, Chine, l’Alba, etc. ;

- La lutte contre l’anticommunisme et l’étude critique des expériences socialistes de l’URSS et des pays de l’Est ;

  • Le projet communiste aujourd’hui.

LES OBSTACLES A SURMONTER POUR ALLER VERS L’UNITE DES COMMUNISTES DANS ET HORS DU PCF

[mai 2013]

On s’achemine vers les Assises du communisme à Marseille. Sont engagées dans la préparation des forces communistes dans et hors du PCF, mais d’autres groupes communistes dans et hors n’y sont pas.

Comment dépasser cet émiettement et fédérer dans l’action les communistes dans et hors du PCF ? Comment favoriser l’unité d’action stratégique des communistes ? Comment faire pour peser ensemble dans les luttes ouvrières, populaires et électorales qui résistent à la blitzkrieg libérale contre les conquêtes sociales et démocratiques du mouvement ouvrier et populaire et guerrier de l’impérialisme contre les peuples à travers le monde ? Comment faire émerger une alternative populaire antilibérale, antifasciste et anticapitaliste ? Telles sont des questions qui taraudent les communistes éparpillés dans et hors du PCF.

Les communistes qui sont à l’intérieur du PCF rassemblés autour de l’idée de « faire vivre et renforcer le PCF » peinent à séparer clairement leur lutte légitime contre la direction sociale-démocrate du PCF et la défense légitime de l’identité communiste que ne représente plus au sommet le PCF. Cette confusion entre contenu et contenant les rend prisonniers des manœuvres de la direction social-démocrate du PCF, laquelle est tiraillée entre alliance soumission au PS, et donc allégeance au système capitaliste et rupture antilibérale prônée par le Front de Gauche. Les communistes à l’intérieur du PCF sont aussi divisés entre partisans du travail politique avec les communistes en dehors et ceux qui refusent tout contact de travail avec ceux du dehors. Toutefois ils ont en commun une opposition ouverte ou latente au Front de Gauche perçu exclusivement comme une opération extérieure contre l’identité communiste qui leur cachent le fait que la direction sociale-démocrate du PCF est tout aussi dangereuse pour la dite identité communiste. Les communistes dans le PCF doivent choisir entre les insuffisances du Front de Gauche et « l’union de la gauche » avec le PS pour sauver des postes électoraux.

Hors du PCF, les groupes communistes se divisent aussi entre les uns qui sont spectateurs du Front de Gauche qu’ils dénoncent comme soumis à l’hégémonie du PCF et du PG sociaux-démocrates (PRCF, CommunisteS, URCF, Rouges Vifs…) et les autres (PCOF, RCC), dont nous, qui sommes engagés dans l’expression politique du moment de la résistance antilibérale et antifasciste des masses victimes de l’offensive prédatrice du capital qu’est objectivement le Front de Gauche.

Les uns conditionnent même l’unité d’action stratégique des communistes éparpillés à l’arrêt de tout engagement dans le Front de Gauche qui est pour eux une « alliance pour gouverner ensemble ». Ils dénoncent notre implication dans le Front de Gauche comme du « centrisme kautskiste » qui nous fait considérer selon eux qu’il y aurait une « étape de développement capitaliste antilibéral pour poser la question du socialisme ». C’est ainsi que nos camarades de l’URCF caricaturent nos analyses, notre engagement dans le Front de Gauche et notre appel à tous les communistes dans et hors du PCF à en faire de même.

Qu’est-ce donc cette profondeur « scientifique » qui consiste à constater que le Front de Gauche est aujourd’hui dominé par des sociaux-démocrates antilibéraux (direction du PCF et PG) plus des trotskistes, lesquels représentent les couches petites bourgeoisies et l’aristocratie ouvrière en voie de paupérisation, pour en tirer comme conclusion que les communistes représentants du prolétariat actuellement désarmé par des décennies de révisionnisme idéologique et de trahisons politiques doivent déserter le seul terrain politiquement fédérateur des luttes défensives concrètes actuelles ?

Ce n’est en aucun cas de « l’étapisme » que de tenir un compte rigoureux des faits pour déterminer les tâches du moment. Il y a tout simplement une prise en compte du rapport des forces en présence et des besoins exprimés par les masses victimes des attaques répétées du capital.

La réalité objective d’aujourd’hui qui fait du prolétariat une force d’appoint tant sur le terrain des luttes politiques que syndicales de l’aristocratie ouvrière et de la petite bourgeoisie en voie de paupérisation ne peut être changée que par le travail des communistes pour réaliser à nouveau la fusion du socialisme scientifique avec le mouvement ouvrier. Dans ce travail difficile et complexe en raison de l’inexistence d’un vrai parti communiste la propagande et l’agitation indépendante, nécessaire et incontournable des communistes de surcroît divisés seules, ne suffit pas.

Trouver une forme minimale d’intervention commune des communistes sans que cela n’empêche le débat idéologique et politique entre communistes dans la phase actuelle relève d’un sens élevé de la  responsabilité communiste vis-à-vis de la mission historique du prolétariat et de la souffrance infligée au peuple par l’offensive des patrons eurocrates.

Les éléments prolétariens d’avant-garde et les masses doivent faire leur expérience concrète et, aidés des communistes, apprendre par l’expérience à passer du programme minimum représentant l’hégémonie de la petite bourgeoisie antilibérale au programme maximum celui de la révolution prolétarienne anticapitaliste.

Il ne peut y avoir de muraille infranchissable entre le travail des communistes pour l’unité par la démarcation avec l’opportunisme et le travail des communistes dans le front des luttes antilibérales et antifascistes, y compris électorales.

Il n’y a aussi aucune obligation de « gouverner ensemble » comme l’a si bien montré l’expérience historique du Front Populaire qui a porté en 36 les socialistes au pouvoir avec le soutien du PCF sans que ce dernier n’aille au gouvernement. En ce qui concerne nos engagements sur le front des élections locales rappelons tout simplement la résolution de l’Internationale Communiste de février 1930 concernant les « tâches des sections dans la politique municipale » : « le tournant vers la politique municipale révolutionnaire implique aussi un effort énergique pour faire disparaître les déviations « de gauche » (le boycottage des élections municipales, du travail municipal, le refus d’accepter des postes municipaux, la sous-estimation de l’importance du travail municipal pour la mobilisation des masses, la substitution à la mobilisation des masses par un programme concret de revendications partielles, de la phrase « gauchiste » sur la révolution dans les questions municipales après la prise du pouvoir par le prolétariat). Dans tous les pays « démocratiques » aussi bien que fascistes, les communistes dès qu’ils en ont la possibilité doivent prendre part aux élections pour mobiliser les masses, et, d’une façon ou d’une autre, exprimer la volonté des masses révolutionnaires contre la bourgeoisie impérialiste et contre la social-démocratie, son agent dans la classe ouvrière » (réédité par le Cercle Henri Barbusse).

Seuls des prétextes sectaires reflets de l’impuissance théorique et pratique permettent de nier que, même dans les États impérialistes, les expériences progressistes d’ailleurs, y compris des pays et peuples dominés, peuvent contribuer aux combats émancipateurs du prolétariat. Il faut être aveugle pour ne pas voir que les expériences et pouvoirs progressistes antilibéraux et anti-impérialistes en Asie et en Amérique du sud influencent jusqu’à un certain point les résistances antilibérales et antifascistes d’ici, y compris le Front de Gauche. C’est ce que nous démontrons par la métaphore du « père altermondialiste et de la mère victoire du NON au TCE » qui sont à la base du Front de Gauche.

En Grèce le KKE est un vrai parti communiste implanté dans la classe ouvrière et le peuple, qui a résisté à l’opportunisme chauvin de l’eurocommunisme, qui a combattu l’occupation impérialiste anglaise et la dictature des colonels. Là il ne s’agit point de « reconstruire » le parti, mais d’élargir son influence au sein des masses pour être prêt à prendre le pouvoir. Alors que la tâche fondamentale est en France la reconstruction du parti communiste. Comment peut-on dès lors fixer des tâches comme si on avait un parti communiste digne de ce nom dont la tâche immédiate est de conquérir, non l’avant-garde du prolétariat, mais de conquérir les masses qui sont en train de faire l’expérience en Grèce du double langage opportuniste de Syriza, prisonnier de l’illusion de « l’Europe sociale » ?     

C’est la non prise en compte du contexte et de la réalité de « combien de division » qui amène à subjectivement remplacer le Front de Gauche « réel » par un appel incantatoire au « bloc rouge des organisations communistes » ou au « front républicain patriotique pour sortir la France de l’euro et de l’UE ».

Ce « bloc rouge des organisations communistes », s’il devait avoir jour, peut-il agir sans et hors de l’actuel Front de Gauche ? Il suffit de poser concrètement et pratiquement la question pour dévoiler toute l’inanité de l’impuissance sectaire sous laquelle certains camarades veulent cacher la triste réalité de nos faiblesses réelles et des difficultés qu’impose la réalité du rapport temporaire des forces entre prolétariat et bourgeoisie et partant entre communistes et réformistes actuellement.

« Front de gauche » est le nom que s’est donné l’actuelle alliance des forces antilibérales, certains communistes croient devoir opposer à celui-ci le « front anti-monopoliste » ou le « front républicain populaire patriotique ». Force est de reconnaître que quelle que soit l’appellation, le « front » aujourd’hui sera forcément dominé, non par la classe ouvrière et les communistes, mais par la petite bourgeoisie et l’aristocratie ouvrière en voie de paupérisation. Cette situation impose aux communistes sérieux de commencer le travail au sein des masses, donc dans le front existant, pour organiser la résistance des masses et préparer puis orienter le « front » de l’antilibéralisme vers l’anticapitalisme. Être en dehors c’est se payer de mots et s’enfermer dans l’incantation sur le « rôle dirigeant du prolétariat et du mouvement communiste ».

Mettre comme condition la juxtaposition du « drapeau rouge et du drapeau bleu, blanc, rouge » pour tout engagement commun n’est pas non plus faire preuve d’une grande maturité politique et d’une sérieuse prise en compte du réel. Car une telle addition peut certes être utile contre l’UE qui met à bas l’indépendance nationale et la souveraineté populaire des États-Nations en Europe, mais se révèle être un repoussoir pour la fraction immigrée – issue des ex-colonies de « notre » impérialisme – et donc peut être instrumentalisée par la propagande du parti fasciste, le FN, qui agite la démagogie nationaliste chauvine de la « défense des intérêts des ouvriers Français contre Bruxelles ». La dialectique matérialiste recommande que nous puissions opposer le « drapeau bleu, blanc, rouge » au drapeau bleu étoilé pour sortir de l’UE et utiliser le « drapeau rouge » internationaliste pour unifier la classe ouvrière multicolore, multiraciale, multiculturelle de France contre le capitalisme, l’impérialisme de « notre » propre pays pour sortir de l’UE, étape vers la révolution socialiste en France.

Le RCC réitère sa demande que tous les communistes dans et hors du PCF mettent en place un espace organisé de débat idéologique et politique et d’unité d’action stratégique pour la reconstruction du parti communiste dont le prolétariat et le peuple ont besoin.

Le RCC réaffirme que cette tâche stratégique n’est nullement contradictoire avec l’engagement dans le Front de Gauche comme front dont les travailleurs et le peuple ont besoin pour fédérer toutes les mobilisations et luttes sociales, politiques et électorales contre l’offensive libérale dévastatrice que le pays subit notamment sous les diktats de l’UE.

Le RCC appelle à nouveau à l’engagement commun organisé des communistes dans et hors du PCF pour peser dans ce front afin de le faire évoluer vers le front populaire antilibéral et antifasciste forger au sein des masses pour vaincre la broyeuse sociale infernale en cours.

C’est aussi dans le travail commun dans le front des masses en construction que les communistes vont forger dans l’action leur unité idéologique et politique sur la base du principe léniniste se démarquer pour s’unir.

Les Assises du communisme doivent devenir un cadre démocratique organisé des communistes éparpillés dans et hors du PCF pour leur unité d’action dans le Front de Gauche et de lutte pour l’unité idéologique et politique des communistes en vue de la reconstruction du Parti Communiste dont la classe et le peuple ont besoin.



COMMENT FAIRE POUR ALLER VERS LA RECONSTRUCTION COMMUNISTE ?

[juin 2013]

Après plusieurs rencontres de Marseille entre des communistes organisés dans et hors du PCF, les Assises du Communisme vont se réunir pour entamer une marche vers la reconstruction du parti communiste dont les travailleurs et le peuple de France ont besoin.

Selon que l’on soit dans ou hors le PCF, les questions se posent différemment sur comment rassembler les communistes qui ont rompu idéologiquement et/ou organisationnellement avec la social-démocratie au commande du PCF suite à ces décennies de révisionnisme idéologique anti-marxiste-léniniste et de travaux pratiques de la collaboration de classe au gouvernement en 1981 et en 1997 ? Etant entendu qu’un communiste non organisé, donc individualisé, doit absolument sortir de son isolement individualiste pour ne pas être un « communiste mort ».

La tâche majeure stratégique posée et à résoudre est de reconstruire le parti communiste section de l’Internationale communiste né au congrès de Tours, en œuvrant à la fusion du mouvement ouvrier et du socialisme scientifique par l’élaboration et le ralliement de l’avant-garde du prolétariat au programme de la révolution socialiste en France. Comment organiser le débat idéologique et politique entre communistes organisés dans et hors du PCF pour élaborer le programme d’émancipation du prolétariat et du peuple ? Comment organiser l’unité d’action de communistes dans et hors du PCF dans les luttes et mouvements des masses contre les politiques antisociales du capital et des ses gouvernements de droite et de gauche ? Comment agir ensemble contre la fascisation politique et la montée politique du fascisme dans le pays, y compris électorale ? Comment aider ensemble, dans le respect de la démocratie interne, les organisations de masses des travailleurs (syndicats, associations) dans lesquelles militent les communistes dans et hors du PCF dans les luttes défensives actuelles ? Comment intervenir ensemble dans les fronts antilibéraux et antifascistes initiés par les représentants politiques de la petite bourgeoisie, de l’aristocratie ouvrière en voie de paupérisation et de plus en plus rejoint par la classe ouvrière ?

Les Assises du Communisme peuvent et doivent devenir une étape dans l’entame du travail politique commun pour apporter les réponses à ces questions décisives.

Pour faire cela, les « Assises du Communisme », en tant que mouvement organisé des communistes dans et hors du PCF, doivent :

- déclarer clairement que son but est la lutte contre la social-démocratie, le trotskisme et pour la reconstruction du Parti Communiste héritier du congrès de Tours ;

- devenir un espace commun organisé de lutte à la démarcation, à l’unité idéologique et à l’unité d’action stratégique en vue de la reconstruction communiste et dans le mouvement des masses ;   

- se doter d’une forme organisée souple adaptée à la réalité politique et organisationnelle des forces parties prenantes dont :

une assemblée générale annuelle des Assises du Communisme comme instance démocratique de décision, assemblée réunissant des représentants des composantes ;

une structure nationale collégiale de coordination des activités :

- préparer, planifier, organiser les études et les débats idéologiques et politiques qui permettront d’élaborer le programme d’unification des communistes ;

- organiser l’unité d’action dans les luttes de classe et les fronts politiques antilibéraux, antifascistes, anti-impérialistes et anti-guerres dans le pays ;

Ce cadre collégial doit être composé d’un titulaire et un suppléant de chaque groupes, cellules, sections, fédérations ou réseau organisé dans et hors du PCF qui s’engage dans le mouvement des Assises du communisme ;

Chaque composante, seule ou en association avec d’autres, peut recevoir les rendez-vous thématiques décentralisés parallèlement aux actions de visibilité nationale du travailler ensemble.

Telles sont les propositions que nous soumettons à la première rencontre nationale des Assises du Communisme.


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