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Imprimer Jan 2013
Non, la guerre de la françafric socialiste ne fait pas consensus !

Déclaration RCC sur la guerre impérialiste au Mali

Au risque de décevoir les va-t-en guerre qui squattent les médias, non il n’y a pas consensus politique dans le pays sur l’intervention militaire de la France au Mali. Et ceux qui s’opposent à celle-ci ne sont pas des « munichois » (terme historique pour désigner les lâches ou les égoïstes que nous serions) comme le déclarait un intervenant sur France Inter.

Voilà donc la France en guerre contre des djihadistes qu’elle a armés en Libye quand elle a mené la chasse à Kadhafi.

Par une ironie tragique de l’histoire, c’est peut-être une arme française qui a abattu le pilote d’hélicoptère : Dans les guerres les marchands d’armes sont toujours vainqueurs !

On parle d’un demi-million de réfugiés en un an (sur 15 millions d’habitants soit un habitant sur trente!) et déjà de plus d’une dizaine de civils tués: dans ces guerres les peuples et les travailleurs sont toujours perdants !

Bien sûr le gouvernement malien de transition dont la légalité et la légitimité sont contestées a appelé la France à l’aide, ce qui prête à caution.

Bien sûr les partisans de la guerre disent aujourd’hui qu’il n’y a pas d’autre solution pour arrêter la spirale de l’horreur au Mali, ce qui doit nous rappeler qu’en tuant Kadhafi, l’OTAN a permis la déstabilisation du Sahara.

Bien sûr, nombre de maliens se résolvent à cette intervention coloniale en s’illusionnant que c’est la solution la moins pire.

Mais la question qui se pose c’est : pourquoi l’OTAN a choisi d’abattre le régime laïc Libyen au profit des fascistes islamistes et comment se fait-il que ceux-ci aient pu se replier en toute impunité dans le nord Mali ? 

Ne pas se la poser et approuver sans réserve l’intervention, c’est refuser de voir les enjeux pour les multinationales et les responsabilités de la France et de ses alliés à leur service.

La France devait-elle mener la guerre en Libye en s’alliant aux dictatures du Golfe et confier des armes sophistiquées à des bandes qui mélangent allègrement vision obscurantiste, barbarie et banditisme ? Bien sûr que non ! 

En n’aidant pas, voire en ignorant les forces progressistes maliennes qui depuis plus d’un an disaient leur refus de toute intervention étrangère et proposaient d’autres solutions, les gouvernements français, celui de Hollande comme celui de Sarkozy ont tout fait pour faire apparaître la guerre comme seule issue possible.

Dans ce contexte le blocus des armes  destinées à l’armée malienne organisé par la CEDEAO à l’instigation de la Françafric est un acte criminel.

Que va-t-il advenir désormais de la stabilité d’une région où le mot frontière avait été remis en cause dans les années 50 et 60 par le colonialisme Français pour scinder le sud saharien de l’Algérie indépendante. Nul ne le sait et les apprentis sorciers déguisés en experts que les médias convoquent à longueur d’antenne ne se hasardent guère à aborder cette question brûlante. L’enlèvement qui vient d’être commis en Algérie est une nouvelle illustration inquiétante.

François Hollande lors de l’assemblée générale de l’ONU, lui qui avait soutenu la guerre en Libye, a plaidé pour l’intervention au Mali et en Syrie, il met donc en œuvre ses choix… Hollande, le PS et les Verts ont de l’argent pour faire la guerre au Mali, mais pas un sous pour sauver les emplois et hausser les salaires et les pensions.

Une fois de plus, comme à d’autres périodes de l’histoire, les « socialistes » français apportent au monde une nouvelle guerre. L’histoire nous apprend que dans ces situations, à chaque fois, les révolutionnaires ont été du côté de la paix. 

Nous le disons avec force à nos adversaires de vraie droite ou de fausse gauche qui assument pleinement le retour des guerres coloniales dont l’enjeu est le sous-sol saharien et ses immenses richesses pour notamment Total et Areva. 

Nous le disons aussi à ceux qui, se réclamant de la gauche du PS, trouvent l’intervention « discutable » ou font part de leur « inquiétude » : Cette agression trouve ses causes dans la crise du capitalisme international décadent et « notre » impérialisme se lance dans une fuite en avant armée à l’extérieur comme prolongement de sa politique d’austérité à l’intérieur. 

Encore plus dans cette période où l’impérialisme en crise est à l’offensive, notre mot d’ordre est Prolétaires de tous pays et peuples opprimés, unissons nous ! Troupes Françaises, hors du Mali et d’Afrique !



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