Au
risque de décevoir les va-t-en guerre qui squattent les
médias, non il n’y a pas consensus politique dans le
pays sur l’intervention militaire de la France au Mali. Et ceux
qui s’opposent à celle-ci ne sont pas des
« munichois » (terme historique pour
désigner les lâches ou les égoïstes que nous
serions) comme le déclarait un intervenant sur France Inter.
Voilà
donc la France en guerre contre des djihadistes qu’elle a armés
en Libye quand elle a mené la chasse à Kadhafi.
Par une
ironie tragique de l’histoire, c’est peut-être une
arme française qui a abattu le pilote d’hélicoptère : Dans
les guerres les marchands d’armes sont toujours vainqueurs !
On parle
d’un demi-million de réfugiés en un an (sur 15
millions d’habitants soit un habitant sur trente!) et déjà
de plus d’une dizaine de civils tués: dans ces
guerres les peuples et les travailleurs sont toujours perdants !
Bien
sûr le gouvernement malien de transition dont la légalité
et la légitimité sont contestées a appelé
la France à l’aide, ce qui prête à caution.
Bien
sûr les partisans de la guerre disent aujourd’hui qu’il
n’y a pas d’autre solution pour arrêter la spirale
de l’horreur au Mali, ce qui doit nous rappeler qu’en
tuant Kadhafi, l’OTAN a permis la déstabilisation du
Sahara.
Bien
sûr, nombre de maliens se résolvent à cette
intervention coloniale en s’illusionnant que c’est la
solution la moins pire.
Mais la
question qui se pose c’est : pourquoi l’OTAN a
choisi d’abattre le régime laïc Libyen au profit
des fascistes islamistes et comment se fait-il que ceux-ci aient pu
se replier en toute impunité dans le nord Mali ?
Ne pas
se la poser et approuver sans réserve l’intervention,
c’est refuser de voir les enjeux pour les multinationales et
les responsabilités de la France et de ses alliés à
leur service.
La
France devait-elle mener la guerre en Libye en s’alliant aux
dictatures du Golfe et confier des armes sophistiquées à
des bandes qui mélangent allègrement vision
obscurantiste, barbarie et banditisme ? Bien sûr que
non !
En
n’aidant pas, voire en ignorant les forces progressistes
maliennes qui depuis plus d’un an disaient leur refus de
toute intervention étrangère et proposaient d’autres
solutions, les gouvernements français, celui de Hollande comme
celui de Sarkozy ont tout fait pour faire apparaître la guerre
comme seule issue possible.
Dans
ce contexte le blocus des armes destinées à
l’armée malienne organisé par la CEDEAO à
l’instigation de la Françafric est un acte criminel.
Que
va-t-il advenir désormais de la stabilité d’une
région où le mot frontière avait été
remis en cause dans les années 50 et 60 par le colonialisme
Français pour scinder le sud saharien de l’Algérie
indépendante. Nul ne le sait et les apprentis sorciers
déguisés en experts que les médias convoquent à
longueur d’antenne ne se hasardent guère à
aborder cette question brûlante. L’enlèvement qui
vient d’être commis en Algérie est une nouvelle
illustration inquiétante.
François
Hollande lors de l’assemblée générale de
l’ONU, lui qui avait soutenu la guerre en Libye, a plaidé
pour l’intervention au Mali et en Syrie, il met donc en œuvre
ses choix… Hollande, le PS et les Verts ont de l’argent
pour faire la guerre au Mali, mais pas un sous pour sauver les
emplois et hausser les salaires et les pensions.
Une fois
de plus, comme à d’autres périodes de l’histoire,
les « socialistes » français apportent
au monde une nouvelle guerre. L’histoire nous apprend que dans
ces situations, à chaque fois, les révolutionnaires ont
été du côté de la paix.
Nous le
disons avec force à nos adversaires de vraie droite ou de
fausse gauche qui assument pleinement le retour des guerres
coloniales dont l’enjeu est le sous-sol saharien et ses
immenses richesses pour notamment Total et Areva.
Nous le
disons aussi à ceux qui, se réclamant de la gauche du
PS, trouvent l’intervention « discutable » ou
font part de leur « inquiétude » :
Cette agression trouve ses causes dans la crise du capitalisme
international décadent et « notre »
impérialisme se lance dans une fuite en avant armée à
l’extérieur comme prolongement de sa politique
d’austérité à l’intérieur.
Encore
plus dans cette période où l’impérialisme
en crise est à l’offensive, notre mot d’ordre
est Prolétaires de tous pays et peuples opprimés,
unissons nous ! Troupes Françaises, hors du Mali et
d’Afrique !
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