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Imprimer Jun 2012
Elections 2012: Un pas en avant pour l'implantation du Front de Gauche dans les usines, les quartiers populaires et les communes rurales!

Déclaration commune CC59-62 CHB CCRP CCA

Dans les urnes le Front de Gauche, expression politique de la victoire du NON au TCE en 2005, est sorti comme la quatrième force politique du pays.

Il a surtout permis une bouffée d’oxygène antilibéral et antifasciste par l’action de plus de 4 millions d’électeurs.

Il a affronté le totalitarisme bourgeois selon lequel les banques, la finance, les actionnaires sont « intouchables », selon lesquels sans « patron point de salut pour les travailleurs ».

Il a expliqué et crédibilisé les revendications syndicales du SMIC à 1700 euros, la retraite à 60 sans baisse de la pension, la taxation du capital au même taux que le travail, celle des dividendes, des profits, de la spéculation boursière, l’interdiction des licenciements boursiers et des fermetures d’entreprises qui ont reçu des subventions publiques et qui font des profits, des choix industriels prenant en compte l’écologie, etc.

Il s’est attaqué de front aux thèses racistes, xénophobes du parti fasciste, le FN, alors que le PS se taisait et l’UMP les imitait. Il a désigné clairement et directement les banquiers, les patrons, les actionnaires comme les vrais responsables des souffrances des travailleurs et du peuple. Il a démasqué le FN comme un des partis au service des intérêts des patrons milliardaires, dont la fonction est de tromper en les opposant pour les diviser, la classe ouvrière de France.

Le Front de Gauche a montré que le monde du travail doit s’émanciper de l’hégémonie sans partage de l’idéologie libérale bourgeoise et doit renouer avec la lutte des classes pour stopper l’offensive prédatrice et socialement désastreuse du capitalisme en crise systémique.

La principale insuffisance qui est apparue dans cette formidable espérance nouvelle qui contribue à réarmer le mouvement ouvrier et populaire sur des positions antilibérales réside dans l’illusion de « l’Europe sociale ».

En effet la forte dénonciation du poison raciste distillé par le parti fasciste et son imitation par l’UMP dans un silence coupable du PS n’a pas permis d’enrayer l’image fausse d’un FN « seul parti opposé aux diktats de l’euro et de l’UE ».

Or, la lutte des classes exige l’affrontement du peuple contre la bourgeoisie française intégrée dans la construction de l’UE, bloc impérialiste dominé par le grand capital allemand, pour préserver les conquêtes sociales et démocratiques de la période où le PCF était la cheville ouvrière du programme du CNR, et où l’URSS avait vaincu le fascisme mondial.

L’annulation de la soi-disante « dette », des plans d’ajustement structurel dit « d’austérité » et de la politique agricole européenne qui offre sur un plateau à l’agrobusiness notre agriculture et appauvrit nos paysans, voilà des grandes exigences que doit porter le Front de Gauche !

Une autre grande question non abordée par le Front de Gauche est, à travers l’exigence de sortie de la France de l’OTAN, le retrait des bases militaires françaises d’Afrique notamment, et l’opposition internationaliste aux guerres impérialistes coloniales contre les peuples de Côte d’Ivoire, de Libye, d’Afghanistan, guerres qui montrent que « les déficits et la dette » ne sont que des prétextes pour faire payer la crise aux travailleurs d’ici et aux peuples de là bas.

L’émergence du Front de Gauche sur la scène politique est donc un bon début au regard du processus de reflux de la capacité combative politique et sociale du monde du travail et des forces démocratiques surtout depuis 1981.

Les participations au gouvernement social-démocrate libéral du PCF alors que le PG actuel était à l’intérieur du PS en 1981 puis en 1997 ont été des tournants politiques décisifs dans les travaux pratiques de la collaboration de classe qui a désarmé le mouvement ouvrier face aux attaques sans précédent du capital et de ses serviteurs de droite et de « gauche » au pouvoir. Le « socialisme ministériel » de 1981 et de 1997 donne tout sa pertinence éclairante à l’avertissement suivant de F. Engels en 1894 à partir de l’expérience italienne d’alors: « Après la victoire commune, on pourrait nous offrir quelques sièges au nouveau gouvernement - mais toujours en minorité. Cela est le plus grand danger. Après février 1848, les démocrates [marxistes] français (...) ont commis la faute d’accepter des sièges pareils. Minorité au gouvernement des républicains purs, ils ont partagé volontairement la responsabilité de toutes les infamies votées et commises par la majorité, de toutes les trahisons de la classe ouvrière à l’intérieur. Et pendant que tout cela se passait, la classe ouvrière était paralysée par la présence au gouvernement de ces messieurs, qui prétendaient l’y représenter » (La révolution italienne à venir et le Parti Socialiste – œuvres choisies - P.486).

Aujourd’hui encore, le Front de Gauche n'apparaît pas suffisamment comme un espace de « rupture avec le système capitaliste ». Certaines forces au sein même du Front de Gauche travaillent à rendre cette rupture inoffensive, et n’ont de cesse de renouer les liens et d’intégrer le Front de Gauche au sein de la « gauche ». On le voit avec le débat sur la participation au gouvernement et la façon de se positionner face au PS, sur la façon de vouloir « à tout prix » sauver un groupe de députés au Parlement en remisant la notion essentielle « d'autonomie conquérante » dans le grenier des vieilleries au bénéfice d'une vieille alliance « gauche plurielle ». Il nous faut donc également approfondir la rupture idéologique et politique avec la social-démocratie libérale du PS et lutter pour que le Front de Gauche reste ce qu’il est : une force de rassemblement antilibéral de rupture avec le social-libéralisme qui a tenté d’imposer le OUI au TCE et a notamment depuis approuvé les différents traités européens antisociaux jusqu’au MES voté en avril dernier.

Fort du travail unitaire qui a été mené lors des élections régionales, présidentielle et législatives, nous devons maintenant nous atteler à implanter le Front de Gauche à la base partout dans le pays pour aider les masses dans les combats quotidiens contre les politiques libérales eurocratiques d’austérité du pouvoir PS et Verts Ecologie. Les élus locaux, régionaux, nationaux du Front de Gauche doivent être un point d’appui et un relai de ces luttes ouvrières et populaires. Construisons le Front Populaire de Gauche antilibéral dont les travailleurs et le peuple ont besoin, étape vers le renversement du capitalisme !



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