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Imprimer Mai 2012
Par les urnes et dans la rue, en avant pour un Front Populaire de Gauche !

Déclaration politique sur le deuxième tour des présidentielles

Quelque soit le nom qu’on lui donne chaque année, subprimes, bulle financière, dette, la crise mondiale du capitalisme approfondie partout la lutte des classes.

En France, contre la mise à sac de nos retraites, de l’industrie, des services publics, contre la vie chère, le chômage, la précarité, des luttes d’une rare intensité ont été menées, qui expliquent l’évolution rapide du paysage politique lors des dernières élections. Si le bipartisme libéral / social-libéral, affaibli, a encore la vie dure, deux évènements majeurs marquent ces présidentielles.

D’une part, la spectaculaire percée du Front de Gauche réalise un score à deux chiffres au terme d’une campagne conquérante et rassembleuse, sur des thèmes antilibéraux et anti-austérité européenne, entraînant dans la rue des centaines de milliers de personnes, prenant l’allure d’un mouvement social porteur du ras-le-bol antisarkozyste et antilibéral. Ce mouvement nécessaire résulte d’un rejet viscéral du « président des riches » après cinq ans d’arrogance, de mensonges et de destruction sociale tous azimuts, d’une incapacité du parti social-libéral, le PS du OUI à la constitution européenne en 2005, de proposer une alternative crédible, mais aussi d’un appel populaire à l’unité des forces antilibérales militantes après l’échec d’une candidature unique et unitaire lors des précédentes présidentielles 2007.

D’autre part, la rupture sarkozyste de la digue idéologique qui séparait traditionnellement la droite dite républicaine, l’UMP, du parti fasciste, le FN, s’est accéléré, pour diviser le peuple par le racisme et l’islamophobie notamment, de peur d’une reproduction en France des puissants mouvements de manifestation et de grève qui ont secoué la Grèce et d’autres pays d’Europe depuis quelques mois : Il faut que le peuple accepte « l’austérité » imposée par les banques qui veulent faire payer aux travailleurs leur propre crise !

Cette situation en France, qui préfigure celle que vit la Grèce ces derniers jours avec l’effondrement complet du bipartisme et la montée d’une large révolte populaire contre la dictature de Bruxelles, le raz-de-marée de la gauche antilibérale (totalisant en Grèce un score inégalé d’environ 30% et un pouvoir à portée de main pour stopper les diktats du FMI et de la BCE), vient de balayer Sarkozy, l’homme de l’extrêmisation de la droite, et installe donc sur la scène politique une gauche antilibérale unitaire sur laquelle il faudra désormais compter.

Dans la campagne électorale, le Front de Gauche s’est notoirement illustré par une lutte obstinée contre le FN et sa banalisation, parti fasciste désormais « respectable » et omniprésent dans les médias. Cette stratégie est la plus juste, rappelant la tradition du PCF historique qui fut l’artisan héroïque du Front Populaire antifasciste en 1936, de la résistance au nazisme pendant la deuxième guerre mondiale.

Cette dynamique unitaire du Front de Gauche, dont la légitimité est validée par la pratique de terrain, doit évidemment se poursuivre. D’abord avec la lutte pour obtenir un maximum de députés Front de Gauche en juin prochain pour les élections législatives, et barrer la route à l’entrée de députés fascistes à l’Assemblée Nationale. Mais aussi par le développement dans les mois et années à venir de comités de base Front de Gauche de lutte antilibérale et anti-FN. Pour une véritable alternative politique et pour barrer la route au fascisme remis en selle par le capital financier européen, il faut que se développe en France sur cette base un véritable Front Populaire de Gauche engagé unitairement dans les luttes quotidiennes à l'usine, dans les entreprises, de la paysannerie, de l'immigration légale et illégale, des quartiers populaires et contre les guerres impérialistes.

Les communistes, par leur ancrage populaire, leur histoire, leurs analyses et leurs organisations, doivent prendre toute leur place dans ce travail indispensable et participer à la résolution des contradictions internes qui freineront l’élargissement d’un tel front :

- Revendiquer le prolongement logique du refus de l’austérité imposée par Bruxelles, condominium du capital financier contre les peuples, par la sortie de l’Euro et de l’Union Européenne (comme le revendiquent par exemple nos camarades communistes grecs, portugais, etc. dont les scores aux élections progressent),

- Lutter contre les discriminations raciales et religieuses, contre la chasse aux Sans Papiers, qui divisent notre peuple et détournent les exploités des véritables ennemis de classe que sont les patrons et les banquiers… Dénoncer chaque fois que nécessaire les stigmatisations islamophobes de la propagande médiatique bourgeoise, et tous les pièges qui, dans des conditions similaires, développaient la haine du juif pendant les années trente, période de crise mondiale et de montée du fascisme en Europe.

- Renouer avec les traditions de lutte anti-impérialiste et anti-guerre, qui ont récemment bien manqué à la gauche pendant que la Françafrique et l’OTAN pilonnaient la Côte d’Ivoire, la Libye, pendant que l’occupant occidental saccage encore l’Afghanistan, l’Irak, … sachant que les visées guerrières des impérialistes UE et US contre la Syrie, le Mali, l’Iran, la Russie, la Chine, sont les manifestations naturelles du capital en putréfaction dans sa fuite en avant.

Par les urnes, par la rue, par la grève, dans l’unité et la ténacité, il nous faut construire la seule alternative contre l’offensive brutale du capital financier : un véritable Front Populaire de Gauche !

Cercle Henri Barbusse

Coordination Communiste Nord Pas de Calais

Cercle Communiste d'Alsace

Cercle Communiste de Région Parisienne


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