Quelque
soit le nom qu’on lui donne chaque année, subprimes,
bulle financière, dette, la crise mondiale du capitalisme
approfondie partout la lutte des classes.
En
France, contre la mise à sac de nos retraites, de l’industrie,
des services publics, contre la vie chère, le chômage,
la précarité, des luttes d’une rare intensité
ont été menées, qui expliquent l’évolution
rapide du paysage politique lors des dernières élections.
Si le bipartisme libéral / social-libéral, affaibli, a
encore la vie dure, deux évènements majeurs marquent
ces présidentielles.
D’une
part, la spectaculaire percée du Front de Gauche réalise
un score à deux chiffres au terme d’une campagne
conquérante et rassembleuse, sur des thèmes
antilibéraux et anti-austérité européenne,
entraînant dans la rue des centaines de milliers de personnes,
prenant l’allure d’un mouvement social porteur du
ras-le-bol antisarkozyste et antilibéral. Ce mouvement
nécessaire résulte d’un rejet viscéral du
« président des riches » après
cinq ans d’arrogance, de mensonges et de destruction sociale
tous azimuts, d’une incapacité du parti social-libéral,
le PS du OUI à la constitution européenne en 2005, de
proposer une alternative crédible, mais aussi d’un appel
populaire à l’unité des forces antilibérales
militantes après l’échec d’une candidature
unique et unitaire lors des précédentes présidentielles
2007.
D’autre
part, la rupture sarkozyste de la digue idéologique qui
séparait traditionnellement la droite dite républicaine,
l’UMP, du parti fasciste, le FN, s’est accéléré,
pour diviser le peuple par le racisme et l’islamophobie
notamment, de peur d’une reproduction en France des puissants
mouvements de manifestation et de grève qui ont secoué
la Grèce et d’autres pays d’Europe depuis quelques
mois : Il faut que le peuple accepte « l’austérité »
imposée par les banques qui veulent faire payer aux
travailleurs leur propre crise !
Cette
situation en France, qui préfigure celle que vit la Grèce
ces derniers jours avec l’effondrement complet du bipartisme et
la montée d’une large révolte populaire contre la
dictature de Bruxelles, le raz-de-marée de la gauche
antilibérale (totalisant en Grèce un score inégalé
d’environ 30% et un pouvoir à portée de main pour
stopper les diktats du FMI et de la BCE), vient de balayer Sarkozy,
l’homme de l’extrêmisation de la droite, et
installe donc sur la scène politique une gauche antilibérale
unitaire sur laquelle il faudra désormais compter.
Dans la
campagne électorale, le Front de Gauche s’est
notoirement illustré par une lutte obstinée contre le
FN et sa banalisation, parti fasciste désormais
« respectable » et omniprésent dans les
médias. Cette stratégie est la plus juste, rappelant la
tradition du PCF historique qui fut l’artisan héroïque
du Front Populaire antifasciste en 1936, de la résistance au
nazisme pendant la deuxième guerre mondiale.
Cette
dynamique unitaire du Front de Gauche, dont la légitimité
est validée par la pratique de terrain, doit évidemment
se poursuivre. D’abord avec la lutte pour obtenir un maximum de
députés Front de Gauche en juin prochain pour les
élections législatives, et barrer la route à
l’entrée de députés fascistes à
l’Assemblée Nationale. Mais aussi par le développement
dans les mois et années à venir de comités de
base Front de Gauche de lutte antilibérale et anti-FN. Pour
une véritable alternative politique et pour barrer la route au
fascisme remis en selle par le capital financier européen, il
faut que se développe en France sur cette base un véritable
Front Populaire de Gauche engagé unitairement dans les luttes
quotidiennes à l'usine, dans les entreprises, de la
paysannerie, de l'immigration légale et illégale, des
quartiers populaires et contre les guerres impérialistes.
Les
communistes, par leur ancrage populaire, leur histoire, leurs
analyses et leurs organisations, doivent prendre toute leur place
dans ce travail indispensable et participer à la résolution
des contradictions internes qui freineront l’élargissement
d’un tel front :
-
Revendiquer le prolongement logique du refus de l’austérité
imposée par Bruxelles, condominium du capital financier contre
les peuples, par la sortie de l’Euro et de l’Union
Européenne (comme le revendiquent par exemple nos camarades
communistes grecs, portugais, etc. dont les scores aux élections
progressent),
- Lutter
contre les discriminations raciales et religieuses, contre la chasse
aux Sans Papiers, qui divisent notre peuple et détournent les
exploités des véritables ennemis de classe que sont les
patrons et les banquiers… Dénoncer chaque fois que
nécessaire les stigmatisations islamophobes de la propagande
médiatique bourgeoise, et tous les pièges qui, dans des
conditions similaires, développaient la haine du juif pendant
les années trente, période de crise mondiale et de
montée du fascisme en Europe.
-
Renouer avec les traditions de lutte anti-impérialiste et
anti-guerre, qui ont récemment bien manqué à la
gauche pendant que la Françafrique et l’OTAN pilonnaient
la Côte d’Ivoire, la Libye, pendant que l’occupant
occidental saccage encore l’Afghanistan, l’Irak, …
sachant que les visées guerrières des impérialistes
UE et US contre la Syrie, le Mali, l’Iran, la Russie, la Chine,
sont les manifestations naturelles du capital en putréfaction
dans sa fuite en avant.
Par les
urnes, par la rue, par la grève, dans l’unité et
la ténacité, il nous faut construire la seule
alternative contre l’offensive brutale du capital financier :
un véritable Front Populaire de Gauche !
Cercle
Henri Barbusse
Coordination
Communiste Nord Pas de Calais
Cercle
Communiste d'Alsace
Cercle
Communiste de Région Parisienne
|