Avec
les 11,11% obtenus par le candidat du Front de Gauche, les résultats
du premier tour de l’élection présidentielle sont
marqués par le retour sur le devant de la scène d’une
force conséquente à gauche de la social-démocratie
libérale, traduisant une hausse du niveau de conscience des
travailleurs les plus combatifs : les 5 candidats de la « gauche
de la gauche » faisaient au total 9% en 2007 quand le
« Front de gauche » dépasse à lui
seul les 11%. C’est un résultat conséquent, en
dépit du « vote utile » PS et de la
diabolisation du Front de Gauche dans la dernière semaine de
campagne, résultat qui sort le camp anti-libéral de
l’éparpillement et fédère l’engagement
des militants antilibéraux et anti-capitalistes de plus en
plus nombreux.
La
campagne menée par le Front de Gauche et son candidat Jean Luc
Mélenchon aura marqué cette élection. Assommés
par cinq années de sarkozisme dévastateur, d’attaques
sans précédent, le peuple de gauche et les travailleurs
avaient besoin de retrouver l’espoir dans la mobilisation et
dans l’engagement, avaient besoin de redresser la tête.
Les rassemblements populaires du Front de Gauche ont été
autant de réceptacles pour la colère accumulée,
l’occasion de reprendre confiance en la force collective de la
classe ouvrière, une poursuite des mobilisations sociales de
l’ère sarkozy, notamment du mouvement sur les retraites
en 2010. Ce que nous a enseigné cette campagne électorale
unitaire et dynamique, c’est l’utilité du Front de
Gauche, pour les élections mais aussi pour les luttes.
La
candidature unitaire de Mélenchon et du Front de Gauche a été
une nouvelle occasion pour les travailleurs et le peuple de dire NON
dans les urnes à l’austérité libérale
dictée par les patrons du grand capital européen. La
dernière occasion avait été le référendum
du 29 mai 2005 sur la constitution européenne.
Depuis,
les résistances sociales par les nombreuses grèves
et manifestations ont été souvent vaincues et la misère
sociale, économique et culturelle ne cesse de s’aggraver,
jetant toujours plus de familles au chômage, hors des logements
ou dans des taudis, appauvrissant les salariés qui ont encore
un emploi, les retraités qui ont cotisé toute leur vie,
bouchant tout avenir pour les jeunes qui arrivent sur le marché
du travail. Les milliers de suicides de travailleurs,
les milliards d'euros de profit des actionnaires capitalistes, les
rémunérations scandaleuses et en hausse constante des
PDG sont les manifestations de l’arrogance et du mépris
affiché par la classe des exploiteurs qui misent sur la peur,
la paralysie et la division des travailleurs, conséquence de
décennies de soumission à l’idéologie
libérale. La crise, la dette et les déficits qui
génèrent des profits colossaux empochés par les
banquiers et le capital financier sont les prétextes pour
casser ce qui reste encore des conquêtes sociales du Front
Populaire et de la grève générale en 1936, du
Conseil National de la Résistance en 1945 et de la grève
générale de 1968.
Par
ailleurs, Sarkozy aligné derrière l’impérialisme
US a réintégré la direction de l’OTAN et
engagé le pays dans un nouveau cycle de guerres coloniales
contre les peuples comme en Côte d’Ivoire, en Libye, en
Afghanistan, etc.
Parallèlement
le FN, parti fasciste, alimenté depuis 5 ans par les
Sarko-Hortefeux-Guéant, en distillant le poison du racisme, a
aggravé la division en accusant les sans papiers et
l’immigration comme étant la source des souffrances
sociales et du déclassement, pour éviter que la colère
du monde du travail ne s’exprime contre les patrons du Medef et
de l’UE, contre le système capitaliste.
Le
FN sort renforcé de ce scrutin, atteignant 17,9%, à
nouveau dans une dynamique de succès. Sarkozy a fait ce que
dit le FN, mais l’électeur préfère
toujours l’original à la copie; Hollande promet,
lui, à nouveau le droit de vote de l’immigration aux
élections locales.
Le
Front de Gauche a courageusement relevé le défi du vote
FN, apparaissant comme la seule force alternative à la
fascisation accélérée ; mais l’un des
points faibles du Front de Gauche réside dans l’abandon
du thème de la sortie de l’euro et de l’Union
Européenne à Le Pen, ce qui pénalise la
reconquête du vote ouvrier.
Pour
le second tour, l’urgence c’est de dégager
Sarkozy ! Il s’agit d’un préalable,
qui ne doit souffrir d’aucune condition ou hésitation.
Et
il faut aussi réussir d’ores et déjà un
puissant 1er mai. Sarkozy, en rejoignant le FN par son
défi lancé contre les syndicats pour le 1er mai en
voulant célébrer, avec des accents très
pétainistes, la « fête du travail »,
déclare ouvertement la guerre contre tous les travailleurs qui
refusent de se résigner. La riposte de la classe ouvrière
et des couches populaires doit être à la hauteur dans la
rue et dans les urnes à cette nouvelle étape dans la
fascisation.
Ensuite
il faudra préparer l’élection du maximum de
députés Front de Gauche et enfin frayer la voie aux
luttes des masses laborieuses et populaires, pour résister aux
politiques de la broyeuse sociale libérale du CAC 40 et du
capital impérialiste de l’Union Européenne, et,
ce faisant, travailler à renverser la BASTILLE DU CAPITALISME
qu’est l'Union Européenne, bloc impérialiste
prédateur.
Le
passage de la prise de conscience antilibérale - que traduit
la percée électorale du Front de Gauche - en une prise
de conscience anticapitaliste doit trouver son expression
organisationnelle dans la transformation progressive de ce Front en
un réel Front populaire de Gauche, enraciné dans les
usines et les quartiers. C’est aussi la condition sine qua non
à l’enracinement d’un mouvement populaire de
gauche offensif face au futur président Hollande.
Coordination
Communiste Nord - Pas de Calais
Cercle
Communiste de Région Parisienne
Cercles
Communiste d’Alsace
Cercle
Henri Barbusse de culture ouvrière et populaire
www.rassemblementcommuniste.org
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