La
principale contradiction du système capitaliste, qui chaque
fois nous conduit vers une crise plus ou moins aiguë, tient dans
le fait que pour réaliser son profit il faut vendre et faire
payer sa production à au prix adéquat à un
maximum de consommateurs. Et pour réaliser le taux de profit
maximum, il faut payer les producteurs, qui sont aussi les
consommateurs, au prix le plus bas possible. C’est en prenant
compte cette contradiction qu’il faut analyser toute
l’actualité politique nationale, européenne et
internationale. C’est en prenant compte cette contradiction
qu’il faut comprendre les licenciements, les délocalisations,
les baisses de salaire, l’attaque contre toutes les protections
sociales… qu’il faut comprendre que pour trouver de
nouveaux consommateurs, les patrons n’hésitent pas à
créer des conflits et à utiliser les guerres pour
mettre en place des gouvernements plus dociles prêts à
ouvrir sans entraves le marché de leur pays.
Cette
fameuse dette qui actuellement plomberait toute l’économie
et surtout la politique sociale, si on l’analyse à
partir de cette même contradiction, tire son origine dans les
cadeaux qui sont faits aux patrons pour « faire baisser le
coût du travail ». Tous les gouvernants successifs
ont essayé d’aider les capitalistes à résoudre
cette contradiction en baissant le montant des impôts et en
supprimant toute une partie des cotisations sociales. L’Etat
ainsi volontairement appauvri, pour compenser cela, est allé
s’endetter sur le marché bancaire et financier privé
à des taux d’intérêts prohibitifs. Plus
schématiquement, pour aider les capitalistes l’Etat a
emprunté aux capitalistes… C’est cette
contradiction poussée à son paroxysme qui a conduit
l’Etat grec à la faillite et à entrer en guerre
économique contre son peuple. Cette dette n’est
pas la nôtre, il faut refuser de la payer.
Ainsi
dans cette campagne électorale, tous ceux qui s’apprêtent
à aménager, gérer et rembourser docilement cette
dette, sans que rien ne change sont les continuateurs de ce système
qui immanquablement nous conduira vers d’autres crises, vers
d’autres conflits et vers d’autres guerres. Ceux qui au
contraire s’interrogent sur l’origine de la dette, qui
veulent que ce système financier international soit réformé,
que les Etats puissent emprunter à des organismes financiers
publics méritent qu’on leur accorde de la confiance.
Ainsi,
en analysant la dernière proposition de N. SARKOZY qu’est
la TVA sociale, on s’aperçoit qu’il s’agit
en fait de la transformation d’une cotisation sociale en un
impôt injuste qui exonérera les patrons au détriment
des consommateurs. C’est un nouveau cadeau aux patrons et tous
ceux qui s’y opposent ont raison pour peu qu’ils ne
proposent pas en remplacement un autre cadeau déguisé.
L’Etat ne peut que se financer par l’impôt
équitablement payé selon toutes ses ressources, et la
protection sociale ne peut se financer que par des cotisations
sociales payées par tous, employeurs et salariés selon
un barème juste. C’est le principe du socle social
français de la solidarité né du Conseil National
de la Résistance.
Dans
cette campagne présidentielle et législative, on
s’aperçoit que chacun des candidats en lice doit se
positionner vis-à-vis de ce système en fonction de ses
propositions économiques et sociales. En gros, comment
vont-ils se positionner vis-à-vis de cette contradiction
essentielle du système capitaliste ? Depuis la bataille
victorieuse du NON au traité constitutionnel européen,
une ligne de démarcation sépare d’un côté
les tenants du libéralisme économique d’un marché
sans entrave qui accompagne les capitalistes dans la réalisation
du profit maximum, et de l’autre, ceux qui s’interrogent
sur cette contradiction du capitalisme et qui tentent de replacer
l’humain, le consommateur dans un autre rapport de force face
au marché. Certes, ce n’est forcément de
l’anticapitalisme, c’est au moins de l’antilibéralisme.
Mais de cet antilibéralisme est né un mouvement qui a
débouché sur la création du FRONT DE GAUCHE qui
en se développant interroge de plus en plus ce système
et se rapproche de l’anticapitalisme. C’est à
partir de ce positionnement que nous appelons les communistes, dans
et hors du PCF, à observer les perspectives qui s’offrent
à nous pour le développement de nos idées
anticapitalistes. C’est à partir de ce positionnement
que nous appelons les travailleurs en lutte à participer à
la campagne électorale pour protéger leurs collègues
de travail des mirages du Front National. C’est à partir
de ce positionnement que nous appelons les populations à
soutenir les candidats qui ont décidé de placer
« l’HUMAIN d’ABORD » au centre de
leurs propositions et de leurs solutions.
En
votant, pour Jean Luc Mélenchon et les candidats du FRONT de
GAUCHE, chacun participera au développement d’une idée
qui, en se développant, interrogera de plus en plus la
contradiction essentielle du capitalisme : le profit
contre l’humain.
|