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Imprimer Déc 2011
Retour sur la guerre en Libye: Le PRCF et le RCC condamnent l'assassinat de Khadafi et la guerre coloniale en Libye!

Les bombardements et les massacres des impérialistes du peuple libyen sont aussi une défaite pour notre peuple...

Le barbare lynchage de Mouamar Kadhafi et de plusieurs membres de sa famille (dont certains ont été mutilés avant d’être abattus) par les impérialistes franco-anglo-américains et leurs protégés n’avait rien de spontané : alors que le dirigeant libyen, tombé les armes à la main comme il l’avait juré et gravement blessé, était le prisonnier de guerre de l’OTAN et de ses « rebelles », il a été froidement abattu. Le but était entre autres d’éviter un procès public : sans doute, comme le dirigeant yougoslave Milosevic opportunément décédé en prison d’un « empoisonnement alimentaire » (alors qu’il mettait en accusation ses accusateurs otaniens…), le chef d’Etat aurait pu révéler bien des choses de nature à embarrasser les grands Etats capitalistes, Sarkozy en tête.

Ce crime de guerre n’est que le point d’orgue d’une opération otanienne qui, sous couvert de « protéger les populations civiles », a donné lieu à des milliers de frappes de l’OTAN sur la Libye, à des dizaines de milliers de morts, à l’arasement total de la grande ville de Syrte, à la répression sanglante des partisans de Khadaffi manifestant pacifiquement à Tripoli après la chute de la ville. En réalité, la  pseudo-légalité donnée par l’ONU à l’agression néo-coloniale réclamée par Sarkozy et par Juppé, et appuyée par le PS, a été grossièrement violée : les impérialistes sont allégrement passés de la soi-disant protection des populations civiles, copieusement bombardées par l’OTAN, à l’ingérence cynique et à la mise en place d’un gouvernement fantoche qui n’aura rien à refuser aux grandes sociétés pétrolières Total, B.P., Shell, véritables bénéficiaires de cette guerre coloniale.

Plus que jamais le « droit d’ingérence humanitaire » revendiqué par les impérialistes sous la houlette du « socialiste » B. Kouchner et du belliciste Bernard-Henri Lévy, honte de la philosophie française, apparaît pour ce qu’il est : un LEURRE idéologique pour réaliser l’union sacrée entre la droite et la pseudo-gauche néo-coloniales : hier, c’était au nom de la « civilisation occidentale » ou de l’ « évangélisation » des Africains que le colonialisme français, anglais, etc. massacrait au Sud de la Méditerranée, aujourd’hui, les « droits de l’homme » ou la « libération de la femme » servent de prétexte pour recoloniser l’Afrique, piller ses richesses et surexploiter ses populations. Quelle absurdité pourtant que de faire confiance à Sarkozy, qui en France même détruit les libertés et promeut l’islamophobie d’Etat, pour « libérer » les peuples ! Quelle aberration de croire les impérialistes quand ils bombardent la Libye, alors que les mêmes Sarkozy, Obama et Cameron laissent les féodaux d’Arabie saoudite envahir le Bahrein en lutte, qu’ils laissent Ali Saleh massacrer ses opposants au Yémen, que l’U.E. et les USA ne lèvent pas le petit doigt pour faire respecter les résolutions de l’ONU contre les dirigeants d’Israël, qui strangulent Gaza, colonisent les terres palestiniennes et massacrent les ados désarmés qui s’insurgent contre l’occupation !  

Au demeurant, chacun peut voir aujourd’hui que les nouveaux gouvernants « libyens » imposés par l’OTAN, dont certains sont d’ex-djihadistes ultra-réactionnaires qui ont fait leurs armes contre la République démocratique d’Afghanistan, veulent établir une dictature religieuse dont les femmes libyennes, qui jouissaient de droits étendus, feront les frais (le premier acte du nouveau pouvoir a été de rétablir la polygamie pour les hommes, que Kadhafi avait strictement encadrée et réfrénée !).  En réalité, l’apprenti-sorcier Sarkozy a installé à quelques encablures du littoral français des émules surarmés d’El Quaïda, et des pirates sans scrupules qui ne seront pas longs à transformer la Libye « libérée » en une seconde Somalie !

Communistes fidèles aux luttes anti-coloniales du PCF d’Henri Alleg, d’Henri Martin et d’Henri Curiel, nous avons condamné dès la première heure l’agression contre la Libye car celle-ci avait pour objectif la main mise totale des « majors » pétrolières sur les richesses énergétiques libyennes, de dévoyer l’élan insurrectionnel parti de Tunisie, de sceller une alliance avec les intégristes pro-occidentaux, comme cela se dessine en Tunisie avec les fondamentalistes d’Ennadha, absent de la résistance à Ben Ali, et en Egypte avec les « Frères Musulmans ».

Nous avons également condamné cette agression conduite par Sarkozy parce qu’elle est directement contraire aux intérêts du peuple français : le principal ennemi de celui-ci réside en France, où un pouvoir ultra-réactionnaire sans précédent depuis 70 ans, détruit l’indépendance nationale, les services publics, les bases industrielles, les acquis sociaux, et se sert des aventures néo-coloniales (Côte d’Ivoire, Libye…) pour détruire tous les acquis de la Résistance et de la Libération. « Un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre », disait Marx, et la défaite (provisoire) du peuple libyen, - qui ne tardera pas à résister comme cela s’est fait en Irak après l’invasion américaine - , est aussi une défaite pour le peuple français : celui-ci va devoir payer une énorme facture militaire au moment même où le pouvoir se fait gloire d’annoncer le budget le plus antisocial depuis la Libération !

Cela se voit aussi en Syrie où les impérialistes tentent de dévoyer le mouvement protestataire en cours en guerre civile pour faire éclater ce pays, une ancienne colonie française, en petits états confessionnels sur lesquels l’impérialisme pourrait dicter sa loi en entretenant les tensions inter-religieuses comme en Irak. Nous communistes n’avons jamais idéalisé les régimes nationalistes arabes de Damas, Tripoli, etc. : nous savons que ces régimes n’ont eu que trop souvent la main lourde contre les partis communistes, et qu’ils n’ont pas toujours été conséquents, -c’est un euphémisme-, dans leur résistance à l’impérialisme. Mais nous appelons les travailleurs de France à ne jamais oublier que le principal ennemi des peuples, y compris du nôtre, c’est l’impérialisme, y compris l’impérialisme français qui, pour faire diversion à sa crise systémique du capitalisme, sera de plus en plus enclin à mettre la planète à feu et à sang.

C’est pourquoi le PRCF et le RCC renouvellent leur condamnation totale de la guerre d’agression coloniale menée par les impérialistes contre la Libye et ils condamnent les appels incessants de Sarkozy, d’Obama et d’Israël à bombarder et attaquer la Syrie ou l’Iran. Après l’Irak et l’Afghanistan, on voit que la guerre devient une composante permanente de la politique impérialiste : c’est tout particulièrement vrai en Afrique, où la volonté d’ingérence impérialiste va forcément s’aggraver. Car pour accroître ses super-profits, l’impérialisme a tout intérêt à maintenir ce continent sous sa domination pour continuer à piller ses matières premières, notamment stratégiques, et contrôler l’accès à celles-ci des « pays émergents » d’Asie et d’Amérique du sud.  

Ce recours impérialiste à la guerre permanente ne peut que susciter la résistance unie des peuples agressés et des peuples des Etats impérialistes. C’est pourquoi la mobilisation permanente des communistes, des progressistes et des syndicalistes de lutte contre les guerres impérialistes constitue une composante essentielle de notre combat, en France même, pour l’indépendance nationale, les libertés démocratiques, les acquis sociaux et le mieux-être des travailleurs.

Plus que jamais nous devons reconstruire le front uni des travailleurs et des peuples contre l’impérialisme sur la base de la célèbre formule de Lénine et de l’internationale Communiste : « Prolétaires de tous pays et peuples opprimés, Unissez vous ».



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