Un
vent de panique souffle sur l’Europe supranationale et
néolibérale des Traités de Maastricht et de
Lisbonne...
Par
ses luttes acharnées contre les conséquences de la
crise du capitalisme sur sa vie sociale et sa dignité
nationale, le peuple grec venait de contraindre le « socialiste »
Papandréou à tenter une manœuvre désespérée
de quitte ou double : un référendum sur l’avenir
de la Grèce au sein de la zone euro.
Certes
le chantage était inclus dans ce referendum. Certes il y avait
là aussi une diversion. Il reste que le désespoir des
classes dirigeantes grecques de faire plier le peuple grec en révolte
était à l’origine de cette décision qui a
d’ailleurs semé la panique chez les classes dirigeantes,
du grand capital d’Europe. Celles-ci n’ont pas eu de mots
assez durs pour stigmatiser le coup de dès de Papandréou
et finalement, pour lui faire abandonner le projet: tout sauf
consulter le peuple qui a inventé la démocratie!
Le
retrait de la Grèce de la zone Euro, la Chancelière
allemande Merkel, véritable commandant en chef de
l'Euro-Reich, flanquée de son vassal Sarkozy rallié au
« modèle allemand », semble sérieusement
l'envisager. Mais, comme toujours, il faut voir les choses en termes
dynamiques, en mouvement, or il peut y avoir dans la sortie probable
de la Grèce de l’Euro un processus qui se met en route,
un effet domino, qui peut être fatal à l’Union
Européenne impérialiste. L’affolement de Merkel,
de Sarkozy, de ses mentors du MEDEF et des euro-capitalistes
prouve à tous les partisans de la chimérique « Europe
sociale et démocratique » que ce mot d’ordre
est vide de sens, ne sert qu’à une « construction
européenne » hostile à toute forme de
souveraineté populaire et couvre la destruction massive des
conquêtes sociales.
Mais
rien n’est joué, au contraire, d’immenses
affrontements de classes s’annonce sur tout notre
sous-continent. Car il reste l’espoir que, prenant appui sur la
résistance acharnée du peuple grec, de son parti
communiste le KKE et de son syndicat de classe, le PAME, les peuples
d’Europe s’orientent, ensemble ou tour à tour,
vers la seule issue progressiste face à l’énorme
crise de l’euro, cette arme de guerre contre les travailleurs,
de l’U.E., cette prison des peuples et contre le système
capitaliste en crise systémique : la voie du soulèvement
démocratique, patriotique, révolutionnaire et
de classe.
Tant
mieux si ce(s) soulèvement(s) provoquent la dislocation de ces
machines à broyer les peuples que sont l’Union
européenne et sa monnaie unique, véritable machine à
mettre les peuples sous la tutelle des financiers de la Banque de
Francfort partisans d’une austérité sans fin, qui
produit déjà et continuera à produire la fin des
acquis, des emplois industriels, des services publics, et conduit
à une énorme récession suscitant les
licenciements et la misère de masse. Oui, les mots d’ordre
d’Europe sociale, d’euro « au service des
peuples », de « Banque européenne au
service de l’emploi » sont des rideaux de fumée :
ce n’est pas si nous sortons de l’UE et de l’euro
que nous risquons le pire, c’est si nous y restons que nous « y
resterons » et que nous perdrons toutes les conquêtes
de 200 ans de luttes des travailleurs et des peuples !
Il
n’est que de voir le nouveau plan concocté par Fillon :
casse de la Sécu, augmentation de la TVA, destruction de la
fonction publique, pour voir ce que signifie le « sauvetage
de l’euro » pour la classe capitaliste qui nous
dirige. En réalité, loin de nous « protéger »
de la dette et de la spéculation, l’euro fort calqué
sur le Deutsche-Mark est une machine à amplifier les
délocalisations, à produire artificiellement de la
dette en gavant les « marchés financiers ».
Il
faut sortir de l’UE et de l’euro pour reconstituer la
souveraineté des peuples, réindustrialiser nos pays,
nous libérer de la pression mortelle de la crise capitaliste,
avancer vers une nouvelle société dirigée par
les travailleurs.
Et
ce n’est pas le Parti « socialiste » qui
ouvre un quelconque espoir à ce sujet : lui aussi veut
rembourser jusqu’au dernier euro la prétendue « dette »
aux capitalistes, lui aussi veut à tout prix sauver l’euro
quitte à stranguler les peuples : dès que Cahuzac,
le président « socialiste » de la
commission des finances de l’assemblée nationale a
appris la teneur du nouveau plan d’austérité
Fillon, il n’a pas dit : « scandaleux ! »,
mais « insuffisant ! ». Il faut sortir du
faux choix entre l’euro-austérité de droite et
l’euro-austérité de gauche, et cela est
impossible sans sortir de l’Union européenne et de
l’euro, quitte à affronter le grand capital et à
poser à nouveau la question du socialisme pour notre pays.
Et
c’est possible, car, partout (Italie, Espagne, Grèce,
Islande…) où les peuples sont saignés par le
grand capital, le vent de la résistance et de la
contre-attaque l’emportera sur les vents mauvais de la
résignation, de la peur et du désespoir : il n’y
a pas à terme d’autre issue que l’esclavage ou la
résistance de masse !
Nous
devons exiger en France un référendum permettant
à notre peuple de dire non à l’euro et à
l’ensemble de la construction européenne; ce
qui ouvrirait une perspective et qui donnerait courage et
détermination aux luttes ouvrières et populaires contre
le massacre de nos acquis, de nos industries, de notre travail, de
notre santé, de notre école, de notre indépendance,
bref de notre avenir et celui de nos enfants. Et les traités
supranationaux étant ce qu’ils sont, cette sortie de
l’euro signifierait la fin de l'UE, ce cauchemar sans fin pour
les peuples.
Comme
en 1914 ou en 1939, les classes possédantes, la grande
bourgeoisie, le très grand capital n’hésitent pas
un seul instant à provoquer des cataclysmes, à
déchaîner la terreur, à recourir au pire, y
compris les guerres et la fascisation politique, pour sauver leurs
profits.
Et
ce n’est pas en courbant la tête face à la tempête
qu’on évitera le danger : c’est en relevant
la tête, en affrontant le capital, en combattant, en organisant
et en unissant les masses populaires que nous pouvons briser
l’offensive réactionnaire et fascisante et créer
les conditions de nos victoires.
Ce
n’est pas non plus en « payant la dette » :
la « dette », les peuples du Sud ne cessent de
la payer, de la re-payer et de la re-re-payer depuis trente ans, et
elle ne cesse jamais d’augmenter, comme augmentent les
colossales fortunes des financiers qui bénéficient de
cet immense pillage.
Ce
qui se joue en Grèce, en Italie, ici, partout en Europe va
être déterminant. En France même, n’
« attendons pas les présidentielles »,
organisons la riposte au plan Fillon en proclamant : « ce
n’est pas l’euro qu’il faut sauver, c’est la
vie et la dignité du peuple de France et des autres peuples
d’Europe » !
C’est
en 1941 que les Grecs obtinrent la première défaite
historique du fascisme (le peuple grec arrêtant, puis
battant l’armée fasciste mussolinienne). Et
c’est en -490, voici tout juste 2500, que les libres cités
grecques stoppaient l’Empire perse à Marathon, ouvrant
la voie à la première démocratie de l’histoire,
celle d’Athènes.
C’est
là bas que demain, si le peuple grec, son syndicat de lutte,
le PAME, son parti communiste,le KKE, y parviennent que sonnera une
défaite historique du grand capital, son Euro de misère
et son UE de malheur, ouvrant la voie aux peuples de dynamiter cette
prison des peuples et d’établir enfin une authentique
coopération internationaliste entre les peuples d’Europe
et du monde.
Mais
cela ne dispense par le peuple de France de sa propre responsabilité.
Alors que Sarkozy et le MEDEF prétendent détruire tous
les acquis de la Résistance et de la Libération,
notamment les grandes réformes progressistes conduites de 1945
à 1947 par les ministres communistes (Sécurité
sociale, retraites, nationalisations, statuts, conventions
collectives, droit du travail…), souvenons-nous de l’appel
lancé clandestinement par Maurice Thorez et Jacques Duclos le
10 juillet 1941 : « jamais un grand peuple comme
le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ! ».
Nous
sommes menacés par un raz-de-marée anti-social et
anti-national (un « gouvernement européen »
piloté par Merkel !) d'une envergure inimaginable : pas
un secteur de notre vie ne sera épargné! Les
travailleurs ne pourront plus soigner ni éduquer leurs
enfants! Les salaires seront réduits, comme c'est déjà
le cas en Grèce, de 40%, voire comme en Allemagne dans les
années 30, de 80% ! Le spectre de la guerre rôde déjà.
C’est
maintenant qu’il faut dire : ILS NE PASSERONT PAS !
Unissons-nous!
Organisons-nous! Agissons ensemble! Nous vaincrons!
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