Après
Um Nyobe, Moumié, Osendé Afana, Ouandié, Abane
Ramdane, Lumumba, Mulélé, Mondlane, Cabral, Ben Barka,
Ferhat Hachet, Steve Biko, Sankara, Chris Hani, Dulcie September,
Kabila, Saddam, etc, Khadafi est la nouvelle victime de la
Françafric, de l’Eurafric et de l’Usafric. A cette
liste africaine non exhaustive il faut ajouter : Che Guevara,
Gandhi, José Marty, James Connolly, Toussaint Louverture,
Jean-Jacques Dessalines, Malcom X, Martin Luther King, Yasser
Arafat, etc.
Tous
ces leaders anti-colonialistes ont été assassinés
pour installer au pouvoir des pro-consuls chargés de maquiller
le colonialisme en lui donnant des couleurs locales complices du
pillage néo-colonial.
Pour
accomplir ses forfaits meurtriers l’impérialisme a
toujours procédé, pour paraphraser K. Marx, à la
manière des singes : « bombarder les autres
avec ses propres excréments » en qualifiant ces
libérateurs résistants de « tyrans, dictateurs,
despotes, terroristes, sanguinaires ».
Il
n’y a donc au fond rien de neuf à l’ère
de l’impérialisme stade suprême du capitalisme :
hier il fallait coloniser pour apporter la « civilisation »
aux peuples « inférieurs, barbares et sauvages » ;
aujourd’hui il faut installer des « gouvernants
traîtres harkis » en Afghanistan, en Irak, en Côte
d’ivoire, en Libye pour leur apporter la « démocratie ».
Les
impérialistes ont toujours décrit les colonisés
comme « des cannibales, des indigènes sauvages, des
esclavagistes, des monstres à formes humaines »
contre lesquels se justifiaient la mission civilisatrice présentée
même comme une volonté divine.
Les
Etats pré-coloniaux en Afrique, en Asie et en Amérique
étant « despotiques, tyranniques, barbares et
assoiffés de sang », il fallait donc intervenir pour les
sortir du despotisme moyenâgeux aux moyens des canons, de la
bible, de l’esclavage puis de la colonisation.
Aujourd’hui
ce même principe bestial de la raison du plus fort est exercé
par les despotes tyranniques engendrés par les « démocraties »
capitalistes que sont en réalité les Bush/Obama,
Blair/Cameron, Mitterand/Sarkozy affublés des émirs et
roitelets des pétrodollars et des fanatiques intégristes
d’Al Qaïda pour déstabiliser les États laïcs
et tuer les héros indépendantistes.
Aujourd’hui
non seulement le capitalisme liquide tous les acquis sociaux et
démocratiques dans les pays impérialistes au nom de la
crise, des déficits et des dettes, il se mue à nouveau
sous nos yeux en despotisme guerrier occidental qui détruit
les États, les pays comme l’Irak et la Libye qui ont osé
prendre le chemin de la sortie du sous développement en
investissant l’argent du pétrole, dans la santé
et l’école gratuite, dans la création d’emplois
et d’infrastructures modernes en éradiquant
l’analphabétisme, la sous-alimentation, dans le progrès
technologique et scientifique, dans la maîtrise des avoirs
financiers générés par le travail collectif du
peuple sur les bases de la souveraineté et de l’indépendance
nationale et en initiant des coopérations Sud-Sud en dehors
des diktats libéraux usuriers du FMI et de la Banque Mondiale.
Khadafi
a été un fervent soutien des mouvements anti-coloniaux
de libération des peuples opprimés, notamment du peuple
Sud Africain contre le système odieux de l’apartheid, du
peuple palestinien contre le colonialisme fasciste de l’Etat
sioniste d’Israël qui perdure.
Les
mots fétiches « démocratie » et
« protection des civils » au service de la
méthode nazie consistant à fabriquer des mensonges
assénés par le biais du monopole médiatique
d’une presse qui prend sa source à l’OTAN, le
Pentagone, la CIA et le Mossad, forment les deux faces du nouveau
cycle des guerres coloniales de la Françafric, de l’Eurafric
et de l’Usafric. Le cynisme totalitaire impérialiste
occidental a pris la forme de la soi-disant « no fly zone
pour protéger les civils », s’est transformé
en « Khadafi doit partir » avant de devenir
« Khadafi doit mourir ».
Les
puissances émergentes, notamment la Russie, la Chine, l’Inde,
le Brésil et les pays d’Afrique et du monde Arabe
doivent absolument méditer cette dénonciation du
pasteur Niemeyer sur la division face aux monstres prédateurs
que sont la Françafric, l’Eurafric et l’Usafric :
« Quand ils sont venus chercher les communistes, je
n’ai rien dit, je n’étais pas communistes ;
quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n‘ai rien
dit, je n’étais pas syndicalistes ; quand ils sont
venus chercher les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais
pas juif ; quand ils sont venus chercher les catholiques, je
n’ai rien dit, je n’étais pas catholique ;
puis ils sont venus me chercher et il ne restait plus personne pour
protester ».
C’est
ce qu’ont compris les États progressistes anti-libéraux
de l’ALBA (Venezuela, Bolivie, Equateur, Nicaragua, Salvador,
Pérou) et les démocraties populaires socialistes (Cuba,
Vietnam, Corée du Nord) qui dénoncent systématiquement
les crimes sans nom des impérialistes occidentaux.
Les
peuples en Afrique, en Amérique du sud, en Asie doivent
manifester plus fortement leur condamnation des guerres coloniales
des barbares occidentaux aux ordres des firmes transnationales du
capital financier pour contraindre leurs gouvernants à
résister fermement aux agressions racistes et coloniales des
impérialistes occidentaux.
L’inexistence
d’un mouvement anti-guerre dans les pays impérialistes
agresseurs qui lie lutte contre l’austérité au
nom de la crise, de la dette et des déficits à la lutte
contre les guerres impérialistes est une grave responsabilité
et un grand défi posés aux communistes, aux
syndicalistes, aux internationalistes, aux anti-racistes, aux
anti-colonialistes, aux démocrates et à l’ensemble
du monde du travail dans les Etats guerriers Européens et
Etats-uniens. Les forces sociales et politiques progressistes en
occident doivent dénoncer et détruire ce chantage
bourgeois colonialiste raciste et chauvin selon lequel pour sauver la
« société de consommation »
capitaliste « il faut opprimer les autres ».
Cette
négation de l’égalité des peuples qu’a
toujours diffusée la bourgeoisie impérialiste a été
résumée ainsi en 1895 par Cécile Rhodes : «
J'étais hier dans l'East-End (quartier ouvrier de Londres),
et j'ai assisté à une réunion de sans-travail.
J'y ai entendu des discours forcenés. Ce n'était qu'un
cri : Du pain ! Du pain ! Revivant toute la scène en rentrant
chez moi, je me sentis encore plus convaincu qu'avant de l'importance
de l'impérialisme... L'idée qui me tient le plus à
cœur, c'est la solution du problème social, à
savoir : pour sauver les quarante millions d'habitants du Royaume-Uni
d'une guerre civile meurtrière, nous, les colonisateurs,
devons conquérir des terres nouvelles afin d'y installer
l'excédent de notre population, d'y trouver de nouveaux
débouchés pour les produits de nos fabriques et de nos
mines. L'Empire, ai-je toujours dit, est une question de ventre. Si
vous voulez éviter la guerre civile, il vous faut devenir
impérialistes » (cité par Lénine,
chapitre VI de Impérialisme stade suprême du
capitalisme).
Quand
au piège éculé du « ni Khadafi, ni
Otan » tout comme hier le « ni Saddam, Ni
Bush », qui sème l’inaction et même
relève d’une complicité avec « son »
propre impérialisme, il faut rappeler que depuis Marx/Engels
pour les communistes internationalistes véritables : « la
lutte de l’émir Afghan pour l’indépendance
de l’Afghanistan est OBJECTIVEMENT une lutte révolutionnaire,
malgré le tour monarchiste des conceptions de l’émir
et de ses partisans, car elle affaiblit, désagrège et
sape l’impérialisme, cependant que la lutte des
démocrates et des ‘socialistes’ à tous
crins, des ‘révolutionnaires’ et des républicains,
tels …(Bush/Obama, Blair/Cameron, Mitterand/Sarkozy, etc., AN)
pendant la guerre impérialiste était une lutte
réactionnaire, car elle avait pour résultat de
maquiller, de consolider, de faire triompher l’impérialisme.
Les mêmes raisons font que la lutte des commerçants et
des intellectuels bourgeois égyptiens pour l’indépendance
de l’Egypte est une lutte OBJECTIVEMENT révolutionnaire,
malgré l’origine et la qualité bourgeoise des
leaders du mouvement national égyptien, et bien qu’ils
soient contre le socialisme ; cependant que la lutte du
gouvernement travailliste anglais pour le maintien de l’état
de dépendance de l’Egypte est, pour les mêmes
raisons, une lutte réactionnaire, malgré l’origine
prolétarienne et la qualité prolétarienne des
membres de ce gouvernement, et bien que ceux-ci soient « pour »
le socialisme. Je ne parle même pas du mouvement national des
autres pays coloniaux et dépendants plus vastes, comme celui
de l’Inde et de la Chine, dont chaque pas fait dans la voie de
leur libération, si même il déroge aux exigences
de la démocratie formelle, n’en est pas moins un coup de
marteau-pilon asséné à l’impérialisme,
c’est à dire un pas INCONTESTABLEMENT révolutionnaire »
(tiré de Question nationale et coloniale, édition
Norman Bethune, Paris 1974, extrait des conférences sur les
« principes du léninisme » d’avril
1924 de Staline citant Lénine à l’Université
Sverdlov qui deviendra l’Université des peuples d’orient
puis Lumumba).
Après
plus de 8 mois d’une résistance héroïque
Khadafi a été finalement assassiné par l’OTAN
qui aura aussi causé près de 60.000 morts dans la
population Libyenne. Comme en Afghanistan, en Irak, la résistance
va se poursuivre contre les valets du CNT et leurs maîtres
impérialistes auxquels ils vendent déjà le pays
et ses richesses.
Et
comme après l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, les
impérialistes, empêtrés dans la crise systémique
du capitalisme mondial, vont inévitablement chercher une autre
cible à attaquer parce que comme le dit Cécile Rhodes
« Si vous voulez éviter la guerre civile, il
vous faut devenir impérialistes ». C’est
aussi en cela que l’occident impérialiste aujourd’hui
est sur les traces de la pire des formes qu’a pris le
capitalisme au XXéme siècle le fascisme nazi, lequel
bombardait et occupait également les peuples soi-disant pour
les « libérer de l’oppression communiste »
et édifier « les états unis Europe »
dont « L'opportuniste allemand Gerhard Hildebrand, qui
fut en son temps exclu du parti pour avoir défendu
l'impérialisme et qui pourrait être aujourd'hui le chef
du parti dit "social-démocrate" d'Allemagne,
complète fort bien Hobson en préconisant la formation
des "Etats-Unis d'Europe occidentale" (sans la Russie) en
vue d'actions "communes"... contre les Noirs d'Afrique,
contre le "grand mouvement islamique", pour l'entretien
"d'une armée et d'une flotte puissantes" contre la
"coalition sino-japonaise", etc. » (idem
Lénine, Impérialisme stade suprême du
capitalisme, chapitre VIII). Encore une fois il n’y a rien de
neuf sous le despotisme fascisant d’aujourd’hui fécondé
par les « démocraties » occidentales
criminelles dans leur course meurtrière pour sauver et assurer
le maximum de profit au détriment des peuples et des
travailleurs du monde.
Khadafi
le patriote est mort, Gloire au combattant mort pour la liberté
et l’égalité entre les peuples et vive les
résistances libyenne, Irakienne et Afghane.


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