Nous
publions ci-dessous la déclaration commune PRCF – URCF –
RCC, ainsi que les communiqués de nos camarades de Fernent –
MTP Sénégal et du Parti Communiste du Bénin.
Usurpant
l'appellation de "Communauté internationale", les
forces impérialistes préparent une intervention
imminente en Côte-d'Ivoire.
Une
telle intervention signifierait objectivement le retour de la
Côte-d'Ivoire sous tutelle néo-coloniale directe. Or,
encouragé par l'U.E. et par les USA, Sarkozy multiplie les
déclarations arrogantes et les menaces; poussé par les
sociétés capitalistes françaises et européennes
installées à Abidjan, Sarkozy monte en première
ligne pour imposer la loi sinistre et discréditée de la
Françafrique et à travers elle, celle de la
mondialisation capitaliste et du pillage des peuples, au besoin en
faisant intervenir la force "Licorne" contre toute une
partie de la population et de la jeunesse ivoiriennes. Comble du
culot, Sarkozy a l'audace de présenter l'intervention
néo-coloniale imminente comme une action visant à faire
respecter le vote du peuple ivoirien: cela ne manque pas de sel de la
part d'un homme et d'un régime qui ont grossièrement
violé le vote Non du peuple français à la
constitution européenne en imposant son copié-collé
sous la forme du "Traité de Lisbonne".
Il
ne revient à personne en France, dans un pays dont les firmes
capitalistes ont longtemps colonisé l'Afrique (et qui
continuent aujourd'hui d'exploiter sans vergogne ce continent sous
des formes néo-coloniales) de "choisir" le président
des Ivoiriens. Cela revient aux Ivoiriens eux-mêmes, et- s'ils
ont besoin d'un arbitrage étranger pour éviter la
guerre civile ou la sécession-, aux peuples africains frères
car partout et toujours, l'impérialisme est l'ennemi
principal des peuples.
En
aucun cas, cela ne peut être l'apanage de Sarkozy dont nul n'a
oublié le discours stupide et méprisant de Dakar sur
"l'homme africain qui n'est pas entré dans l'histoire"
(sic). En réalité, une intervention armée de la
force Licorne en Côte d'Ivoire, fût-ce sous mandat de la
pseudo-Communauté internationale dominée par
Washington, ne ferait qu'aggraver les tensions, qu'humilier les
Africains, que mettre en péril les Ivoiriens et les
travailleurs français vivant en Côte-d'Ivoire.
Comme
le disait Marx, "un peuple qui en opprime un autre ne saurait
être libre". En défendant le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes, en l'occurrence celui du peuple
ivoirien et des autres peuples d'Afrique, le PRCF, l'URCF et le RCC
défendent la liberté de tous les peuples, y compris
celle du peuple français qui se reconnaît de moins en
moins dans ce régime ultra-réactionnaire qui l'opprime
en France et qui le déshonore à l'étranger par
ses pratiques impérialistes d'un autre âge.
Sarkozy,
U.E., USA, bas les pattes en Côte-d'Ivoire!
La
libération des peuples africains sera l'œuvre des
peuples africains eux-mêmes!
POUR
L’UNITE NATIONALE ET CONTRE L’INGERENCE IMPERIALISTE:
Il
faut annuler les élections !
(Déclaration
du Mouvement des Travailleurs Panafricains – Sénégal
/ Fernent)
Les
impérialistes et leurs réseaux Françafricains
ont parrainé l’organisation des élections
Ivoiriennes pour soi-disant départager les bourgeois nationaux
protagonistes de la guerre civile réactionnaire qui a divisé
la Côte d’Ivoire en « nord et sud ».
Ces
élections dans les conditions d’une contestation du
fichier électoral qui continue d’exclure des ivoiriens
et d’un pays n’ayant pas une administration, une justice,
une armée et une police unifiée a débouché
sur 2 résultats, 2 présidents, 2 gouvernements
auto-proclamés.
Ni
la Commission Electorale Indépendante (CEI) chargée des
résultats provisoires, organe administratif, ni le conseil
Constitutionnel chargé des résultats définitifs,
organe juridique, ni l’ONU chargée de la certification
n’ont dit le droit. La CEI puis le Conseil Constitutionnel ont
annulé certains votes, pas d’autres alors que
l’annulation de l’élection dans sa totalité
est permis par l’article 64 du code électoral
Ivoirien.
Ces
élections ramènent la Côte d’ivoire de fait
à la situation que les prétendus accords de Marcoussis
1 et 2, puis de Ouagadougou, puis de Pretoria prétendaient
résoudre à savoir le maintien de fait de la partition
de la Côte d’Ivoire et du racisme ethniciste qu’est
« l’ivoirité ».
Pourtant
les Ivoiriens se sont mobilisés en masse pour participer au
vote dans l’espoir de pouvoir enfin sortir de la crise
nationale née de « l’ivoirité »
raciste inventée par le bourgeois Bédié pour se
débarrasser du bourgeois Ouattara et qui avait finalement
profité au bourgeois Gbagbo pour devenir président.
La
Commission Electorale Indépendante et l’ONU qui ont
proclamé la « victoire » de Ouattara et
le Conseil Constitutionnel celle de Gbagbo se sont révélés
des machins au service de l’ingérence impérialiste
et de la partition du pays en lieu et place de la démocratie,
de la souveraineté nationale et de l’unité
nationale.
Quels
sont les intérêts impérialistes pour lesquels la
bourgeoisie servile Ivoirienne sacrifie–telle la vie des
Ivoiriens et l’unité nationale de toutes les
nationalités Ivoiriennes ? Il suffit pour cela de jeter
un coup d’œil sur ces chiffres évocateurs :
« (...) Comme dans le cacao, la concurrence des géants
étrangers du secteur y est très vive. Les intérêts
français et américains s’entrechoquent. La
société Total garde une longueur d’avance,
comptant pour un gros tiers du raffinage et de la distribution totale
de pétrole ivoirien. Bouygues, via sa filiale Saur, et EDF
interviennent en amont, du côté de la production.
Cependant, plusieurs firmes américaines importantes (Pioneer
Oil Company et Africa Petroleum dans l’extraction; Exxon Mobil
dans la distribution) disputent l’influence française
dans ce secteur. La France apparaît comme le premier
investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire, si
on s’en tient aux statistiques du Cepici. En tout, ce sont 147
filiales d’entreprises françaises qui, selon le
ministère des Finances, sont présentes dans le pays,
employant 36.000 salariés ivoiriens. D’après les
Échos, environ 51% des recettes fiscales de l’État
ivoirien en sont issus. Parmi les sociétés françaises,
on note avant tout : Bouygues dans le BTP, via sa filiale Saur
qui détient 47% de la Sodeci (eau) et 25% de la CIE
(électricité); les aéroports, dont les
concessions ont été confiées à la Chambre
de commerce et d’industrie de Marseille et la Sofreavia. Le
groupe Pinault dans la distribution de produits; la BNP, le Crédit
lyonnais, Axa et la Société générale dans
le secteur financier; France Télécom dans les
télécommunications; Castel dans le sucre et les
boissons; Accor dans l’hôtellerie. Air France, qui
détient 51% d’Air Ivoire; le groupe de négoce
Touton (deuxième exportateur de fèves de cacao, avec
150.000 tonnes en 2003). D’autre part, plus de 1000 sociétés
locales appartiennent à des ressortissants français.
Pour les hydrocarbures: les intérêts américains
sont représentés par les sociétés
Foxtrot, Ranger Oil, Ocean Energy, et ceux des Canadiens par CNR
International. Deux unités de blending (mélanges)
opèrent en Côte d’Ivoire: la Sifal (détenue
à 33% par Shell, 20% par Mobil) et la Texaco »
(Sériba Koné, mondialisation.ca du 17/12/09).
C’est
d’ailleurs cette rivalité entre les prédateurs
impérialistes qui a vu les socialistes Français appuyer
Gbagbo dont le parti est membre de l’Internationale Socialiste
pour qu’il arrive au pouvoir.
Maintenant
le FMI dirigé par le socialiste D. Strauss Kahn et la droite
Française avec Sarkozy suivi de Obama ont décidé
de se débarrasser par tous les moyens de Gbagbo.
C’est
d’ailleurs ces maîtres impérialistes là qui
ont donné l’ordre à Bédié
l’inventeur de « l’ivoirité »
ethnofasciste et raciste de s’allier à leur valet
Ouattara, ex-adjoint de Candessus au FMI et ex-premier Ministre de
Houphouêt, contre le conciliateur Gbagbo de « l’ivoirité ».
Les
deux grandes questions posées et à résoudre en
Côte d’ivoire sont la division nationale et la domination
impérialiste. La seconde a engendré la première
comme métastase de la défaite de la première
phase de la lutte pour la décolonisation de l’Afrique.
La
tâche des patriotes, des démocrates et des
révolutionnaires ivoiriens, celle de la solidarité
panafricaine et internationale est d’agir pour que le combat
pour l’unité nationale soit liée indissolublement
à celle contre les ingérences et la domination
impérialiste.
Dans
l’immédiat cette action passe par la mobilisation pour
exiger :
l’annulation
des élections, la non ingérence impérialiste,
d’en revenir à un gouvernement d’union nationale
qui confie à l’Assemblée nationale élargie
aux syndicats et aux organisations de la société civile
l’organisation de nouvelles élections présidentielles
et législatives, l’inscription sans discrimination de
tous les Ivoiriens sur les listes électorales, la remise en
place d’une administration unique, d’une armée
unique, d’une police unique, d’une justice unique sur des
bases dé-ethnicisées, démocratiques et de
compétences sur tout le territoire nationale, la
réorganisation d’élections
dans des conditions acceptées de tous après avoir
réglé par consensus les questions de compositions de la
CEI et du Conseil constitutionnel, l’abolition définitive
de « l’ivoirité » et la
judiciarisation de toute infraction aux droits égaux de toutes
les nationalités formant le peuple de Côte d’ivoire.
Ferñent
/ M.T.P-S dénonce avec vigueur les ingérences
irresponsables des pro-consuls Africains de la Françafric dans
le conflit électoral que subit le peuple frère
Ivoirien, en particulier celles du président de notre pays le
Sénégal : A. WADE.
A
PROPOS DE L’EVOLUTION DE LA SITUATION ACTUELLE EN CÔTE-D’IVOIRE
(Déclaration
du Parti Communiste du Bénin)
Dans
une première prise de position en date du 7 décembre
2010 sous le titre « A PROPOS DE LA SITUATION ACTUELLE EN
COTE D’IVOIRE », le Parti Communiste du Bénin
déclarait :
« Dans
le cas de la Côte-d’Ivoire 2010, les Français
avaient fait leur choix avant le scrutin et c’était
OUATTARA et ils ont mis et mettent tout en œuvre pour qu’il
triomphe et accède au palais présidentiel pour servir
leurs intérêts. Toute la « communauté
internationale » est mobilisée à cette fin
et on a même inventé un concept nouveau : la
certification du résultat par l’ONUCI qui se place ainsi
au-dessus des instances nationales, comme si la Côte-d’Ivoire
était sous protectorat. Il est donc en tout cas inadmissible
pour tout patriote et démocrate cette ingérence des
puissances étrangères en Côte-d’Ivoire qui
piétine sa souveraineté, ingérence allant
jusqu’à des menaces d’interventions armées.
Quant
à GBAGBO, derrière ses discours et airs nationalistes,
il a fini de tout brader aux multinationales françaises et
autres, n’a plus rien à offrir ; ses manières
brutales, tyranniques et de corruption ont fini par lasser nombre de
ses partisans de première heure et font de lui un agent usé
et moins crédible pour les Français ; il ne peut
contenir la rébellion créée par ces mêmes
Français et OUATTARA, et il faut que ce dernier prenne les
rênes pour éteindre le feu de la guerre allumée
par eux-mêmes et stabiliser le pays. GBAGBO est lâché
et doit partir. »
Depuis
lors, l’évolution de la situation est grosse de dangers
pour le peuple ivoirien et tous les peuples d’Afrique. Chaque
camp s’accroche aux résultats qui le proclament
vainqueur. Le pays se retrouve avec deux Présidents.
Fort
du soutien de la « communauté internationale »,
OUATTARA se veut le Président légitime et désigne
le chef de guerre Guillaume SOR0 comme son Premier Ministre. Pour
tenter de briser son isolement dans l’Hôtel du Golf sous
la haute protection des forces de l’ONUCI et des forces
françaises, OUATTARA et SOR0 ont fait appel au soulèvement
populaire avec les forces armées des « Forces
Nouvelles » pour prendre d’assaut la Radio
Télévision et la Primature. Cet appel qu’il faut
bien appeler une insurrection armée a échoué. Il
ne pouvait en être autrement, faute de préparation
auparavant du peuple à assumer cette insurrection. Après
cet échec, les menaces des puissances étrangères
sur le camp GBAGBO se font plus pressantes et prennent la forme de
sanctions et d’ultimatum.
Mais
devant le constat que les sanctions et autres menaces des puissances
occidentales (France, Angleterre, Allemagne et Etats-Unis notamment)
ne semblent régler la question du pouvoir à leur
profit, le camp OUATTARA-SOR0 franchit un seuil des plus dangereux en
faisant appel ouvertement à l’intervention de forces
étrangères pour s’installer au pouvoir en Côte
d’Ivoire. Faire appel à des troupes étrangères
à venir agresser son propre pays afin d’accéder
au pouvoir est indigne, inadmissible et doit être dénoncé
et combattu par tout patriote et démocrate. C’est une
ingérence intolérable réprouvée par la
morale internationale. A leur suite, comme si c’était
convenu dans un partage des rôles, les puissances occidentales
poussent la CEDEAO à prendre la relève et décider
le 24 décembre 2010 d’une intervention armée en
Côte-d’Ivoire pour y déloger GBAGBO du pouvoir si
ce dernier ne cédait aux injonctions que doit lui porter une
ultime mission de trois présidents (dont Boni YAYI)
représentant la CEDEAO. Ainsi, les puissances occidentales qui
ne peuvent intervenir directement s’affairent dans les
coulisses pour pousser leurs hommes au pouvoir en Afrique à
aller commettre les forfaits qu’ils n’osent pas assumer
publiquement. Comme des lâches, elles appellent leurs
compatriotes à quitter la Côte d’Ivoire avant d’y
mettre le feu sans se soucier du sort des nombreux ressortissants des
pays africains.
Mais
quelle que soit sa provenance, une intervention étrangère
en Côte-d’Ivoire qui n’a agressé aucun pays,
est inadmissible. Les interventions armées étrangères
pour des "missions civilisatrices", "rétablir
la démocratie" ou des "raisons humanitaires"
ont fait trop de dégâts de par le monde et notamment en
Afrique. On ne peut accepter le renouvellement de tels crimes de
droit international sous aucun prétexte. La question de la
démocratie en Côte-d’Ivoire, comme dans tout pays,
doit et ne peut être durablement réglée que par
les peuples de ces pays eux-mêmes.
L’histoire,
même récente, a suffisamment montré que les
puissances occidentales ne sont pas des philanthropes et que face à
leurs intérêts vitaux (énergie, marchés,
etc.) elles ne reculent devant aucune forfaiture :
manipulations, mensonges, assassinats, crimes de masses. Ainsi, de
même que l’on sait aujourd’hui les mensonges pour
justifier l’invasion et la guerre par les USA en Irak, de même
les raisons et la vérité sur ce qui se passe réellement
en Côte-d’Ivoire seront un jour connues. Mais ces
expériences donnent suffisamment de leçons aux peuples
pour dire NON à toute intervention étrangère,
d’où qu’elle vienne, pour soi-disant régler
des problèmes, en lieu et place d’un peuple.
C’est
pourquoi, le Parti Communiste du Bénin reste convaincu que les
solutions à la crise que traverse la société
ivoirienne viendront avant tout du peuple ivoirien lui-même.
L’appel à l’intervention étrangère
pour déloger un Président battu mais qui s’accroche
au pouvoir ne serait que l’aboutissement des ingérences
politiques et militaires dont la Côte-d’Ivoire est
victime, la transformant en protectorat. Il dénonce toute
intervention armée étrangère en Côte
d’Ivoire et exige le départ de toutes les forces
étrangères présentes sur le territoire ivoirien,
qu’elles soient officielles (ONU-CI, Licorne, 41ème
BIMA) ou officieuses (mercenaires). Le PCB dit : Troupes
étrangères hors de Côte d’Ivoire !
Vive la souveraineté du peuple ivoirien !
|