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Imprimer Déc 2010
Côte d'Ivoire: Non à l'ordre néocolonial! Non à l'offensive impérialiste imminente à Abidjan!

Déclaration commune PRCF - URCF - RCC

Nous publions ci-dessous la déclaration commune PRCF – URCF – RCC, ainsi que les communiqués de nos camarades de Fernent – MTP Sénégal et du Parti Communiste du Bénin.

Usurpant l'appellation de "Communauté internationale", les forces impérialistes préparent une intervention imminente en Côte-d'Ivoire.

Une telle intervention signifierait objectivement le retour de la Côte-d'Ivoire sous tutelle néo-coloniale directe. Or, encouragé par l'U.E. et par les USA, Sarkozy multiplie les déclarations arrogantes et les menaces; poussé par les sociétés capitalistes françaises et européennes installées à Abidjan, Sarkozy monte en première ligne pour imposer la loi sinistre et discréditée de la Françafrique et à travers elle, celle de la mondialisation capitaliste et du pillage des peuples, au besoin en faisant intervenir la force "Licorne" contre toute une partie de la population et de la jeunesse ivoiriennes. Comble du culot, Sarkozy a l'audace de présenter l'intervention néo-coloniale imminente comme une action visant à faire respecter le vote du peuple ivoirien: cela ne manque pas de sel de la part d'un homme et d'un régime qui ont grossièrement violé le vote Non du peuple français à la constitution européenne en imposant son copié-collé sous la forme du "Traité de Lisbonne".

Il ne revient à personne en France, dans un pays dont les firmes capitalistes ont longtemps colonisé l'Afrique (et qui continuent aujourd'hui d'exploiter sans vergogne ce continent sous des formes néo-coloniales) de "choisir" le président des Ivoiriens. Cela revient aux Ivoiriens eux-mêmes, et- s'ils ont besoin d'un arbitrage étranger pour éviter la guerre civile ou la sécession-, aux peuples africains frères car partout et toujours, l'impérialisme est l'ennemi principal des peuples.

En aucun cas, cela ne peut être l'apanage de Sarkozy dont nul n'a oublié le discours stupide et méprisant de Dakar sur "l'homme africain qui n'est pas entré dans l'histoire" (sic). En réalité, une intervention armée de la force Licorne en Côte d'Ivoire, fût-ce sous mandat de la pseudo-Communauté internationale dominée par Washington, ne ferait qu'aggraver les tensions, qu'humilier les Africains, que mettre en péril les Ivoiriens et les travailleurs français vivant en Côte-d'Ivoire.

Comme le disait Marx, "un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre". En défendant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, en l'occurrence celui du peuple ivoirien et des autres peuples d'Afrique, le PRCF, l'URCF et le RCC défendent la liberté de tous les peuples, y compris celle du peuple français qui se reconnaît de moins en moins dans ce régime ultra-réactionnaire qui l'opprime en France et qui le déshonore à l'étranger par ses pratiques impérialistes d'un autre âge.

Sarkozy, U.E., USA, bas les pattes en Côte-d'Ivoire!

La libération des peuples africains sera l'œuvre des peuples africains eux-mêmes!


POUR L’UNITE NATIONALE ET CONTRE L’INGERENCE IMPERIALISTE:

Il faut annuler les élections !

(Déclaration du Mouvement des Travailleurs Panafricains – Sénégal / Fernent)

Les impérialistes et leurs réseaux Françafricains ont parrainé l’organisation des élections Ivoiriennes pour soi-disant départager les bourgeois nationaux protagonistes de la guerre civile réactionnaire qui a divisé la Côte d’Ivoire en « nord et sud ».

Ces élections dans les conditions d’une contestation du fichier électoral qui continue d’exclure des ivoiriens et d’un pays n’ayant pas une administration, une justice, une armée et une police unifiée a débouché sur 2 résultats, 2 présidents, 2 gouvernements auto-proclamés.

Ni la Commission Electorale Indépendante (CEI) chargée des résultats provisoires, organe administratif, ni le conseil Constitutionnel chargé des résultats définitifs, organe juridique, ni l’ONU chargée de la certification n’ont dit le droit. La CEI puis le Conseil Constitutionnel ont annulé certains votes, pas d’autres alors que l’annulation de l’élection dans sa totalité est permis par l’article 64 du code électoral Ivoirien.  

Ces élections ramènent la Côte d’ivoire de fait à la situation que les prétendus accords de Marcoussis 1 et 2, puis de Ouagadougou, puis de Pretoria prétendaient résoudre à savoir le maintien de fait de la partition de la Côte d’Ivoire et du racisme ethniciste qu’est « l’ivoirité ».

Pourtant les Ivoiriens se sont mobilisés en masse pour participer au vote dans l’espoir de pouvoir enfin sortir de la crise nationale née de « l’ivoirité » raciste inventée par le bourgeois Bédié pour se débarrasser du bourgeois Ouattara et qui avait finalement profité au bourgeois Gbagbo pour devenir président.

La Commission Electorale Indépendante et l’ONU qui ont proclamé la « victoire » de Ouattara et le Conseil Constitutionnel celle de Gbagbo se sont révélés des machins au service de l’ingérence impérialiste et de la partition du pays en lieu et place de la démocratie, de la souveraineté nationale et de l’unité nationale.

Quels sont les intérêts impérialistes pour lesquels la bourgeoisie servile Ivoirienne sacrifie–telle la vie des Ivoiriens et l’unité nationale de toutes les nationalités Ivoiriennes ?  Il suffit pour cela de jeter un coup d’œil sur ces chiffres évocateurs : « (...) Comme dans le cacao, la concurrence des géants étrangers du secteur y est très vive. Les intérêts français et américains s’entrechoquent. La société Total garde une longueur d’avance, comptant pour un gros tiers du raffinage et de la distribution totale de pétrole ivoirien. Bouygues, via sa filiale Saur, et EDF interviennent en amont, du côté de la production. Cependant, plusieurs firmes américaines importantes (Pioneer Oil Company et Africa Petroleum dans l’extraction; Exxon Mobil dans la distribution) disputent l’influence française dans ce secteur. La France apparaît comme le premier investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire, si on s’en tient aux statistiques du Cepici. En tout, ce sont 147 filiales d’entreprises françaises qui, selon le ministère des Finances, sont présentes dans le pays, employant 36.000 salariés ivoiriens. D’après les Échos, environ 51% des recettes fiscales de l’État ivoirien en sont issus. Parmi les sociétés françaises, on note avant tout : Bouygues dans le BTP, via sa filiale Saur qui détient 47% de la Sodeci (eau) et 25% de la CIE (électricité); les aéroports, dont les concessions ont été confiées à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille et la Sofreavia. Le groupe Pinault dans la distribution de produits; la BNP, le Crédit lyonnais, Axa et la Société générale dans le secteur financier; France Télécom dans les télécommunications; Castel dans le sucre et les boissons; Accor dans l’hôtellerie. Air France, qui détient 51% d’Air Ivoire; le groupe de négoce Touton (deuxième exportateur de fèves de cacao, avec 150.000 tonnes en 2003). D’autre part, plus de 1000 sociétés locales appartiennent à des ressortissants français. Pour les hydrocarbures: les intérêts américains sont représentés par les sociétés Foxtrot, Ranger Oil, Ocean Energy, et ceux des Canadiens par CNR International. Deux unités de blending (mélanges) opèrent en Côte d’Ivoire: la Sifal (détenue à 33% par Shell, 20% par Mobil) et la Texaco » (Sériba Koné, mondialisation.ca du 17/12/09).

C’est d’ailleurs cette rivalité entre les prédateurs impérialistes qui a vu les socialistes Français appuyer Gbagbo dont le parti est membre de l’Internationale Socialiste pour qu’il arrive au pouvoir.

Maintenant  le FMI dirigé par le socialiste D. Strauss Kahn et la droite Française avec Sarkozy suivi de Obama ont décidé de se débarrasser par tous les moyens de Gbagbo.

C’est d’ailleurs ces maîtres impérialistes là qui ont donné l’ordre à Bédié l’inventeur de « l’ivoirité » ethnofasciste et raciste de s’allier à leur valet Ouattara, ex-adjoint de Candessus au FMI et ex-premier Ministre de Houphouêt, contre le conciliateur Gbagbo de « l’ivoirité ».

Les deux grandes questions posées et à résoudre en Côte d’ivoire sont la division nationale et la domination impérialiste. La seconde a engendré la première comme métastase de la défaite de la première phase de la lutte pour la décolonisation de l’Afrique.

La tâche des patriotes, des démocrates et des révolutionnaires ivoiriens, celle de la solidarité panafricaine et internationale est d’agir pour que le combat pour l’unité nationale soit liée indissolublement à celle contre les ingérences et la domination impérialiste.

Dans l’immédiat cette action passe par la mobilisation pour exiger : l’annulation des élections, la non ingérence impérialiste, d’en revenir à un gouvernement d’union nationale qui confie à l’Assemblée nationale élargie aux syndicats et aux organisations de la société civile l’organisation de nouvelles élections présidentielles et législatives, l’inscription sans discrimination de tous les Ivoiriens sur les listes électorales, la remise en place d’une administration unique, d’une armée unique, d’une police unique, d’une justice unique sur des bases dé-ethnicisées, démocratiques et de compétences sur tout le territoire nationale, la réorganisation d’élections dans des conditions acceptées de tous après avoir réglé par consensus les questions de compositions de la CEI et du Conseil constitutionnel, l’abolition définitive de « l’ivoirité » et la judiciarisation de toute infraction aux droits égaux de toutes les nationalités formant le peuple de Côte d’ivoire.

Ferñent / M.T.P-S dénonce avec vigueur les ingérences irresponsables des pro-consuls Africains de la Françafric dans le conflit électoral que subit le peuple frère Ivoirien, en particulier celles du président de notre pays le Sénégal : A. WADE.


A PROPOS DE L’EVOLUTION DE LA SITUATION ACTUELLE EN CÔTE-D’IVOIRE

(Déclaration du Parti Communiste du Bénin)

Dans une première prise de position en date du 7 décembre 2010 sous le titre « A PROPOS DE LA SITUATION ACTUELLE EN COTE D’IVOIRE », le Parti Communiste du Bénin déclarait :

« Dans le cas de la Côte-d’Ivoire 2010, les Français avaient fait leur choix avant le scrutin et c’était OUATTARA et ils ont mis et mettent tout en œuvre pour qu’il triomphe et accède au palais présidentiel pour servir leurs intérêts. Toute la « communauté internationale » est mobilisée à cette fin et on a même inventé un concept nouveau : la certification du résultat par l’ONUCI qui se place ainsi au-dessus des instances nationales, comme si la Côte-d’Ivoire était sous protectorat. Il est donc en tout cas inadmissible pour tout patriote et démocrate cette ingérence des puissances étrangères en Côte-d’Ivoire qui piétine sa souveraineté, ingérence allant jusqu’à des menaces d’interventions armées.

 Quant à GBAGBO, derrière ses discours et airs nationalistes, il a fini de tout brader aux multinationales françaises et autres, n’a plus rien à offrir ; ses manières brutales, tyranniques et de corruption ont fini par lasser nombre de ses partisans de première heure et font de lui un agent usé et moins crédible pour les Français ; il ne peut contenir la rébellion créée par ces mêmes Français et OUATTARA, et il faut que ce dernier prenne les rênes pour éteindre le feu de la guerre allumée par eux-mêmes et stabiliser le pays. GBAGBO est lâché et doit partir. »

Depuis lors, l’évolution de la situation est grosse de dangers pour le peuple ivoirien et tous les peuples d’Afrique. Chaque camp s’accroche aux résultats qui le proclament vainqueur. Le pays se retrouve avec deux Présidents.

Fort du soutien de la « communauté internationale », OUATTARA se veut le Président légitime et désigne le chef de guerre Guillaume SOR0 comme son Premier Ministre. Pour tenter de briser son isolement dans l’Hôtel du Golf sous la haute protection des forces de l’ONUCI et des forces françaises, OUATTARA et SOR0 ont fait appel au soulèvement populaire avec les forces armées des « Forces Nouvelles » pour prendre d’assaut la Radio Télévision et la Primature. Cet appel qu’il faut bien appeler une insurrection armée a échoué. Il ne pouvait en être autrement, faute de préparation auparavant du peuple à assumer cette insurrection. Après cet échec, les menaces des puissances étrangères sur le camp GBAGBO se font plus pressantes et prennent la forme de sanctions et d’ultimatum.

Mais devant le constat que les sanctions et autres menaces des puissances occidentales (France, Angleterre, Allemagne et Etats-Unis notamment) ne semblent régler la question du pouvoir à leur profit, le camp OUATTARA-SOR0 franchit un seuil des plus dangereux en faisant appel ouvertement à l’intervention de forces étrangères pour s’installer au pouvoir en Côte d’Ivoire. Faire appel à  des troupes étrangères à venir agresser son propre pays afin d’accéder au pouvoir est indigne, inadmissible et doit être dénoncé et combattu par tout patriote et démocrate. C’est une ingérence intolérable réprouvée par la morale internationale. A leur suite, comme si c’était convenu dans un partage des rôles, les puissances occidentales poussent la CEDEAO à prendre la relève et décider le 24 décembre 2010 d’une intervention armée en Côte-d’Ivoire pour y déloger GBAGBO du pouvoir si ce dernier ne cédait aux injonctions que doit lui porter une ultime mission de trois présidents (dont Boni YAYI) représentant la CEDEAO. Ainsi, les puissances occidentales qui ne peuvent intervenir directement s’affairent dans les coulisses pour pousser leurs hommes au pouvoir en Afrique à aller commettre les forfaits qu’ils n’osent pas assumer publiquement. Comme des lâches, elles appellent leurs compatriotes à quitter la Côte d’Ivoire avant d’y mettre le feu sans se soucier du sort des nombreux ressortissants des pays africains.

Mais quelle que soit sa provenance, une intervention étrangère en Côte-d’Ivoire qui n’a agressé aucun pays, est inadmissible. Les interventions armées étrangères pour des "missions civilisatrices", "rétablir la démocratie" ou des "raisons humanitaires" ont fait trop de dégâts de par le monde et notamment en Afrique. On ne peut accepter le renouvellement de tels crimes de droit international sous aucun prétexte. La question de la démocratie en Côte-d’Ivoire, comme dans tout pays, doit et ne peut être durablement réglée que par les peuples de ces pays eux-mêmes.

L’histoire, même récente, a suffisamment montré que les puissances occidentales ne sont pas des philanthropes et que face à leurs intérêts vitaux (énergie, marchés, etc.) elles ne reculent devant aucune forfaiture : manipulations, mensonges, assassinats, crimes de masses. Ainsi, de même que l’on sait aujourd’hui les mensonges pour justifier l’invasion et la guerre par les USA en Irak, de même les raisons et la vérité sur ce qui se passe réellement en Côte-d’Ivoire seront un jour connues. Mais ces expériences donnent suffisamment de leçons aux peuples pour dire NON à toute intervention étrangère, d’où qu’elle vienne, pour soi-disant régler des problèmes, en lieu et place d’un peuple.

C’est pourquoi, le Parti Communiste du Bénin reste convaincu que les solutions à la crise que traverse la société ivoirienne viendront avant tout du peuple ivoirien lui-même. L’appel à l’intervention étrangère pour déloger un Président battu mais qui s’accroche au pouvoir ne serait que l’aboutissement des ingérences politiques et militaires dont la Côte-d’Ivoire est victime, la transformant en protectorat. Il dénonce toute intervention armée étrangère en Côte d’Ivoire et exige le départ de toutes les forces étrangères présentes sur le territoire ivoirien, qu’elles soient officielles (ONU-CI, Licorne, 41ème BIMA) ou officieuses (mercenaires). Le PCB dit : Troupes étrangères hors de Côte d’Ivoire ! Vive la souveraineté du peuple ivoirien !



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