Le 12 décembre
2010, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées à
Paris, dans une salle privée payante, pour commémorer
le congrès de Tours où fut créé le PCF et
appeler à développer l'unité d'action communiste
au service des luttes sociales dans notre pays.
Ce meeting était
organisé de la manière la plus transparente qui soit
par deux organisations parfaitement légales, le PRCF et
l'URCF, avec la participation du RCC.
Ont notamment salué
le meeting Georges Hage, ancien doyen de l'Assemblée nationale
et Henri Alleg, écrivain et journaliste communiste bien connu.
Le meeting a été conclu par un message de Jean
Sanitas, héros de la Résistance et par une intervention
de Léon Landini, officier de la Légion d'honneur au
titre de la Résistance, ancien combattant des FTP-MOI, grand
Mutilé de Guerre.
Quelle ne fut la
surprise des organisateurs quand ils constatèrent que deux
policiers en tenue, envoyés sur ordre (par qui?), se sont
présentés à l'entrée du meeting.
Courtoisement, mais en manifestant une gêne certaine, ces
policiers ont réclamé et relevé l'identité
de l'un des organisateurs présents devant les personnes
présentes. Celui-ci a vivement protesté contre ces
méthodes intimidatrices sans précédent. Les
policiers en tenue ont également demandé combien il y
aurait de participants et à quelle heure finirait le meeting…
Le résistant
communiste Pierre Pranchère, ancien FTPF engagé dans
les maquis de Corrèze à l'âge de 15 ans, ancien
député de la nation, est alors allé discuter
avec les policiers, leur a exposé ses états de service…
et n'a eu pour toute réponse que l'ordre de présenter à
son tour sa carte d'identité qui, elle aussi, a été
soigneusement recopiée. Ce qui n'a pas été sans
rappeler à notre camarade de sombres périodes de son
activité militante…Si telle est désormais la
pratique générale Paris, c'est scandaleux et
attentatoire à la liberté d'expression de tous.
Au delà des
communistes nous espérons que les organisations démocratiques,
ouvrières et antifascistes se joindront à notre
protestation contre cette pratique intimidatrice bien dans la ligne
d'un pouvoir dangereux, amateur de fichage, de criminalisation du
communisme et du mouvement syndical de lutte, et d'espionnage de
l'opposition politique.
La municipalité
de Paris et ses groupes politiques de gauche sont interpelés
par ce type de comportement policier sur le territoire de leur ville
et nous leur demandons de protester sur la méthode,
indépendamment du fait que des mouvements communistes étaient
visés cette fois-ci.
On peut cependant se
demander si la police parisienne est allée le même jour
relever les identités des autres mouvements organisant des
évènements consacrés au Congrès de Tours.
Si c'est le cas, c'est encore plus scandaleux et nous proposons à
ces organisations, quelles que soient nos divergences sur d'autres
points, de protester de concert avec nous contre l'intimidation et
l'ingérence policière dans l'activité
indépendante des partis et mouvements politiques.
La police parisienne
va-t-elle également relever l'identité de M. Coppé
devant ses invités quand le secrétaire général
de l'UMP, nommé par le président de la République
en titre (lequel est pourtant censé être l'arbitre de la
nation aux termes de la Constitution), organise des réunions
publiques à Paris? Nous en doutons fortement. Il y a là
un sujet d'enquête pour journaliste indépendant…
Le régime
actuel est de plus en plus clairement liberticide. Il est temps que
l'ensemble des démocrates engage l'action contre ses
agissements. Aujourd'hui, les hommes du pouvoir se servent de la
police pour tenter vainement d'intimider et peut-être de ficher
les communistes fidèles aux idéaux révolutionnaires
du Congrès de Tours. Qui viseront-ils demain?
Quant aux communistes
qui ont voté unanimement un texte d'unité d'action
dimanche, que M. Hortefeux sache qu'il en faudra beaucoup plus pour
les intimider. Ils reçoivent au contraire la délicate
attention du Ministère de l'Intérieur comme une preuve
que l'action des militants communistes que nous sommes au service du
peuple ne laisse pas indifférent le pouvoir en place au sortir
du grand affrontement de classes qui vient de secouer le pays.
Les signatures :
Pour le PRCF: Georges
Hage, a. doyen de l'Assemblée nationale, Léon Landini,
a. officier FTP-MOI, Grand Mutilé de Guerre, Pierre Pranchère,
a. député, a. résistant FTPF, Jean-Pierre
Hemmen, Fils de Fusillé de la Résistance, Georges
Gastaud, philosophe, secrétaire national du PRCF, Antoine
Manessis, co-président du meeting du 12 décembre.
Pour l’URCF:
Maurice Cukierman, membre du Comité Exécutif,
Jean-Luc sallé Sec Géné, Jean Sanitas
ancien FTPF, Pierre Martin Résistant, libérateur
de la préfecture de Police
Pour le RCC, Michel
Decourcelles, responsable de la Coordination Communiste 59/62
Se joignent à
cette protestation: Henri Alleg, journaliste communiste, Annie
Lacroix-Riz, historienne.
PS Le député
communiste du Douaisis, Jean-Jacques Candelier, a
interpellé le ministère de l'Intérieur au sujet
de cette sinistre intrusion. Voici sa question écrite:
QUESTION ÉCRITE
n° 431
M.
Jean-Jacques Candelier alerte M. le Ministre de l’Intérieur,
de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de
l’Immigration sur une intrusion policière dans un
meeting politique.
Le
12 décembre 2010, plusieurs centaines de personnes se sont
retrouvées à Paris, dans une salle privée, pour
commémorer le congrès de Tours où fut créé
le PCF et appeler à développer l'unité d'action
communiste au service des luttes dans notre pays.
Ce
meeting était organisé de manière transparente
par deux organisations légales, le PRCF et l'URCF, avec la
contribution du RCC. Ont notamment salué le meeting M. Georges
Hage, ancien doyen de l'Assemblée nationale, et M. Henri
Alleg, écrivain et journaliste.
Le
meeting a été conclu par un message de M. Jean Sanitas,
héros de la Résistance, et par une intervention de M.
Léon Landini, officier de la Légion d'honneur au titre
de la Résistance, ancien combattant des FTP-MOI, grand mutilé
de Guerre.
Au
cours de ce meeting, les organisateurs ont constaté que deux
policiers se sont présentés et ont relevé les
identités de militants présents.
Dans
un pays de libertés comme la France, il lui demande comment il
est possible qu’aient cours des méthodes d’intimidation
et de fichage de l’opposition communiste.
Il
lui demande si tous les meetings partisans font l’objet de
telles opérations de surveillance, l’impression étant
que, concernant les partis soutenant le Gouvernement, les forces de
l’ordre se voient confier des missions de sécurité
et non d’espionnage politique.
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