Celui
qui se bat va peut-être perdre, celui qui ne se bat pas a déjà
perdu.
Bertolt
Brecht
Loin
de s'essouffler, comme voudraient le faire croire le MEDEF et ses
marionnettes FILLON, WOERTH et SARKOZY, la mobilisation contre
la « réforme » des retraites s'amplifie,
se durcit, se radicalise. Face à un gouvernement radical, la
classe ouvrière oppose une réponse radicale. C'est ce
que traduisent, émanant un peu partout de la base, les appels
à la grève reconductible. C'est ce que traduisent, dans
les faits, les blocages des ports et des raffineries.
Mais
c'est ce que traduit aussi l'affolement de ce gouvernement affaibli
qui cherche par tous les moyens à imposer sa « réforme »
inique, injuste et cruelle pour les travailleurs, en inversant, par
exemple, l'ordre du débat au Sénat et en faisant voter
dans la précipitation le report de l'age de départ en
retraite de 60 à 62 ans.
Faire
croire au peuple, aux travailleurs, que tout est joué, que
rien ne les fera reculer, fanfaronner, faire semblant d'être
les plus forts, c'est l'arme ultime des marionnettes désespérés
de ce gouvernement en partance.
Mais
le peuple ne s'y laisse pas prendre. Il sait que la bataille est
aujourd'hui parvenue à un stade critique. Le mouvement
s'amplifie comme le démontrent les journées de grève
et de manifestation de plus en plus rapprochées et de plus en
plus intenses. Depuis le 24 juin, en trois mois, les travailleurs
sont descendus, toujours plus nombreux, toujours plus unis, dans la
rue autant que durant toute l'année 2009.
Aujourd'hui
les lycéens et les étudiants se joignent au mouvement.
Les jeunes comprennent que leurs parents sont les sacrifiés
d'aujourd'hui et qu'ils seront les sacrifiés de demain.
Jeunes
et vieux, actifs et retraités, les travailleurs avec ou sans
emploi, avec ou sans papier refusent le génocide social que
tente de déclencher la classe dominante.
Les
revendications s'affinent et s'amplifient. Le mécontentement
se transforme en colère. La volonté d'en découdre
s'affirme un peu plus chaque jour. Les travailleurs savent que la
lutte est une nécessité. Ils le savent en Grèce,
en Espagne et au Portugal. Ils le savent en France aussi.
L'heure
est venue d'intensifier le combat. Ne nous laissons pas prendre au
piège des promesses et des déclarations d'intention.
N'attendons pas 2012 car nous ne pouvons attendre. Jetons dans
la bataille toutes nos forces pour gagner cette guerre que le
gouvernement des riches pour les riches nous a déclarée.
Cessons le travail! Bloquons le pays! Visons- les et touchons-les là
où ça fait mal: au cœur de leur système,
c'est à dire au porte-monnaie! Grève reconductible!
C'est
uniquement par la grève et dans la rue que nous gagnerons les
60 ans maxi. Ce n’est qu’ainsi que nous préparons
concrètement 2012.
À
bas le gouvernement des riches pour les riches! Vivent les
travailleurs en lutte!
La
retraite à 60 ans maxi!
CRISE
DU CAPITALISME, REGRESSIONS
ET
PROGRES SOCIAUX DANS LE MONDE :
FAIRE
PAYER AU CAPITAL SA CRISE !
La
propagande médiatique bourgeoise ne cherche pas seulement à
freiner la radicalisation du puissant mouvement de lutte contre la
contre-réforme des retraites qui
se construit aujourd’hui en France, elle cherche aussi à
l’isoler d’un contexte international qui permettrait pour
les travailleurs une meilleure compréhension collective des
enjeux et des tactiques de leur lutte actuelle.
La
réforme des retraites est en effet une variante de
l’appauvrissement généralisé des
travailleurs et des peuples conséquence inévitable de
l’Euro monnaie unique et de la construction d’une Europe
supranationale du capital. C’est
aussi une variante locale d’une politique générale
de la bourgeoisie visant à faire payer la crise du capitalisme
aux travailleurs selon le principe de la double peine.
Déjà
pressurés par un système économique de plus en
plus injuste et une politique libérale
insupportable, ceux-ci sont aujourd’hui sommés de
continuer à « faire des efforts supplémentaires»,
des « concessions » sur leurs droits et leurs acquis,
pendant que les riches se vautrent avec une scandaleuse ostentation
dans un luxe et des profits de plus en
plus difficile à dissimuler : Ici, il faut accepter
l’allongement de la cotisation retraite pour des pensions sans
cesse ajournées et diminuées, tandis qu’en
Espagne aujourd’hui, comme en Grèce hier, il faut subir
des « plans d’austérité », autres
agressions bourgeoises visant le même but : prendre toujours
plus aux travailleurs pour alimenter le puits sans fond du capital…
Nous
sommes bien dans la même galère que nos camarades
espagnols, portugais, grecs, guadeloupéens ! Nous luttons pour
que ce soient aux bourgeois de payer la crise de leur système
inique ! Et nous pouvons légitimement nous inspirer des grèves
générales courageusement menées dans ces pays !
Ignorées
par l’instance officielle du « syndicalisme »
européen, la ‘CES’, ces luttes exemplaires sont en
elles mêmes la preuve que les peuples d’Europe, ne se
distinguant pas des peuples des autres continents, n’ont pas
besoin de l’illusion réactionnaire d’une «
Europe sociale » pour se battre et vaincre (la plupart des
organisations dirigeant ces luttes des
travailleurs et des peuples accusent d’ailleurs très
justement l’UE des responsabilités les plus directes
dans les contre-réformes
imposées).
Au-delà
du cadre « européen », les exemples de lutte ne
manquent pas pour nous guider, contrairement au mythe de l’«
Europe sociale ». Après le
Honduras, le peuple équatorien n’a-t-il pas, en
se soulevant unanimement, fait échouer le
second putsch d’Obama contre son président
progressiste Rafael Correa le mois dernier ? Le peuple vénézuélien
n’a-t-il pas fait front uni pour résister par la
nouvelle victoire électorale aux dernières législatives
à la coalition extrême-gauche / droite et extrême
droite, et poursuivre ainsi les
nationalisations de la révolution bolivarienne
anti-impérialiste? Le président élu du peuple
bolivien porte aujourd’hui une réforme abaissant l’âge
de la retraite de 65 à 58 ans (56 pour les mineurs !) qui
ferait rêver bien des travailleurs, y compris en France ! Le
pouvoir de Lula n’a t-il pas sorti près de 30 millions
de Brésiliens de la pauvreté ? En Chine
n’assiste-t-on pas à une augmentation moyenne des
salaires de 10 à 20% selon les secteurs ?
Ces
présidents et gouvernements
portés par leurs peuples montrent que des changements de cap
sont possibles aujourd’hui, et c’est cela qui gène
nos bourgeoisies, lesquelles n’hésitent
pas à favoriser la dangereuse montée électorale
des fascismes en Europe !
Nos
luttes ne s’opposent pas à la perspective des futures
présidentielles en 2012. Au contraire, si nous voulons chasser
Sarkozy et porter l’alternative d’un véritable
front populaire de gauche, inspiré notamment des expériences
sud-américaines, c’est par
nos grèves et nos luttes actuelles, pour
le droit à une retraite à 60 ans maxi et contre
toutes les offensives gouvernementales pour
accroître les profits patronaux.
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