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Imprimer Oct 2010
Bilan de la rencontre communiste de Marseille (août 2010)

Les 27, 28 et 29 août 2010 s’est tenue à Marseille une Université d’été des communistes réunissant des militants « dans » et en « dehors » du Parti Communiste Français. Ces militants étaient soit organisés en groupe, en section ou étaient présents à titre individuel. La qualité des échanges et les résultats de ces travaux communs permettent de tirer quelques enseignements.

1. Aborder de manière matérialiste la situation actuelle des communistes

Pour des raisons liées à l’histoire des reniements de la direction du PCF, des communistes existent dans et hors du parti. La diversité des réalités et rapports de forces locaux, les vagues successives de reniements de la direction du PCF, des éléments liés à la trajectoire et à la personnalité des militants, etc., tous ces facteurs expliquent cette situation inédite en France de communistes unis dans leur volonté de rebâtir un réel parti communiste mais ayant fait des choix organisationnels, tactiques et stratégiques différents. A ce premier facteur objectif s’en ajoute un autre : le besoin urgent pour notre classe ouvrière de retrouver un « état-major » de luttes, un véritable parti communiste. Ces deux facteurs objectifs donnent des responsabilités particulières à ceux qui veulent sérieusement être à la hauteur du mot « communiste » et du parti qui pendant des décennies a porté l’étendard de la classe ouvrière, le PCF. Ces responsabilités supposent d’être vigilants à deux dérives fréquentes et la rencontre de Marseille a montré que cela était nécessaire et possible :

- La première est la dérive gauchiste consistant à occulter l’existence au sein du PCF de communistes qui luttent de manière incessante contre le réformisme de la direction, de militants qui défendent l’héritage du PCF révolutionnaire contre les liquidateurs, de combattants de la lutte des classes qui mènent celle-ci au sein même du PCF. Cette première dérive conduit, de fait, à diviser les communistes.

- La seconde est la dérive droitière consistant à occulter l’hétérogénéité actuelle des communistes dans un appel à l’unité large mais sans principe. Notre hétérogénéité est le résultat de plusieurs décennies de destruction du parti par les réformistes ayant conduit les uns et les autres à réagir comme ils le pouvaient, à riposter sans forcément avoir une vue d’ensemble des forces en présence, à résister sans avoir forcément une analyse globale du projet de destruction de notre parti de l’extérieur. Si les communistes doivent s’unir, c’est de manière matérialiste en prenant en compte les forts points d’accords et en organisant scientifiquement le débat sur les points qu’il reste à approfondir.

La rencontre de Marseille a montré que cela était possible, qu’il était possible de travailler ensemble en dépit de notre hétérogénéité et de nos choix différents. Le Rassemblement des Cercles Communistes est fier d’avoir contribué à cette rencontre dont l’esprit et l’ambiance de responsabilité nous donnent des indications pour l’avenir.

2. Des points d’unité conséquents

Marseille a été la démonstration de l’existence de points d’unité conséquents communs à l’ensemble des participants qu’ils soient dans ou hors du PCF :

- Ainsi en a-t-il été sur la nécessité de répondre aux théorisations petites bourgeoises du capitalisme contemporain conduisant à des propositions économistes, réformistes (taxation de la finance, par exemple) et de réaffirmer que le capitalisme reste basé sur l’extorsion de plus value ; c’est compléter l’anti-libéralisme par l’anti-capitalisme ;

- Ainsi en a-t-il été de la nécessité de réinvestir la formation marxiste pour doter nos militants des armes pour comprendre et agir ;

- Ainsi en a-t-il été de la nécessité d’actions communes permettant de donner une visibilité commune d’une part et d’apprendre à agir ensemble d’autre part.

3. Un développement inégal selon les sujets

Marseille a également mis en évidence un développement inégal de nos analyses et mobilisations selon les sujets abordés. Ainsi l’exposé portant sur l’approche marxiste de l’écologie est d’une grande importance pour le Rassemblement des Cercles Communistes qui n’a pas encore abordé cette question. Aucun des groupes ou individus présents à Marseille ne se considère comme « l’avant-garde » mais chacun a développé en fonction de son histoire et de ses réalités des analyses et des actions nécessaires à tous et pouvant nous enrichir tous.

4. Des questions qui restent à approfondir

L’unité communiste suppose qu’elle soit sérieuse et durable et non de façade et superficielle. Sur certaines questions demeurent des approches différentes qu’il nous faut confronter de manière scientifique. En tant que matérialiste, c’est la réalité des faits matériels qui est notre critère de vérité. Ainsi des approches différentes de la Nation et des mutations de la nation subsistent qu’il nous faut dépasser par une démarche d’échanges et de confrontations fraternelles en distinguant les points d’unité et les points de désaccords.

5. Des perspectives communes

La séance de clôture a permis de mettre en évidence des dynamiques communes pour les mois et années à venir :

- Dynamique d’action concrète : manifestation de Lisbonne, coordination pour une intervention simultanée dans plusieurs régions sur les établissements d’un même groupe industriel, etc. Le Rassemblement des Cercles Communistes est favorable au fait de multiplier l’action commune chaque fois que cela est possible et là où cela est possible ;

- Dynamique d’expression politique commune visualisant l’unité qui se construit : déclaration commune ; partage de nos analyses, campagnes communes, etc. Le RCC est favorable à la production de prises de positions communes sur les sujets centraux de notre classe ouvrière afin de donner une parole nationale aux révolutionnaires ;

- Dynamique de connaissances mutuelles se traduisant par des invitations aux initiatives des uns et des autres ;

- Dynamique d’échanges : Marseille a été un exemple d'espace de convergence et de débat dont les révolutionnaires ont besoin. Le RCC est favorable à l’inscription dans une régularité de cet espace commun permettant de construire une réelle unité. C’est dans ce cadre que les besoins en formation idéologique et politique marxiste pourront trouver une réponse co-organisée par tous les participants.

6. Elargir à de nouvelles forces

L’ensemble des forces communistes n’était pas présent à Marseille. Nous devons en conséquence rester ouvert aux communistes absents à Marseille. Le RCC est ouvert à une convergence plus large sur la base de l’unité d’action stratégique des communistes dans et hors du PCF et sur la base de l’objectif de reconstruire à terme le parti communiste qui manque à notre classe ouvrière.

Marseille a été la preuve de l’existence d’une nécessité, d’une possibilité et d’une volonté de construire l’unité des communistes. A nous tous de transformer cette nécessité, possibilité et volonté en réalité concrète. Dors et déjà le RCC invite tous nos camarades à participer et à s’exprimer le 4 décembre 2010 lors de notre commémoration de la révolution d’Octobre et célébration des 90 ans du PCF section de l’Internationale Communiste né au congrès de Tours.

«Les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui entraîne toutes les autres ; sur le plan de la théorie, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des résultats généraux du mouvement prolétarien » (Le Manifeste du Parti Communiste)



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