Lors
du référendum
de mai 2005 sur la constitution européenne,
55%
des citoyens ont voté non.
Lors des élections européennes, 60% des électeurs
se sont abstenus, rendant les eurodéputés non
représentatifs. Il est clair que les peuples, et notamment le
nôtre, REJETTENT de plus en plus la “construction
européenne” sur la base de leur expérience.
En
effet, l’UE
est de A à Z, une construction antisociale, impérialiste,
réactionnaire, et fascisante:
- «
antisociale »
Aucune
mesure de l’UE n’a été favorable au monde
du travail : retraites, Sécu, indemnités chômage,
services publics, droit du travail, tout est ciblé par le
grand capital au niveau européen avec le relais de Bruxelles ;
rien d’étonnant à cela puisque « l’UE
est une économie de marché ouverte sur le monde où
la concurrence est libre et non faussée
». Ainsi le capitalisme, sous la forme d’un libre échange
débridé pour le seul profit des trusts, interdit le
“social” : avec l’UE, la classe laborieuse est
condamnée à une posture défensive, à voir
rogner ses conquêtes les unes après les autres, quoi
qu’en disent les collabos de la Confédération
Européenne des Syndicats.
-
« impérialiste »
Dès
son origine, l’UE a été un cartel d’Etats
impérialistes européens sous la houlette des USA dans
le cadre de l’OTAN, pour consolider le système
capitaliste à l’Ouest et renverser le socialisme à
l’Est. Aujourd’hui, et dans la même relation aux
Etats-Unis, l’UE et
l’OTAN étendent leur mainmise impérialiste sur
les pays de l’ex camp socialiste après la
contre-révolution bourgeoise en Europe centrale et orientale,
cela sans résoudre les contradictions inter-impérialistes
: au contraire l’UE renforce les contradictions entre les
impérialismes, faisant courir le risque d’une nouvelle
guerre mondiale, tandis qu’elle est tournée contre les
peuples du Tiers Monde, dont les populations sont traitées
comme des néo-colonies, dont les richesses naturelles sont
pillées, et dont les ressortissants sont discriminés ;
-
« réactionnaire »
L’intégration
européenne est une arme politique contre l’expression
des souverainetés populaires, comme en témoigne le
mépris du suffrage universel que constitue le refus des
résultats des référendums en France, aux
Pays-Bas et en Irlande. C’est le sens des attaques idéologiques
permanentes contre l’héritage de la Révolution
démocratique bourgeoise française , de la volonté
de placer l’UE sous la référence au
christianisme, de criminaliser le communisme pour effacer de la
mémoire des peuples la Commune de Paris, la Grande Révolution
socialiste d’Octobre, le Front populaire, la résistance
armée antifasciste des FTP, la victoire de l’URSS contre
le nazisme, les
acquis de 1945/47,obtenus grâce au rôle central du PCF
pour faire appliquer le programme du Conseil National de la
Résistance. Il s’agit par là d’empêcher
que les peuples s’approprient la seule alternative possible au
capitalisme, le socialisme. Et si, malgré tout, c’était
le cas, l’OTAN se déchaînerait. Comment
pourrait-il en être autrement, alors que l’UE est conçue
par le capital financier et les monopoles pour la gestion exclusive,
égoïste, apatride de leurs intérêts ? C’est
ainsi que chaque oligarchie financière se partage des segments
économiques, au mépris des intérêts
populaires et nationaux. L’impérialisme français
qui, avec l’impérialisme allemand, cogère l’Union
européenne, sacrifie tout ce qui n’apporte pas la
rentabilité attendue, donnant la priorité aux prétendus
services et à l’exportation des capitaux, entraînant
la casse industrielle. L’UE permet de légiférer
en dehors de la pression des peuples dans ce sens exclusivement.
C’est pourquoi, par exemple, 80% des lois votées au
parlement français sont des transpositions des directives de
Bruxelles dictées par les monopoles ; l’UE organise les
privatisations (poste, EDF…), ordonne la destruction du
système de retraite, interdit de combattre les délocalisations
et les privatisations des grandes entreprises par la nationalisation
pour maintenir et relancer l’emploi.
C’est aussi pour faire passer la pilule de cette politique
régressive - dont toutes les données sur le ressenti de
l’UE par les masses populaires montrent qu’elle est
rejetée massivement - que l’UMP,
qui s’évertue à casser la souveraineté
nationale par la soumission à l’UE, utilise aussi la
xénophobie et le racisme d’Etat pour diviser les
travailleurs. Pour cela, le scandaleux ministère de l’identité
nationale et de l’immigration a pour rôle objectif de
stigmatiser les Français d’origine non européenne
en niant l’enrichissement que leur présence apporte à
la nation.
-
« fascisante »
Des
forces politiques poussent à l’utiliser comme une
machine à réprimer les communistes et les
syndicalistes. Alors que l’extrême-droite se développe
de l’Italie (où les néo-mussoliniens sont au
pouvoir) aux Pays baltes (où les ex-Waffen SS paradent), des
textes européens prétendent criminaliser les PC et la
lutte anticapitaliste ; le Pape, ancien des Jeunesses hitlériennes
et admirateur de son prédécesseur fasciste Pie XII,
prend une place majeure dans le dispositif idéologique de l’UE
; l’armée européenne est conçue comme une
police contre les peuples d’Europe ; l’”Europe
blanche” traque les travailleurs venus d’Afrique tout en
laissant les milliardaires européens exporter sans limite
leurs capitaux ; quant aux scrutins disant NON à l’UE,
ils sont contournés et ignorés (France, Irlande,
Pays-Bas…) ; le caractère policier des Etats se
renforce et, au nom de l’UE, se met en place un appareil
répressif sans aucun contrôle.
Quitte
à pourrir la vie de 80% du peuple de France, les Sarko,
Parisot et Cie veulent co-piloter l’Europe avec A. Merkel pour
permettre au CAC 40 de gagner plus en exploitant plus. Fidèles
gestionnaires du Capital monopoliste, les dirigeants du PS comme
Strauss-Kahn et Lamy gèrent la mondialisation capitaliste
(FMI, OMC) ; les autres - comme Jospin en son temps mettant en place
les privatisations (France Télécom, Air France…)
et l’euro - s’apprêtent à continuer la même
politique que Sarkozy en s’abritant derrière Bruxelles.
Les Verts, derrière Cohn-Bendit, sont prêts à
leur prêter main forte, pour tous les mauvais coups en
préparation. L’Europe « sociale » n’est
qu’un mensonge, dont les états-majors syndicaux se font
le relais, pour leurrer les travailleurs. On ne “démocratise”
pas une construction réactionnaire de A à Z, on la
combat.
L’extrême
droite ment quand elle se dit anti-européenne, alors que le FN
a voté l’Acte unique européen en 86. En fait,
pour récupérer les acquis sociaux, l’industrie,
les services publics, la souveraineté, pour la défense
de la culture, cela nécessite un combat politique conséquent
pour SORTIR de l’UE, cet instrument au service de l’oligarchie
financière.
Refusant
le combat pour sortir de l’UE, les «
euro-constructivistes » n’auront d’autre
alternative que de plier devant les diktats de l’UE et à
terme, comme le PS, de se mettre au service des intérêts
des trusts en Europe abandonnant leur programme, comme le PS l’a
fait en 81 puis en 1997…
La
lutte pour la sortie de l’UE est indissociable de la lutte pour
le socialisme, une société où le travailleur est
au centre de la vie politique au lieu d’être traité
comme un mouchoir jetable. C’est une condition sine qua non
pour que la volonté populaire, la souveraineté, puisse
être respectée !
La
rupture de notre pays avec cette prison des peuples susciterait la
sympathie de millions de travailleurs sur tout le continent.
Cette construction impérialiste serait frappée au cœur,
et l’initiative passerait du côté des peuples, pas
seulement en France. Notre pays pourrait nouer de nouveaux accords
internationaux progressistes, respectueux du progrès social,
de l’équilibre écologique, de la culture et de la
souveraineté des peuples. Loin d’être un repli
nationaliste, ce serait un acte d’internationalisme
prolétarien.
Une
vie meilleure est possible pour les travailleurs : l’alternative
anticapitaliste est indissociable du combat contre l’UE, du
combat pour le socialisme en France et en Europe !
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