Rechercher sur le site

Imprimer Nov 2009
[VIDEO] Forum "Crise, lutte des classes et alternative communiste"

avec Gérard Alidor (LKP), Pascale Montel (USTM CGT 59), Serge Piedplat (CGT Hawker), ...

[Diaporama : cliquez ici]

Avec la participation de Serge Piedplat (dirigeant CGT Hawker Arras), Christian Delepine (Secrétaire Général de l'UL CGT d'Arras), Eric Fatoux (dirigeant CGT CEGELEC), Patrick Szydlowski (Membre de la CE CGT Educ'action 59), Pascale Montel (Secrétaire Générale USTM CGT 59) et Gérard Alidor (Dirigeant LKP), Débat: Jean François Larosière (Syndicaliste FSU), Michel Decourcelles (Syndicaliste FSU et porte parole de la Coordination Communiste), Lionel Dammaretz (UL CGT Arras), William Roger (Secrétaire Général CGT Educ'action 59) et Saïd Bouamama (Cercle Henri Barbusse). Forum animé par Roland Diagne (syndicaliste CGT et représentant du Cercle Henri Barbusse).

En bas de page, les déclarations du Cercle Henri Barbusse, du Rassemblement des Cercles Communistes (RCC) et du Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF)


Partie 1/4 – Interventions (S. Piedplat, C. Delepine, E. Fatoux)

Partie 2/4 – Interventions (P. Szydlowski, P. Montel, G. Alidor)

Partie 3/4 – Débat

Partie 4/4 – Déclarations (R. Diagne, S. Bouamama, G. Suing)

Invitation du Cercle Henri Barbusse

La crise systémique du capitalisme mondial qui sévit aujourd'hui remet brusquement à l’ordre du jour la lutte des classes. A travers la « pensée unique » la bourgeoisie est parvenue ces dernières décennies à imposer la négation de la division de la société capitaliste en classes sociales aux intérêts antagoniques. Ainsi salariés du public et du privé, CDI et CDD, chômeurs et intérimaires, hommes et femmes, ouvriers et employés, travailleurs Français(e)s et immigré(e)s, travailleurs avec ou sans papiers ne formeraient pas une même et unique classe sociale : le monde du travail, le prolétariat opposé à la bourgeoisie, la classe des patrons et actionnaires capitalistes.

Les théoriciens et les médias bourgeois ont imposé le mensonge idéaliste en substituant l’individu aux classes sociales et en remplaçant les classes par les corporations, les différents statuts, catégories et couches qui constituent le monde du travail. La classe ouvrière et les peuples sortent peu à peu de l'apathie et du désarroi. Conséquence de la contre-révolution bourgeoise des années 90, l'abattement et le sentiment d'impuissance, qui la paralysaient, commencent à la quitter.

La réalité de la lutte des classes faite de grèves, de manifestations, de mobilisations, mais malheureusement aussi de suicides et d’actions désespérées évacue peu à peu les fumées aveuglantes du prétendu intérêt commun employeurs/employés, de la soi-disant égalité citoyenne entre patron/salariés et de la fable de l’entreprise citoyenne, etc.

A la faveur de la crise, la démocratie capitaliste révèle ainsi sa vraie nature de classe : la dictature de la bourgeoisie. Chaque lutte sociale défensive des travailleurs avec ou sans papiers confirme cette vérité et pose la nécessité d’une alternative politique, économique, sociale et culturelle au système capitaliste. Pour réfléchir, échanger et agir ensemble le Cercle Henri Barbusse est heureux de recevoir des acteurs et dirigeants des luttes sociales actuelles menant courageusement et avec détermination le combat contre l’offensive libérale et les effets désastreux de la crise systémique qui introduiront d'introduire le premier débat sur le thème : crise et lutte des classes. Dans un second temps, les organisations communistes seront conviées à introduire le débat sur le thème : crise du capitalisme et alternative communiste.

Déclaration du RCC

Voilà un peu plus d’un an que la faillite du capitalisme est devenue indiscutable aux yeux des masses victimes de ce système. Depuis l’accélération brutale de la crise économique mondiale en 2008, on ne condamne plus simplement les politiques libérales ou social-libérales mais le système capitaliste lui même. En un an, les luttes de classes conscientes au niveau politique sont passées du stade antilibéral au stade explicitement anticapitaliste.

C’est aussi depuis 2008 que les luttes ouvrières et populaires s’intensifient, se font plus violentes, plus déterminées, plus générales. Ces luttes, qui ont produit de nouvelles figures du syndicalisme révolutionnaire, d’Elie Domota à Xavier Mathieu, remettent au centre de tous les enjeux cette classe ouvrière qu’on cherchait par tous les moyens depuis des décennies à nier, à sous-estimer ou à cacher.

Qui oserait affirmer aujourd’hui que le capitalisme est la fin de l’histoire, que les luttes de classe sont des archaïsmes, que la classe ouvrière n’existe plus en France ? Ce nouveau contexte remet à l’ordre du jour la théorie marxiste qu’on voulait à tout prix enterrer, et le combat des communistes qu’on croyait ou qu’on voulait croire définitivement révolu.

Mais un tel contexte accentue aussi les difficultés rencontrées par ceux qui luttent, même si ces difficultés ne sont pas nouvelles :

- L’unité difficile d’une classe ouvrière atomisée, divisée entre travailleurs français et immigrés, avec ou sans papiers, hommes ou femmes, militants aguerris et jeunes générations, etc.

- Des directions syndicales verrouillées par le réformisme et qui tentent de neutraliser les bases trop « jusqu’au-boutistes », les leaders trop charismatiques, les Unions Locales trop combattives, pendant que des travailleurs de plus en plus nombreux, dans le privé comme dans le public, tombent dans la solitude, le désespoir et le suicide.

- Un patronat épaulé par le pouvoir politique à sa solde dans une volonté unique de faire payer la crise aux travailleurs, par une fuite en avant faite de privatisations et de délocalisations massives, de chantage au licenciement et de répression antisyndicale.

Pour vaincre jusqu’au bout et définitivement ce système qui, même moribond, reviendra toujours à la charge, ce qui est indispensable aux luttes de classe apparaît aujourd’hui de façon évidente :

L’unité de la classe ouvrière et des masses travailleuses;

L’unité syndicale sur le terrain, qui est le contraire de l’actuel « syndicalisme rassemblé » des Thibault/Chérèque ;

Et surtout la transformation de ces luttes de classe sur le plan politique, actant que le seul front syndical ne peut suffire dans le combat pour renverser le capitalisme.

C’est avec un parti incarnant la volonté des travailleurs les plus conscients et les plus expérimentés que ces ingrédients peuvent être réunis à grande échelle ; un parti capable de conduire les luttes jusqu’au renversement du système capitaliste lui même et de construire le seul système alternatif viable ; le socialisme.

Ce parti ne peut être simplement antilibéral ou anticapitaliste ; Il doit être communiste. Cette nécessité est démontrée depuis la révolution d’Octobre et n’a pas été démentie depuis.

Le Parti Communiste Français a été pendant plusieurs décennies un tel parti révolutionnaire, jouissant d’un prestige mérité depuis l’époque du Front Populaire antifasciste jusqu’à celle de la grande grève générale de mai 68 en passant par l’héroïque résistance à l’occupation nazie…

Mais nous avons changé d’époque et de rapport de force, et depuis la destruction du camp socialiste et de l’URSS, le reflux contre-révolutionnaire fut tel que la direction du PCF a définitivement sombré dans la mutation réformiste, que les organisations petites bourgeoises trotskistes se sont développées aux dépends des organisations traditionnelles d’une classe ouvrière affaiblie, et que le mouvement pour la reconstruction d’un parti communiste révolutionnaire, mouvement auquel nous appartenons, apparaît aujourd’hui fortement morcelé et désuni.

Si la nécessité d’un parti politique puissant, défendant jusqu’au bout les intérêts des travailleurs, apparaît plus clairement à la classe ouvrière depuis la crise, la nécessité pour les différentes organisations communistes issu du PCF mutant de s’unir d’urgence apparaît aussi plus clairement, pour permettre à la classe ouvrière d’avoir enfin ce parti.

Les rencontres, les actions communes se multiplient, s’élargissent et nous nous en réjouissons.

Nous avançons sur le chemin de la reconstruction, malgré le sectarisme, la distance géographique et la diversité des engagements militants.

Si le morcellement en petites organisations distinctes est presque « contre-nature » pour nous marxistes-léninistes, celui ci provient avant tout de l’affaiblissement progressif du mouvement ouvrier et communiste à la fin du 20ème siècle sous l’agression permanente de l’impérialisme et divisés sur le front de lutte contre le révisionnisme d’une part et le gauchisme d’autre part.

Le Rassemblement des Cercles Communistes considère que nous sommes en train de sortir d’une longue période de reflux des luttes révolutionnaires, de la conscience de classe, et de la combattivité des communistes, autour de l’effondrement de l’URSS et du camp socialiste.

Cette période noire nous a fait reculer de plusieurs pas en arrière, que nous le voulions ou non. Dans l’inéluctable processus de reconstruction du parti communiste en France, nous sommes revenu à une première étape ; l’étape des cercles (la formule est de Lénine), avec un net avantage certes sur la période d’avant 1920 : L’héritage du PCF d’avant sa mutation nous inspire, comme celle du Mouvement Communiste International et du socialisme réel dans son ensemble, et les forces communistes restées au sein du PCF aujourd’hui encore nous accompagnent.

Inéluctablement les organisations de la reconstruction, y compris la notre, progressent depuis quelques années, sortant du sectarisme, travaillant sur le terrain des luttes, sur des fronts très divers mais qui contribuent à l’unité de classe : le front syndical, le front associatif, la lutte des Sans papiers, la lutte pour la paix, pour les droits démocratiques, le front électoral, l’internationalisme et l’anti-impérialisme.

Pour répondre à l’urgence d’un tel parti en France, mais sans tomber non plus dans la précipitation qui fragiliserait à terme l’unité vitale du parti, observant que les organisations communistes se renforcent et se rapprochent dans l’action, que de nouveaux cercles se constituent un peu partout en France, notre conception de l’unité passe par les points suivants :

- l’unité d’action, sans échanges et confrontations idéologiques et politiques par ailleurs, ne peut suffire ;

- la seule polémique idéologique entre organisations, sans luttes communes sur le terrain, seule pratique permettant de faire sortir les uns et les autres du révisionnisme ou du gauchisme, ne peut suffire non plus ;

- l’autoproclamation d’une des organisations communistes actuelles comme « nouveau parti », voire comme noyau du futur parti, freine ou même stoppe le processus réel de reconstruction tel que nous le considérons d’un point de vue marxiste-léniniste ;

- la haine qui confond base et direction du PCF, écueil de toute organisation venant de rompre avec ce parti, ne peut que freiner le processus de reconstruction, puisque celui ci inclut naturellement certaines bases communistes du PCF, qui incarnent encore son héritage révolutionnaire ;

- la reconstruction passe enfin par la transmission du savoir faire militant et du savoir théorique aux jeunes camarades rejoignant nos rangs, par la formation idéologique et le travail intellectuel sur les nouvelles questions sociales, politiques, économiques auxquelles nous sommes toujours confrontés : Notre pratique et notre implication dans les luttes concrètes ne doivent jamais mettre au second plan l’indispensable travail théorique pour jeter les bases du programme de la révolution socialiste que nous devons mener ensemble ; l’un et l’autre sont les deux jambes des communistes.

Ces problèmes, bien des communistes avant nous les ont rencontrés, et ils ont pu être résolus.

Poussés par la crise du capitalisme et l’urgence d’un parti, fusion du marxisme et du mouvement ouvrier comme le disait Lénine, nous nous engageons à les résoudre nous même, coûte que coûte, étape par étape, dans l’esprit de nos ainés et dans le souci permanent de nous rendre utiles dès à présent à la lutte de classe contre la bourgeoisie !

Intervention du Cercle Henri Barbusse

Le système capitaliste est une nouvelle fois plongé dans une crise périodique de surproduction qui se déploie sur le fond d’une crise générale permanente de ce système dépassé par l’histoire. Même les plus fervents défenseurs du capitalisme sont contraints de reconnaître deux caractéristiques de notre phase historique :

1) Les crises de surproduction sont de plus en plus régulières. Désormais c’est tous les quatre/ cinq ans c'est-à-dire à peine sortie de la crise précédente que s’enclenche une nouvelle crise ;

2) La dernière crise a été plus brutale sur le plan des destructions des forces productives que la crise de 1929 ;

Tous les mensonges pour masquer la réalité de la crise ont été successivement démentis par la réalité :

- La crise était présentée comme n’étant que boursière mais les chutes de la production, les fermetures d’entreprises, les licenciements, etc., décrédibilise ce mensonge;

- Ensuite on nous a dit que les effets sur la production étaient certes réels mais qu’il ne s’agissait que de l’effet des valeurs dites toxiques détenues par les banques ; Pourtant l’injection de fonds sans précédents par les états n’a produit aucune sortie de crise. Pire elle a autorisé une nouvelle vague de spéculation boursière alors que les destructions d’emplois continuent de plus belles ;

- Puis on nous a affirmé qu’il s’agissait d’une crise du crédit et que les nouveaux fonds offerts aux banques devaient rapidement relancer l’investissement. Cette relance de l’investissement n’arrive toujours pas ;

- Puis on nous a annoncés le début d’une reprise alors que les destructions d’emplois continuent : étrange reprise !

Ce que voient les travailleurs c’est tout autre chose que ces mensonges : la paupérisation ; la précarisation, les licenciements et les « plans sociaux ».

La première leçon de cette crise est bien le caractère dépassé du système capitaliste : celui-ci ne peut survivre qu’au prix de convulsions destructrices des êtres humains (les crises). Le Communisme a été formulé comme doctrine scientifique par Karl Marx à partir du constat du caractère inévitable de ces crises tant que durera la propriété privée des moyens de production. Aujourd’hui l’ampleur des progrès scientifiques et techniques, leurs traductions en capacité de production matérielles (multipliée des milliers de fois depuis Marx) aggrave les capacités destructrice des crises et multiplie leurs fréquences. Plus que jamais le communisme est une question posée à l’humanité et une question à résoudre.

A la source de ces crises il y a la propriété privée des moyens de production orientant les capitaux vers les secteurs les plus porteurs du profit maximum (et la spéculation n’est que le résultat de cela et non la cause). Tous les capitaux s’orientent ainsi vers les mêmes secteurs pour maximiser le profit. La conséquence est simple : des secteurs avec trop de production au regard des capacité d’achat des consommateurs (alors même que des besoins vitaux ne sont pas satisfaits) et des secteurs de production délaissés (alors que les hommes ont besoins des produits de ces secteurs). Marx a appelé cela « l’anarchie de la production. En réponse à cette anarchie Marx en a conclut un axe central de l’alternative communiste : la planification de la production à partir des besoins de la société. Cela suppose l’abolition du profit qui nécessite l’abolition de la propriété privée.

Plus que jamais l’économie du 21ème siècle avec ses capacités de production sans précédent dans l’histoire de l’humanité a besoin d’une planification et seule l’alternative communiste en supprimant la propriété privée des moyens de production rend possible cette planification tant au plan national que mondial. Telle est la seconde leçon de cette crise.

La crise est aussi un moment où le capitalisme montre son véritable visage : l’accumulation de la pauvreté à un pôle et l’accumulation de richesse à un autre, la misère et la pauvreté pour une majorité et le luxe pour une infime minorité. Les prolétaires sont les premiers touchés car la crise se traduit d’abord par la destruction des forces productives (les hommes d’abord et les entreprises et produits ensuite) et ensuite par la baisse du pouvoir d’achat. C’est pour cette raison que la classe des prolétaires est celle qui peut porter l’alternative communiste. Mais les prolétaires ne sont pas les seuls concernés : Déjà les dites « classes moyennes » sont poussées vers la paupérisation et la précarisation. Or Marx a justement souligné que c’est lorsque les classes moyennes lient leurs sorts à celui de la classe ouvrière que les conditions d’un changement radical se réunissent. La troisième leçon de la crise est donc la nécessité de faire converger toutes les classes et couches sociales victimes de la crise en direction d’un seul front populaire dont le seul dirigeant ne peut être que la classe ouvrière.

Mais pour que la classe ouvrière puisse jouer son rôle dirigeant, il lui faut s’organiser et s’unifier. La faiblesse actuelle que nous constatons dans la classe ouvrière n’est pas liée à la force de la bourgeoisie mais à la faible unification et organisation de la classe ouvrière. Le travail de sape des sociaux démocrates mais aussi du révisionnisme, les fausses alternatives que sont les Verts et le Trotskisme, l’attentisme des directions syndicales jouant le rôle de sapeurs-pompiers de la révolte des bases syndicales, etc. c’est tout cela qui désarme le camp populaire aujourd’hui. Marx a montré il y a déjà un siècle et demi que la classe ouvrière ne pouvait l’emporter qu’en s’organisant en parti indépendant autour duquel pouvait s’agglomérer tous les classes et couches victimes du capitalisme ; La quatrième leçon de la crise est le besoin d’un parti communiste réellement révolutionnaire.

La crise n’est pas que nationale, elle se déploie sur l’ensemble de la planète. Elle exacerbe la concurrence et la guerre économique entre puissances impérialistes  pour le contrôle des sources de matières premières, pour les débouchés des productions matérielles, etc. Cette concurrence accrue, l’histoire nous l’a montré, commence sur le plan économique, se poursuit par des guerres partielles menés par pays dominés interposés et par des déstabilisations des alliés des concurrents, pour se terminer tôt ou tard par une déflagration généralisée et ouverte : la guerre mondiale. Le capitalisme c’est la crise et la crise mène à la guerre. La cinquième leçon de la crise est donc la nécessité de s’opposer aux guerres que suscite le capitalisme parvenu à son stade impérialiste. Pour cela nous avons besoin d’un véritable mouvement anti-impérialiste.

Si nous avons connus une campagne aussi forte à propos de la chute du mur de Berlin et que les tentatives de criminaliser le communisme ne cesse de se développer c’est que les classes dominantes de la planète  savent que le communisme est encore aujourd’hui un spectre qui hante le monde. Simplement pour que ce spectre puisse enterrer ce système dépassé et croulant de toute part, il reste des conditions à réunir : un parti, un Front populaire et un mouvement anti-impérialiste.

Le communisme est plus que jamais l’avenir de l’humanité!

Intervention du PCOF

Chers amis, chers camarades,

Nous vous remercions pour votre invitation qui s’inscrit dans le renforcement des liens entre nos organisations, pour travailler à faire émerger une alternative de rupture avec le système capitaliste – impérialiste en crise profonde. Nous tenons aussi à vous remercier pour votre participation au meeting-fête que nous avons organisé le 14 novembre dernier à Paris, pour le 30ème anniversaire de notre Parti. Plusieurs interventions faites à la tribune ont d’ailleurs abordé des questions que vous soulevez dans ce forum.

Si nous ne sommes pas des vôtres aujourd’hui, c’est parce que nous sommes engagés sur plusieurs fronts et qu’il ne nous a été impossible de dégager des camarades pour participer à votre forum. Mais nous voulons y contribuer à travers quelques réflexions que nous aurions développées de vive voix. Vous posez la question du débouché politique des luttes actuelles et vous posez la question d’une rupture avec ce système, sur tous les plans. Pour nous, cette rupture doit avoir un caractère révolutionnaire et elle doit déboucher sur l’instauration de la société socialiste. Ceci posé, et il est très important de tracer clairement la perspective pour la quelle nous luttons, la question posée est, bien évidemment, de comment on ouvre cette perspective, dans les conditions concrètes de la lutte de classe, tant au niveau national qu’international.

Nous voulons d’abord insister sur le lien entre la dimension nationale et internationale de la lutte de classe, car nous sommes au stade de l’impérialisme, une réalité que la crise actuelle illustre avec fracas : il suffit de voir comment elle s’est propagée partout dans le monde, avec quelle violence elle touche la classe ouvrière, les grandes masses paysannes des pays dominés par les puissances impérialistes, les peuples de façon générale. Une des particularités de cette crise, c’est qu’elle a éclaté dans les métropoles impérialistes et plus précisément au cœur même du système, aux USA. C’est pourquoi, la lutte de classe s’est brusquement accélérée dans les pays impérialistes eux-mêmes, où la classe ouvrière a été la première à en subir les conséquences, notamment à travers la vague énorme de licenciements, de fermetures d’entreprises… mais très vite, les conséquences de cette crise ont touché toutes les couches de notre peuple.

Nous savons que c’est ici en France, que nous devons travailler à la rupture de la chaîne impérialiste, que c’est notre devoir d’affaiblir et, en fin de compte, de détruire l’impérialisme français, mais nous savons aussi que ce combat implique toutes les victimes de l’impérialisme français, notamment en Afrique, dans les colonies et néo-colonies françaises.

La prise en compte du lien dialectique entre la lutte de la classe ouvrière et du peuple de notre pays et la lutte des peuples qui contestent la domination de l’impérialisme français a des conséquences pratiques, en termes de taches internationalistes. C’est aussi le meilleur antidote contre toutes les tendances à « oublier » que nous combattons une puissance impérialiste, qui participe à la politique de guerre et de pillage, et qu’en aucune façon, il ne s’agit de « défendre » l’impérialisme français dans la lutte et la concurrence aiguës que se livrent les différents puissances impérialistes, pour la domination.

La question de la caractérisation de la crise est une question importante, car la compréhension de ses causes est un élément essentiel pour la prise de conscience de la nature même du système capitaliste – impérialiste, de l’impossibilité de résoudre sa crise et de la nécessité de travailler non pas à le sauver, mais à « l’enterrer avec sa crise ».

Sans entrer dans une analyse approfondie de cette crise, nous voulons souligner le fait qu’il s’agit d’une crise financière qui est venue aiguiser à la crise de surproduction relative du système capitaliste. Autrement dit, les politiques qui visent à « résoudre » la crise financière ne sont pas de nature à « résoudre » la crise générale du système. C’est ce qui explique en partie le paradoxe de la reprise des profits des monopoles, qui fait dire aux tenants du système qu’il y a une « sortie de crise » alors que celle-ci ne cesse de s’approfondir, ce qui se traduit par des licenciements toujours plus nombreux, des fermetures d’entreprises, l’accélération des politiques de délocalisation et la surexploitation de la classe ouvrière.

Cette reprise des profits annoncés, au moment où les chiffres des licenciements explosent, alimente la colère légitime des travailleurs et des larges masses. C’est pourquoi, nous pensons qu’il est important de mener campagne autour du mot d’ordre politique « d’interdiction des licenciements dans les groupes et les sous-traitants » qui peut devenir une référence politique d’unité dans la situation actuelle.

Nous avons un champ de travail pour approfondir la compréhension de la nature de cette crise. Si nous ne le faisons pas, les réformistes s’empareront de la contestation du capitalisme qui n’a cessé de monter, pour essayer de la cantonner à des questions de régulation de la finance, de meilleure répartition…

L’outil du marxisme-léninisme est tout à fait adapté à pousser cette analyse. Des partis et organisations marxistes léninistes ont commencé à le faire. La déclaration des partis d’Europe, d’août 2009 est une contribution à cette réflexion nécessaire et elle donne des pistes pour élaborer des mots d’ordre concrets pour les combats actuels.

Cela nous amène à la question de la lutte contre l’opportunisme et le réformisme. Nous connaissons le danger pour la classe ouvrière et les masses des illusions réformistes. La question est de savoir comment les combattre, pour gagner la direction de la lutte de classe. Notre expérience, nos succès et nos échecs, nous ont appris une chose : c’est dans la lutte politique, dans la confrontation politique que doit se mener cette lutte dans le mouvement ouvrier et populaire. Cela signifie que nous devons élaborer des mots d’ordre, des positons et des propositions concrètes, qui tiennent compte du niveau de conscience, du degré de la mobilisation et bien évidemment des autres positions politiques qui agissent dans le mouvement ouvrier et populaire. C’est l’enjeu, par exemple, de l’actuelle bataille politique pour élaborer des propositions de rupture avec les politiques néo-libérales, social-libérales et écolo-libérales, en lien avec la campagne des régionales. Nous nous permettons de vous appeler à vous y engager et nous sommes évidemment prêts à en discuter.

Voilà, chers camarades, quelques réflexions que nous voulions vous transmettre en espérant qu’elles contribueront au succès de votre initiative. Recevez nos saluts communistes! Le Comité Central du PCOF




Une brochure paraîtra prochainement pour rendre compte de ce débat


L>


Haut de page


RC, 2024 | http://www.rassemblementcommuniste.fr | rc@rassemblementcommuniste.fr