Alors
que l’ensemble des pays européens s’enfonce dans
la crise, nous sommes une nouvelle fois « invités »
à des élections au parlement européen. La
campagne qui s’annonce reprendra les mensonges classiques des
campagnes électorales précédentes :
« l’Europe c’est la paix » ;
« l’Europe c’est un contrepoids aux
Etats-Unis, à la Chine, à la Russie, etc. » ;
« l’Europe, c’est une nécessité
face à la mondialisation », etc. A ces mensonges
s’en ajoute déjà un nouveau qu’on nous
répète maintenant : « l’Europe
est la seule solution pour sortir de la crise ».
Le mythe de « l’Europe
protectrice »
Rappelons-nous
ce que l’on nous disait hier pour justifier la disparition des
monnaies nationales et l’imposition d’une monnaie
unique : L’euro était censé nous préserver
de la crise. Il fallait que l’on accepte les remises en cause
de nos acquis sociaux nationaux, pour asseoir la stabilité
économique de l’ensemble de la zone euro. Le libre
échange, la « gouvernance européenne »,
la « concurrence libre et non faussée »
étaient les solutions aux crises du système
capitaliste.
Les
travailleurs ont senti depuis longtemps les effets négatifs de
la construction européenne - dans la baisse de leur pouvoir
d’achat, dans la marche à la « libéralisation »
des services publics -. La crise actuelle montre que cette
construction européenne n’a aucun effet sur la stabilité
économique. Les pertes des travailleurs sont évidentes
et les acquis promis ne sont que de la poussière. Ainsi les
dernières statistiques d’Eurostat (l’équivalent
de l’INSEE pour l’UE) viennent démentir tous les
mensonges sur l’Europe « protectrice » :
Au dernier trimestre 2008, le Produit Intérieur Brut (PIB) de
la zone euro a reculé de 1.5 % c’est à dire plus
que le PIB des USA qui est pourtant l’épicentre de la
crise mondiale actuelle (1%). La seule conclusion qui s’impose
est évidente : l’Europe et l’euro ne
protègent de rien et surtout pas des crises du capitalisme.
Les leçons de
la crise
Face
à la crise actuelle, chacune des bourgeoisies des Etats
européens a fait appel à des outils nationaux pour
tenter de réagir : injection de liquidités pour
sauver les banques, plans de relances nationaux, aide à
certaines branches économiques, etc. Autrement dit, les
quelques velléités de réaction face à la
crise n’ont été possibles que parce que le
processus de destruction des Etats nationaux n’a pas été
encore mené entièrement à son terme.
Certains
pays de la zone euro envisagent d’ailleurs sérieusement
de revenir à une monnaie nationale. C’est le cas
du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne. Le débat
est également ouvert en Irlande et en Italie. Mais bien
sûr les médias ne nous en disent rien car cette seule
hypothèse montre que l’Union Européenne est
minée de contradictions.
Les
décisions de Bruxelles mènent à une
harmonisation des politiques monétaires, financières,
économiques, budgétaires, législatives, etc.,
alors même que les niveaux de développements de chaque
pays sont inégaux. Ce sont les pays dominants, et le premier
d’entre eux, l’Allemagne, qui imposent ainsi les mesures
qui servent leurs intérêts au détriment des
autres pays, et en particulier des pays les moins développés.
On prétend ainsi imposer les mêmes politiques à
des situations différentes. Que dirions-nous si dans un
hôpital, on dispensait les mêmes traitements à des
maladies différentes ?
Les
traitements qui nous sont imposés nient les réalités
nationales et procèdent d’une seule logique : tirer
vers le bas l’ensemble des « coûts du
travail » directs (nos salaires et nos conditions de
travail) et indirects (nos retraites, notre sécu et les
services publics). Pour le capital financier qui domine l’Europe,
celle ci n’est qu’un marché de 450 millions de
consommateurs.
L’Union
Européenne, c’est à la fois l’exacerbation
de la concurrence avec les USA et une lutte sans merci entre les
bourgeoisies européennes en général et entre les
bourgeoisies françaises et allemandes en particulier pour la
domination de ce bloc impérialiste. L’exacerbation de
ces rivalités pour arracher l’hégémonie en
Europe s’est faite, se fait et se fera par une exploitation
plus dure de chacune des classes ouvrières et des peuples
d’Europe.
Car
L’Union Européenne, c’est aussi un projet d’union
des actionnaires milliardaires européens pour piller les
peuples opprimés du monde et devenir hégémonique
au plan mondial.
Le bilan désastreux
de l’Union Européenne
Bien
que l’Europe soit l’une des régions les plus
riches du monde, quel bilan peut avancer l’Union Européenne ?
Du
point de vue social d’abord :
▸▸ tous les
traités européens passés n’ont fait
qu’accroître la liberté (libéralisation ?)
du capital financier et du marché. Or cette liberté est
la cause réelle de la crise que nous vivons et que nous payons
quotidiennement par des licenciements massifs et une baisse de notre
pouvoir d’achat,
▸▸ l’UE
compte 80 millions de pauvres et 20 millions de chômeurs,
▸▸ Le traité
de Maastricht a imposé le « pacte de stabilité »
qui n’est rien d’autre qu’une machine à
détruire les services publics sous prétexte de réduire
les dépenses de l’Etat, tout en réduisant les
impôts des plus riches,
▸▸ Le sommet
de Barcelone (2002) a conduit à la contre-réforme des
retraites qu’a mis en place Raffarin en France un an plus tard.
Le même sommet appelle à accélérer les
mesures permettant des « formes de travail plus souples »
(traduire plus flexibles, moins protégées, et donc plus
précaires), ...
Le
bilan de l’Union Européenne, c’est aussi des
droits démocratiques remis en cause sous prétexte de
« lutte contre le terrorisme », la chasse
liberticide aux sans papiers sous prétexte d’harmonisation
des politiques migratoires, le soutien à Israël qui
massacre et colonise en Palestine, et l’engagement militaire à
l’étranger sous prétexte « d’équilibre
mondial » : le continent européen, qui aura
vécu des décennies de paix après 1945, a connu à
nouveau la guerre avec l’agression de l’Etat yougoslave
par l’OTAN en 1999. En 2004, l’UE a succédé
à l’OTAN à la tête de l’opération
militaire internationale en Bosnie-Herzégovine.
Le
bilan de l’Union Européenne, c’est enfin une
attaque sans précédent contre les conquêtes
démocratiques des peuples de chaque pays européen.
C’est ce qu’illustre parfaitement l’adoption du TCE
par voie parlementaire, trois ans seulement après la victoire
du NON populaire au référendum, ce qui constitue un
véritable viol de la souveraineté populaire.
L’Europe
est et ne peux être que l’Europe des multinationales et
du capital financier. On n’a jamais vu et on ne verra jamais le
capital financier et les multinationales se préoccuper des
conditions d’existence de la classe ouvrière et des
peuples. « L’Europe sociale » n’est
qu’un mythe euro-chauvin visant à nous endormir et à
faire passer la pilule de la plus grande attaque contre les
travailleurs depuis le début du vingtième siècle.
Combattre la
construction européenne, c’est-à-dire la
coalition à l’échelle
européenne
des capitalistes européens, c’est inscrire sur
notre drapeau :
Le
peuple et les travailleurs exigent
que
la France sorte de l’Union Européenne !
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