L'oncle
Sam et ses toutous Anglais et Français viennent de piétiner
la charte de l'ONU en larguant plus de 100 missiles sur la Syrie sous
le prétexte non prouvé ''d'utilisation d'armes
chimiques" qu'ils attribuent sans preuve à l'Etat Syrien.
En réalité, c’est une opération qui vise à
porter secours à leurs mercenaires fascistes "djihadistes"
qui proviennent de quarante pays dont des Syriens. C’est une
opération également destinée à punir le
Peuple et L'Etat Syrien pour la défaite qu'ils infligent aux
mercenaires fascistes "djihadistes" de l'Occident
impérialiste et des émirs wahabites, salafistes,
takfiristes des pétro-dollars.
C'est
devenue une coutume des USA et de l'Occident en général
de mentir pour ensuite appliquer la loi de la jungle de "la
raison du plus fort". Cette coutume contamine la France de
Macron et avant lui de Sarkozy et Hollande. Le message est ici clair:
"mercenaires fanatiques au service de nos projets de
destabilisation et de domination mondiale, quand vous êtes
vaincus sur le terrain, nous vous vengeons". Telle est la
nouvelle règle qu'introduisent les impérialistes
étatsuniens, britanniques et français dans les
relations internationales.
Les
guerres sont ainsi plus que jamais là et la guerre mondiale
nucléaire menace. Mais le mouvement de la Paix n'existe
quasiment plus dans les pays impérialistes (USA/UE) ainsi que
dans leurs néocolonies. L'exigence de "dénucléarisation"
et les mobilisations pacifistes d'antan contre les guerres sont
abandonnées. Les victimes fuient les guerres et tentent de se
réfugier là où il y a encore une relative paix
momentanée en y subissant discriminations et racisme d'Etat.
Les
impérialistes, sous les prétextes de "lutte contre
le terrorisme", de "sécurité nationale"
ou "d'empêcher les génocides ou les massacres des
dictatures" bombardent et détruisent les Etats et Nations
qui défendent leur indépendance nationale.
Les
multinationales/transnationales capitalistes, leurs Etats et leurs
vassaux des pétro-monarchies financent et arment des groupes
religieux fanatisés (El Qaïda, Daesh, Boko Haram, etc),
des fascistes, des paramilitaires, des milices, des ONG pour
destabiliser des pays entiers sous les appellations de "printemps
révolutionnaires colorés" et pour intervenir
ensuite au nom de leur soi-disant "responsabilité
humanitaire, démocratique et civilisationnelle". Les
formes changent, mais au fond cela fait 500 ans que çà
dure!
Il
n'y a de l'argent que pour la guerre
Les
luttes sociales se multiplient en France comme aux Etats-Unis et en
Grande Bretagne. La réponse des régimes capitalistes
est la même dans tous ces pays: il n'y a pas d'argent pour
satisfaire les revendications populaires.
Mais
les mêmes gouvernants trouvent l'argent, beaucoup d'argent pour
bombarder les peuples. comme en atteste cette sélection
d’articles de presse aux lignes politiques diverses :
« ...
D'après le Watson Institute for International Studies de
l'université Brown, le bilan économique de la guerre
déclenchée en 2003 par George W Bush pour faire tomber
le régime de Saddam Hussein en Irak, pourrait représenter
6.000 milliards de dollars d'ici à 2053 en incluant les
intérêts d'emprunts et les pensions aux anciens
combattants. Dans le détail, les chercheurs ont estimé
que la guerre aurait déjà coûté 2.000
milliards de dollars aux Etats-Unis, dont 490 milliards de dollars de
pensions aux anciens combattants. Le Bureau du Budget du Congrès
américain a estimé, de son côté, le coût
de la guerre en Irak autour de 770 milliards de dollars. Cette étude
a été publiée à quelques jours du 10e
anniversaire du déclenchement des opérations
militaires, le 19 mars 2003. La guerre en Irak a coûté
près de 190.000 vies au total. L'étude a estimé
que l'ensemble des guerres (Irak, Afghanistan, Pakistan) accusait un
bilan humain compris entre 272.000 et 329.000 morts »[1].
« Au
total on serait dans une fourchette réelle de 2 à
3 milliards par an en coût de remplacement, hors dommages
humains. Mais le coût réel de ces guerres est plus
difficile à chiffrer »[2].
« Frappes
en Syrie: la France a tiré pour la première fois des
missiles de croisière navals à 2,86 millions d'euros
pièce »[3]
« …les
conclusions du rapport 2010 du Comité des prix de revient des
fabrications d’armement (CPRA), un organisme officiel...
le coût total pour l’Etat, y compris le développement,
de l’AASM (armement air sol modulaire), qui est une bombe
guidée fabriquée par Sagem, s’éleve à
846 millions d’euros »[4]
Le
complexe militaro-industriel prend toujours plus de poids dans
l'économie des USA, de l'UE et de la France où
c'est un des rares secteurs excédentaires à
l'exportation. Les commandes de l'Etat à Nexter, Panhard,
Renault Trucks Défense pour le matériel de guerre
terrestre, EADS, SAFRAN, DASSAULT pour l'aéronautique, Thales,
Sagem pour l'électronique, DCNS pour le naval, MBDA pour la
missilerie, l'ensemble sous le contrôle de la Direction
Générale de l'Armement (DGA) forme ce complexe
militaro-industriel Français. Sans oublier le secteur
nucléaire et balistique, cette prédominance de
l’armement dans l’économie est une réalité
bien ancrée : « Tandis
que l’Allemagne a perdu sa place de 3ème exportateur, la
France se place parmi les 5 premiers exportateurs d’armes au
monde (3ème) et, dans la mesure où le quinquennat
Hollande a vu une augmentation de près de 45% des livraisons
d’armement, elle pourrait même devancer le géant
Russe d’ici à 2018. Toutefois, les Etats-Unis devraient
rester de loin le n°1 des 57 pays exportateurs d’armes
évoluées dans le monde – à eux seuls ils
totalisent en effet le tiers des ventes dans le monde ! Entre
2012 et 2016 les chiffres de prise de commande auprès
d’entreprises françaises sont ainsi passés de 4,8
à 20 milliards d’euros selon la DGA. Pour ce qui est des
livraisons facturées, selon une étude de l’Observatoire
économique de la Défense, l’évolution est
plus lente : la tendance est cependant bien là et cette
relative lenteur s’explique par le temps de matérialisation
des commandes ! Remarquons que la France exporte ainsi au total cinq
fois plus d’armement qu’elle n’en importe »[5].
On
remarquera aussi que l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats et le
Koweit sont des clients qui prennent de plus en plus de poids dans
les ventes militaires françaises. Ce qui explique les liaisons
dangereuses guerrières entre les "démocrates
autoritaires en costumes et cravates" (/SarkozyHollande/Macron)
et les "autocrates totalitaires enturbannées"
(Saoudien, Qatari, Emirati, Koweitien).
Pendant
ce temps comme l'indique Le Monde "93,4 milliards
d’euros de profits pour le CAC 40 en 2017…C’est
24 % de plus qu’en 2016, une année déjà
faste. Les quarante poids lourds, français pour la plupart,
retrouvent ainsi les volumes de profits enregistrés
en 2006-2007, juste avant que le capitalisme mondial
n’affronte sa plus grave crise depuis 1929 "[6].
C’est
dire que le Mouvement pour la Paix et contre les guerres dans nos
pays impérialistes a les arguments pour mobiliser les forces
sociales et démocratiques afin que l'argent soit investi dans
les services publics, l'école, la santé, les salaires,
les pensions, l'emploi, le logement plutôt que dans les guerres
commises en notre nom. Il doit aussi dénoncer la complicité
des gouvernants de droite et de ''gauche'' avec les théocraties
des pétro-dollars ainsi que le poids grandissant dangereux du
complexe militaro-industriel dans l'économie nationale.
« Al
Nosra fait du bon boulot » dixit L. Fabius
C'est
Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères de
Hollande, qui a lui même vendu la mèche en signant ainsi
son soutien aux mercenaires fascistes "djihadistes" qui
tuent en Syrie, en France et ailleurs au nom de la "guerre des
religions et des civilisations". Rappelons qu’Al Nosra est
une appellation d’origine contrôlée d’Al
Qaida, qui est considérée comme une organisation
terroriste en France et dans le monde dit « civilisé »
mais qui brusquement devient une opposition démocrate
fréquentable quand ils commettent leurs méfaits en
Syrie. Ces mercenaires fascistes intégristes du "califat"
sont au service des Multinationales et leurs clients donateurs de
marchés succulents que sont les pétro-dollars féodaux
saoudiens, qataris, koweitiens, émiratis. Les dénégations
de cette réalité sont infirmées par le procès
en cours de l'entreprise Lafarge pris en flagrant délit de
financement de fait des mercenaires fascistes intégristes de
Daesh/ISIS/EIL.
En
Syrie les mercenaires fascistes "djihadistes" sont la nuit
Al Nostra, puis le jour Daesh/EIL/ISIS avant de s'auto-baptiser
(Ahrar al-Sham - les Hommes libres du Levant-, Ajnad al-Sham - les
soldats du Levant-, Ansar Dine, Coalition Armée Syrienne
Libre-ASL-, Fastaqim
Kama Umirt, – Brigade Nour, - Brigade Dhou al Nourayn,
-
Brigade Islam, - Division Tawid, etc) au
grè de celui qui les paye : les émirs apatrides des
pétro-dollars saoudiens, qataris, koweitiens, émiratis,
mais aussi les impérialistes étasuniens, britanniques,
israéliens et français.
Activés
en Afghanistan dans les années 79/80 dans le cadre de la
sainte alliance de l'impérialisme et des théocraties
fascistes féodales des pétro-dollars contre le camp
socialiste, laïc et démocratique, ces fanatiques sont à
la fois alliés et adversaires des Occidentaux selon les
agendas des uns et des autres, mais toujours alliés contre le
communisme, les nationalistes laïcs, les anti-libéraux,
etc. Il ne s'agit nullement d'une alliance contre-nature, mais bel et
bien d'une nécessité qui découle de l'essence
même du système capitaliste qui, comme le dit Karl Marx,
"est
semblable au vampire, ne s'anime qu'en suçant le travail
vivant et sa vie est d'autant plus allègre qu'il en pompe
davantage"
[7].
Le
mouvement de la Paix ne peut ignorer et faire silence sur cette
collusion entre les gouvernants, les théocraties des
pétro-dollars et leurs mercenaires fascistes "djihadistes".
Les
USA et l'UE s'attaquent aux Etats, Nations, peuples nationalistes
En
fait l'impérialisme se venge de ses défaites lors des
luttes de libération nationale du XXéme siècle
en dévastant les Etats qui ont obtenu l'indépendance
sur la base de l'idéologie nationaliste tiers mondiste,
panarabe, panafricain, panègre, etc. Ces idéologies
nationalistes des indépendances ont aussi vaincu les féodaux
tenants de l'idéologie religieuse islamique ou chrétienne
dans le processus du combat anticolonial, lequel parfois a pris la
forme de guerres de libération nationale. Les Etats
théocratiques des pétro-dollars saoudien, qatari,
koweitien, émirati sont, à l'instar d'Israël
sioniste, des fabrications artificielles de l'impérialisme
britanique et français relayé par les USA pour
balkaniser les Etats Nations du Moyen-orient en les séparant
le plus possible des puits de pétrole. Ce sont ces
monarchies féodales qui jouent aussi leur propre partition
revancharde contre les Etats laïcs nationalistes du monde Arabe
et les partis panarabes, nassériens, baassistes.
Observons
donc que l'Afghanistan (1979), l'Irak, la Libye, la Yougoslavie en
1999 et la Syrie sont des Etats dont les caractéristiques
peuvent être résumés ainsi: nationalistes,
laïcs, souverains, indépendantistes. Peut-on dès
lors fermer les yeux sur le fait que les impérialistes
étasunien et européen les ont attaqués
-
soit pour les démembrer, c'est le cas de la Yougoslavie,
-
soit pour y installer des pantins à l'instar des Etats
néocoloniaux, c'est le cas de la Côte d'Ivoire,
-
soit y semer le chaos, c'est le cas de la Libye, ce qui n'empêche
pas l'activité exploitatrice des Multinationales.
L'impérialisme pratique aussi des interventions indirectes en
s'appuyant sur des contradictions internes à un pays donné
pour le faire exploser comme au Soudan ou le maintenir dans le
chaos comme en Somalie.
Et
même quand les révoltes populaires chassent le dictateur
vassal comme en Tunisie ou en Egypte, les impérialistes
s'appuient sur les intégristes religieux ou des dictatures
militaires ou sur un recyclage des anciens dirigeants pour continuer
les politiques libérales imposées par l'OMC, le FMI, la
Banque Mondiale pour les intérêts des Firmes
Transnationales impérialistes. C'est le cas en Tunisie, en
Egypte tout comme ce fut le cas en Afrique Noire après la
conférence de la Baule dans les années 90 et 91. Par
contre la révolte populaire du Bahreïn a été
écrasée dans le sang par l'invasion militaire de ce
petit pays par l'Arabie Saoudite et les Emirats tout comme l'est
actuellement le Yémen.
Partout
on a assisté à un scénario de révolutions
inachevées, à des agressions militaires et à des
récupérations par les bourgeoisies néocoloniales,
les féodalités moyennâgeuses et l'impérialisme
étasunien et européen.
Faire
le lien entre attaques intérieures et extérieures
Confronté
à l'offensive du capital contre le travail et malgré la
domination à sa tête des opportunistes et réformistes,
le mouvement ouvrier, syndical, associatif et politique anti-libéral,
antifasciste et eurocritique prend peu à peu conscience dans
les luttes que la défaite du camp socialiste dans les années
89/91 a été le coup d'envoi de l'offensive du capital
contre tous les conquis de 36, 45 et 68. Les agressions successives
des politiques libérales dictées par l'UE aux
alternants au pouvoir de "droite et de gauche" paupérisent
le monde du travail, ruinent les paysans, coupent dans les
budgets de la santé et de l'éducation, attentent aux
libertés démocratiques, provoquent dans le cadre de la
division du travail à l'échelle européenne, une
certaine désinsdustrialisation de la France, etc.
Mais
le lien n'est pas encore fait entre ces agressions antisociales et
anti-démocratiques internes aux pays impérialistes et
les agressions militaires extérieures contre les peuples,
toutes deux provoquées par la crise générale
systémique du mode de production impérialiste et la
remondialisation capitaliste.
Pour
les gouvernants et les patrons, il ne faut surtout pas que le lien
soit fait entre politiques intérieures et politiques
extérieures. Les opportunistes qui dirigent nos organisations
de combat de classe succombent ainsi à l'offensive idéologique
chauvine du Medef et des partis de "droite, de gauche" et
fasciste du capital. Ce n'est pas nouveau.
Comme
le fait remarquer Lénine en 1915, c'est Cecile Rhodes, le
théoricien du colonialisme anglais, qui explique ainsi le lien
entre politique intérieure et politique extérieure du
capitalisme : "J'étais
hier dans l'East-End (quartier ouvrier de Londres), et j'ai assisté
à une réunion de sans-travail. J'y ai entendu des
discours forcenés. Ce n'était qu'un cri : Du pain ! Du
pain ! Revivant toute la scène en rentrant chez moi, je me
sentis encore plus convaincu qu'avant de l'importance de
l'impérialisme... L'idée qui me tient le plus à
coeur, c'est la solution du problème social, à savoir :
pour sauver les quarante millions d'habitants du Royaume-Uni d'une
guerre civile meurtrière, nous, les colonisateurs, devons
conquérir des terres nouvelles afin d'y installer l'excédent
de notre population, d'y trouver de nouveaux débouchés
pour les produits de nos fabriques et de nos mines. L'Empire, ai-je
toujours dit, est une question de ventre. Si vous voulez éviter
la guerre civile, il vous faut devenir impérialistes"[8]
L'UE
ou comment redevenir hégémonique
Prises
isolément, les puissances impérialistes coloniales
européennes se sont affaiblies après la seconde guerre
mondiale antifasciste. Le principal moyen de retrouver une position
d'hégémonie mondiale pour les bourgeoisies nationales
européennes qui ont perdu leur domination sur le monde après
1945 est de s'allier pour édifier le bloc impérialiste
qu'est l'UE. L'UE est la forme locale que prend la remondialisation
capitaliste, c'est-à-dire la concentration du capital à
l'échelle de l'Europe. Cette construction impérialiste
Européenne commencée sous l'égide des USA pour
détruire le camp socialiste tend à s'autonomiser tout
en gardant l'unité avec les USA contre les autres peuples du
monde. L'UE devient donc la bonne échelle à partir de
laquelle les bourgeoisies européennes peuvent espérer
continuer à être "impérialistes" pour
résoudre à termes la "question de ventre"
selon l'expression de Cécile Rhodes.
C'est
là qu'on trouve une des sources du soutien qu'apportent les
opportunistes à la tête du mouvement ouvrier syndical et
politique à la construction du bloc impérialiste qu'est
l'UE. Ici le nationalisme bourgeois se mue en chauvinisme
social-impérialiste au nom d'une conception qui borne les
frontières de "l'internationalisme" (sic!) à
celles de l'UE. Un tel aveuglement nationaliste des dirigeants des
organisations ouvrières, sociales et démocratiques
n'est en réalité qu'un alignement derrière la
volonté hégémonique dominatrice des
impérialistes de leurs propres pays et Etats. C'est
ouvertement le cas de la CES (confédération européenne
des syndicats) et de la direction du PCF social démocratisée.
Les dirigeants du mouvement ouvrier et démocratique de chaque
pays, même quand ils critiquent l'UE et les politiques
gouvernementales libérales de "droite et de gauche",
s'inscrivent dans une optique d'aménagement du capitalisme
européen parce qu'ils ont, consciemment ou inconsciemment,
intégré le fait que chaque capitalisme national s'est
affaibli. C’est pourquoi ils véhiculent les légendes
et chimères sur "l'europe sociale", "l'europe
des travailleurs", les "états unis socialistes
d'europe" qui ne sont que des oripeaux cachant mal leur soutien
objectif à l'alliance supranationale dans le cadre de l'UE
avec pour ambition de supplanter à terme l'hégémonie
US.
Cette
alliance est actuellement pilotée par le capitalisme national
le plus fort économiquement, l'Allemagne, qui organise du coup
une division du travail à l'échelle de l'Europe.
Du temps de l'existence
du camp socialiste en Europe, c'est le capitalisme US qui était
à la manoeuvre dans la dite construction de l'Europe du
capital.
Ce
"besoin d'air" selon la formule de Laurence Parizot,
ex-présidente du Medef, est ainsi théorisé dans
un texte intitulé « socialistes
de toute l’Europe, unissez-vous ! »
par Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Michel Rocard, tous ténors
et hauts responsables de l’Internationale Socialiste :
« le
socialisme dans un seul pays n’a évidemment plus de
sens.
Si l’on veut être efficace et peser vraiment sur le cours
des choses, les politiques à mettre en œuvre et les
régulations à construire se situent désormais à
l’échelle des continents et du monde. (…) La
social-démocratie se définit par la recherche d’un
triple compromis entre le capital et le travail, le marché et
l’Etat, la compétition et la solidarité.
(…) Les trois compromis de la social-démocratie doivent
donc être actualisés, nos méthodes réformées
et internationalisées. (…) Il faut aussi éviter
tout repli sur soi, car
le déséquilibre actuel qui fait des Etats-Unis l’acteur
dominant du système international doit être corrigé.
(…) La refondation de la social-démocratie passera
d’abord par l’Europe. (…) devant les enjeux de la
gouvernance internationale
… l’Europe constitue le bon échelon
d’intervention et de représentation. (…) nous
voyons ce qu’elle peut d’ores et déjà dans
la sphère économique ! Puissance douce, soft
power, comme diraient les Anglo-Saxons ?
(…) un monde qui se structurera autour de quatre ou cinq
grands ensembles régionaux, dont l’Europe. (…) la
social-démocratie doit prendre appui sur l’Europe »[9].
Il s'agit donc bel et bien ici d'édifier une puissance unie
capable de prolonger la domination mondiale du capitalisme européen.
Cette
citation montre à suffisance la parenté idéologique
entre social-démocratie et trotskisme, deux faces de la même
médaille au service des intérêts fondamentaux du
capital impérialiste. Social-démocratie et trotskisme,
qui n'en est qu'une variété souvent gauchiste, sont
viscéralement opposés au "socialisme dans un seul
pays".
La
marche guerrière actuelle des USA affublés de l’UE
a pour objectif de prolonger leur domination sur le monde : en
faisant main basse sur les matières premières,
notamment stratégiques (pétrole, gaz), en détruisant
les pays indépendants et en empêchant l’avènement
d’un monde multipolaire qui rapprocherait l’humanité
de l’égalité entre les peuples.
Ce
nouveau cycle des guerres a été inauguré par la
« guerre du golfe » fin 1990 et début
1991. Le monde est à l'heure actuelle confronté à
l'alliance guerrière dévastatrice entre le "soft
power" Européen et le "hard power" US.
Cécile
Rhodes et Jules Ferry, le théoricien français de la
"mission civilisatrice de la colonisation" ou du "droit
des peuples supérieurs à civiliser les peuples
inférieurs", ont justifié et piloté les
conquêtes coloniales alors que le capitalisme industriel et
bancaire fusionnait en un capitalisme financier des monopoles. Il
s'agissait alors de se tailler le maximum de territoires pour
procurer directement les matières premières minières
et agricoles aux industries de la Métropole coloniale.
Aujourd'hui
il s'agit d'imposer le libéralisme par la soumission des Etats
néocoloniaux, de détruire par la guerre les Etats
nationaux indépendants qui font obstacle à l'expansion
mondiale du capital financier et de contenir la montée en
puissance sur le plan économique des pays rescapés du
camp soicaliste (Chine, Vietnam, Corée du Nord, Cuba, Laos) et
des pays regroupés au sein des BRICS.
Le
mythe des « valeurs civilisationnelles supérieures »
de l'Occident
La
révolution bourgeoise française pour vaincre la
monarchie féodale a véhiculé le principe selon
lequel les "humains naissent libres et égaux en droit et
en dignité". Elle a réalisé l'égalité
citoyenne par le suffrage universel entre 1789 et 1945, d'abord
par la révolution de 1848 qui remplace le vote censitaire
masculin par le suffrage universel masculin, puis ensuite par la
libération antifasciste sous l'égide du Conseil
National de la Résistance (CNR) qui étend le suffrage
universel aux femmes. L'égalité femmes = hommes demeure
pourtant loin d'être une réalité dans plusieurs
domaines. On est encore loin du droit de vote des étrangers
maintes fois promis par le PS. Pire c'est l'aggravation de la
condition des étrangers. L'Etat bourgeois républicain
français, confronté à l'échec de son
projet assimilationniste qui consiste à faire changer de
"nature" l'étranger et les descendants français
issus des ex-colonies françaises, s'embourbe de plus en plus
dans un transfert en France des discriminations, de la ségrégation,
du racisme, de la xénophobie propre au capitalisme colonial.
Le racisme arabophobe, négrophobe, rromophobe et islamophobe
fait partie dorénavant du décor institutionnel et
médiatique français. L'assimilation est une
particularité du colonialisme français qui fait dire à
Samuel Huntington que "les
Français sont toutefois plus attachés à leur
culture que racistes à proprement parler"
[10] et "qu'en
Europe occidentale, l'antisémitisme vis-à-vis des
Arabes a en grande partie remplacé l'antisémitisme à
l'égard des Juifs"[11].
Si hier l'ennemi était le communisme, aujourd'hui la grille de
lecture culturaliste et racialiste est devenue le moyen de définir
l'ennemi intérieur et extérieur.
L'Etat
bourgeois républicain fait hypocritement ce que préconise
Samuel Huntington: « Dans
le monde de l’après-guerre froide, les distinctions les
plus importantes entre les peuples ne sont pas idéologiques,
politiques ou économiques. Elles sont d’ordre culturel.
Peuples et nations tentent de répondre aux questions les plus
élémentaires auxquelles les hommes peuvent être
confrontés : Qui
sommes-nous ? »[12]
Diviser les travailleurs en occultant les "distinctions
idéologiques, politiques et économiques" pour
ériger les "distinctions culturelles" comme l'alpha
et l'omega des contradictions de la société et du
monde constitue la stratégie bourgeoise afin de pérenniser
sa domination et donc ses profits. De la même manière,
d'ailleurs, que pour effacer la lutte des classes est célébré
"l'individu, l'individualisme" (qui serait équivalent
à "liberté") systématiquement opposé
au "collectif, au collectivisme" (qui serait équivalent
à "totalitarisme" à l’extérieur
ou « conservatisme » à l’intérieur).
Est-ce
vraiment nouveau? Bien sûr que non ! Ces
distinctions "culturelles, raciales, religieuses,
civilisationnelles" ont été utilisées par
le capitalisme Occidental pour organiser le génocide des
Amérindiens, l'esclavage des Noirs et le système
colonial mondial qui a cédé la place, après la
seconde guerre mondiale anti-fasciste, à l'actuel système
néocolonial. En fait Samuel Huntington explique que
"L’expansion
de l’Occident a été facilitée par la
supériorité de son organisation, de sa discipline, de
l’entraînement de ses troupes, de ses armes, de ses
moyens de transport, de sa logistique, de ses soins médicaux,
tout cela étant la résultante de son leadership dans la
révolution industrielle. L’Occident a vaincu le monde
non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient
supérieures mais plutôt par sa supériorité
à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux
l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais"
[13].
L'élite
bourgeoise régnant dans les pays impérialistes
occidentaux confond donc sciemment "supériorité"
du mode de production capitaliste avec "supériorité
des valeurs, de la culture, de la religion, de la civilisation"
pour justifier les guerres, l'exploitation, l'oppression, la
domination, voire les massacres et génocides coloniaux.
On
retrouve à l'heure actuelle la même démarche
consistant à présenter les "valeurs et religions
judéo-chrétiennes" du capitalisme occidental comme
étant par essence "démocratiques, civilisées,
tolérantes, humanistes, etc" et à disqualifier les
autres "cultures et civilisations" comme étant
"barbares". L'impérialisme occidental bombarde ainsi
les peuples pour les "libérer de la sauvagerie" et
s'autodéfinit voire s’autoproclame comme représentant
"la communauté mondiale".
La
rupture du mouvement ouvrier et démocratique, syndical,
associatif et politique avec cette idéologie culturaliste de
la bourgeoisie républicaine est une condition sine qua non du
développement libre et large de la lutte de classe contre la
division des travailleurs et pour l'égalité, non pas
seulement des humains, mais aussi des peuples. La devise
individualisante de la bourgeoise selon laquelle les "humains
naissent libres et égaux en droit et en dignité"
doit être compléter par la devise selon laquelle les
peuples sont aussi égaux en droit et en dignité. C'est
une condition également nécessaire pour développer
un mouvement de la paix véritablement internationaliste.
Différents
aspects des Etats impérialistes : le cas Français
Historiquement
la bourgeoisie française en renversant la noblesse féodale
et sa monarchie absolue de droit divin en 1789 n'a pu stabiliser la
République bourgeoise qu'après avoir réprimé
dans le sang la Commune, première révolution ouvrière
de l'humanité.
Entre
1789 et 1871, se sont succédés Républiques (1ère
et 2éme), consulat, empire, monarchie parlementaire, puis de
nouveau l'empire et enfin la Troisième République qui
dura 70 ans jusqu'à l'infâme trahison nationale de 1940.
Cette forfaiture n'était qu'une répétition de
l'abandon de Paris par le pouvoir bourgeois face aux troupes de
Bismarck en 1871 qui provoqua la Commune de Paris.
La
IVième république instable en raison de la
force du PCF, qui faisait alors près de 30% de l'électorat,
fut balayée par la guerre de libération du peuple
indochinois puis du peuple algérien et remplacée par la
Véme république instituant une "monarchie
républicaine".
La
république bourgeoise prise de panique, devant l'impact de la
Révolution d'Octobre 1917 en Russie avec la naissance du PCF
en 1920 et son rôle d'avant-garde dans le combat de classe et
dans la libération du pays occupé par les Nazis en
1940, a été contrainte de concéder des conquêtes
sociales et démocratiques face aux luttes de classe du
mouvement ouvrier en 36, 45, 68.
La
défaite du camp socialiste et de l'URSS en 1989/91 a été
l'occasion d'inverser le rapport des forces et d'accélérer
le processus de récupération bourgeoise qui avait déjà
commencé à partir de 1972, notamment avec le "programme
commun PS/PCF" et surtout après la victoire électorale
de la "gauche" et le gouvernement PS de 1981 avec des
Ministres PCF.
La
bourgeoisie entamait ainsi la liquidation des concessions sociales et
démocratiques. L'abandon progressif de la lutte des classes au
profit de la collaboration de classe par la direction du PCF
s'explique par les surprofits tirés par la bourgeoisie
impérialiste du système colonial puis du système
néocolonial, surprofits qui ont permis au capitalisme
impérialiste de semer l'illusion de "l'Etat providence"
et de la "société de consommation à
crédit".
Les
coups de semonces de la crise systémique du capitalisme des
années 70 annonçaient la fin progressive de la période
d'évolution relativement "tranquille" du capitalisme
d'après guerre. Et une fois le rapport des forces inversé
en leur faveur, les patrons ordonnèrent à l'Etat
bourgeois de passer à l'offensive pour maximaliser leurs
profits.
La
social-démocratie fut portée au pouvoir à partir
des années 80 pour lancer ce processus en neutralisant la
combativité ouvrière et syndicale.
L'UE
est l'alliance entre les bourgeoisies européennes pour
réaliser le profit maximum en détruisant toutes les
conquêtes sociales et démocratiques obtenues de haute
lutte à l'époque de l'existence en Europe du camp
socialiste. L'acte unique de 1986, puis Maatricht qui institue l'euro
à la place des monnaies nationales et le Traité de
Nice, copie jumelle du traité constitutionnel européen
rejeté à 55% furent les étapes les plus récentes
de la marche forcée vers la mise en place de l'UE dont
l'ex-président Juncker a dit "Il ne peut y avoir de
choix démocratique contre les traités européens".
L'Etat
bourgeois républicain garde donc dans son ADN la tendance du
capitalisme à son stade suprême à être "la
réaction sur toute la ligne" selon la juste
expression de Lénine. L'illusion qu'il pouvait en être
autrement n'a été entretenue que pour faire face au
rapport des forces capital/travail à l'époque de
l'existence du camp socialiste et de l'URSS.
Dans
sa phase d’accumulation du Capital, La république
bourgeoise avait aussi repris à son compte en le prolongeant
jusqu'en 1848, après un bref moment d'abolition sous
Robespierre, le commerce esclavagiste et la politique de conquêtes
coloniales de la monarchie. C'est ainsi que la république
bourgeoise s'est taillée un vaste empire colonial en Afrique à
coups de massacres, voire parfois de génocides et de code de
l'indigénat basé sur les travaux forcés. La
françafrique d'aujourd'hui en est la continuation néocoloniale
alors que sont maintenues des colonies (Kanaky, Guadeloupe,
Martinique, Mayotte, etc) élargissant le territoire
métropolitain et sa zone maritime de 550.000 km2 à 11
millions de km2.
L'Etat
bourgeois républicain français non décolonisé
a donc dans son ADN les stigmates du colonialisme et du racisme qui
sont des idéologies au service des intérêts des
grands groupes capitalistes français. On trouve ici une des
sources du racisme d'Etat français (arabophobe, négrophobe,
islamophobe) et de l'essence guerrière de l'impérialisme
français qui permet de comprendre pourquoi la Libye a été
ramenée à "l'âge de pierre" selon le
mot de Bush junior et à l'ère de l'esclavage par les
bombardements et l'assassinat en direct de Kadhafi.
Discrimination
et racisme font partie des gènes de l'Etat républicain
bourgeois qui, tout comme aux USA, sont des armes de division massive
du monde du travail pour handicaper sa lutte de classe contre le
patronat et son Etat.
L'Etat
républicain bourgeois n'est donc par essence ni social, ni
égalitaire, ni altruiste, il est par nature au service des
Multinationales et donc plutôt exploiteur, oppresseur,
colonialiste et raciste.
Le
social chauvinisme européiste, principal handicap du mouvement
de la paix
Lors
de la première guerre contre l'Irak en 91, puis contre la
Yougoslavie en 1999, puis à nouveau contre l’Irak en
2003 avec le refus de Chirac de s'y engager, des milliers de
manifestants pour la paix battaient les pavés des grandes
villes de France. On peut aussi observer que les bombardements
criminels de l'Etat sioniste colonialiste d'Israël sur Gaza
mobilisent relativement surtout dans les quartiers populaires.
Mais
ce qui est frappant, c'est la quasi-disparition dans les faits
d'appels à la mobilisation dans les rues des syndicats,
associations et partis du mouvement ouvrier et populaire
anti-fasciste que ce soit lors des bombardements puis de l'assassinat
en direct de Khadafi en Libye ou de la capture de Laurent Gbagbo en
Côte d'Ivoire après bombardements de l'armée
française. Les bombes françaises sur la Syrie sont tout
juste accueillies parfois par des critiques du bout des lèvres
mais plus souvent par des soutiens assumés plus ou moins
conditionnés.
Qu'est
ce qui explique donc aujourd'hui l'inexistence de fait d'un mouvement
de la paix en France et dans les différents pays de l'UE ?
Le
"ni, ni", c'est-à-dire ni Saddam/ni Bush, ni
Milosevic/ni Clinton, puis ni Khaddafi/ni Otan, est une approche
idéologique qui a désarmé le mouvement de la
paix. Epingler toutes les raisons, et il y en a beaucoup, pour
renvoyer dos à dos les gouvernants des pays attaqués et
les puissances impérialistes est devenu le leitmotiv pour ne
pas s'engager pour la paix et contre les guerres. L'addition des
griefs contre les bourgeoisies nationales de pays attaqués par
"notre" propre bourgeoisie impérialiste est devenue
une antienne pour nier le fait que c'est à chaque peuple de
régler le compte à sa propre bourgeoisie et non à
l'impérialisme, surtout pas le "nôtre". La
mentalité du "nous sommes moins pires" imposée
par l'impérialisme aux chefs des organisations syndicales,
associatives et politiques du mouvement ouvrier et démocratique
est devenue le tombeau de l'internationalisme. Inconsciemment
parfois, mais toujours sans le dire, il y a la croyance que les
Saddam, Milosevic, Khaddafi, Gbagbo, Bachar, Kim Jong Un, Poutine, Xi
Jin Ping, etc, sont "pires" que les Bush, Clinton, Obama,
Trump, Blair, Cameron, May, Sarkozy, Hollande, Macron ,Merkel, etc. A
la base de ce préjugé chauvin, il y a l'implicite
idéologie de "notre supériorité sur les
autres peuples" qu'aucun militant n'ose avouer. Il y a également
la croyance consciente ou inconsciente que "nous représentons
la civilisation" et que les autres peuples "représentent
la barbarie". Il s'agit là de ce que Noam Chomski a
appelé "la fabrique du consentement" qui n'est rien
d'autre que de l'endoctrinement par la bourgeoisie à travers
ses médias, ses écoles, etc.
On
élude ainsi les raisons profondes, impérialistes, de
l'agression d'Etats forts contre un Etat faible. On ne sait même
plus prendre en compte le rapport des forces entre Etats pour
déterminer la politique du mouvement de la paix. On fait comme
si les USA et l'UE agresseurs affublés des théocraties
des pétro-dollars ont une force équivalente à
l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, etc. Or si la "guerre
est la continuation de la politique par d'autres moyens", les
guerres des USA et de l'UE n'ont d'autre but aujourd'hui que la
préservation de leur domniation séculaire sur
l'humanité.
Lénine
écrivait en 1915 que "l'impérialisme
a développé les forces productives au point que
l'humanité n'a plus qu'à passer au socialisme ou
bien à subir pendant des années et même des
dizaines d'années la lutte armée des grandes puissances
pour le maintien artificiel du capitalisme à l'aide de
colonies, de monopôles, de privilèges et d'oppressions
nationales de toute nature"[14].
Les guerres US/UE/OTAN sont le principal moyen par lequel
l'impérialisme Occidental cherche le "maintien
artificiel" de son hégémonie prédatrice sur
le monde. C'est aussi pour cela que les fauteurs de guerre US/UE/OTAN
menacent la paix mondiale en s'attaquant systématiquement aux
intérêts du camp de la paix formé par les Brics,
l'ALBA et les rescapés du camp socialiste que sont la Chine,
Cuba, Corée du Nord, Vietnam, Laos.
Ainsi,
avec plus de force qu'hier, l'impérialisme, stade suprême
du capitalisme, est traversé par sa contradiction fondamentale
qui oppose socialisation de la production toujours plus poussée
à l'échelle mondiale et appropriation privée
par les actionnaires du profit maximum à la même échelle
mondiale. L'Union Européenne est une forme économique
et institutionnelle de l'alliance entre les bourgeoisies des pays
d'Europe pour assurer l'accaparement de ce profit maximum par les
actionnaires de ses multinationales. Des formes d'alliances avec les
USA comme le CETA à travers le Canada ou le TAFTA participent
de cet objectif de maximisation des profits.
Cette
contradiction entre socialisation de la production économique
et accaparement privé des profits renforce sur la base de la
financiarisation, de la spéculation, de la généralisation
du capital fictif, des externalisations, des délocalisations,
des concurrences, des fusions, le caractère rentier, la nature
parasitaire et l'obsession des puissances impérialistes à
maintenir haut les profits. Pour préserver leur hégémonie
mondiale multiséculaire, cette volonté de maximiser les
profits se traduit également par des agressions contre les
conquis sociaux et démocratiques à l'intérieur
(centre du système impérialiste) et à
l’extérieur, par les guerres d'agression contre les
pays, Etats, Nations, peuples de la périphérie.
Le
nationalisme de la social-démocratie, de l'écologie
politique et du trotskisme
Face
à cette réalité objective de plus en plus
manifeste, que disent les forces dirigeantes du mouvement ouvrier,
démocratique, antifasciste dans le pays?
La
direction du PCF s'aligne tout simplement sur un soutien conditionné
par le "cadre de l'ONU" (sic!) à l'agression
tripartite, dont l'impérialisme français, contre le
peuple Syrien: "Il
faut bien sûr stopper l’utilisation de ces armes
chimiques, elle aurait déjà dû l’être
(…) L’enchevêtrement de l’action des
différentes grandes puissances dans la région rend la
situation extrêmement préoccupante. Il faut continuer de
ne pas dissocier une éventuelle action militaire de l’effort
politique pour stopper la guerre car on ne résoudra pas cette
situation uniquement par des actions de ce type (des frappes, NDLR);
la preuve, on en a déjà conduites. (Le soutien du PCF à
d’éventuelles frappes) dépend des conditions dans
lesquelles est menée cette opération. (Hors cadre de
l’ONU) c’est un problème (…) A priori, non,
(le PCF ne soutiendrait pas une action hors de ce cadre). C’est
pour ça que je dis qu’il faut trouver des solutions
politiques dans la durée dans le cadre de l’ONU. »[15].
Il y a là de quoi être écoeuré par ce
"soutien" des dirigeants du PCF à des "bombes
réparatrices" d'une "présumée attaque
chimique" qui repose sur l'à priori que ce que dit l'Etat
français est forcément vrai, ce que l'histoire récente
et ancienne de l'impérialisme français dément
totalement.
Et
contrairement à la fable véhiculée par les
organisations trotskistes comme le NPA, le "printemps arabe"
n'a pas pris partout la tournure du "dégagez Ben Ali ou
Moubarak" tunisien ou égyptien. Il est totalement
faux de dire que "le
soulèvement en Syrie contre la dictature d’Assad, qui a
débuté en mars 2011, est un mouvement pour les droits
démocratiques, sociaux et économiques semblable à
ceux qui ont éclaté en Tunisie et en Égypte à
la fin 2010 et début 2011. Il fait partie des « soulèvements
arabes »"[16].
Le
NPA nous expliquait doctement que pour les puissances occidentales,
leurs alliés saoudiens et Israël,
"Assad est un 'mal connu', et, malgré tout, un pilier de
l'ordre régional. Ce qui peut venir après lui est
beaucoup plus terrible pour eux... le maintien du régime
syrien est la meilleure option possible pour Israël"
[17].A partir d'un tel
mensonge flagrant, le NPA spécule allègrement en se
demandant "pourquoi
l'Occident et Israël craignent-ils tellement de perdre le régime
de Bachar al-Assad ?"
et y répond ainsi : "La
victoire de la révolution syrienne ouvrira un nouveau front de
résistance contre les puissances impérialistes, alors
que sa défaite les renforcerait"
avant de se contredire aussitôt : "sous
prétexte qu'Assad s'est moins aligné sur les USA et
Israël que d'autres régimes arabes (...), ou craignant
une montée de l'intégrisme religieux, certains à
gauche ne soutiennent pas l'insurrection syrienne. C'e'st un
contre-sens! La place des anti-impérialistes et
anticapitalistes, c'est d'agir aux côtés des
révolutionnaires arabes".
Voilà la fable des "révolutionaires" du NPA
qui se sont révélés être tout simplement
des agents pro-califat wahabites, salafistes, takfiristes de
l'impérialisme US et de l'UE.
En
Lybie et en Syrie, ce sont les mercenaires fascistes "djihadistes"
au service des émirs des pétro-dollars alliés
des impérialistes occidentaux étasuniens, britanniques,
français et de l'UE qui ont été, quasiment dès
le départ, à la manoeuvre. En fait ce que cache le NPA,
c'est que les fascistes intégristes "djihadistes"
ont utilisé le fameux "printemps" tunisien et
égyptien pour lancer leurs attaques en Libye et en Syrie avec
les complicités des impérialistes étatsiniens,
européens et français.
Sur
ce point, malgré ses confusions, l'organisation trotskiste
Lutte Ouvrière est plus prudente que le NPA :
" Aussi une politique prit progressivement corps, consistant à
soutenir des milices opposantes à Assad suffisamment pour
affaiblir celui-ci, mais pas suffisamment pour leur permettre de
l’emporter, afin d’éviter l’autre écueil
qu’aurait été l’établissement d’un
régime islamiste radical à Damas. Les dirigeants
américains laissèrent ainsi les monarchies du Golfe,
Arabie saoudite et Qatar, ennemies de longue date du régime
syrien, aider financièrement et militairement le Front
al-Nosra, qui proclamait encore à ce moment-là ses
liens avec al-Qaida. Ils eurent l’approbation des autres pays
impérialistes, dont la France. Laurent Fabius, alors ministre
des Affaires étrangères, déclarait ainsi en
décembre 2012 : « Al-Nosra
fait du bon boulot ». Les
milices djihadistes continuaient de se multiplier, formées de
combattants syriens mais aussi d’autres venus d’Afghanistan,
de Libye, d’Irak et d’autres pays musulmans (y compris de
France-AN), dont le projet politique était d’instaurer
une république islamique. Dans cette myriade de milices
intégristes islamistes, certaines gagnèrent en
influence au fil de la guerre, comme le Front al-Nosra, le groupe
Jaish al-Islam ou encore Ahrar al-Sham. En fait, la politique de
l’impérialisme américain et de ses alliés
occidentaux, dont la France, contribuait à développer
le chaos, comme elle l’avait fait auparavant en Irak. De ce
chaos naquit Daech, acronyme arabe de l’État islamique
en Irak et au Levant. Si le berceau de cette organisation était
irakien, c’est en Syrie qu’elle conquit ses premiers
territoires. Les villes de Raqqa et Deir ez-Zor passèrent sous
son contrôle dès décembre 2013"[18].
Lutte
Ouvrière met le doigt sur la "responsabilité"
de l'impérialisme étasunien et européen dont la
France en Syrie et même en Irak, mais reste au milieu du guet
en réduisant celle-ci au "chaos", alors que les
trois entités que sont les impérialistes USA/UE/France,
les pétro-dollars saoudo-qataris et les multiples groupes
protéiformes fascistes "djihadistes" constituent un
seul et même camp guerrier contre l'Etat Syrien et son
gouvernement laïc Baassiste.
Lutte
Ouvrière ne tire pas jusqu'au bout les leçons de ce que
nous apprennent les faits en reconnaissant que les impérialistes
"civilisés" Français, Britanniques,
Etatsuniens, les théocraties des pétro-dollars et les
mercenaires fascistes "djihadistes", dont ceux venant de
France, forment en Syrie un même et seul camp celui des
agresseurs du peuple et de l'Etat syrien.
Lutte
Ouvrière ne le peut pas parce que le "nationalisme"
laïc salvateur et résistant de l'Etat et du peuple syrien
lui répugne tout comme le "nationalisme" des Francs
Tireurs et Partisans (FTP, y compris MOI), des communistes français
et des gaullistes lors de l'occupation de la France collabo par les
Nazis entre 1940 et 1945. Si le NPA voit des "révolutionnaires"
partout sans aucune distinction entre révolution et
contre-révolution, Lutte Ouvrière est atteinte du
syndrome maladif de la négation idéologique du
caractère progressiste du "nationalisme" contre
l'oppresseur colonialiste ou l'occupant Nazi. Pourtant en Syrie, il
s'agit d'un "nationalisme" laïc représenté
par Bachar al-Assad, le parti Baas contre la régression
nécoloniale féodalo-théocratique des amis des
"démocrates" que sont Obama/Trump, Cameron/May et
Sarkozy/Hollande/Macron.
De
façon générale, la social-démocratie,
l'écologie politique et le trotskisme érigent le
"nationalisme" comme le poison à endiguer hors de
tout contexte. Ce qui finalement les conduit au "ni, ni"
entre pays, nations, Etats et peuples agressés d'une part et
pays et Etats agresseurs d'autre part. C'est ce "ni, ni"
qui empêche actuellement le mouvement de la paix de s'acquitter
de son devoir de solidarité internationaliste avec les peuples
agressés par les impérialistes des USA, de l'UE et de
la France.
Cette
obsession du "ni, ni" fondée sur l'opposition au
"nationalisme" les aveugle tant que cela les conduit à
verser dans un chauvinisme européiste défini comme
"internationaliste". L'euro-chauvinisme est ainsi devenu un
prétendu antidote au "nationalisme" désintégrateur
de l'UE, automatiquement assimilé au fascisme. Les
"eurosceptiques" sont ainsi qualifiés de "fascistes"
parce que "nationalistes". Les frontières de
l'internationalisme sont ainsi ramenées aux frontières
de l'UE dans un refus quasi-aveugle de définir cette
construction comme un bloc des bourgeoisies européennes pour
dominer et piller le monde.
500
ans de colonialisme des puissances de l'UE ne suffisent plus à
démontrer aux dirigeants opportunistes syndcaux, associatifs
et politiques du mouvement ouvrier, ou tout au moins ceux qui s'en
réclament à grand cri, la nécessité de
dire NON aux gangsters et brigands des monopoles du capital financier
qui broient les conquis sociaux et démocratiques des
travailleurs ici et bombardent les peuples qui résistent
là bas. L'européo-chauvinisme, c'est voir la paille
"nationaliste" dans l'oeil de l'autre et être aveugle
sur la poutre chauvine dans son propre oeil. Il n'y a là rien
d'internationaliste, mais tout simplement du chauvinisme à
l'état pur, c'est-à-dire un nationalisme agressif
dominateur antithèse du nationalisme défensif des
peuples, Etats, Nations et pays qui défendent leur
indépendance et leur souveraineté nationale. C'est à
cela que nous ne cessons d'assister depuis la première guerre
du golfe à nos jours.
Le
mouvement de la paix est condamné à sombrer si il n'est
pas capable de se démarquer du chauvinisme européiste
qui n'est en réalité qu'une transposition à
l'échelle européenne du nationalisme suprémaciste
de chaque Etat impérialiste européen pris à
part.
Lutter
pour la paix, c'est lutter pour l'égalité entre les
peuples
Le
mouvement ouvrier assomé par la contre-révolution
bourgeoise de 1989/91 commence à peine à relever la
tête. Après la dernière grande bataille gréviste
de novembre et décembre 1995 qui a précédé
la longue lutte sociale des travailleurs sans papiers pour la sortie
de la clandestinité imposée, les résistances
sociales se multiplient. Les luttes sociales contre la "loi
travail", les ordonnances et lois Macron qui attaquent tous
azimuts sur tous les fronts, celles des étudiants contre la
sélection pour l'entrée à l’Université
sont les actuelles manifestations de la reprise de la lutte des
classes des travailleurs.
Les
combats de classe se font dans un contexte de paupérisation
des "classes moyennes" qui provoque une différenciation
au sein même de l'aristocratie ouvrière et de la
bureaucratie syndicale. Le réformisme syndical apparaît
de plus en plus comme un frein aux luttes et donc comme un appendice,
au sein du monde du travail, des intérêts du capital.
Le
programme unique libéral maquillé par la bipolarisation
entre "droite et gauche" a volé en éclats
avec l'effondrement, aux élections présidentielle et
législative, du PS et de la droite, avec la percée de
la France Insoumise qui représente la rebellion dans les urnes
des "classes moyennes" en voie de paupérisation et
de précarisation, avec l'abstention massive, avec la menace du
vote fasciste Lepéniste et l'élection de Macron et de
son parti. Macron et son parti En Marche, qui fusionne en son sein
des sociaux libéraux du PS, des centristes et des éléments
de la droite, tous pro-européens est le nouvel oripeau de la
bourgeoisie pour mener rapidement son opération de destruction
des conquis à terme.
Le
capital tente à travers son gouvernement Macron de parachever,
comme l'annonce Denis Kessler, la désagrégation du
"modèle
social français (qui) est le pur produit du Conseil national
de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et
communistes... La liste des réformes ? C'est simple, prenez
tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans
exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de
1945, et de défaire méthodiquement le programme du
Conseil national de la Résistance!"
[19]. Cet ex-vice président
du Medef dit clairement qu'il faut en finir avec toutes les
concessions faites quand le PCF était encore digne du nom
qu'il porte : "A
l'époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et
les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux
premiers que la France ne devienne pas une démocratie
populaire, et aux seconds d'obtenir des avancées - toujours
qualifiées d’«historiques» - et de
cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques
acquises. Ce compromis, forgé à une période très
chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où
les chars russes étaient à deux étapes du Tour
de France, comme aurait dit le Général), se traduit par
la création des caisses de Sécurité sociale, le
statut de la fonction publique, l’importance du secteur public
productif et la consécration des grandes entreprises
françaises qui viennent d’être nationalisées,
le conventionnement du marché du travail, la représentativité
syndicale, les régimes complémentaires de retraite,
etc"
[20].
Le
combat de classe, de plus en plus assumé contre la régression
sociale imposée par l'UE, doit être lié à
la lutte pour la paix contre les guerres impérialistes. La
ligne de fracture qui structure les deux camps - libéraux
pro-européistes et anti-libéraux eurocritiques et
anti-UE - en présence dans la lutte de classe, a commencé
à être édifiée par le NON à 55% au
Traité Constitutionnel Européen(TCE). La direction du
PCF et les trotskistes forment le magma centriste qui se veut
européiste et anti-libéral, alors que la France
insoumise se révèle eurocritique et antilibérale
(plan A et B).
Pour
faire le lien entre luttes sociales, démocratiques et lutte
pour la paix et contre les guerres, il faut rompre avec l'influence
de "notre" bourgeoisie sur les dirigeants de nos
organisations de classe. Il nous faut aussi rompre avec la posture
selon laquelle la vérité sonne toujours du côté
de ce que disent les gouvernants et les médiamensonges de chez
nous.
Nous
devons apprendre aussi à écouter ce que nous disent les
communistes, les révolutionnaires, les démocrates
véritables des pays agressés par "notre"
impérialisme.
Ainsi
on aurait appris, comme le dit le camarade Ammar Bagdash, secrétaire
du Parti Communiste Syrien, que "dans
l’analyse des communistes syriens, les conditions ont été
posées également par les mesures libérales (de
l'Etat syrien-AN) adoptées en 2005. Cette politique a eu trois
effets négatifs : une augmentation des inégalités
sociales; l’exclusion sociale de plus en plus diffuse dans les
banlieues de Damas; la dégradation des conditions de vie de la
population. Cela a favorisé les forces réactionnaires,
comme les Frères musulmans, qui se sont appuyées sur le
sous-prolétariat, surtout rural. Quand nous avons dénoncé
tout cela jusqu’au Parlement, on nous a accusé d’adopter
une posture idéologique et d’être des idiots"
[21]
Le
communiste Ammar Bagdash poursuit son analyse :
"La Syrie constitue une digue contre l’expansionnisme
nord-américain au Moyen-orient, surtout après
l’occupation de l’Irak. Mais le véritable
protagoniste de ce projet se trouve être en réalité
le président israélien Peres, qui poursuit cet objectif
depuis les années 1980. Les communistes syriens ont donné
un nom à ce projet : la grande Sion. La Syrie a refusé
tous les diktats des Etats-unis et d’Israel au Moyen-orient, a
soutenu la résistance irakienne, celle libanaise et le droit
national du peuple palestinien"[22].
On
comprend mieux ici la haine que suscite l'Etat Syrien auprès
des cercles dirigeants Occidentaux et c'est cela qui explique
pourquoi selon le secrétaire général du PC
Syrien : "En
Syrie, ils veulent refaire ce qui s’est passé en Égypte
et en Tunisie. Mais là il s’agissait de deux pays
philo-impérialistes. Dans le cas de la Syrie, c’était
différent. Ils ont commencé par des manifestations
populaires dans les régions rurales de Daraa et d’Idleb.
Mais dans les villes, il y eut immédiatement de grandes
manifestations populaires de soutien à Assad. Par ailleurs, au
début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments
parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes.
Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté
de la police et de l’armée que dans l’autre camp.
Quand la méthode des manifestations ne marchait plus, ils sont
passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de
personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes),
attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Le
gouvernement a réagi en adoptant certaines réformes
comme celle sur le multipartisme et sur la liberté de la
presse, réformes que nous avons soutenu. Mais les forces
réactionnaires ont rejeté ces réformes.
Communistes, nous avons réalisé cette équation :
les discours et les actes doivent être confrontés aux
discours et aux actes. Mais le terrorisme doit être confronté
par la souveraineté de la loi, en rétablissant
l’ordre"[23].
L'explication
continue ainsi : "Ensuite,
on est passé à la troisième phase. La véritable
révolte armée. Attentats et assassinats ciblés
étaient le signal pour commencer l’attaque contre Damas.
Puis les attaques se sont concentrées contre Alep, qui par sa
position géographique rend plus facile le trafic et le
ravitaillement depuis l’étranger. Le gouvernement a
réagi en imposant l’hégémonie de la loi.
Il convient de dire que l’intervention de l’armée
et les bombardements aériens se sont produits dans une zone où
l’essentiel des civils avaient déjà fui. A la
contre-offensive de l’armée syrienne, les rebelles ont
réagi de façon barbare, y compris dans les zones où
il n’y avait pas de combattants. Et puis ils ont assiégé
Alep"[24].
En
conclusion pour faire comprendre la résistance du peuple
syrien, le communiste syrien déclare : "En
Syrie, à la différence de l’Irak et de la Libye,
il y a toujours eu une forte alliance nationale. Les communistes
travaillent avec le gouvernement depuis 1966, sans interruption. La
Syrie n’aurait pas pu résister en comptant seulement sur
l’armée. Elle a résisté parce qu’elle
a pu compter sur une base populaire. En outre, elle a pu compter sur
l’alliance avec l’Iran, la Chine, la Russie. Et si la
Syrie reste debout, des trônes vont tomber parce qu’il
deviendra clair qu’il existe d’autres voies. Notre lutte
est internationaliste. Un expert russe m’a dit : « Le
rôle de la Syrie ressemble à celui de l’Espagne
contre le fascisme »"[25].
Le
mouvement pour la paix en France doit apprendre à écouter
un autre son de cloche que les seules sirènes des
médiamensonges qui appartiennent à 9 milliardaires,
mais aussi doit s'efforcer de répondre à l'appel comme
celui préventif du Parti Communiste du Liban après la
victoire militaire du peuple Libanais contre l'agression israélienne
en 2006 : "Le
Parti Communiste libanais voit dans la nouvelle menace étasunienne
une tentative visant à porter la terreur dans notre pays et à
liquider notre Résistance nationale, de manière à
permettre à Washington de donner un nouvel élan à
son projet radical contre la région arabe, le projet du
" Nouveau Moyen Orient", dont le but est de diviser le
monde arabe en mini Etats antagonistes, afin de servir Israël
déclaré par George W. Bush " Etat des juifs
de la Planète ", tout en faisant des peuples arabes
des tribus se faisant inlassablement la guerre, tandis que les
richesses que recèle leur terre sont pillées; surtout
qu’on parle de la présence au Liban d’une nappe de
pétrole. Le Parti Communiste libanais appelle le peuple
libanais à faire face à cette nouvelle agression
étasunienne et à empêcher la réalisation
de ses objectifs"[26].
Cet
appel se conclut ainsi : "Il
demande aux gouvernements des pays européens de la
Méditerranée une position claire concernant cette
agression et, surtout, l’utilisation par Washington des bases
militaires érigées dans ces pays dans ses buts
agressifs contre un petit peuple qui a levé l’étendard
de la Résistance afin de libérer son pays et de
défendre sa souveraineté et son indépendance"[27].
La
Corée du Nord en tout cas (autre pays de «l’axe
du mal») a tiré des conséquences de la guerre
contre l’Irak : "Le seul moyen d'éviter une
guerre consiste à augmenter ses moyens d'auto-défense",
a souligné jeudi 10 avril 2002 un commentaire de l'agence de
presse officielle nord-coréenne KCNA. "La guerre
irakienne lancée par les Etats-Unis à titre préventif
montre clairement qu'un conflit peut être évité
et la sécurité du pays et de la Nation garantie
uniquement lorsque l'on a une force de dissuasion
suffisante pour décourager de manière
décisive toute attaque de l'ennemi". Les succès
diplomatiques qu'enregistrent la République Populaire
Démocratique de Corée résultent de la
réalisation d'une capacité défensive dissuasive
nucléaire qui force les impérialistes à les
respecter. Mais le "capitalisme porte en son sein la guerre
comme la nuée porte l'orage" et les peuples des pays
impérialistes fauteurs de guerre doivent absolument lutter
pour la paix.
Or,
à l'heure actuelle, un mouvement de la paix n'existe pas
vraiment. Le nouveau cycle des guerres impérialistes nécessite
d’œuvrer à la renaissance au moins de ce que
constatait J.V. Staline en 1952 : “Le
mouvement actuel pour la paix se propose d’entraîner les
masses populaires dans la lutte pour le maintien de la paix, pour
conjurer une nouvelle guerre mondiale. Par conséquent, il ne
vise pas à renverser le capitalisme et à instaurer le
socialisme, — il se borne à des buts démocratiques
de lutte pour le maintien de la paix. A cet égard, le
mouvement actuel pour le maintien de la paix se distingue de celui
qui existait lors de la première guerre mondiale, et qui,
visant à transformer la guerre impérialiste en guerre
civile, allait plus loin et poursuivait des buts socialistes. Il se
peut que, les circonstances aidant, la lutte pour la paix évolue
çà et là vers la lutte pour le socialisme, mais
ce ne sera plus le mouvement actuel en faveur de la paix, mais un
mouvement pour renverser le capitalisme »[28].
Retrouver
le chemin des buts démocratiques de lutte pour la paix est
partie prenante des combats de classe pour la défense des
intérêts de classe des travailleurs et prépare
l'évolution du mouvement pour la paix vers la lutte pour le
socialisme, première étape du communisme.
[1]
Très onéreuse guerre en Irak, La Tribune, 14/03/2013
[2] le
coût exorbitant des guerres de la France” Libération
16/03/2015.
[3] Huffpost,
14/04/2018.
[4]
La Tribune, janvier 2015
[5] https://major-prepa.com/geopolitique/la-france-championne-des-ventes-darmes/
[6] Le
Monde, 8 mars 2018
[7] Karl
Marx, Le Capital, 1867
[8] Lénine,
1915, Impérialisme,
stade suprême du capitalisme
[9] Le
Monde du 29 octobre 2002
[10] Le
choc des civilisations (The Clash of Civilisations) (1996), Samuel
Huntington, éd. Odile Jacob, 2007, p. 219
[14]
Le socialisme et la Guerre, Lénine, 1915
[15]
Pierre Laurent, secrétaire national PCF, sur RTL le
11/04/2018
[16] Résolution
du Comité international de la IVe Internationale, mars 2014.
[17]Gauche
révolutionnaire : la grande manipulation | Vigile.Québec
https://vigile.quebec/articles/gauche-revolutionnaire-la-grande-manipulation-6996
[18]
Lutte de Classe N°182, mars 2017
[19]
Challenges,
Denis
Kessler, 4
octobre 2007.
[26]
Beyrouth, 29 février 2008, Bureau politique du Parti
Communiste libanais
[28]
http://www.centremlm.be/J-Staline-Les-problemes-economiques-du-socialisme-en-URSS-1952.
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