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Retourner à la liste Imprimer 2018_05_15_agressionsyrie.pdf Mai 2018
Agression impérialiste en Syrie

Il est impératif de réveiller le mouvement pour la Paix contre les bombes de notre Etat impérialiste!

L'oncle Sam et ses toutous Anglais et Français viennent de piétiner la charte de l'ONU en larguant plus de 100 missiles sur la Syrie sous le prétexte non prouvé ''d'utilisation d'armes chimiques" qu'ils attribuent sans preuve à l'Etat Syrien. En réalité, c’est une opération qui vise à porter secours à leurs mercenaires fascistes "djihadistes" qui proviennent de quarante pays dont des Syriens. C’est une opération également destinée à punir le Peuple et L'Etat Syrien pour la défaite qu'ils infligent aux mercenaires fascistes "djihadistes" de l'Occident impérialiste et des émirs wahabites, salafistes, takfiristes des pétro-dollars.

C'est devenue une coutume des USA et de l'Occident en général de mentir pour ensuite appliquer la loi de la jungle de "la raison du plus fort". Cette coutume contamine la France de Macron et avant lui de Sarkozy et Hollande. Le message est ici clair: "mercenaires fanatiques au service de nos projets de destabilisation et de domination mondiale, quand vous êtes vaincus sur le terrain, nous vous vengeons". Telle est la nouvelle règle qu'introduisent les impérialistes étatsuniens, britanniques et français dans les relations internationales.

Les guerres sont ainsi plus que jamais là et la guerre mondiale nucléaire menace. Mais le mouvement de la Paix n'existe quasiment plus dans les pays impérialistes (USA/UE) ainsi que dans leurs néocolonies. L'exigence de "dénucléarisation" et les mobilisations pacifistes d'antan contre les guerres sont abandonnées. Les victimes fuient les guerres et tentent de se réfugier là où il y a encore une relative paix momentanée en y subissant discriminations et racisme d'Etat.

Les impérialistes, sous les prétextes de "lutte contre le terrorisme", de "sécurité nationale" ou "d'empêcher les génocides ou les massacres des dictatures" bombardent et détruisent les Etats et Nations qui défendent leur indépendance nationale.

Les multinationales/transnationales capitalistes, leurs Etats et leurs vassaux des pétro-monarchies financent et arment des groupes religieux fanatisés (El Qaïda, Daesh, Boko Haram, etc), des fascistes, des paramilitaires, des milices, des ONG pour destabiliser des pays entiers sous les appellations de "printemps révolutionnaires colorés" et pour intervenir ensuite au nom de leur soi-disant "responsabilité humanitaire, démocratique et civilisationnelle". Les formes changent, mais au fond cela fait 500 ans que çà dure!

 

Il n'y a de l'argent que pour la guerre

Les luttes sociales se multiplient en France comme aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. La réponse des régimes capitalistes est la même dans tous ces pays: il n'y a pas d'argent pour satisfaire les revendications populaires.

Mais les mêmes gouvernants trouvent l'argent, beaucoup d'argent pour bombarder les peuples. comme en atteste cette sélection d’articles de presse aux lignes politiques diverses :

« ... D'après le Watson Institute for International Studies de l'université Brown, le bilan économique de la guerre déclenchée en 2003 par George W Bush pour faire tomber le régime de Saddam Hussein en Irak, pourrait représenter 6.000 milliards de dollars d'ici à 2053 en incluant les intérêts d'emprunts et les pensions aux anciens combattants. Dans le détail, les chercheurs ont estimé que la guerre aurait déjà coûté 2.000 milliards de dollars aux Etats-Unis, dont 490 milliards de dollars de pensions aux anciens combattants. Le Bureau du Budget du Congrès américain a estimé, de son côté, le coût de la guerre en Irak autour de 770 milliards de dollars. Cette étude a été publiée à quelques jours du 10e anniversaire du déclenchement des opérations militaires, le 19 mars 2003. La guerre en Irak a coûté près de 190.000 vies au total. L'étude a estimé que l'ensemble des guerres (Irak, Afghanistan, Pakistan) accusait un bilan humain compris entre 272.000 et 329.000 morts »[1].

« Au total on serait dans une fourchette réelle de 2 à 3 milliards par an en coût de remplacement, hors dommages humains. Mais le coût réel de ces guerres est plus difficile à chiffrer »[2].

 « Frappes en Syrie: la France a tiré pour la première fois des missiles de croisière navals à 2,86 millions d'euros pièce »[3]

« …les conclusions du rapport 2010 du Comité des prix de revient des fabrications d’armement (CPRA), un organisme officiel...  le coût total pour l’Etat, y compris le développement, de l’AASM (armement air sol modulaire), qui est une bombe guidée fabriquée par Sagem, s’éleve à 846 millions d’euros »[4]

Le complexe militaro-industriel prend toujours plus de poids dans l'économie des USA, de l'UE et  de la France où c'est un des rares secteurs excédentaires à l'exportation. Les commandes de l'Etat à Nexter, Panhard, Renault Trucks Défense pour le matériel de guerre terrestre, EADS, SAFRAN, DASSAULT pour l'aéronautique, Thales, Sagem pour l'électronique, DCNS pour le naval, MBDA pour la missilerie, l'ensemble sous le contrôle de la Direction Générale de l'Armement (DGA) forme ce complexe militaro-industriel Français. Sans oublier le secteur nucléaire et balistique, cette prédominance de l’armement dans l’économie est une réalité bien ancrée : « Tandis que l’Allemagne a perdu sa place de 3ème exportateur, la France se place parmi les 5 premiers exportateurs d’armes au monde (3ème) et, dans la mesure où le quinquennat Hollande a vu une augmentation de près de 45% des livraisons d’armement, elle pourrait même devancer le géant Russe d’ici à 2018. Toutefois, les Etats-Unis devraient rester de loin le n°1 des 57 pays exportateurs d’armes évoluées dans le monde – à eux seuls ils totalisent en effet le tiers des ventes dans le monde ! Entre 2012 et 2016 les chiffres de prise de commande auprès d’entreprises françaises sont ainsi passés de 4,8 à 20 milliards d’euros selon la DGA. Pour ce qui est des livraisons facturées, selon une étude de l’Observatoire économique de la Défense, l’évolution est plus lente : la tendance est cependant bien là et cette relative lenteur s’explique par le temps de matérialisation des commandes ! Remarquons que la France exporte ainsi au total cinq fois plus d’armement qu’elle n’en importe »[5].

On remarquera aussi que l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats et le Koweit sont des clients qui prennent de plus en plus de poids dans les ventes militaires françaises. Ce qui explique les liaisons dangereuses guerrières entre les "démocrates autoritaires en costumes et cravates" (/SarkozyHollande/Macron) et les "autocrates totalitaires enturbannées" (Saoudien, Qatari, Emirati, Koweitien). 

Pendant ce temps comme l'indique Le Monde "93,4 milliards d’euros de profits pour le CAC 40 en 2017C’est 24 % de plus qu’en 2016, une année déjà faste. Les quarante poids lourds, français pour la plupart, retrouvent ainsi les volumes de profits enregistrés en 2006-­2007, juste avant que le capitalisme mondial n’affronte sa plus grave crise depuis 1929 "[6].

C’est dire que le Mouvement pour la Paix et contre les guerres dans nos pays impérialistes a les arguments pour mobiliser les forces sociales et démocratiques afin que l'argent soit investi dans les services publics, l'école, la santé, les salaires, les pensions, l'emploi, le logement plutôt que dans les guerres commises en notre nom. Il doit aussi dénoncer la complicité des gouvernants de droite et de ''gauche'' avec les théocraties des pétro-dollars ainsi que le poids grandissant dangereux du complexe militaro-industriel dans l'économie nationale.

 

« Al Nosra fait du bon boulot » dixit L. Fabius

C'est Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères de Hollande, qui a lui même vendu la mèche en signant ainsi son soutien aux mercenaires fascistes "djihadistes" qui tuent en Syrie, en France et ailleurs au nom de la "guerre des religions et des civilisations". Rappelons qu’Al Nosra est une appellation d’origine contrôlée d’Al Qaida, qui est considérée comme une organisation terroriste en France et dans le monde dit « civilisé » mais qui brusquement devient une opposition démocrate fréquentable quand ils commettent leurs méfaits en Syrie. Ces mercenaires fascistes intégristes du "califat" sont au service des Multinationales et leurs clients donateurs de marchés succulents que sont les pétro-dollars féodaux saoudiens, qataris, koweitiens, émiratis. Les dénégations de cette réalité sont infirmées par le procès en cours de l'entreprise Lafarge pris en flagrant délit de financement de fait des mercenaires fascistes intégristes de Daesh/ISIS/EIL.

En Syrie les mercenaires fascistes "djihadistes" sont la nuit Al Nostra, puis le jour Daesh/EIL/ISIS avant de s'auto-baptiser (Ahrar al-Sham - les Hommes libres du Levant-, Ajnad al-Sham - les soldats du Levant-, Ansar Dine, Coalition Armée Syrienne Libre-ASL-, Fastaqim Kama Umirt, – Brigade Nour, - Brigade Dhou al Nourayn, - Brigade Islam, - Division Tawid, etc) au grè de celui qui les paye : les émirs apatrides des pétro-dollars saoudiens, qataris, koweitiens, émiratis, mais aussi les impérialistes étasuniens, britanniques, israéliens et français.

Activés en Afghanistan dans les années 79/80 dans le cadre de la sainte alliance de l'impérialisme et des théocraties fascistes féodales des pétro-dollars contre le camp socialiste, laïc et démocratique, ces fanatiques sont à la fois alliés et adversaires des Occidentaux selon les agendas des uns et des autres, mais toujours alliés contre le communisme, les nationalistes laïcs, les anti-libéraux, etc. Il ne s'agit nullement d'une alliance contre-nature, mais bel et bien d'une nécessité qui découle de l'essence même du système capitaliste qui, comme le dit Karl Marx, "est semblable au vampire, ne s'anime qu'en suçant le travail vivant et sa vie est d'autant plus allègre qu'il en pompe davantage" [7].

Le mouvement de la Paix ne peut ignorer et faire silence sur cette collusion entre les gouvernants, les théocraties des pétro-dollars et leurs mercenaires fascistes "djihadistes". 

 

Les USA et l'UE s'attaquent aux Etats, Nations, peuples nationalistes

En fait l'impérialisme se venge de ses défaites lors des luttes de libération nationale du XXéme siècle en dévastant les Etats qui ont obtenu l'indépendance sur la base de l'idéologie nationaliste tiers mondiste, panarabe, panafricain, panègre, etc. Ces idéologies nationalistes des indépendances ont aussi vaincu les féodaux tenants de l'idéologie religieuse islamique ou chrétienne dans le processus du combat anticolonial, lequel parfois a pris la forme de guerres de libération nationale. Les Etats théocratiques des pétro-dollars saoudien, qatari, koweitien, émirati sont, à l'instar d'Israël sioniste, des fabrications artificielles de l'impérialisme britanique et français relayé par les USA pour balkaniser les Etats Nations du Moyen-orient en les séparant le plus possible des puits de pétrole.  Ce sont ces monarchies féodales qui jouent aussi leur propre partition revancharde contre les Etats laïcs nationalistes du monde Arabe et les partis panarabes, nassériens, baassistes.         

Observons donc que l'Afghanistan (1979), l'Irak, la Libye, la Yougoslavie en 1999 et la Syrie sont des Etats dont les caractéristiques peuvent être résumés ainsi:  nationalistes, laïcs, souverains, indépendantistes. Peut-on dès lors fermer les yeux sur le fait que les impérialistes étasunien et européen les ont attaqués

- soit pour les démembrer, c'est le cas de la Yougoslavie,

- soit pour y installer des pantins à l'instar des Etats néocoloniaux, c'est le cas de la Côte d'Ivoire,

- soit y semer le chaos, c'est le cas de la Libye, ce qui n'empêche pas l'activité exploitatrice des Multinationales. L'impérialisme pratique aussi des interventions indirectes en s'appuyant sur des contradictions internes à un pays donné pour le faire exploser comme au Soudan ou  le maintenir dans le chaos comme en Somalie.  

Et même quand les révoltes populaires chassent le dictateur vassal comme en Tunisie ou en Egypte, les impérialistes s'appuient sur les intégristes religieux ou des dictatures militaires ou sur un recyclage des anciens dirigeants pour continuer les politiques libérales imposées par l'OMC, le FMI, la Banque Mondiale pour les intérêts des Firmes Transnationales impérialistes. C'est le cas en Tunisie, en Egypte tout comme ce fut le cas en Afrique Noire après la conférence de la Baule dans les années 90 et 91. Par contre la révolte populaire du Bahreïn a été écrasée dans le sang par l'invasion militaire de ce petit pays par l'Arabie Saoudite et les Emirats tout comme l'est actuellement le Yémen.

Partout on a assisté à un scénario de révolutions inachevées, à des agressions militaires et à des récupérations par les bourgeoisies néocoloniales, les féodalités moyennâgeuses et l'impérialisme étasunien et européen.

 

Faire le lien entre attaques intérieures et extérieures

Confronté à l'offensive du capital contre le travail et malgré la domination à sa tête des opportunistes et réformistes, le mouvement ouvrier, syndical, associatif et politique anti-libéral, antifasciste et eurocritique prend peu à peu conscience dans les luttes que la défaite du camp socialiste dans les années 89/91 a été le coup d'envoi de l'offensive du capital contre tous les conquis de 36, 45 et 68. Les agressions successives des politiques libérales dictées par l'UE aux alternants au pouvoir de "droite et de gauche" paupérisent le monde du travail,  ruinent les paysans, coupent dans les budgets de la santé et de l'éducation, attentent aux libertés démocratiques, provoquent dans le cadre de la division du travail à l'échelle européenne, une certaine désinsdustrialisation de la France, etc.

Mais le lien n'est pas encore fait entre ces agressions antisociales et anti-démocratiques internes aux pays impérialistes et les agressions militaires extérieures contre les peuples, toutes deux provoquées par la crise générale systémique du mode de production impérialiste et la remondialisation capitaliste.

Pour les gouvernants et les patrons, il ne faut surtout pas que le lien soit fait entre politiques intérieures et politiques extérieures. Les opportunistes qui dirigent nos organisations de combat de classe succombent ainsi à l'offensive idéologique chauvine du Medef et des partis de "droite, de gauche" et fasciste du capital. Ce n'est pas nouveau.

Comme le fait remarquer Lénine en 1915, c'est Cecile Rhodes, le théoricien du colonialisme anglais, qui explique ainsi le lien entre politique intérieure et politique extérieure du capitalisme : "J'étais hier dans l'East-End (quartier ouvrier de Londres), et j'ai assisté à une réunion de sans-travail. J'y ai entendu des discours forcenés. Ce n'était qu'un cri : Du pain ! Du pain ! Revivant toute la scène en rentrant chez moi, je me sentis encore plus convaincu qu'avant de l'importance de l'impérialisme... L'idée qui me tient le plus à coeur, c'est la solution du problème social, à savoir : pour sauver les quarante millions d'habitants du Royaume-Uni d'une guerre civile meurtrière, nous, les colonisateurs, devons conquérir des terres nouvelles afin d'y installer l'excédent de notre population, d'y trouver de nouveaux débouchés pour les produits de nos fabriques et de nos mines. L'Empire, ai-je toujours dit, est une question de ventre. Si vous voulez éviter la guerre civile, il vous faut devenir impérialistes"[8]

 

L'UE ou comment redevenir hégémonique

Prises isolément, les puissances impérialistes coloniales européennes se sont affaiblies après la seconde guerre mondiale antifasciste. Le principal moyen de retrouver une position d'hégémonie mondiale pour les bourgeoisies nationales européennes qui ont perdu leur domination sur le monde après 1945 est de s'allier pour édifier le bloc impérialiste qu'est l'UE. L'UE est la forme locale que prend la remondialisation capitaliste, c'est-à-dire la concentration du capital à l'échelle de l'Europe. Cette construction impérialiste Européenne commencée sous l'égide des USA pour détruire le camp socialiste tend à s'autonomiser tout en gardant l'unité avec les USA contre les autres peuples du monde. L'UE devient donc la bonne échelle à partir de laquelle les bourgeoisies européennes peuvent espérer continuer à être "impérialistes" pour résoudre à termes la "question de ventre" selon l'expression de Cécile Rhodes.

C'est là qu'on trouve une des sources du soutien qu'apportent les opportunistes à la tête du mouvement ouvrier syndical et politique à la construction du bloc impérialiste qu'est l'UE. Ici le nationalisme bourgeois se mue en chauvinisme social-impérialiste au nom d'une conception qui borne les frontières de "l'internationalisme" (sic!) à celles de l'UE. Un tel aveuglement nationaliste des dirigeants des organisations ouvrières, sociales et démocratiques n'est en réalité qu'un alignement derrière la volonté hégémonique dominatrice des impérialistes de leurs propres pays et Etats. C'est ouvertement le cas de la CES (confédération européenne des syndicats) et de la direction du PCF social démocratisée. Les dirigeants du mouvement ouvrier et démocratique de chaque pays, même quand ils critiquent l'UE et les politiques gouvernementales libérales de "droite et de gauche", s'inscrivent dans une optique d'aménagement du capitalisme européen parce qu'ils ont, consciemment ou inconsciemment, intégré le fait que chaque capitalisme national s'est affaibli. C’est pourquoi ils véhiculent les légendes et chimères sur "l'europe sociale", "l'europe des travailleurs", les "états unis socialistes d'europe" qui ne sont que des oripeaux cachant mal leur soutien objectif à l'alliance supranationale dans le cadre de l'UE avec pour ambition de supplanter à terme l'hégémonie US.

Cette alliance est actuellement pilotée par le capitalisme national le plus fort économiquement, l'Allemagne, qui organise du coup une division du travail à l'échelle de l'Europe.

Du temps de l'existence du camp socialiste en Europe, c'est le capitalisme US qui était à la manoeuvre dans la dite construction de l'Europe du capital.

Ce "besoin d'air" selon la formule de Laurence Parizot, ex-présidente du Medef, est ainsi théorisé dans un texte intitulé « socialistes de toute l’Europe, unissez-vous ! » par Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Michel Rocard, tous ténors et hauts responsables de l’Internationale Socialiste : « le socialisme dans un seul pays n’a évidemment plus de sens. Si l’on veut être efficace et peser vraiment sur le cours des choses, les politiques à mettre en œuvre et les régulations à construire se situent désormais à l’échelle des continents et du monde. (…) La social-démocratie se définit par la recherche d’un triple compromis entre le capital et le travail, le marché et l’Etat, la compétition et la solidarité. (…) Les trois compromis de la social-démocratie doivent donc être actualisés, nos méthodes réformées et internationalisées. (…) Il faut aussi éviter tout repli sur soi, car le déséquilibre actuel qui fait des Etats-Unis l’acteur dominant du système international doit être corrigé. (…) La refondation de la social-démocratie passera d’abord par l’Europe. (…) devant les enjeux de la gouvernance internationale … l’Europe constitue le bon échelon d’intervention et de représentation. (…) nous voyons ce qu’elle peut d’ores et déjà dans la sphère économique ! Puissance douce, soft power, comme diraient les Anglo-Saxons ? (…) un monde qui se structurera autour de quatre ou cinq grands ensembles régionaux, dont l’Europe. (…) la social-démocratie doit prendre appui sur l’Europe »[9]. Il s'agit donc bel et bien ici d'édifier une puissance unie capable de prolonger la domination mondiale du capitalisme européen.

Cette citation montre à suffisance la parenté idéologique entre social-démocratie et trotskisme, deux faces de la même médaille au service des intérêts fondamentaux du capital impérialiste. Social-démocratie et trotskisme, qui n'en est qu'une variété souvent gauchiste, sont viscéralement opposés au "socialisme dans un seul pays".

La marche guerrière actuelle des USA affublés de l’UE a pour objectif de prolonger leur domination sur le monde : en faisant main basse sur les matières premières, notamment stratégiques (pétrole, gaz), en détruisant les pays indépendants et en empêchant l’avènement d’un monde multipolaire qui rapprocherait l’humanité de l’égalité entre les peuples.

Ce nouveau cycle des guerres a été inauguré par la « guerre du golfe » fin 1990 et début 1991. Le monde est à l'heure actuelle confronté à l'alliance guerrière dévastatrice entre le "soft power" Européen et le "hard power" US. 

Cécile Rhodes et Jules Ferry, le théoricien français de la "mission civilisatrice de la colonisation" ou du "droit des peuples supérieurs à civiliser les peuples inférieurs", ont justifié et piloté les conquêtes coloniales alors que le capitalisme industriel et bancaire fusionnait en un capitalisme financier des monopoles. Il s'agissait alors de se tailler le maximum de territoires pour procurer directement les matières premières minières et agricoles aux industries de la Métropole coloniale.

Aujourd'hui il s'agit d'imposer le libéralisme par la soumission des Etats néocoloniaux, de détruire par la guerre les Etats nationaux indépendants qui font obstacle à l'expansion mondiale du capital financier et de contenir la montée en puissance sur le plan économique des pays rescapés du camp soicaliste (Chine, Vietnam, Corée du Nord, Cuba, Laos) et des pays regroupés au sein des BRICS. 

   

Le mythe des « valeurs civilisationnelles supérieures » de l'Occident

La révolution bourgeoise française pour vaincre la monarchie féodale a véhiculé le principe selon lequel les "humains naissent libres et égaux en droit et en dignité". Elle a réalisé l'égalité citoyenne par le suffrage universel entre 1789 et 1945,  d'abord par la révolution de 1848 qui remplace le vote censitaire masculin par le suffrage universel masculin, puis ensuite par la libération antifasciste sous l'égide du Conseil National de la Résistance (CNR) qui étend le suffrage universel aux femmes. L'égalité femmes = hommes demeure pourtant loin d'être une réalité dans plusieurs domaines. On est encore loin du droit de vote des étrangers maintes fois promis par le PS. Pire c'est l'aggravation de la condition des étrangers. L'Etat bourgeois républicain français, confronté à l'échec de son projet assimilationniste qui consiste à faire changer de "nature" l'étranger et les descendants français issus des ex-colonies françaises, s'embourbe de plus en plus dans un transfert en France des discriminations, de la ségrégation, du racisme, de la xénophobie propre au capitalisme colonial. Le racisme arabophobe, négrophobe, rromophobe et islamophobe fait partie dorénavant du décor institutionnel et médiatique français. L'assimilation est une particularité du colonialisme français qui fait dire à Samuel Huntington que "les Français sont toutefois plus attachés à leur culture que racistes à proprement parler" [10] et "qu'en Europe occidentale, l'antisémitisme vis-à-vis des Arabes a en grande partie remplacé l'antisémitisme à l'égard des Juifs"[11]. Si hier l'ennemi était le communisme, aujourd'hui la grille de lecture culturaliste et racialiste est devenue le moyen de définir l'ennemi intérieur et extérieur. 

L'Etat bourgeois républicain fait hypocritement ce que préconise Samuel Huntington: « Dans le monde de l’après-guerre froide, les distinctions les plus importantes entre les peuples ne sont pas idéologiques, politiques ou économiques. Elles sont d’ordre culturel. Peuples et nations tentent de répondre aux questions les plus élémentaires auxquelles les hommes peuvent être confrontés : Qui sommes-nous ? »[12]  Diviser les travailleurs en occultant les "distinctions idéologiques, politiques et économiques" pour ériger les "distinctions culturelles" comme l'alpha et l'omega des contradictions  de la société et du monde constitue la stratégie bourgeoise afin de pérenniser sa domination et donc ses profits. De la même manière, d'ailleurs, que pour effacer la lutte des classes est célébré "l'individu, l'individualisme" (qui serait équivalent à "liberté") systématiquement opposé au "collectif, au collectivisme" (qui serait équivalent à "totalitarisme" à l’extérieur ou « conservatisme » à l’intérieur).

Est-ce vraiment nouveau?  Bien sûr que non ! Ces distinctions "culturelles, raciales, religieuses, civilisationnelles" ont été utilisées par le capitalisme Occidental pour organiser le génocide des Amérindiens, l'esclavage des Noirs et le système colonial mondial qui a cédé la place, après la seconde guerre mondiale anti-fasciste, à l'actuel système néocolonial. En fait Samuel Huntington explique que "L’expansion de l’Occident a été facilitée par la supériorité de son organisation, de sa discipline, de l’entraînement de ses troupes, de ses armes, de ses moyens de transport, de sa logistique, de ses soins médicaux, tout cela étant la résultante de son leadership dans la révolution industrielle. L’Occident a vaincu le monde non parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures mais plutôt par sa supériorité à utiliser la violence organisée. Les Occidentaux l’oublient souvent, mais les non-Occidentaux jamais" [13].

L'élite bourgeoise régnant dans les pays impérialistes occidentaux confond donc sciemment  "supériorité" du mode de production capitaliste avec "supériorité des valeurs, de la culture, de la religion, de la civilisation" pour justifier les guerres, l'exploitation, l'oppression, la domination, voire les massacres et génocides coloniaux.

On retrouve à l'heure actuelle la même démarche consistant à présenter les "valeurs et religions judéo-chrétiennes" du capitalisme occidental comme étant par essence "démocratiques, civilisées, tolérantes, humanistes, etc" et à disqualifier les autres "cultures et civilisations" comme étant "barbares". L'impérialisme occidental bombarde ainsi les peuples pour les "libérer de la sauvagerie" et s'autodéfinit voire s’autoproclame comme représentant "la communauté mondiale".

La rupture du mouvement ouvrier et démocratique, syndical, associatif et politique avec cette idéologie culturaliste de la bourgeoisie républicaine est une condition sine qua non du développement libre et large de la lutte de classe contre la division des travailleurs et pour l'égalité, non pas seulement des humains, mais aussi des peuples. La devise individualisante de la bourgeoise selon laquelle les "humains naissent libres et égaux en droit et en dignité" doit être compléter par la devise selon laquelle les peuples sont aussi égaux en droit et en dignité.  C'est une condition également nécessaire pour développer un mouvement de la paix véritablement internationaliste.

 

Différents aspects des Etats impérialistes : le cas Français

Historiquement la bourgeoisie française en renversant la noblesse féodale et sa monarchie absolue de droit divin en 1789 n'a pu stabiliser la République bourgeoise qu'après avoir réprimé dans le sang la Commune, première révolution ouvrière de l'humanité.

Entre 1789 et 1871, se sont succédés Républiques (1ère et 2éme), consulat, empire, monarchie parlementaire, puis de nouveau l'empire et enfin la Troisième République qui dura 70 ans jusqu'à l'infâme trahison nationale de 1940. Cette forfaiture n'était qu'une répétition de l'abandon de Paris par le pouvoir bourgeois face aux troupes de Bismarck en 1871 qui provoqua la Commune de Paris.

La IVième république instable en raison de la force du PCF, qui faisait alors près de 30% de l'électorat, fut balayée par la guerre de libération du peuple indochinois puis du peuple algérien et remplacée par la Véme république instituant une "monarchie républicaine".

La république bourgeoise prise de panique, devant l'impact de la Révolution d'Octobre 1917 en Russie avec la naissance du PCF en 1920 et son rôle d'avant-garde dans le combat de classe et dans la libération du pays occupé par les Nazis en 1940, a été contrainte de concéder des conquêtes sociales et démocratiques face aux luttes de classe du mouvement ouvrier en 36, 45, 68.

La défaite  du camp socialiste et de l'URSS en 1989/91 a été l'occasion d'inverser le rapport des forces et d'accélérer le processus de récupération bourgeoise qui avait déjà commencé à partir de 1972, notamment avec le "programme commun PS/PCF" et surtout après la victoire électorale de la "gauche" et le gouvernement PS de 1981 avec des Ministres PCF.

La bourgeoisie entamait ainsi la liquidation des concessions sociales et démocratiques. L'abandon progressif de la lutte des classes au profit de la collaboration de classe par la direction du PCF s'explique par les surprofits tirés par la bourgeoisie impérialiste du système colonial puis du système néocolonial, surprofits qui ont permis au capitalisme impérialiste de semer l'illusion de "l'Etat providence" et de la "société de consommation à crédit".

Les coups de semonces de la crise systémique du capitalisme des années 70 annonçaient la fin progressive de la période d'évolution relativement "tranquille" du capitalisme d'après guerre. Et une fois le rapport des forces inversé en leur faveur, les patrons ordonnèrent à l'Etat bourgeois de passer à l'offensive pour maximaliser leurs profits.

La social-démocratie fut portée au pouvoir à partir des années 80 pour lancer ce processus en neutralisant la combativité ouvrière et syndicale.

L'UE est l'alliance entre les bourgeoisies européennes pour réaliser le profit maximum en détruisant toutes les conquêtes sociales et démocratiques obtenues de haute lutte à l'époque de l'existence en Europe du camp socialiste. L'acte unique de 1986, puis Maatricht qui institue l'euro à la place des monnaies nationales et le Traité de Nice, copie jumelle du traité constitutionnel européen rejeté à 55% furent les étapes les plus récentes de la marche forcée vers la mise en place de l'UE dont l'ex-président Juncker a dit "Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens".

L'Etat bourgeois républicain garde donc dans son ADN la tendance du capitalisme à son stade suprême à être "la réaction sur toute la ligne" selon la juste expression de Lénine. L'illusion qu'il pouvait en être autrement n'a été entretenue que pour faire face au rapport des forces capital/travail à l'époque de l'existence du camp socialiste et de l'URSS.          

Dans sa phase d’accumulation du Capital, La république bourgeoise avait aussi repris à son compte en le prolongeant jusqu'en 1848, après un bref moment d'abolition sous Robespierre, le commerce esclavagiste et la politique de conquêtes coloniales de la monarchie. C'est ainsi que la république bourgeoise s'est taillée un vaste empire colonial en Afrique à coups de massacres, voire parfois de génocides et de code de l'indigénat basé sur les travaux forcés. La françafrique d'aujourd'hui en est la continuation néocoloniale alors que sont maintenues des colonies (Kanaky, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, etc) élargissant le territoire métropolitain et sa zone maritime de 550.000 km2 à 11 millions de km2.

L'Etat bourgeois républicain français non décolonisé a donc dans son ADN les stigmates du colonialisme et du racisme qui sont des idéologies au service des intérêts des grands groupes capitalistes français. On trouve ici une des sources du racisme d'Etat français (arabophobe, négrophobe, islamophobe) et de l'essence guerrière de l'impérialisme français qui permet de comprendre pourquoi la Libye a été ramenée à "l'âge de pierre" selon le mot de Bush junior et à l'ère de l'esclavage par les bombardements et l'assassinat en direct de Kadhafi.

Discrimination et racisme font partie des gènes de l'Etat républicain bourgeois qui, tout comme aux USA, sont des armes de division massive du monde du travail pour handicaper sa lutte de classe contre le patronat et son Etat.

L'Etat républicain bourgeois n'est donc par essence ni social, ni égalitaire, ni altruiste, il est par nature au service des Multinationales et donc plutôt exploiteur, oppresseur, colonialiste et raciste.  

 

Le social chauvinisme européiste, principal handicap du mouvement de la paix

Lors de la première guerre contre l'Irak en 91, puis contre la Yougoslavie en 1999, puis à nouveau contre l’Irak en 2003 avec le refus de Chirac de s'y engager, des milliers de manifestants pour la paix battaient les pavés des grandes villes de France. On peut aussi observer que les bombardements criminels de l'Etat sioniste colonialiste d'Israël sur Gaza mobilisent relativement surtout dans les quartiers populaires.

Mais ce qui est frappant, c'est la quasi-disparition dans les faits d'appels à la mobilisation dans les rues des syndicats, associations et partis du mouvement ouvrier et populaire anti-fasciste que ce soit lors des bombardements puis de l'assassinat en direct de Khadafi en Libye ou de la capture de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire après bombardements de l'armée française. Les bombes françaises sur la Syrie sont tout juste accueillies parfois par des critiques du bout des lèvres mais plus souvent par des soutiens assumés plus ou moins conditionnés.   

Qu'est ce qui explique donc aujourd'hui l'inexistence de fait d'un mouvement de la paix en France et dans les différents pays de l'UE ?

Le "ni, ni", c'est-à-dire ni Saddam/ni Bush, ni Milosevic/ni Clinton, puis ni Khaddafi/ni Otan, est une approche idéologique qui a désarmé le mouvement de la paix. Epingler toutes les raisons, et il y en a beaucoup, pour renvoyer dos à dos les gouvernants des pays attaqués et les puissances impérialistes est devenu le leitmotiv pour ne pas s'engager pour la paix et contre les guerres. L'addition des griefs contre les bourgeoisies nationales de pays attaqués par "notre" propre bourgeoisie impérialiste est devenue une antienne pour nier le fait que c'est à chaque peuple de régler le compte à sa propre bourgeoisie et non à l'impérialisme, surtout pas le "nôtre". La mentalité du "nous sommes moins pires" imposée par l'impérialisme aux chefs des organisations syndicales, associatives et politiques du mouvement ouvrier et démocratique est devenue le tombeau de l'internationalisme. Inconsciemment parfois, mais toujours sans le dire, il y a la croyance que les Saddam, Milosevic, Khaddafi, Gbagbo, Bachar, Kim Jong Un, Poutine, Xi Jin Ping, etc, sont "pires" que les Bush, Clinton, Obama, Trump, Blair, Cameron, May, Sarkozy, Hollande, Macron ,Merkel, etc. A la base de ce préjugé chauvin, il y a l'implicite idéologie de "notre supériorité sur les autres peuples" qu'aucun militant n'ose avouer. Il y a également la croyance consciente ou inconsciente que "nous représentons la civilisation" et que les autres peuples "représentent la barbarie". Il s'agit là  de ce que Noam Chomski a appelé "la fabrique du consentement" qui n'est rien d'autre que de l'endoctrinement par la bourgeoisie à travers ses médias, ses écoles, etc.    

On élude ainsi les raisons profondes, impérialistes, de l'agression d'Etats forts contre un Etat faible. On ne sait même plus prendre en compte le rapport des forces entre Etats pour déterminer la politique du mouvement de la paix. On fait comme si les USA et l'UE agresseurs affublés des théocraties des pétro-dollars ont une force équivalente à l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, etc. Or si la "guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens", les guerres des USA et de l'UE n'ont d'autre but aujourd'hui que la préservation de leur domniation séculaire sur l'humanité.

Lénine écrivait en 1915 que "l'impérialisme a développé les forces productives au point que l'humanité n'a plus qu'à passer au socialisme ou bien à subir pendant des années et même des dizaines d'années la lutte armée des grandes puissances pour le maintien artificiel du capitalisme à l'aide de colonies, de monopôles, de privilèges et d'oppressions nationales de toute nature"[14]. Les guerres US/UE/OTAN sont le principal moyen par lequel l'impérialisme Occidental cherche le "maintien artificiel" de son hégémonie prédatrice sur le monde. C'est aussi pour cela que les fauteurs de guerre US/UE/OTAN menacent la paix mondiale en s'attaquant systématiquement aux intérêts du camp de la paix formé par les Brics, l'ALBA et les rescapés du camp socialiste que sont la Chine, Cuba, Corée du Nord, Vietnam, Laos.

Ainsi, avec plus de force qu'hier, l'impérialisme, stade suprême du capitalisme, est traversé par sa contradiction fondamentale qui oppose socialisation de la production toujours plus poussée à l'échelle mondiale et appropriation privée par les actionnaires du profit maximum à la même échelle mondiale. L'Union Européenne est une forme économique et institutionnelle de l'alliance entre les bourgeoisies des pays d'Europe pour assurer l'accaparement de ce profit maximum par les actionnaires de ses multinationales. Des formes d'alliances avec les USA comme le CETA à travers le Canada ou le TAFTA participent de cet objectif de maximisation des profits.

Cette contradiction entre socialisation de la production économique et accaparement privé des profits renforce sur la base de la financiarisation, de la spéculation, de la généralisation du capital fictif, des externalisations, des délocalisations, des concurrences, des fusions, le caractère rentier, la nature parasitaire et l'obsession des puissances impérialistes à maintenir haut les profits. Pour préserver leur hégémonie mondiale multiséculaire, cette volonté de maximiser les profits se traduit également par des agressions contre les conquis sociaux et démocratiques à l'intérieur (centre du système impérialiste) et à l’extérieur, par les guerres d'agression contre les pays, Etats, Nations, peuples de la périphérie.

 

Le nationalisme de la social-démocratie, de l'écologie politique et du trotskisme

Face à cette réalité objective de plus en plus manifeste, que disent les forces dirigeantes du mouvement ouvrier, démocratique, antifasciste dans le pays?      

La direction du PCF s'aligne tout simplement sur un soutien conditionné par le "cadre de l'ONU" (sic!) à l'agression tripartite, dont l'impérialisme français, contre le peuple Syrien: "Il faut bien sûr stopper l’utilisation de ces armes chimiques, elle aurait déjà dû l’être (…) L’enchevêtrement de l’action des différentes grandes puissances dans la région rend la situation extrêmement préoccupante. Il faut continuer de ne pas dissocier une éventuelle action militaire de l’effort politique pour stopper la guerre car on ne résoudra pas cette situation uniquement par des actions de ce type (des frappes, NDLR); la preuve, on en a déjà conduites. (Le soutien du PCF à d’éventuelles frappes) dépend des conditions dans lesquelles est menée cette opération. (Hors cadre de l’ONU) c’est un problème (…) A priori, non, (le PCF ne soutiendrait pas une action hors de ce cadre). C’est pour ça que je dis qu’il faut trouver des solutions politiques dans la durée dans le cadre de l’ONU. »[15]. Il y a là de quoi être écoeuré par ce "soutien" des dirigeants du PCF à des "bombes réparatrices" d'une "présumée attaque chimique" qui repose sur l'à priori que ce que dit l'Etat français est forcément vrai, ce que l'histoire récente et ancienne de l'impérialisme français dément totalement.   

Et contrairement à la fable véhiculée par les organisations trotskistes comme le NPA, le "printemps arabe" n'a pas pris partout la tournure du "dégagez Ben Ali ou Moubarak" tunisien ou égyptien.  Il est totalement faux de dire que "le soulèvement en Syrie contre la dictature d’Assad, qui a débuté en mars 2011, est un mouvement pour les droits démocratiques, sociaux et économiques semblable à ceux qui ont éclaté en Tunisie et en Égypte à la fin 2010 et début 2011. Il fait partie des « soulèvements arabes »"[16].

Le NPA nous expliquait doctement que pour les puissances occidentales, leurs alliés saoudiens et Israël, "Assad est un 'mal connu', et, malgré tout, un pilier de l'ordre régional. Ce qui peut venir après lui est beaucoup plus terrible pour eux... le maintien du régime syrien est la meilleure option possible pour Israël" [17].A partir d'un tel mensonge flagrant, le NPA spécule allègrement en se demandant "pourquoi l'Occident et Israël craignent-ils tellement de perdre le régime de Bachar al-Assad ?" et y répond ainsi : "La victoire de la révolution syrienne ouvrira un nouveau front de résistance contre les puissances impérialistes, alors que sa défaite les renforcerait" avant de se contredire aussitôt : "sous prétexte qu'Assad s'est moins aligné sur les USA et Israël que d'autres régimes arabes (...), ou craignant une montée de l'intégrisme religieux, certains à gauche ne soutiennent pas l'insurrection syrienne. C'e'st un contre-sens! La place des anti-impérialistes et anticapitalistes, c'est d'agir aux côtés des révolutionnaires arabes". Voilà la fable des "révolutionaires" du NPA qui se sont révélés être tout simplement des agents pro-califat wahabites, salafistes, takfiristes de l'impérialisme US et de l'UE. 

En Lybie et en Syrie, ce sont les mercenaires fascistes "djihadistes" au service des émirs des pétro-dollars alliés des impérialistes occidentaux étasuniens, britanniques, français et de l'UE qui ont été, quasiment dès le départ, à la manoeuvre. En fait ce que cache le NPA, c'est que les fascistes intégristes "djihadistes" ont utilisé le fameux "printemps" tunisien et égyptien pour lancer leurs attaques en Libye et en Syrie avec les complicités des impérialistes étatsiniens, européens et français.

Sur ce point, malgré ses confusions, l'organisation trotskiste Lutte Ouvrière est plus prudente que le NPA : " Aussi une politique prit progressivement corps, consistant à soutenir des milices opposantes à Assad suffisamment pour affaiblir celui-ci, mais pas suffisamment pour leur permettre de l’emporter, afin d’éviter l’autre écueil qu’aurait été l’établissement d’un régime islamiste radical à Damas. Les dirigeants américains laissèrent ainsi les monarchies du Golfe, Arabie saoudite et Qatar, ennemies de longue date du régime syrien, aider financièrement et militairement le Front al-Nosra, qui proclamait encore à ce moment-là ses liens avec al-Qaida. Ils eurent l’approbation des autres pays impérialistes, dont la France. Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, déclarait ainsi en décembre 2012 : « Al-Nosra fait du bon boulot ». Les milices djihadistes continuaient de se multiplier, formées de combattants syriens mais aussi d’autres venus d’Afghanistan, de Libye, d’Irak et d’autres pays musulmans (y compris de France-AN), dont le projet politique était d’instaurer une république islamique. Dans cette myriade de milices intégristes islamistes, certaines gagnèrent en influence au fil de la guerre, comme le Front al-Nosra, le groupe Jaish al-Islam ou encore Ahrar al-Sham. En fait, la politique de l’impérialisme américain et de ses alliés occidentaux, dont la France, contribuait à développer le chaos, comme elle l’avait fait auparavant en Irak. De ce chaos naquit Daech, acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant. Si le berceau de cette organisation était irakien, c’est en Syrie qu’elle conquit ses premiers territoires. Les villes de Raqqa et Deir ez-Zor passèrent sous son contrôle dès décembre 2013"[18].

Lutte Ouvrière met le doigt sur la "responsabilité" de l'impérialisme étasunien et européen dont la France en Syrie et même en Irak, mais reste au milieu du guet en réduisant celle-ci au "chaos", alors que les trois entités que sont les impérialistes USA/UE/France, les pétro-dollars saoudo-qataris et les multiples groupes protéiformes fascistes "djihadistes" constituent un seul et même camp guerrier contre l'Etat Syrien et son gouvernement laïc Baassiste.

Lutte Ouvrière ne tire pas jusqu'au bout les leçons de ce que nous apprennent les faits en reconnaissant que les impérialistes "civilisés" Français, Britanniques, Etatsuniens, les théocraties des pétro-dollars et les mercenaires fascistes "djihadistes", dont ceux venant de France, forment en Syrie un même et seul camp celui des agresseurs du peuple et de l'Etat syrien.

Lutte Ouvrière ne le peut pas parce que le "nationalisme" laïc salvateur et résistant de l'Etat et du peuple syrien lui répugne tout comme le "nationalisme" des Francs Tireurs et Partisans (FTP, y compris MOI), des communistes français et des gaullistes lors de l'occupation de la France collabo par les Nazis entre 1940 et 1945. Si le NPA voit des "révolutionnaires" partout sans aucune distinction entre révolution et contre-révolution, Lutte Ouvrière est atteinte du syndrome maladif de la négation idéologique du caractère progressiste du "nationalisme" contre l'oppresseur colonialiste ou l'occupant Nazi. Pourtant en Syrie, il s'agit d'un "nationalisme" laïc représenté par Bachar al-Assad, le parti Baas contre la régression nécoloniale féodalo-théocratique des amis des "démocrates" que sont Obama/Trump, Cameron/May et Sarkozy/Hollande/Macron.  

De façon générale, la social-démocratie, l'écologie politique et le trotskisme érigent le "nationalisme" comme le poison à endiguer hors de tout contexte. Ce qui finalement les conduit au "ni, ni" entre pays, nations, Etats et peuples agressés d'une part et pays et Etats agresseurs d'autre part. C'est ce "ni, ni" qui empêche actuellement le mouvement de la paix de s'acquitter de son devoir de solidarité internationaliste avec les peuples agressés par les impérialistes des USA, de l'UE et de la France. 

Cette obsession du "ni, ni" fondée sur l'opposition au "nationalisme" les aveugle tant que cela les conduit à verser dans un chauvinisme européiste défini comme "internationaliste". L'euro-chauvinisme est ainsi devenu un prétendu antidote au "nationalisme" désintégrateur de l'UE,  automatiquement assimilé au fascisme. Les "eurosceptiques" sont ainsi qualifiés de "fascistes" parce que "nationalistes". Les frontières de l'internationalisme sont ainsi ramenées aux frontières de l'UE dans un refus quasi-aveugle de définir cette construction comme un bloc des bourgeoisies européennes pour dominer et piller le monde.

500 ans de colonialisme des puissances de l'UE ne suffisent plus à démontrer aux dirigeants opportunistes syndcaux, associatifs et politiques du mouvement ouvrier, ou tout au moins ceux qui s'en réclament à grand cri, la nécessité de dire NON aux gangsters et brigands des monopoles du capital financier qui broient les conquis sociaux et démocratiques des travailleurs ici et bombardent les peuples qui résistent  là bas. L'européo-chauvinisme, c'est voir la paille "nationaliste" dans l'oeil de l'autre et être aveugle sur la poutre chauvine dans son propre oeil. Il n'y a là rien d'internationaliste, mais tout simplement du chauvinisme à l'état pur, c'est-à-dire un nationalisme agressif dominateur antithèse du nationalisme défensif des peuples, Etats, Nations et pays qui défendent leur indépendance et leur souveraineté nationale. C'est à cela que nous ne cessons d'assister depuis la première guerre du golfe à nos jours.

Le mouvement de la paix est condamné à sombrer si il n'est pas capable de se démarquer du chauvinisme européiste qui n'est en réalité qu'une transposition à l'échelle européenne du nationalisme suprémaciste de chaque Etat impérialiste européen pris à part.  

 

Lutter pour la paix, c'est lutter pour l'égalité entre les peuples    

Le mouvement ouvrier assomé par la contre-révolution bourgeoise de 1989/91 commence à peine à relever la tête. Après la dernière grande bataille gréviste de novembre et décembre 1995 qui a précédé la longue lutte sociale des travailleurs sans papiers pour la sortie de la clandestinité imposée, les résistances sociales se multiplient. Les luttes sociales contre la "loi travail", les ordonnances et lois Macron qui attaquent tous azimuts sur tous les fronts, celles des étudiants contre la sélection pour l'entrée à l’Université sont les actuelles manifestations de la reprise de la lutte des classes des travailleurs.

Les combats de classe se font dans un contexte de paupérisation des "classes moyennes" qui provoque une différenciation au sein même de l'aristocratie ouvrière et de la bureaucratie syndicale. Le réformisme syndical apparaît de plus en plus comme un frein aux luttes et donc comme un appendice, au sein du monde du travail, des intérêts du capital.

Le programme unique libéral maquillé par la bipolarisation entre "droite et gauche" a volé en éclats avec l'effondrement, aux élections présidentielle et législative, du PS et de la droite, avec la percée de la France Insoumise qui représente la rebellion dans les urnes des "classes moyennes" en voie de paupérisation et de précarisation, avec l'abstention massive, avec la menace du vote fasciste Lepéniste et l'élection de Macron et de son parti. Macron et son parti En Marche, qui fusionne en son sein des sociaux libéraux du PS, des centristes et des éléments de la droite, tous pro-européens est le nouvel oripeau de la bourgeoisie pour mener rapidement son opération de destruction des conquis à terme.

Le capital tente à travers son gouvernement Macron de parachever, comme l'annonce Denis Kessler, la désagrégation du "modèle social français (qui) est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes... La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance!" [19]. Cet ex-vice président du Medef dit clairement qu'il faut en finir avec toutes les concessions faites quand le PCF était encore digne du nom qu'il porte : "A l'époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d'obtenir des avancées - toujours qualifiées d’«historiques» - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises. Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc" [20].

Le combat de classe, de plus en plus assumé contre la régression sociale imposée par l'UE, doit être lié à la lutte pour la paix contre les guerres impérialistes. La ligne de fracture qui structure les deux camps - libéraux pro-européistes et anti-libéraux eurocritiques et anti-UE - en présence dans la lutte de classe, a commencé à être édifiée par le NON à 55% au Traité Constitutionnel Européen(TCE). La direction du PCF et les trotskistes forment le magma centriste qui se veut européiste et anti-libéral, alors que la France insoumise se révèle eurocritique et antilibérale (plan A et B).  

Pour faire le lien entre luttes sociales, démocratiques et lutte pour la paix et contre les guerres, il faut rompre avec l'influence de "notre" bourgeoisie sur les dirigeants de nos organisations de classe. Il nous faut aussi rompre avec la posture selon laquelle la vérité sonne toujours du côté de ce que disent les gouvernants et les médiamensonges de chez nous.

Nous devons apprendre aussi à écouter ce que nous disent les communistes, les révolutionnaires, les démocrates véritables des pays agressés par "notre" impérialisme.

Ainsi on aurait appris, comme le dit le camarade Ammar Bagdash, secrétaire du Parti Communiste Syrien, que "dans l’analyse des communistes syriens, les conditions ont été posées également par les mesures libérales (de l'Etat syrien-AN) adoptées en 2005. Cette politique a eu trois effets négatifs : une augmentation des inégalités sociales; l’exclusion sociale de plus en plus diffuse dans les banlieues de Damas; la dégradation des conditions de vie de la population. Cela a favorisé les forces réactionnaires, comme les Frères musulmans, qui se sont appuyées sur le sous-prolétariat, surtout rural. Quand nous avons dénoncé tout cela jusqu’au Parlement, on nous a accusé d’adopter une posture idéologique et d’être des idiots" [21]

Le communiste Ammar Bagdash poursuit son analyse : "La Syrie constitue une digue contre l’expansionnisme nord-américain au Moyen-orient, surtout après l’occupation de l’Irak. Mais le véritable protagoniste de ce projet se trouve être en réalité le président israélien Peres, qui poursuit cet objectif depuis les années 1980. Les communistes syriens ont donné un nom à ce projet : la grande Sion. La Syrie a refusé tous les diktats des Etats-unis et d’Israel au Moyen-orient, a soutenu la résistance irakienne, celle libanaise et le droit national du peuple palestinien"[22].

On comprend mieux ici la haine que suscite l'Etat Syrien auprès des cercles dirigeants Occidentaux et c'est cela qui explique pourquoi selon le secrétaire général du PC Syrien : "En Syrie, ils veulent refaire ce qui s’est passé en Égypte et en Tunisie. Mais là il s’agissait de deux pays philo-impérialistes. Dans le cas de la Syrie, c’était différent. Ils ont commencé par des manifestations populaires dans les régions rurales de Daraa et d’Idleb. Mais dans les villes, il y eut immédiatement de grandes manifestations populaires de soutien à Assad. Par ailleurs, au début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes. Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp. Quand la méthode des manifestations ne marchait plus, ils sont passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Le gouvernement a réagi en adoptant certaines réformes comme celle sur le multipartisme et sur la liberté de la presse, réformes que nous avons soutenu. Mais les forces réactionnaires ont rejeté ces réformes. Communistes, nous avons réalisé cette équation : les discours et les actes doivent être confrontés aux discours et aux actes. Mais le terrorisme doit être confronté par la souveraineté de la loi, en rétablissant l’ordre"[23].

L'explication continue ainsi : "Ensuite, on est passé à la troisième phase. La véritable révolte armée. Attentats et assassinats ciblés étaient le signal pour commencer l’attaque contre Damas. Puis les attaques se sont concentrées contre Alep, qui par sa position géographique rend plus facile le trafic et le ravitaillement depuis l’étranger. Le gouvernement a réagi en imposant l’hégémonie de la loi. Il convient de dire que l’intervention de l’armée et les bombardements aériens se sont produits dans une zone où l’essentiel des civils avaient déjà fui. A la contre-offensive de l’armée syrienne, les rebelles ont réagi de façon barbare, y compris dans les zones où il n’y avait pas de combattants. Et puis ils ont assiégé Alep"[24].

En conclusion pour faire comprendre la résistance du peuple syrien, le communiste syrien déclare : "En Syrie, à la différence de l’Irak et de la Libye, il y a toujours eu une forte alliance nationale. Les communistes travaillent avec le gouvernement depuis 1966, sans interruption. La Syrie n’aurait pas pu résister en comptant seulement sur l’armée. Elle a résisté parce qu’elle a pu compter sur une base populaire. En outre, elle a pu compter sur l’alliance avec l’Iran, la Chine, la Russie. Et si la Syrie reste debout, des trônes vont tomber parce qu’il deviendra clair qu’il existe d’autres voies. Notre lutte est internationaliste. Un expert russe m’a dit : « Le rôle de la Syrie ressemble à celui de l’Espagne contre le fascisme »"[25].

Le mouvement pour la paix en France doit apprendre à écouter un autre son de cloche que les seules sirènes des médiamensonges qui appartiennent à 9 milliardaires, mais aussi doit s'efforcer de répondre à l'appel comme celui préventif du Parti Communiste du Liban après la victoire militaire du peuple Libanais contre l'agression israélienne en 2006 : "Le Parti Communiste libanais voit dans la nouvelle menace étasunienne une tentative visant à porter la terreur dans notre pays et à liquider notre Résistance nationale, de manière à permettre à Washington de donner un nouvel élan à son projet radical contre la région arabe, le projet du " Nouveau Moyen Orient", dont le but est de diviser le monde arabe en mini Etats antagonistes, afin de servir Israël déclaré par George W. Bush " Etat des juifs de la Planète ", tout en faisant des peuples arabes des tribus se faisant inlassablement la guerre, tandis que les richesses que recèle leur terre sont pillées; surtout qu’on parle de la présence au Liban d’une nappe de pétrole. Le Parti Communiste libanais appelle le peuple libanais à faire face à cette nouvelle agression étasunienne et à empêcher la réalisation de ses objectifs"[26].

Cet appel se conclut ainsi : "Il demande aux gouvernements des pays européens de la Méditerranée une position claire concernant cette agression et, surtout, l’utilisation par Washington des bases militaires érigées dans ces pays dans ses buts agressifs contre un petit peuple qui a levé l’étendard de la Résistance afin de libérer son pays et de défendre sa souveraineté et son indépendance"[27].

La Corée du Nord en tout cas (autre pays de «l’axe du mal») a tiré des conséquences de la guerre contre l’Irak : "Le seul moyen d'éviter une guerre consiste à augmenter ses moyens d'auto-défense", a souligné jeudi 10 avril 2002 un commentaire de l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. "La guerre irakienne lancée par les Etats-Unis à titre préventif montre clairement qu'un conflit peut être évité et la sécurité du pays et de la Nation garantie uniquement lorsque l'on a une force de dissuasion suffisante pour décourager de manière décisive toute attaque de l'ennemi". Les succès diplomatiques qu'enregistrent la République Populaire Démocratique de Corée résultent de la réalisation d'une capacité défensive dissuasive nucléaire qui force les impérialistes à les respecter. Mais le "capitalisme porte en son sein la guerre comme la nuée porte l'orage" et les peuples des pays impérialistes fauteurs de guerre doivent absolument lutter pour la paix.   

Or, à l'heure actuelle, un mouvement de la paix n'existe pas vraiment. Le nouveau cycle des guerres impérialistes nécessite d’œuvrer à la renaissance au moins de ce que constatait J.V. Staline en 1952 : “Le mouvement actuel pour la paix se propose d’entraîner les masses populaires dans la lutte pour le maintien de la paix, pour conjurer une nouvelle guerre mondiale. Par conséquent, il ne vise pas à renverser le capitalisme et à instaurer le socialisme, — il se borne à des buts démocratiques de lutte pour le maintien de la paix. A cet égard, le mouvement actuel pour le maintien de la paix se distingue de celui qui existait lors de la première guerre mondiale, et qui, visant à transformer la guerre impérialiste en guerre civile, allait plus loin et poursuivait des buts socialistes. Il se peut que, les circonstances aidant, la lutte pour la paix évolue çà et là vers la lutte pour le socialisme, mais ce ne sera plus le mouvement actuel en faveur de la paix, mais un mouvement pour renverser le capitalisme »[28].

Retrouver le chemin des buts démocratiques de lutte pour la paix est partie prenante des combats de classe pour la défense des intérêts de classe des travailleurs et prépare l'évolution du mouvement pour la paix vers la lutte pour le socialisme, première étape du communisme.


[1] Très onéreuse guerre en Irak, La Tribune, 14/03/2013

[2]  le coût exorbitant des guerres de la France” Libération 16/03/2015.

[3]  Huffpost, 14/04/2018.

[4] La Tribune, janvier 2015

[5] https://major-prepa.com/geopolitique/la-france-championne-des-ventes-darmes/

[6] Le Monde, 8 mars 2018

[7] Karl Marx, Le Capital, 1867

[8] Lénine, 1915, Impérialisme, stade suprême du capitalisme

 [9] Le Monde du 29 octobre 2002

[10]  Le choc des civilisations (The Clash of Civilisations) (1996), Samuel Huntington, éd. Odile Jacob, 2007, p. 219

[11]   idem

[12]  idem

[13] idem

[14]   Le socialisme et la Guerre, Lénine, 1915

[15] Pierre Laurent, secrétaire national PCF, sur RTL le 11/04/2018

[16] Résolution du Comité international de la IVe Internationale, mars 2014.

[17]Gauche révolutionnaire : la grande manipulation | Vigile.Québec

https://vigile.quebec/articles/gauche-revolutionnaire-la-grande-manipulation-6996

[18]  Lutte de Classe N°182, mars 2017

[19]   Challenges,  Denis Kessler, 4 octobre 2007. 

[20]  Idem

[22]  idem

[23]  idem

[24] idem

[25]  idem

[26]  Beyrouth, 29 février 2008,  Bureau politique du Parti Communiste libanais

[27]  idem

[28]  http://www.centremlm.be/J-Staline-Les-problemes-economiques-du-socialisme-en-URSS-1952.



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