INTRODUCTION
La défaite
momentanée du socialisme, de l’URSS résulte de la
conjugaison de l’encerclement impérialiste et de la
trahison des chefs opportunistes qui se sont succédés à
la tête du PCUS et de l’Etat soviétique
(Khrouchtchev, Brejnev et surtout Gorbatchev). L’histoire
retiendra que ce dernier est celui qui donna le coup de grâce
au système socialiste, aux démocraties populaires et
enclencha la restauration du capitalisme en URSS.
Mais
ce texte du Cercle Henri Barbusse montre que dans le processus qui a
conduit à cette tragédie terrible pour le prolétariat
mondial et les peuples opprimés, le maoïsme a été
au même titre que le titisme un courant révisionniste
finalement manipulé par l’impérialisme pour
affaiblir puis détruire le Mouvement Communiste International.
Comme le
titisme, le maoïsme a été une déviation
nationaliste petite-bourgeoise puis bourgeoise dont la base théorique
a été la « spécificité
nationale chinoise » pour nier le bolchévisme comme
modèle de stratégie révolutionnaire, pour
rejeter le caractère international de la révolution
d’Octobre. Comme le titisme, le maoïsme a été
un courant révisionniste anti-révisionniste
khrouchtchévien qui a tenté d’élaborer
« une troisième voie » entre capitalisme
et socialisme: « la pensée de Mao Tsé-Toung ».
La défaite
de l’URSS, la faillite complète des « troisièmes
voies » khrouchtchévienne, titiste, maoïste,
trotskiste, toutes opposées au bolchévisme qui, lui, a
fait ses preuves, ont conduit à la faillite complète du
Mouvement Communiste International.
Le
maoïsme s’est aussi présenté comme
« modèle » pour les peuples opprimés
du Tiers-Monde. Dans le contexte de l’existence du camp
socialiste et avec l’aide de l’URSS, des réalisations
importantes ont été faites en Chine. Les bases d’un
décollage économique indépendant ont été
jetées, des réformes démocratiques bourgeoises,
anti-féodales voire anti-impérialistes ont été
appliquées. Mais la Chine n’est pas passée à
l’étape de l’édification du socialisme.
En outre, dans
aucun pays du Tiers-Monde, le « modèle »
maoïste n’a été mis en pratique avec succès.
Partout les alliés des khrouchtchéviens ou des maoïstes
se sont révélés des éléments de la
petite-bourgeoisie ou de la bourgeoisie qui finiront dans les bras de
l’impérialisme, comme cela a été le cas de
la Chine, d’abord avec Mao lui-même puis avec Deng
Xiaoping.
Les critiques
du khrouchtchévisme faites par Mao ont trompé de
nombreux militant(e)s. Ce facteur a donné du crédit à
l’antistalinisme véritable de Mao. Mais il faut le dire:
pendant que les militant(e)s croyaient à la « pensée
Mao Tsé-Toung », les impérialistes eux
avaient compris l’utilité de ce révisionnisme
pour leur objectif d’écraser le socialisme, l’URSS
et le Mouvement Communiste International. D’ailleurs, n’est-ce
pas la révolte populaire petite-bourgeoise de mai 68 qui a
lancé le mouvement maoïste international?
Kautsky aussi a
combattu Bernstein. Mais il a fini comme un centriste appelant à
« l’union sacrée » dans la guerre
impérialiste 1914/1918, puis comme un social-démocrate
contre-révolutionnaire qui a lutté férocement
pour détruire l’URSS naissante. Mao aussi a dénoncé
Khrouchtchev pour finir par s’allier avec l’impérialisme
américain contre l’URSS. Le maoïsme et toutes les
variétés de révisionnisme ont servi à
désarmer idéologiquement le prolétariat, le
mouvement communiste.
Comprendre et
expliquer la défaite que nous avons subi, ses causes, ses
origines, c’est aussi étudier les courants multiples et
variés qui ont souvent une racine commune de classe, pour
armer aujourd’hui l’avant-garde prolétarienne et
communiste en constitution. Pour y arriver, il faut nous ressourcer
dans l’œuvre théorique et pratique de
l’Internationale Communiste, du PC(b)US, de l’Etat
soviétique, des Démocraties Populaires et du Kominform,
pour recommencer la lutte et vaincre l’impérialisme.
Cercle Henri
Barbusse,
Le 1er
mai 2000
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