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La lutte pour la reconstruction des partis marxistes-léninistes et pour l’unification du Mouvement Communiste International

Le Cercle Henri Barbusse de culture ouvrière et populaire est un regroupement de militants communistes français et étrangers, membres ou non du PCF, qui se réclament de l'héritage de l'Internationale Communiste, du Kominform, de l'expérience de construct

Le Cercle Henri Barbusse de culture ouvrière et populaire est un regroupement de militants communistes français et étrangers, membres ou non du PCF, qui se réclament de l'héritage de l'Internationale Communiste, du Kominform, de l'expérience de construction du socialisme en URSS, et défendent l'œuvre théorique et pratique de Joseph Staline.

Le Cercle s'assigne ainsi l'objectif de lutter pour réappropriation des enseignements marxistes-léninistes, la diffusion par la propagande et l'agitation au sein de la classe ouvrière de ces enseignements, et le ralliement de l'avant-garde en vue de la reconstruction d'un parti marxiste-léniniste en France.

Le chemin des cercles au Parti... et à l'Internationale

Le Cercle Henri Barbusse est à l'origine de la publication de diverses brochures. Il a notamment organisé en juin 1994 à Paris un débat sur le livre de Ludo Martens « Un autre regard sur Staline » avec la participation de son auteur. Nous regrettons l’absence dans les colonnes du journal du PTB Solidaire d’un écho de ce débat public qui a largement contribué à faire connaître l'œuvre de Staline et soulevé certaines questions controversées. Nous tenons à la disposition de tout le texte introductif à ce débat.

Les activités du Cercle Barbusse ont également constitué une source d'inspiration pour la création de divers autres regroupements comme l'Université Marxiste, ou le Déjeuner-débat du 17 janvier 1995 sur le thème « Défendre l'URSS, premier Etat de dictature du prolétariat, et hommage à l'œuvre de Staline ». Ce débat a réuni des communistes de divers origines qui n'avaient manifestement pas la même opinion sur le rôle du révisionnisme dans la défaite du camp socialiste, ni même sur l'appréciation de l'œuvre de Staline.

De ce déjeuner est sortie une proclamation contre les reniements du PCF durant la campagne électorale, proclamation signée par un « comité d'appel à la reconstitution d'un parti communiste de France ». Le Cercle Barbusse n'est pas membre de ce comité d'appel. Nous avons mené notre propre agitation pendant la campagne électorale en France sur la base de deux tracts.

Nous croyons modestement que le parti communiste que veulent reconstruire les marxistes-léninistes ne proviendra pas d'un regroupement spontané des communistes suite à un simple appel.

Il sera au contraire le produit d'une lutte pour l'unité idéologique et politique de principe, unité qui ultérieurement, le moment venu, sera cimentée par une unité organisationnelle au sein d'un parti unique. Aussi, pour atteindre l'unité idéologique et politique préalable, les communistes de divers cercles et groupes, tout en rompant avec le sectarisme et les vaines tentatives hégémoniques, doivent affirmer clairement leurs positions respectives en vue de s'unir. Il s'agit de se démarquer clairement en vue de s'unir et non s'unir préalablement pour ensuite se démarquer.

Le Cercle Barbusse est d'avis que nous devons nous garder de rééditer l'histoire des auto-proclamations de sectes communistes fondés sur la conciliation avec le révisionnisme. Nous ne voulons pas d'une union des marxistes-léninistes qui soit une fiction couvrant le désordre, l'anarchie et les divergences.

Cette ligne fondamentale qui nous guide pour la reconstruction des partis communistes dans les divers pays est notre boussole pour l'unité internationale des communistes.

Dans le document qui synthétise les bases d'unité du Cercle on peut également lire : « Partie prenante de la lutte pour la réunification du mouvement communiste international, le Cercle Henri Barbusse repousse le sectarisme qui a fortement prévalu à une certaine période, et les prétentions hégémoniques de quelque parti ou organisation que ce soit. Il est pour un débat public, amical et franc entre communistes. L'objet de ce débat est d'unifier les communistes contre le révisionnisme dans toutes ses variantes, et non créer aujourd'hui et maintenant une organisation internationale sans bases d'unité solides ».

C'est au regard de ces positions fondamentales que nous apprécions les projets d'unification des marxistes-léninistes qui ont actuellement cours sur la scène internationale. De ce point de vue il nous est parvenu aussi bien le projet du PTB que le document issu de la 4ème Conférence Internationale des partis et organisations marxistes-léninistes, partis qui défendent le marxisme-léninisme et la pensée Mao Ze Dong.

Les thèses du Parti du Travail de Belgique

Les thèses du PTB pour l'unité du Mouvement Communiste International ont pour point de départ « la possibilité d'unir les partis divisés en lignes prosoviétique, prochinoise, pro-albanaise, procubaine ou indépendante ». Elles prônent les « rencontres sans exclusive entre ces différents courants et la nécessité de surmonter ces anciennes divisions et s'unir ». Elles proposent comme « bases d'unité »: « 1) Le marxisme-léninisme et l'internationalisme prolétarien, 2) L'unité doit être renforcée par une lutte contre l'opportunisme de droite et de gauche, 3) Accepter que des divergences, même extrêmement graves, existent sur une longue période, accepter la critique et la contre critique et maintenir l'unité, 4) La défense du marxisme-léninisme et la défense de l'unité sont deux aspects d'une politique révolutionnaire conséquente ». Tel est le noyau essentiel des thèses du PTB. Son principe de base est que « chaque parti applique les principes marxistes-léninistes à la réalité selon sa propre conception. Personne ne peut lui demander de faire des concessions qu'il juge de principe. Chaque parti définit sa position en toute indépendance ».

Ce principe s'articule sur une analyse historique selon laquelle le triomphe du révisionnisme khrouchtchévien en 1956 a fait l'objet d'une « grave sous-estimation » par la plupart des partis, mais que Mao Ze Dong est « celui qui a le mieux compris » le révisionnisme.

Pour le PTB, les anciennes divisions sont des « scissions injustifiées » dues au révisionnisme et à l'ultra-gauchisme, et il faut les corriger en refaisant « l'unité-critique-unité » entre les marxistes-léninistes et les révisionnistes.

Pour le PTB, « il n'est pas possible de construire une nouvelle internationale sur le modèle de la 3ème, avec un organe dirigeant, une discipline commune. L'objectif de base est de stimuler les échanges et la coopération ». Cet objectif requiert au plan organisationnel une « initiative centrale unique et réaliste, adaptée aux besoins actuels » par rapport à des « initiatives disparates ». Il requiert que cette initiative centrale unique soit dirigée par un « bureau d'organisation » chargé « d'élaborer un concept commun et définir les modalités de sa mise en application », bureau d'organisation qui comprendrait « par continent ou sous continent une organisation significative des trois ou quatre courants marxistes-léninistes qui y existent ». Quant aux formes d'activité adaptées aux besoins, ce seraient « les séminaires et débats, et la coordination d'actions ». Des « résolutions pourraient être adoptées dans un esprit de consensus après qu'elles aient été soumises auparavant, débattues, puis examinées par un comité préparatoire ». Dans cet ordre d'idée, le PTB propose la tenue en 1997 d'une Conférence Internationale sur le 80ème anniversaire d'Octobre.

Ce bref résumé des thèses du PTB tient compte des deux versions du projet que nous avons reçues au Cercle Henri Barbusse. Nous avons noté des changements assez significatifs entre les deux versions du projet ; nous y reviendrons.

Un défaut essentiel

Ces thèses nous semblent avoir le défaut essentiel de mettre la charrue avant les bœufs, et de faire dépendre l'unité idéologique des marxistes-léninistes de leur unité organisationnelle et non l'inverse.

Une telle démarche porte tout d'abord le danger d'aller au delà de la lutte contre le sectarisme et tomber dans l'excès inverse ; celui de consacrer l'unification du marxisme-léninisme avec le révisionnisme, tout au moins de concilier avec lui.

Il ne nous semble pas possible d'obtenir aujourd'hui ni une Internationale Communiste, ni la reconnaissance d'une « initiative centrale unique » autour d'un « bureau d'organisation », car la condition essentielle pour la reconnaissance d'un tel « centre dirigeant » est l'émergence et l'affirmation d'une ligne idéologique et politique exprimant les intérêts du prolétariat international et des peuples opprimés, et assumant réellement un rôle dirigeant dans le mouvement communiste international, reconnu comme tel. Cela n'existe évidement pas! Et on ne peut fonder un centre dirigeant et une unité organisationnelle sur des lignes idéologiques et politiques, autrement dit sur les voies nationales « prosoviétique, prochinoise, pro-albanaise, procubaine et les voies indépendantes » qui sont divergentes.

On ne peut le faire qu'au prix de retomber dans le marchandage, et les manœuvres hégémoniques, sectaires, pour déterminer qui est plus « le plus représentatif ».

Le Cercle Henri Barbusse est partisan de développer les rencontres et le débat à l'exclusion des social-démocrates avérés (qu'ils soient trotskistes ou originaires des anciennes tendances révisionnistes qui dans leur rupture se sont dirigés vers le trotskisme et la social-démocratie). Nous sommes pour développer le débat en vue de diriger la nécessaire rupture du Mouvement Communiste International avec le révisionnisme. Non pas vers la social-démocratie et l'impérialisme mais en direction d'un retour au bolchevisme de Lénine et Staline.

Nous approuvons résolument la proposition d’organiser des séminaires et des débats sur des sujets d'intérêt commun et l'adoption de résolutions. Nous assignons comme but à ces débats, séminaires et résolutions la lutte contre le révisionnisme, pour la rupture ouverte avec lui et le retour au bolchevisme. La lutte pour la reconstruction préalable de l'unité idéologique et politique du Mouvement Communiste International autour du bolchevisme de Lénine et Staline. C'est pour cela que le fait de prôner l'adoption de telles résolutions par « consensus » nous semble porter le danger de la conciliation avec le révisionnisme et du camouflage des divergences. Ce qu'il nous faut, c'est la confrontation ouverte en vue de vaincre et purger le révisionnisme et sur cette base construire l'unité marxiste-léniniste antirévisionniste, anti-social-démocrate et anti-impérialiste du Mouvement Communiste International. 

Nationalisme ou internationalisme prolétarien

Il y a à notre avis un lien entre la forme organisationnelle quasi libérale du « consensus » que propose le PTB et le principe de base affirmé dans ces thèses, principe selon lequel « chaque parti applique les principes marxistes-léninistes à la réalité selon sa propre conception. Personne ne peut lui demander de faire des concessions qu'il juge de principe. Chaque parti définit sa position en toute indépendance ».

Il s'agit là à notre avis d'un principe couramment répandu et admis aujourd'hui mais qui n'en est pas moins d'essence national libéral et contraire à l'internationalisme prolétarien. Il constitue la base idéologique sur laquelle sont nées les diverses déviations qui ont conduit au révisionnisme, c'est à dire au rejet nationaliste de l'expérience historique du bolchevisme.

Nous sommes d'avis en effet que le premier principe tactique du léninisme impose de découvrir et de tenir compte des spécificités nationales concrètes de chaque pays pour appliquer les principes du marxisme-léninisme. Mais cela n'équivaut absolument pas à établir une « liberté de conception » sur les principes, sous prétexte des conditions de leur application, et encore moins d'ériger les spécificités nationales de son pays en principes à opposer aux principes du bolchevisme.

Il importe de rappeler ici la ligne staliniste du PC(b)US évoquée dans l'organe théorique du parti en 1948 en ces termes : « L'assertion selon laquelle chaque pays va vers le socialisme selon sa voie entièrement originale, et qu'il y a autant de voies qu'il y a de pays, est incorrecte. Parler ainsi c'est nier la signification internationale de l'expérience du bolchevisme. Les lois générales de transition du capitalisme au socialisme, révélées par Marx et Engels, vérifiées, appliquées et développées par Lénine et Staline sur la base de l'expérience du parti Bolchevik et de l'Etat Soviétique sont obligatoires pour tous les pays. La grande expérience historique du Parti Bolchevik est un guide pour l'action des communistes et des travailleurs de tous les pays ». (Bolchevik 15 septembre 1948, p51. Tiré de La signification politique de l'assassinat de Staline dans Lignes de Démarcation N°15 juillet 1980).

Le Cercle Barbusse est d'avis que la raison principale de la faillite de notre camp réside précisément dans cette tristement célèbre « liberté de conception sur les principes » qui au nom des « voies nationales », de « l’indépendance totale » et du « polycentrisme », ou autre « exceptionnalisme » a fait fi des lois générales obligatoires de transition du capitalisme au socialisme établies par Marx et Engels, vérifiées, appliquées par Lénine et Staline à la tête du parti bolchevik et de l'Internationale Communiste et enfin du Kominform. Lénine notait dans « Que faire? » que La Bernstéinade contre Marx, c'est à dire la « liberté de critique » contre Marx était sortie de la chaire universitaire et directement transplantée dans le mouvement ouvrier. De même a-t-on vu « la liberté de critique » contre Lénine et particulièrement Staline fleurir dans le Mouvement Communiste International en étant directement transplanté de la littérature universitaire bourgeoise et trotskiste.

Où en sommes-nous aujourd'hui et où allons-nous?

La perte cruelle des positions du communisme que nous subissons aujourd'hui est certainement passée par des « scissions injustifiées », mais il ne faudrait pas croire que c'est de là qu'elle provient et qu'elle serait une somme de bévues, d'erreurs, de sottises et de malveillances de diverses tendances.

Non. Elle est le produit nécessaire de la déviation opportuniste et nationaliste (par opposition à l'internationalisme prolétarien). Elle en est le produit nécessaire du moment que cette déviation qui pouvait être bien corrigée, n'a cependant à aucun moment été réfutée correctement, et a par conséquent dégénéré en révisionnisme plus ou moins achevé. Elle est au départ et en fin de compte le produit nécessaire de la naissance, du développement et du renforcement de l'influence de la bourgeoisie et de l’impérialisme sur le mouvement ouvrier et communiste international.

La perte des positions du mouvement communiste est telle que la réalité aujourd'hui n'est plus exactement celle des courants que citent les thèses du PTB. La faillite et la défaite du camp socialiste a évincé le groupe dirigeant prosoviétique de ces courants et a entraîné toutes sortes de mutations et reclassements au sein de ces courants. Restauration du capitalisme et liquidation des PC dans certains pays, persécutions, scissions multiples et disparition pure et simple de tendances, social-démocratisation de partis au pouvoir et dans l'opposition, liquidation de certains dans l'opposition et passage ouvert au libéralisme. A vrai dire la tendance principale du Mouvement Communiste International a capitulé face à la social-démocratie, soit en s'orientant directement vers elle, soit par la « gauche », en tirant comme principale et unique raison de la faillite, comme racine du révisionnisme les « erreurs de Staline et de l'IC ». Aujourd'hui on compterait sur les doigts les partis et organisations réellement fidèles au marxisme-léninisme et ayant une influence significative sur le mouvement ouvrier. Presque partout la tâche est de recréer les partis et l'internationale, tant nos positions ont été perdues.

Le rôle historique de Mao, du PCC (Parti Communiste Chinois) et du PTA (Parti du Travail d’Albanie) dans la lutte contre le révisionnisme

Sur l'historique et la dialectique de la lutte contre le révisionnisme, nous sommes d'avis que face à l'apparition du révisionnisme (que Staline se préparait à purger dès 1952), face au mûrissement du révisionnisme et à sa cristallisation au 20ème congrès en 1956, la réaction du Mouvement Communiste International a été effectivement au départ une « grave sous estimation » et en fait la conciliation opportuniste avec le révisionnisme. Nous en voulons pour preuve les déclarations de Moscou de 1957 (celle-ci a été signée par 12 partis communistes dont le PCC et le PTA) et de 1960 (celle là a été signée par les 81 partis communistes et ouvriers dont encore le PCC et le PTA). Le PCC et le PTA ont en fait légèrement gauchi ces déclarations historiques tout en entérinant fermement le révisionnisme khrouchtchévien qu'elles contenaient. Ils ont exterminé aussi bien les attaques contre le prétendu culte de la personnalité et le dogmatisme de Staline, que les attaques contre les lois générales de la transition du capitalisme au socialisme. Ils ont soutenu notamment le prétendu avènement d'une nouvelle phase de la crise de l'impérialisme marquée par la « toute puissance » du camp socialiste, « l'évitabilité » de la guerre impérialiste, la possibilité d’un « passage pacifique parlementaire » au socialisme dans les pays capitalistes et d’un passage au socialisme dans les pays coloniaux et dépendants sous la direction de la bourgeoisie ou en alliance avec elle (voie « non capitaliste » de l'Etat de démocratie nationale).

Avec ce recul historique, nous sommes obligés de convenir que le PCC et le PTA portent une lourde responsabilité dans cette conciliation avec le révisionnisme par tout le Mouvement Communiste International. Le problème n'est pas de nier leur lutte et leur polémique ultérieure contre Khrouchtchev et les révisionnistes soviétiques, mais d'établir et vérifier dans les textes et dans les faits que ce fut une lutte inconséquente, une polémique marquée :

- d'un côté par la conciliation sur l'essentiel des révisions et des liquidations apportées par Khrouchtchev au marxisme léninisme,

- de l'autre par un virage à 180 degrés à partir des années 60 dans une non moins « grave surestimation » du révisionnisme et une attitude ultragauchiste confinant à l'antisoviétisme trotskiste.

Ce fut l'affirmation de la restauration complète du capitalisme en URSS, sur la base du capitalisme d'état et de la nouvelle bourgeoisie, de l'affirmation d'une nouvelle époque de la crise de l'impérialisme marquée par la lutte des deux superpuissances (USA et URSS) pour la domination mondiale, le développement de scissions et de guerres nationalistes en réaction au chauvinisme de Khrouchtchev, Brejnev, conciliation et soutien à la contre-révolution impérialiste en Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie, Afghanistan.

Dans cette grave surestimation du révisionnisme russe, la Chine de Mao et Deng Ziao Ping sur fond de prétendue « révolution culturelle », manifestation des luttes de clans au sein du PCC, a elle même traversé très amplement l'étape révisionniste pour déboucher sur le social-chauvinisme et l'alliance ouverte avec l'impérialisme américain au nom de la « théorie des 3 mondes », au nom de la lutte contre la prétendue superpuissance impérialiste la plus dangereuse, et « social-fasciste »! Dans le même temps, le PTA d’Enver Hodja, qui développait en secret toutes sortes de contradictions avec le PCC, ne se résoudra à rompre avec ce dernier et la pensée Mao Ze Dong que lorsque ses intérêts nationalistes furent en jeu, exactement comme ce fut le cas dans la rupture du PCC et du PCUS.

Le débat et la rupture à mener

Il était faux d’affirmer que l'URSS de Brejnev fut capitaliste et « social-impérialiste ». Nous apprécions la critique que fait le PTB sur ces errements de la pensée Mao Ze Dong, mais il faut à notre avis aller jusqu'au bout. Continuer de soutenir que c'est sous Brejnev que s'est constituée la nouvelle bourgeoisie, c'est maintenir la thèse maoïste de l'existence d’une bourgeoisie sous le socialisme alors qu'on reconnait soi-même que la base économique n'était pas le capitalisme d'état et moins encore le capitalisme privé.

Ce n'est qu'avec Gorbatchev que l'URSS traversa en fait complètement l'étape révisionniste pour déboucher sur le social-démocratisme, le social-chauvinisme et la restauration du capitalisme....

Les conciliations du PCC et du PTA ont été suivies d'exagérations gauchistes, de scissions révisionnistes et de l'instauration de la diplomatie de cénacles au sein du Mouvement Communiste International au lieu de normes m.l.: de la critique et de l'autocritique ouverte et franche, de l'épuration de l'opportunisme. En témoignent des ouvrages de réflexions secrètes et publiées après coup comme les livres de Hodja « L'impérialisme et la révolution » et « Réflexions sur la Chine »! De ce point de vue, nous ne comprenons pas comment la première mouture du projet d'unité du PTB a pu affirmer que « Mao Ze Dong et Enver Hodja ont le mieux compris le révisionnisme » ? A cet égard nous comprenons moins encore et nous trouvons même particulièrement déplacés, dans la deuxième mouture du projet d'unité du PTB en date de mai se livre, les aménagements qui effacent Hodja et attribue à Mao seul le mérite, inexistant, qu'on reconnaissait préalablement aux deux. Pourquoi cette promotion de Mao Ze Dong et cette disgrâce d’Hodja? Devons-nous y voir les vestiges du sectarisme et des vaines prétentions pour maintenir l'hégémonie de la pensée Mao Ze Dong malgré l'évidence de sa nature révisionniste? Ce qui s'impose à nous tous qui avons appris et voulons apprendre quelque chose de notre collaboration avec le PCC et le PTA et le PCUS, c'est la critique et l'autocritique de cette collaboration jusqu'à l'élucidation de ces racines révisionnistes.

Il est nécessaire de prendre fermement pour base Staline et non Mao, Hodja ou Brejnev! De prendre conscience des contradictions fondamentales entre Staline d'un côté, Mao, Brejnev et d'autres de l’autre. De prendre conscience qu’il est nécessaire de se départir de « l’esprit de conciliation » entre le bolchevisme de Staline, et le révisionnisme de Khrouchtchev, Mao, Hodja, Brejnev et autres.

A cet effet, nous soutenons le projet de conférence sur le 80ème anniversaire d'Octobre, mais nous croyons qu'il faut aussi orienter à cette occasion le débat sur la construction du socialisme en URSS, passer en revue l'expérience de 1'IC et du Kominform, orienter le débat sur les déclarations de 57, 60, la ligne générale de 63, la déclaration du Mouvement Communiste International de 69 et toutes les autres qui martèlent le caractère « indépendant » et non-international du socialisme!

D'ici-là nous ne pouvons opérer par consensus ni sectarisme à l'égard d'autres initiatives. L'existence de plusieurs initiatives nous semble nécessaire et inévitable, pour autant que la confrontation, la lutte théorique et idéologique entre elles vise à développer l'influence et le rapprochement idéologique, dont le corollaire doit être la purge du révisionnisme et finalement le dégagement d'une unité véritablement marxiste-léniniste.


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