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Base d'unité et d'action

du Cercle Henri Barbusse

Base d'unité et d'action

Des communistes français et étrangers, membres ou non du PCF, ont constitué à partir de 1988 un groupe communiste dans le but:

- D'une part, de travailler à la réappropriation des enseignements marxistes-léninistes, leur diffusion et le ralliement de militants à la défense de l'héritage de l'Internationale Communiste, de l'expérience de la construction du socialisme en URSS et de l’œuvre théorique et pratique de Joseph Staline.

- D'autre part, à partir du principe léniniste de « l'analyse concrète de la situation concrète », de contribuer à la lutte pour la reconstruction du Parti communiste de France sur les bases idéologiques et sociales du Congrès de Tours.

Dans le document de présentation du Cercle, nous précisons: « Les membres du Cercle Henri Barbusse militent pour la révolution socialiste et la dictature du prolétariat. Ils font leur la théorie du socialisme scientifique basée sur le matérialisme dialectique et historique, définie par Marx et Engels. Ils font leurs également les enseignements et acquis de la révolution socialiste d'Octobre 17 en Russie et l'édification socialiste qui suivit en URSS jusqu'aux premières capitulations révisionnistes (...) ».


Les principales causes de la défaite du socialisme

Depuis la révolution d'Octobre 17, l'encerclement capitaliste du camp socialiste et la subversion impérialiste multiforme ont marqué l'essence des rapports de classes conflictuels entre le capitalisme et le socialisme. Sous l'instigation directe des impérialistes, d'innombrables et incessantes tentatives de contre-révolution capitaliste ont été tentées: De 1918 à 1921, guerre civile combinée à l'agression armée des puissances impérialistes coalisées. Les armées impérialistes venaient en appui à la bourgeoisie, à la petite bourgeoisie, aux propriétaires terriens et aux féodaux russes renversés par la révolution, en guerre à la périphérie jusqu'au début des années 30.

A partir des années 1930 jusqu'en 1941, c'est la contre-révolution « pacifique » ou camouflée qui se traduit par des campagnes de sabotage dans l'industrie, des empoisonnements de bétail, des destructions de récoltes, des incendies de puits de pétrole, des assassinats de dirigeants du parti tel Kirov, des complots déjoués dans l'armée et dans le Parti comme le montrent les procès des années 30.

La contre-révolution ouverte et déclarée a été mise à nouveau à l'ordre du jour en 1941 par le projet hitlérien de destruction de l'Etat Soviétique et d'anéantissement du bolchevisme. Avant 1941, le projet nazi a été soutenu par toutes les puissances impérialistes.

Après 1945, la Grande Conspiration contre l'Union Soviétique (titre de l'ouvrage documenté de Sayers et Kahn) s'est poursuivie dans la période de la « guerre froide ». C'était à nouveau la contre-révolution « pacifique », révélée par la dénonciation du « complot des blouses blanches ». Ces médecins réactionnaires empoisonnèrent Jdanov, Tcherbakov et d'autres dirigeants du PCbUS et de l'Etat Soviétique.

Sous la direction bolchevique, il y a toujours eu lutte contre le révisionnisme. Mais un saut qualitatif s'est produit avec l'avènement de Khrouchtchev, qui traduit la prise du pouvoir du révisionnisme dans le PCUS et à la tête de l'Etat Soviétique. Khrouchtchev épura les bolcheviks du PCUS. A partir du 20ème Congrès du PCUS, la politique révisionniste a posé les jalons d'une capitulation progressive face aux forces de l'impérialisme en URSS, dans les pays de démocraties populaires et dans le mouvement communiste et ouvrier international. Avec Gorbatchev, c'est l'ouverture du processus de restauration du capitalisme.

L'antistalinisme a été le « cheval de Troie » de l'anticommunisme. Les dénigrements, les falsifications et les calomnies contre l’œuvre théorique et pratique de J. V. Staline ont été et demeurent le facteur fondamental de regroupement des forces de la réaction impérialiste, de la social-démocratie, des écologistes petits-bourgeois et des sectes trotskistes opposées à la révolution socialiste, à l'expropriation des capitalistes et à la dictature du prolétariat. Ces forces contre-révolutionnaires ont, dans un premier temps, centré leur haine de classe contre Staline le bâtisseur, puis Lénine le fondateur et enfin Marx/Engels les penseurs. Elles usent du terrorisme idéologique, psychologique et des « médias-mensonges » pour amener le prolétariat et les militants communistes à ne plus s'inspirer des générations précédentes, lesquelles ont réalisé des efforts considérables au point qu'au sortir de la seconde guerre mondiale d'aucuns pensaient déjà que la tombe des impérialistes était toute prête à les accueillir.

Pour contrer l'avancée inexorable de la révolution socialiste, du marxisme-léninisme dans le monde, l'impérialisme a suscité puis poussé au développement du « communisme national » dont le prolétariat a été peu à peu infesté à travers les versions américaine avec le browdérisme, yougoslave avec le titisme, chinoise avec le maoïsme et « l'eurocommunisme ». Les bases sociales des différentes variétés de « communisme national » sont l'aristocratie ouvrière dans les pays impérialistes et la paysannerie dans les pays opprimés. Le « communisme national » est un courant petit-bourgeois opportuniste qui consiste à surestimer les « particularités nationales », les formes « nationales » de la révolution au détriment de son contenu de classe international et des lois fondamentales découvertes par la révolution d'Octobre 1917. Dévoyant et absolutisant la nécessaire prise en compte des « réalités nationales », il s'agit d'une déviation nationaliste bourgeoise et petite-bourgeoise dans le mouvement ouvrier.

Le PCF est devenu un parti ouvrier bourgeois

En France est né en 1920 une section de l'Internationale Communiste, le PCF, parti internationaliste du prolétariat révolutionnaire. Après une période de bolchevisation grâce en particulier à la tactique classe contre classe, le PCF est devenu, dans les années 30, un véritable parti communiste de masse qui a réussi à stopper le fascisme intérieur et s'est acquitté de son devoir patriotique antifasciste dans la résistance contre l'occupation nazi et la collaboration vichyste.

Le PCF a fait l'objet d'une attention particulière de la IIIème Internationale, laquelle l'a aidé à surmonter les tendances déviationnistes de droite et de « gauche » qui se manifestaient en son sein. Deux types de déviations ont toujours menacé le PCF:

- la déviation de droite ou jauressisme qui consiste à subordonner le prolétariat à la bourgeoisie par la vénération, non de la Commune de 1871, mais de la révolution bourgeoise de 1789 contre la féodalité;

- la déviation de « gauche anarcho-syndicaliste et trotskiste » ou guesdisme qui consiste à réduire la lutte de classe à la seule lutte économique, au rapport strict patron/ouvrier. La classe ouvrière est ainsi conduite à abandonner la politique à la bourgeoisie et à ses agents de droite, de « gauche » et d'extrême droite, alors que « la question fondamentale de toute révolution est celle du pouvoir » (Staline).

Après une résistance centriste à la « déstalinisation » khrouchtchévienne, le PCF s'engage dans le sillage de la révision fondamentale de la doctrine et de la stratégie initiées par le 20ème Congrès du PCUS en 1956. La proclamation du « passage pacifique au socialisme » n'était en réalité qu'un vernis couvrant la politique d'alliance stratégique avec la social-démocratie, prélude en France à l'alliance au gouvernement en 1981 et en 1997. En 1976, le PCF rallie « l'eurocommunisme » en rejetant aux calendes grecques la dictature du prolétariat et en proclamant le « socialisme à la française ».

Dans les années 60, l'impérialisme français est parvenu à réaménager son empire colonial en empire semi-colonial en soudoyant la majorité du mouvement indépendantiste. Les surprofits tirés du pillage semi-colonial ont été à la base de l'expansion économique connue sous le nom des « trente glorieuses ». C'est une période d'évolution pacifique de 1945 à 1968 et d'émergence de la « société de consommation », laquelle est le facteur principal de corruption qui a engendré la montée en puissance de l'aristocratie ouvrière dans le mouvement ouvrier et ses organisations politique et syndicales. 1968 a en même temps marqué la rupture de l'influence du mouvement communiste et ouvrier sur l'intelligentsia.

Ainsi, peu à peu, les penchants vers les déviations de droite et de « gauche », combattus avec l'aide de l’Internationale Communiste, évoluèrent en déviations de plus en plus cristallisées, puis en révisionnisme. La mutation réformiste du PCF lancée à dose homéopathique et par étapes va s'accélérer avec l'avènement des sociaux-démocrates à la tête du parti. De l'antistalinisme, puis l'antiléninisme, le PCF est passé ouvertement à l'antisoviétisme. Avec l'abandon du centralisme démocratique comme principe de fonctionnement de l'état-major de combat du prolétariat, le PCF s'est transformé en parti social-démocrate. Le PCF est devenu un parti ouvrier bourgeois. Il est passé aux travaux pratiques de la collaboration de classe par son entrée au gouvernement du grand capital dont le programme se résume à la construction d'une Europe impérialiste concurrente des impérialistes des USA et du Japon.

La lutte pour la reconstruction d'un nouveau PCF

La mutation opportuniste du PCF a provoqué l'éclosion de multiples tendances au sein du Parti au fur et à mesure de la progression du réformisme. L'unité des éléments et des forces communistes qui refusent de se renier et de capituler se fonde sur la volonté de « rester communiste » et sur le rejet de l'« hégémonie de la social-démocratie sur le mouvement ouvrier ».

Les conditions objectives et subjectives du rapprochement et de l'unification des forces révolutionnaires intérieures et extérieures au PCF apparaissent dans la lutte contre la mutation réformiste du PCF et le réveil de la lutte de classe. Des regroupements à l'intérieur et à l'extérieur du PCF s'opèrent en opposition à la liquidation des positions communistes dans le mouvement ouvrier.

Dans la foulée de la défaite temporaire du socialisme, le capital oeuvre à une recomposition politique qui s'appuie sur la social-démocratie, le PCF réformiste, la constellation des trotskistes et les forces petites-bourgeoises écologistes. Le capital utilise ces forces de la démocratie petite-bourgeoise pour empêcher une nouvelle fusion du marxisme-léninisme et du mouvement ouvrier.

Prolongeant le formidable mouvement gréviste de novembre/décembre 1995, les luttes sociales et politiques du prolétariat, de ses fractions les plus précaires, notamment les sans-emploi et les sans-papiers, se développent contre la gestion libérale et social-démocrate de la crise de surproduction qui mine les fondements du système capitaliste et contre les effets désastreux sur le plan social et de la souveraineté nationale de la construction européenne dont Maastricht et Amsterdam sont des étapes décisives.

De ces luttes émergent et se forgent de nouveaux militants prolétariens. Alors que la lutte idéologique et politique au sein et hors du PCF révèlent un potentiel dont la faiblesse réside dans l'éparpillement et trop souvent le sectarisme irresponsable des militants. La dispersion dans et hors du PCF, dans et hors des luttes sociales et politiques des militants révolutionnaires, des communistes, est le principal handicap à surmonter pour jeter les bases d'une lutte idéologique et politique en vue de la reconstruction du Parti Communiste de France.

Ceux qui se réclament du communisme ont besoin de regrouper les forces disséminées dans et hors du PCF dans un front le plus large possible contre la liquidation réformiste du PCF et pour favoriser par leur implication les combats pour la préservation des acquis sociaux conquis de haute lutte par les générations précédentes de communistes et d'ouvriers et contre la précarisation de l'ensemble des travailleurs. Ce front doit rassembler les forces qui cherchent une alternative communiste à l'exclusion des trotskistes, des sociaux-démocrates, des écologistes et des renégats de la direction mutante du PCF.

Ce front doit être un lieu de débat pour l'élaboration du programme de la révolution socialiste et aussi un cadre d'organisation de l'intervention des communistes dans les luttes du mouvement ouvrier et populaire.

La contribution du Cercle Henri Barbusse dans la lutte pour la nouvelle fusion du marxisme-léninisme et du mouvement ouvrier

Le Cercle Henri Barbusse oeuvre au rassemblement des deux processus dans et hors du PCF pour qu'un tel front voit le jour, conscients que nous sommes que, parallèlement, le capital s'empresse de remplir par les trotskistes et les écologistes le vide laissé à « gauche » au fur et à mesure de la mutation réformiste du PCF. Dans ce travail, deux déviations doivent être combattues: toute surestimation des possibilités découlant de l'intervention communiste dans le PCF, qui peut conduire à terme à un accompagnement à gauche de sa destruction, comme toute négation des possibilités de ralliement d'éléments communistes issus du PCF.

Une longue lutte idéologique et politique est nécessaire pour briser les effets néfastes de l'antistalinisme, c'est-à-dire de l'anticommunisme, sur les forces saines qui résistent aujourd'hui dans et hors du PCF à l'offensive idéologique, politique et psychologique contre-révolutionnaire de l'impérialisme et de ses agents sociaux-démocrates, trotskistes, écologistes et fascistes. Dans l'étape actuelle, ce combat doit être assumé tout en poursuivant le travail de rassemblement des forces anti-réformistes dans et hors du PCF.

C'est là un double aspect particulier qui est la raison d'être du Cercle Henri Barbusse dont l'objectif fondamental est de rompre avec les multiples variétés de « communisme national », de lutter pour empêcher la réédition du sectarisme caractéristique du maoïsme qui, dans les années 60/70, s'est érigé en opposition centriste et révisionniste au révisionnisme khrouchtchévien et de renouer ainsi avec les lois de la révolution.

Les trois niveaux d'unité avec le Cercle Henri Barbusse

Le noyau de départ qui regroupe les militants membres du Cercle; les collaborateurs candidats-membres qui participent aux réunions plénières du Cercle avec voix consultatives; les sympathisants et lecteurs réguliers du Cercle dont certains peuvent participer sans pouvoir délibératif à des plénières élargies.

Ces trois échelons ont un rapport d'influence idéologique: Les niveaux 2 et 3 s'engagent à la lutte pour l'unité idéologique et politique avec le premier niveau.

Des collaborateurs candidats-membres ou sympathisants d'un même lieu doivent s'organiser en structures militantes dont le lien avec le noyau est idéologique et politique et non organisationnel.

Les trois niveaux participent et/ou élaborent des campagnes communes et organisent la division du travail révolutionnaire pour atteindre les objectifs définis.

Une des tâches importantes est de travailler à rassembler les forces dans et hors du PCF pour préparer la rupture révolutionnaire avec les réformistes mutants. Selon la situation concrète, il s'agit de renforcer les structures de front anti-réformiste existant dans et hors du PCF et d'y mener la lutte pour l'unification idéologique et politique des communistes sur les positions du bolchevisme, étape décisive pour la reconstruction du Parti communiste dont le mouvement ouvrier a besoin en France.


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