Le léninisme, la guerre et la paix
I.
La guerre du Golfe et le « nouvel ordre international »
Contre
l'Irak et son peuple, c'est plus de 60% des forces militaires
initialement prévues contre le camp socialiste (notamment
l'URSS) lors de la guerre froide, qui ont été utilisés
par la coalition impérialiste de 29 Etats. Plus de 76 000
tonnes de bombes, dont des armes non conventionnelles (napalm, FAE,
bombes à neutrons), ont été larguées sur
ce peuple du Tiers-monde, 18 millions d'habitants, montrant
clairement que la frauduleuse résolution 678 de l'ONU, cet
instrument de l'impérialisme, adoptée par 12 voix
contre 2 (Cuba et le Yémen) et une abstention (la Chine),
n'était en réalité qu’un arbre cachant la
forêt du plan impérialiste d'instauration d’un
« nouvel ordre mondial pour cent ans »
(selon les termes de G. Bush lors de l'effondrement des pays de
l'Est). Il s'agissait de « détruire par
l'agression armée les infrastructures militaires, les usines
d'armement, les sites de missiles et autant de chars, d’avions
et de pièces d'artillerie que possible ».
De
l'aveu de T.L. Friedman (International Herald Tribune, 21
janvier 1991), l'objectif est de « rendre ce pays
incapable de projeter sa force au-delà des frontières
dans les prochaines années (...). Qu'il sorte ou non du
Koweït, l'Irak doit être militairement détruit ».
Lénine
disait en 1915, lors de la première guerre mondiale, que
« l'impérialisme a développé les
forces productives au point que l'humanité n'a plus qu'à
passer au socialisme ou bien à subir pendant des années
et même des dizaines d'années la lutte armée des
grandes puissances pour le maintien artificiel du capitalisme à
l'aide de colonies, de monopôles, de privilèges et
d'oppressions nationales de toute nature » (Le
socialisme et la Guerre). Plus que jamais les USA ont besoin d’un
tel « maintien artificiel du capitalisme à
l'aide de colonies, de monopoles, de privilèges de toute
nature »… En effet, la récession y sévit
fortement et le taux de croissance y est tombé à zéro.
Deux tiers des agriculteurs y sont ruinés, ce qui s'est
traduit par l'échec retentissant des négociations du
GATT dans le cadre de l'Uruguay-round, prélude d'une
guerre économique au niveau international. La faillite des
caisses d'épargne y est quasi totale : atteignant plus de
500 milliards de dollars, le système bancaire y est en
faillite avec une dette de 3200 milliards de dollars ; le budget
connaît un déficit de 300 milliards de dollars sans
compter les dépenses causées par la guerre. Le déficit
de la balance des paiements culmine à 100 milliards de dollars
et l'endettement des ménages atteint 2700 milliards de
dollars. Plus de 30 millions d'américains, les nationalités
opprimées surtout (noires, chicanos, et immigrantes),
vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec plus de deux
millions sont sans abris. Dans un tel contexte, la sortie de crise
envisagée de plus en plus sérieusement par les
impérialistes US se traduit par « war save
america » (que la guerre sauve l'Amérique).
Faut-il
rappeler qu'en 1914/1918, la dette US de 2700 millions de dollars fut
commuée à la fin de la guerre en exportation massive de
capitaux et en détention de plus de la moitié du stock
d'or mondial. Que pendant la guerre du Vietnam les USA connurent un
retour à des taux de croissance de 6 à 11% après
une assez longue période de stagnation. Que la guerre de 39/45
avait déjà permis d'en finir avec la très longue
crise commencée en 1929, avec un doublement de son PNB. Que la
guerre de Corée en 1950 donna un coup d'arrêt aux
difficultés de la croissance et au retour de la production
civile d'après guerre. Que le record de croissance -atteignant
25,5%- date de 1943, deux ans après l'entrée en guerre
des USA… C'est dire à quel point le système
capitaliste en général, et l'impérialisme en
particulier, porte la guerre en son sein comme la nuée porte
l'orage.
Les
USA ont d'autant plus besoin « du maintien du
capitalisme à l'aide de colonies, de monopoles, de privilèges
et d'oppressions nationales » que sa puissance est en
déclin et que l'Allemagne et le japon lui damnent le pion sur
le plan économique.
La
situation actuelle confirme l'analyse de Joseph Staline, qui disait
en 1952 : « en apparence, la sérénité
règne partout : les Etats-Unis d'Amérique ont
réduit à la portion congrue l'Europe occidentale. Le
Japon et les autres pays capitalistes qui sont tombés dans les
griffes des USA exécutent docilement leurs injonctions. Mais
on aurait tort de croire que cette sérénité
puisse se maintenir pour l'éternité, que ces pays
supportent sans fin la domination et le joug des Etats-Unis
d'Amérique, qu'ils n'essaieront pas de s'arracher du joug
américain pour s'engager sur le chemin de l'indépendance
(...). Penser que ces pays n'essaieront pas de se relever, de
briser le régime des Etats-unis et de s'engager sur le chemin
de l'indépendance, c'est croire aux miracles ».
Trente
neuf ans après ces paroles prophétiques, les USA, à
la tête d’une coalition d’Etats, se jettent dans
une aventure meurtrière pour un contrôle stratégique
déterminant pour le système impérialiste
mondial. Selon les dires même de M. Schultz (chef de la
diplomatie US en 1985) au moment de l’avènement de
Gorbatchev, les USA étaient « prêts à
dissuader les soviétiques de livrer une guerre nucléaire
totale ou d’attaquer nos principaux alliés, mais il
n’est pas du tout évident que nous soyons aussi prêts
et organisés pour empêcher et contrer la zone grise des
défis intermédiaires auxquels nous avons le plus de
chances d’être confrontés ; les conflits de
faible intensité ».
Le
rapport de la commission sur la stratégie intégrée
à long terme du 10 janvier 1988 intitulé « La
dissuasion sélective » précisait que
« ces conflits de faible ou moyenne intensité
dans le tiers-monde sont à l’évidence moins
dangereux que ne le serait toute guerre soviéto-américaine
et pourtant ils ont eu et auront un effet cumulatif négatif
sur l’accès des USA à des régions
critiques ».
Henri
Kissinger, lui, préconisait « qu’il faut
donc qu’en plus de notre force (nucléaire) de
représailles, nous constituions des unités qui puissent
intervenir rapidement et soient à même de faire sentir
leur puissance »… Ce qui allait se traduire par
cette affirmation de Gaspar Weinberger (Secrétaire d’Etat
à la défense en 1986) : « La
priorité élevée que nous avons attribuée
au SOF – Special Operation Force – reflète notre
sentiment que les conflits de faible intensité sont les
menaces auxquelles nous allons le plus vraisemblablement avoir à
faire face dans les années à venir ».
Cyniquement, c’est au moment où Gorbatchev se pavanait à
travers le monde, propageant sa « nouvelle mentalité »
que ses partenaires et néanmoins concurrents US élaboraient
de tels plans, qu’ils mettent aujourd’hui en application
contre l’Irak.
Les
impérialistes ont toujours cherché à mettre la
main sur le pétrole du Moyen-Orient, comme le montre un
mémorandum du département d’Etat US de septembre
1950 : « Le contrôle de cette source
d’énergie, le pétrole, importante dans la paix
comme dans la guerre est un objectif souhaitable en soi (…).
Les gouvernements des USA devraient s’efforcer de développer
au maximum les concessions (pétrolières)
américaines ». A l’époque, la
CIA avait déstabilisé le régime de Mossadeh
parce qu’il avait osé nationaliser les sociétés
pétrolières, par la suite les firmes US obtinrent plus
de 40% des parts de l’Anglo-Iranian Petroleum Company.
Jimmy Carter, lors de la chute de son valet local d’alors, le
Shah d’Iran, proclama le Golfe en 1979 « région
d’intérêt vital pour la survie de l’Europe
occidentale de l’Extrême-Orient (entendre le japon)
et finalement des USA ». On comprend mieux dès
lors le sabotage systématique de toutes les tentatives de
rencontre entre Tarek Aziz et Baker à Genève. Comme le
plan de paix de Mitterrand à la veille du déclenchement
des hostilités, elles n’étaient que pures
manœuvres pour rejeter la responsabilité du carnage qui
se préparait sur le régime irakien, pour se donner une
image de « pacifistes » obligés de faire
« la guerre pour obtenir la paix ».
Karl
Marx, il y a plus de 150 ans, dénonçait ce type de
procédé capable de mener l'humanité aux pires
horreurs: « De tous les dogmes des politiques
fanatiques de notre temps, aucun n'a causé autant de dommages
que celui qui dit « pour obtenir la paix prépare la
guerre ». Cette grande vérité dont la
caractéristique est qu'elle contient un grand mensonge, le cri
de guerre qui a appelé toute l'Europe à s'armer et à
générer un tel fanatisme belligérant que chaque
nouveau traité de paix est comme une nouvelle déclaration
de guerre et est avidement exploité. Au moment où les
Etats d'Europe sont devenus autant de champs armés dont les
mercenaires brûlent du désir de bondir l'un sur l'autre
et de se trancher la gorge l'un l'autre pour la plus grande gloire de
la paix, la seule considération avant chaque déclenchement
de guerre concerne simplement les insignifiants détails de
savoir de quel côté on doit être. Aussitôt
que cette considération fortuite est réglée de
façon satisfaisante par les parlementaires diplomatiques avec
l'aide du vieux slogan « pour obtenir la paix on doit
préparer la guerre », l'une de ces guerres de
civilisation commence dont la barbarie frivole appartient au meilleur
temps des voleurs de grands chemins et que leurs perfidies
astucieuses appartiennent exclusivement à la période la
plus moderne de la bourgeoisie impérialiste ».
Déjà
Marx prédisait l'émergence de la période la plus
moderne de la « bourgeoisie impérialiste ».
Maintenant, longtemps après sa mort, le monde vit la barbarie
de cette nouvelle époque, dont la guerre du Golfe n’est
qu’une nouvelle illustration. Des millions et des millions de
gens sont morts, résultat de tant d’années
d'efforts de la bourgeoisie impérialiste pour « préserver
la paix ». Depuis son avènement au début de
ce siècle, l'impérialisme c'est inévitablement
la guerre; mais la bourgeoisie a toujours trompé les gens avec
ses appels incessants à la « paix »
quand elle prépare la guerre.
Les
USA ont ainsi poussé Saddam Hussein dans un piège afin
d'avoir un prétexte pour s'installer durablement dans cette
région « vitale pour son pétrole ».
Des révélations ont été faites à
ce propos par Pierre Salinger dans son livre « Le dossier
secret de la guerre du Golfe » : C'est l'Europe et le
Japon qui dépendent surtout du pétrole du Moyen-Orient,
pour 70% de leurs besoins. L'arrière-plan de cette
intervention US dont personne ne parle apparaît clairement
quand on sait que les USA ne dépendent que de 10% du pétrole
du Golfe. Dans la guerre économique en cours au plan mondial,
sur fond de crise générale de l'impérialisme,
les USA en plein déclin n'ont plus d'autres moyens de
maintenir le Japon, l'Allemagne et la CEE sous leur dépendance
que d’utiliser leur puissance militaire pour
contrôler le pétrole, cette matière première
stratégique indispensable « au maintien
artificiel du capitalisme à l'aide de colonies, de monopôles,
de privilèges et d'oppressions nationales ».
Mais
personne ne peut croire que l'Allemagne, le Japon, la CEE
n’essaieront pas de s'arracher du joug des USA : suivra
alors inévitablement une crise politique inter-impérialiste
où l'on verra d'autres moyens, notamment la violence (la
guerre) continuer la politique. C'est d'ailleurs ce que confirme le
sénateur US David L. Boren, président de la commission
chargée des questions de renseignement: « nous
avons eu des relations étranges et symbiotiques avec l'URSS
(...). Le déclin de l'Union Soviétique (...) pourrait
tout aussi bien entraîner le déclin des Etats-Unis (…).
Les pays européens, le Japon et d'autres pays ont volontiers
accepté la direction américaine au cours des décennies
passées. Pourquoi? Parce qu'ils avaient besoin de nous (…).
Seront-ils désireux, dans ce nouveau contexte, d'accepter la
direction des Etats Unis comme c'était le cas il y a quelques
mois? Je ne le pense pas » (Le Monde Diplomatique,
avril 1991).
L'Irak
remettait en cause directement l'ordre semi-colonial imposé
lors de la décolonisation qu'entend préserver G. Bush
dans le cadre de son « Nouvel
ordre international pour cent ans ».
La création artificielle du Koweït relève des
seuls impératifs de la mainmise impérialiste sur les
matières premières et les zones d'exportation des
capitaux. Une constante en matière territoriale de la
décolonisation impérialiste a été
le tracé des frontières des futurs Etats indépendants
conformément aux impératifs de domination des
impérialistes et de partage des sources des matières
premières et des marchés.
-
Ainsi le tracé des frontières consistait par exemple à
amputer purement et simplement des Etats historiquement constitués,
en séparant souvent le plus possible les populations des
richesses naturelles. Ce fut le cas de l'Irak et du Koweït.
-
Autre configuration possible ; la frontière passe au
milieu d'un même peuple, ainsi divisé entre plusieurs
Etats dans lesquels chaque partie de la nation forme une minorité
nationale opprimée par d'autres. C’est le cas des
Kurdes, partagés entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie.
-
Dernier cas ; les frontières d'Etats où sont
réunis par la force des peuples et des nationalités,
les uns étant soumis aux autres. L'Afrique du Sud en est un
exemple.
Une
étude attentive des différentes situations
territoriales dans le monde révèle diverses
combinaisons de ces trois méthodes de « balkanisation »,
traits caractéristiques du système d'oppression
nationale de l'impérialisme.
On
peut ne pas être d'accord avec la méthode de Saddam
Hussein quand ce dernier se réapproprie la « 19e
province » perdue en 1961 en application d'une décision
impérialiste britannique. Mais il demeure sur le fond (et
c'est cela qui pour nous doit primer) que l'appartenance
légitime du Koweït à l'Irak ne fait aucun doute.
Mieux ;
nous autres communistes révolutionnaires devons soutenir le
vaste mouvement profond et populaire qui se dessine dans le
Tiers-monde et dont l'essence est la remise en cause des plans
impérialistes basés sur « l'intangibilité
des frontières » nées de la décolonisation
impérialiste. En agissant ainsi le 2 août 1990, l'Irak
n'effectuait en réalité que l'acte défensif
d'une bourgeoisie nationale d'un pays opprimé -victime d'une
tentative d'étranglement financier après avoir été
durant huit ans le « bouclier armé » de
l'impérialisme et des monarchies féodales arabes contre
l'Iran de Khomeiny -.
En
effet, bien avant l'intervention irakienne, une véritable
« guerre secrète » économique
avait été fomentée contre la bourgeoisie
contestataire irakienne. Saddam Hussein exigeait à la fin du
conflit contre l'Iran le relèvement du prix du baril de brut à
25 dollars au moins et l'annulation de sa dette de 100 milliards de
dollars (P. Salinger).
Les
monarques saoudiens et koweïtiens, obéissant aux
injonctions de leurs maîtres impérialistes, manquant à
leurs engagements, dépassèrent les quotas de production
fixés par l'OPEP, créant ainsi une surproduction de
brut sur le marché afin de comprimer les prix à 18
dollars. Ils refusèrent même de ré-échelonner
la dette irakienne, a fortiori de l'annuler. L'Emir poussa la
provocation jusqu'à mettre en exploitation le pétrole
de la zone contestée de Roumaila, qui fait l'objet d'un
contentieux avec l'Irak.
Il
est tout à fait significatif que tous les beaux discours sur
« l'annulation de la dette du Tiers-monde » ont
été jetés soudainement aux oubliettes par les
propagandistes tiers-mondistes de l'impérialisme, trop
empressés qu’ils sont de s'aligner sur les plans
guerriers de l'Etat impérialiste le plus endetté du
monde. La récupération par l’Irak du territoire
perdu en 1961 et de son pétrole portait objectivement un coup
au « funeste droit d'accès » aux
matières premières des impérialistes, qui nient
aux peuples opprimés leur « libre droit de
jouissance » des ressources naturelles de leur pays.
L’Irak
tenait déjà tête à l'impérialisme
en 1973/74 lorsqu'il participa à la création de l'OPEP,
au moment où il nationalisait la production pétrolière.
Ce fut toujours l'Irak qui contraria les plans impérialistes
quand en 1978/80 il nationalisa cette fois le raffinage. C'est donc
de longue date qu'existe un contentieux entre cette bourgeoisie
nationale contestataire et l'impérialisme.
Il
y a enfin un lien évident entre la volonté impérialiste
de détruire le potentiel industriel et militaire irakien et le
maintien de la suprématie militaire de l'Etat sioniste dans la
région. Israël est localement le « porte-avion »
de l'impérialisme, au service de ses intérêts
stratégiques. Ce rôle permet à ce dernier de
réaliser son vieux rêve colonial au détriment du
peuple palestinien. Il est clair que les impérialistes
n'admettent pas la remise en cause des fondements sur lesquels
s'appuie leur « nouvel ordre international pour cent
ans », surtout depuis que les révisionnistes
ont complètement capitulé, contribuant à
détruire le camp socialiste.
Cette
guerre, par l’odieux massacre des populations irakiennes (plus
de 300 000) n'est que le reflet du système d'exploitation et
d'oppression impérialiste dont la survie ne dépend
que du « maintien artificiel du capitalisme à
l'aide de colonies, de monopoles, de privilèges et
d'oppressions nationales de toute nature ».
La
désinformation organisée à une échelle
jamais atteinte auparavant tend à diaboliser Saddam Hussein.
Ceci vient s’ajouter à un contexte déjà
complètement miné par le social-chauvinisme, le
réformisme et le racisme, surtout anti-arabe. Les campagnes
comparant Saddam Hussein à Hitler ou présentant son
armée comme la 4e du monde n'auront servi qu'à
justifier les bombardements et la nécessité de « faire
la guerre pour préserver la paix ». Des appels
ouverts à l'assassinat ont même été lancés
par Moshe Arens, un ministre israélien qui a dit: « Tout
dépend d'un seul homme. Si cet homme s'effondre, c'est la fin
de la guerre ». Bush, le premier Ministre anglais et
d'autres l'on d’ailleurs clairement repris.
Devant
cette démonstration qui a facilité idéologiquement
les menées impérialistes, le mouvement pacifiste et
communiste s'est embourbé dans des considérations
locales ou passéistes, rejetant dos à dos les deux
belligérants. Certains ont passé leur temps à ne
parler que du caractère dictatorial de Saddam Hussein ;
d'autres ne parlaient que « du droit des Kurdes »
ou encore de « l'élimination des communistes par
Saddam Hussein », comme si les impérialistes
faisaient la guerre en vue dans le but de résoudre ces
questions là ! En 1915, Lénine disait déjà :
« Les socialistes ont toujours entendu par guerre
« défensive » une « guerre
juste », dans ce sens (...) que les socialistes
reconnaissent et continuent de reconnaître le caractère
légitime, progressiste, juste de la « défense
de la patrie » ou d'une guerre « défensive ».
Par exemple si demain le Maroc déclarait la guerre à la
France, l'Inde à l'Angleterre, la Perse ou la Chine à
la Russie etc... ce seraient des guerres justes, défensives,
quel que soit celui qui commence, et tout socialiste appellerait de
ses vœux la victoire des Etats opprimés, dépendants,
lésés dans leurs droits, sur les grandes puissances
oppressives esclavagistes spoliatrices » (Le
socialisme et la guerre).
Staline
expliquait : « Le léninisme a prouvé
et la guerre impérialiste et la révolution en Russie
l'ont confirmé, que la question nationale ne peut être
résolue qu'en liaison avec la révolution prolétarienne
et sur le terrain de celle-ci. En occident le chemin de la victoire
passe par l'alliance révolutionnaire avec le mouvement de
libération des colonies et des pays dépendants contre
l'impérialisme. La question nationale est une partie de la
question générale de la révolution
prolétarienne, une partie de la dictature du Prolétariat.
La question de l'alliance révolutionnaire du mouvement
ouvrier avec le mouvement des peuples opprimés ne signifie
évidemment pas que le prolétariat doive soutenir tout
mouvement national toujours et partout. Dans chaque cas particulier
et concret il s'agit d'appuyer ceux des mouvements nationaux qui
tendent à affaiblir, à renverser l'impérialisme
et non à le maintenir et à le consolider ».
C'est là « une partie de la question générale
de la révolution prolétarienne subordonnée à
l'ensemble et demandant à être examinée du point
de vue de l'ensemble ». Il faut comprendre que « dans
les conditions de l'oppression impérialiste, le caractère
révolutionnaire du mouvement national n'implique pas
nécessairement l'existence d'éléments
prolétariens dans le mouvement, l'existence d'une base
démocratique du mouvement ». C'est pourquoi
Lénine, lors de la guerre impérialiste de 14/18 pensait
que « la lutte de l'Emir afghan pour l'indépendance
de l'Afghanistan est objectivement une lutte révolutionnaire,
malgré le tour monarchiste des conceptions de l'Emir et de ses
partisans, car elle affaiblit, désagrège et sape
l'impérialisme. Cependant que la lutte des démocrates
et des « socialistes » à tout crin, des
révolutionnaires et républicains tels que Kerenski et
Tesetelli, Renaudel et Scheideman, Tchernov et Dan, Henderson et
Clynes pendant la guerre impérialiste (pour la défense
de la patrie) était une lutte réactionnaire car elle
avait pour résultat de maquiller, de consolider, de faire
triompher l'impérialisme ». (Question nationale
et coloniale, pages 180, 181, 182).
Ce
sont ces considérations révolutionnaires qui expliquent
que du point de vue du marxisme-léninisme et des intérêts
de la lutte de classe et des peuples opprimés contre
l'impérialisme, le combat de Saddam Hussein contre la
coalition impérialiste (et ce malgré la nature
réactionnaire de son régime) est objectivement
anti-impérialiste. Alors que le mouvement kurde irakien est
insoutenable parce qu'il est parti prenante de la déstabilisation
organisée de l'Irak par les impérialistes. Lénine
disait : « Le mouvement national des pays opprimés
doit être apprécié non du point de vue de la
démocratie formelle, mais de celui de ses résultats
effectifs dans la balance générale de la lutte contre
l'impérialisme, c'est-à-dire non isolément, mais
à l'échelle mondiale » (bilan d'une
discussion, Tome XIX).
II.
Le léninisme, l’impérialisme et l’inévitabilité
des guerres
La
guerre du Golfe révèle aussi l’ignominieux
mensonge gorbatchévien de la « nouvelle
mentalité », mensonge selon lequel une
« collaboration fraternelle » humaniste et
civilisée entre les peuples sous l'impérialisme est
possible dans le monde actuel ? La guerre actuelle de
l'impérialisme et celles à venir contre les peuples
rebelles du Tiers-monde, contre les pays socialistes et entre les
concurrents impérialistes eux mêmes, montrent par delà
les beaux discours, que la « nouvelle mentalité »
est complètement étrangère à
l'impérialisme, dont l'objectif clairement affiché est
d'écraser le socialisme et de dompter la classe ouvrière
et les peuples opprimés, pour sa recherche effrénée
du profit maximum.
Niant
les faits et la nature prédatrice et guerrière de
l'impérialisme, Gorbatchev prône que les « différences
idéologiques ne devraient pas être reportées sur
la sphère des relations inter-Etats, pas plus que la politique
étrangère ne devrait leur être subordonnée.
Car voyez-vous, les idéologies peuvent être aux
antipodes, l'intérêt et la survie et la prévention
de la guerre demeurent des buts universels suprêmes ».
Ceux qui parmi nous ont cru à cette fable gorbatchévienne
de la « prévention » des guerres sous
l'impérialisme peuvent aujourd’hui se rendre compte de
la trahison cruelle à laquelle conduit cette théorie.
Quarante années de cette propagande révisionniste a
causé d'énormes dégâts, conduisant le
mouvement ouvrier communiste et pacifiste vers le réformisme
le plus naïf. Depuis la seconde guerre mondiale anti-fasciste
notamment, et malgré les innombrables interventions armées
des impérialistes partout dans le monde, l'illusion d'un monde
sans conflits majeurs sous l'impérialisme a été
distillée par mille canaux dans le mouvement ouvrier et
pacifiste ; au fur et à mesure de l'offensive
impérialiste contre le socialisme, de plus en plus de
communistes ont eux-mêmes donné de la voix, propageant
le mythe kautskiste de l'évitabilité des guerres en
système capitaliste-impérialiste. Cette thèse
devait avoir son premier écho au sein même du PCUS au
XXe Congrès quand N. Khrouchtchev a dit: « Les
forces réactionnaires qui représentent les intérêts
des monopoles capitalistes poursuivent leurs tentatives d'aventures
militaires et d'agressions... Mais les guerres ne sont pas
inévitables, ne sont pas fatales. Il y a à présent
des forces sociales et politiques puissantes qui disposent des moyens
sérieux pour empêcher les impérialistes de
déclencher la guerre… » (rapport
d'activité du CC du PCUS, mars 1956. Cahiers du Communisme).
N.
Khrouchtchev concluait, devant l'avènement des armes
nucléaires, « qu'il n'y a que deux voies :
ou bien la coexistence pacifique ou bien la guerre la plus
destructrice de l'histoire. Il n'y a pas de troisième voie ».
Et déjà il appelait à « l'établissement
de relations d'amitié durable entre les deux plus grandes
puissances du monde, l'Union Soviétique et les USA (ce
qui) aurait une importance majeure pour le renforcement de la paix
dans le monde entier ». Gorbatchev répète
presque mot pour mot N. Khrouchtchev, en prétendant comme son
prédécesseur révisionniste d'il y a quarante ans
« qu'avec l'émergence des armes de destruction
massive et donc globales, apparaît une limite objective à
la confrontation de classe sur l'arène internationale. La
menace d'une destruction universelle pour la première fois
(sic) dans l'histoire s'est fait jour un intérêt
commun à toute l'humanité, un intérêt réel
et non spéculatif ou lointain, celui de la sauver du
désastre » (Perestroïka de Gorbatchev,
éditions Flammarion).
Les
révisionnistes modernes nient le fait que l'impérialisme
soit l'impérialisme ! Pourtant « Lénine
montrait que dans les conditions de l'impérialisme,
l'inégalité du développement et les
contradictions du capitalisme s'aggravent particulièrement,
que la lutte pour les marchés d'exportation des marchandises
et des capitaux, la lutte pour les colonies, pour les sources de
matières premières, rend inévitable les guerres
impérialistes périodiques en vue d'un nouveau partage
du monde. Lénine montrait que justement par suite de ce
développement inégal du capitalisme, des guerres
impérialistes éclatent, qui débrident les forces
de l'impérialisme et rendent possible la rupture du front de
l'impérialisme là où il se révèle
le plus faible'' (Histoire du PCUS p. 187, édition
N. Béthune).
I.V.
Saline nous explique avec encore plus de clarté « qu'étudiant
l'impérialisme surtout en période de guerre, Lénine
est arrivé à la loi du développement économique
et politique inégal et par bonds des pays capitalistes. Au
sens de cette loi, le développement des entreprises, des
trusts, des branches d'industrie et des divers pays ne se fait pas
d'une manière égale selon un ordre de succession
établi, de façon qu'un trust, une branche d'industrie
ou un pays marche toujours en tête, cependant que les autres
trusts du pays restent en arrière dans ce même ordre de
succession, mais par bonds avec des interruptions dans le
développement des autres pays. Or la tendance parfaitement
légitime des pays retardataires à conserver leurs
vieilles positions et la tendance non moins légitime des pays
ayant fait un bond en avant à s'emparer de positions nouvelles
font que les collisions militaires des pays impérialistes sont
une nécessité inéluctable » (Les
questions du Léninisme).
C'est
sur cette base que I.V. Saline a pu affirmer contre les
révisionnistes modernes en 1952 que « le
mouvement actuel pour la paix se propose d'entraîner les masses
populaires dans la lutte pour maintenir la paix, pour conjurer une
nouvelle guerre mondiale. Par conséquent, il ne vise pas à
renverser le capitalisme et à instaurer le socialisme. Il se
borne à des buts démocratiques de lutte pour le
maintien de la paix. A cet égard le mouvement actuel pour le
maintien de la paix se distingue de celui qui existait dans la
période de la première guerre mondiale et qui, visant à
transformer la guerre impérialiste en guerre civile, allait
plus loin et poursuivait des buts socialistes. Il
se peut que les circonstances aidant, la lutte pour la paix évolue
ça et là vers la lutte pour le socialisme. Mais ce ne
sera plus le mouvement actuel en faveur de la paix, mais un mouvement
pour renverser le capitalisme. Le plus probable, c'est que le
mouvement actuel en faveur de la paix, en tant que mouvement pour le
maintien de la paix, contribuera en cas de succès à
conjurer une guerre donnée, à l'ajourner
temporairement, à maintenir temporairement une paix donnée...
Cela est bien naturellement. mais cela ne suffit cependant pas pour
supprimer l'inévitabilité des guerres en général
entre pays capitalistes. Cela ne suffit pas car malgré tous
ces succès du mouvement de la paix l'impérialisme
demeure debout, reste en vigueur (...). Pour supprimer
l'inévitabilité des guerres, il faut détruire
l'impérialisme »
(Problèmes économiques
du socialisme).
Une
conclusion s'impose ici, que met à l'ordre du jour la réalité
de la guerre du Golfe ; c'est l’inévitabilité
des guerres sous l'impérialisme qui doit sous-tendre toute
notre politique en direction du mouvement actuel pour la paix. C'est
seulement ainsi que nous pourrons oeuvrer à transformer le
mouvement actuel et le lier à la lutte de classe du mouvement
ouvrier pour la révolution sociale. La position des
révisionnistes modernes d'évitabilité des
guerres et conséquemment de « coexistence
pacifique » avec les impérialistes est un abandon
de la thèse de Lénine qui lie la guerre et la paix à
la révolution. C'est aussi directement contraire au but de
paix que proclament les révisionnistes.
Comme
le dit Lénine : « Il n'est pas possible d'avoir
une paix durable et démocratique sans renversement de
l'impérialisme ». C'est pourquoi le sixième
Congrès de l'Internationale communiste a mis en exergue ces
paroles de Lénine : « il faut expliquer
sans relâche, inlassablement, aussi concrètement que
possible, comment les choses se sont passées durant la
dernière guerre et pourquoi elles ne pouvaient pas se passer
autrement. Il faut en particulier montrer que la défense de la
patrie (aujourd'hui ajoutons du « droit ») sera
nécessairement mise en question et que l'immense majorité
des travailleurs résoudra nécessairement ce problème
« au profit de la bourgeoisie ». Utilisant la
récente expérience de la guerre, nous devons faire
comprendre qu'une multitude de questions théoriques et
pratiques se poseront dès le lendemain de la déclaration
de guerre et que l'immense majorité des mobilisés sera
sans prévention. Il faut expliquer aux hommes les réalités
des circonstances qui font le mystère dans lequel naît
la guerre et l'impuissance des organisations ouvrières même
soi-disant révolutionnaires devant une guerre imminente ».
Il s'agit pour nous de comprendre selon les propos de Lénine
que « l'état d'esprit des masses en faveur de la
paix exprime souvent le début d'une protestation, d'une
révolte et d'une prise de conscience du caractère
réactionnaire de la guerre. Tirer profit de cet état
d'esprit est le devoir de tous les communistes. Ils participeront
très activement à tout mouvement et à toute
manifestation sur le terrain. Mais ils ne tromperont pas le peuple en
laissant croire qu'en l'absence d'un mouvement révolutionnaire,
il est possible de parvenir à une paix sans annexion, sans
oppression des nations, sans pillage, sans que subsiste le germe de
nouvelles guerres. Tromper ainsi le peuple ne ferait que porter de
l'eau au moulin de la diplomatie secrète des gouvernements »
(Le socialisme et la guerre, Tome 21).
Il
faut être très net sur le fait que les armes atomiques
n'ont rien changé quant à la nature de l'impérialisme
et à l'inévitabilité des guerres. La guerre
réactionnaire contre l'Irak, annonciatrice d'autres conflits
encore plus meurtriers, prouve que le rêve kautskiste est aussi
fallacieux aujourd'hui qu'il ne l'était lorsqu'il l'a exposé,
au moment même où la première guerre mondiale
éclatait. Et n'en déplaise au « pacifisme
radical » de certains socialistes de « gauche »,
selon la terminologie du 6e Congrès de l'IC, « qui
reconnaissent les dangers de la guerre et n'y opposent que des
niaiseries. Souvent ils exagèrent quand ils parlent de la
violence destructrice des armes les plus modernes et ils le font à
dessein afin de démontrer qu'une guerre prolongée
serait impossible ou bien qu'on n'arriverait pas à la
transformer en guerre civile ». Les révisionnistes
modernes essaient vainement de démontrer qu'une guerre
prolongée est impossible parce qu’elle débouchera
sur un holocauste nucléaire. C'est là une substitution
de l'hystérie pacifiste aux théories et à la
stratégie révolutionnaire de Lénine. L'existence
des armes nucléaires n'a pas transformé l'impérialisme.
Et la nature des guerres n'est pas déterminée par la
technologie des armes, fussent-elles nucléaires, mais bel et
bien par la lutte des classes. L'appareil militaire y compris l'arme
atomique sert l'impérialisme. Ce sont des outils aux mains des
impérialistes pour rediviser le monde et non le détruire.
Un
danger de mauvais calculs et d'erreurs de la part des impérialistes
existe bien sûr. Cela pourrait conduire à des
destructions plus importantes que prévues. Mais tomber dans
l’hystérie pacifiste qui prétend que toute guerre
conduit à l'apocalypse ou qu'une guerre nucléaire
limitée est impossible, c’est nier
la nature réelle de
l'impérialisme et donc des guerres impérialistes. Les
promoteurs de l'impossibilité d'une guerre conventionnelle ou
de l'impossibilité d'une guerre nucléaire limitée
rendent le plus mauvais service au prolétariat car c'est la
négation de la culpabilité des impérialistes
dans les guerres pour le « maintien
artificiel du capitalisme à l'aide de colonies, de monopôles,
de privilèges et d'oppressions nationales »,
telle que celle à laquelle nous venons d'assister au moyen
orient contre un pays dépendant. De telles guerres
peuvent être menées à une plus grande échelle
entre puissances impérialistes.
Dire
avec Gorbatchev que toute guerre pose la question de la survie de
l'humanité, c'est prétendre que les impérialistes
ne peuvent faire la guerre pour des objectifs impérialistes !
C'est nier la quête impérialiste de « colonies,
de monopoles, de privilèges... » par les armes
nucléaires. Le développement capitaliste n’est
pas déterminé par un individu « le doigt sur
le bouton ». C'est comme le dit I.V. Staline « assurer
le maximum de profit capitaliste en exploitant, en ruinant, en
appauvrissant la majeure partie de la population civile d'un pays
donné, en asservissant et en dépouillant de façon
systématique les peuples des autres pays, notamment des pays
arriérés, enfin en déclenchant des guerres et en
militarisant l'économie nationale en vue d'assurer le maximum
de profits » (Les problèmes économiques
du socialisme, 1952).
Si
les guerres impérialistes sont inévitables, il est
inévitable qu'elles se produisent sur la base de cette loi
décrite ci-dessus. Comment est-il possible que les guerres et
la militarisation de l'économie nationale soient utilisées
en vue d'assurer le profit maximum si les moyens de réaliser
ces profits sont complètement détruits? Voilà à
quelle absurdité arrivent les tenant révisionnistes de
« l'apocalypse nucléaire ». Car il n'est
pas possible « d'assurer le maximum de profit en
exploitant, en appauvrissant la majeure partie de la population d'un
pays donné » si la majorité pour ne pas dire
toute la population est détruite par les bombes nucléaires.
L'écrasement de l'Irak sous les bombes n'a pas tué
toute la population mais servait bien à faire capituler Saddam
Hussein et à terroriser d'éventuels candidats à
la rébellion. En tout cas même une partie de ses troupes
reste quasi intacte après le « plus grand
bombardement de l'histoire des guerres ». A l’époque
des armes nucléaires, I.V. Saline expliquait : « C'est
justement la nécessité de réaliser les profits
maximum qui pousse le capitalisme de monopôle à des
actes hasardeux comme l'asservissement et le pillage systématique
des colonies et des autres pays arriérés; la
transformation d'une série de pays indépendants en pays
dépendants: l'organisation de nouvelles guerres qui sont pour
les brasseurs d'affaires du capitalisme actuel de meilleurs business
leur permettant de tirer le maximum de profits, enfin les efforts
tentés pour conquérir la domination économique
mondiale » (Les derniers écrits,
1950- 1953).
La
précipitation des capitalistes en quête de contrats pour
« reconstruire » le Koweït avant même
la fin des hostilités, les querelles autour des contrats
majoritairement raflés par les USA prouvent la pertinence de
la description ci-dessus.
Cette
guerre confirme la justesse des analyses de Lénine et de l'IC
sur l'impérialisme et la guerre. Elle prouve aussi la
nécessité de lutter activement contre les déviations
révisionnistes qui gangrènent le mouvement communiste,
afin de renouer avec le léninisme. Nous avons délibérément
attiré l'attention du lecteur sur deux questions centrales
dans la situation actuelle du mouvement pacifiste, anti-impérialiste
et communiste : l'internationalisme anti-impérialiste en
direction des peuples opprimés et l'inévitabilité
des guerres à l'époque de l'impérialisme.
Travailler
à renouer avec le léninisme sur ces questions nous
permettra de définir des tactiques tenant compte de la réalité
actuelle du mouvement et de préparer les conditions de la
ré-émergence d'un mouvement communiste s'opposant au
révisionnisme à l'opportunisme dans le mouvement
ouvrier.
Nous
avons longuement cité les théoriciens du communisme car
plusieurs des questions auxquelles nous sommes confrontés
aujourd'hui ont fait l'objet d'élaborations théoriques
à partir desquelles nous devons pouvoir cerner la situation
présente et aller de l'avant.
Camarades,
nous invitons à une étude de l'immense apport théorique
et pratique de I'IC et de ses dirigeants. C'est ainsi que,
pensons-nous, Lénine a procédé vis-à-vis
de Marx et Engels, de la première révolution ouvrière
de l'ère du capitalisme : la Commune. C'est ainsi que
nous devons procéder à notre tour vis-à-vis de
la révolution d'Octobre, de l'Union Soviétique
Socialiste et de l'lC.
Le
13 avril 1991
|