Défendre notre idéal
Le
rétablissement de l'économie de marché dans les
pays de l'Est et l'adoption des thèses du libéralisme
bourgeois par Gorbatchev, a donné le signal d’une vaste
campagne idéologique internationale contre le
marxisme-léninisme. L'arrogance des tenants du capitalisme ne
connaît plus de limites. Le conseiller de Bush, Fukuyama va
même jusqu'à parler de « fin de l'histoire »,
le système libéral et son cortège de misère
apparaissent ainsi comme l'aboutissement de l'histoire humaine,
c'est-à-dire comme un système naturel et éternel.
Les formes prises par cette campagne idéologique sont
multiples. Elles vont des attaques ouvertes contre Cuba afin de
préparer une intervention militaire à l'image de
celle du Golfe, à une falsification de l'histoire des
pays socialistes en passant par les calomnies contre les leaders du
Mouvement Communiste International. La dernière attaque contre
Georges Marchais accusé de collaboration avec les nazis n'est
qu'une des formes de cette campagne internationale visant à
saper la lutte de la classe ouvrière mondiale, en la coupant
de la théorie marxiste-léniniste qui est la seule à
lui indiquer le chemin de sa libération.
L'offensive
idéologique
L'offensive
idéologique de la bourgeoisie mondiale se réalise en
premier lieu sur le plan des valeurs et des principes, par un
dénigrement systématique de tout ce qui fait référence
au collectif et par une mise en avant de l'individualisme le plus
extrême. Le soi-disant « échec »
du socialisme viendrait du fait que le collectif et la communauté
brimeraient l'individu et enlèveraient ainsi tout dynamisme
à la société et toute efficacité à
l'économie. Il y a déjà un siècle et demi
que Marx a tordu le coup à cette idéologie en montrant
qu'elle correspond aux intérêts de la bourgeoisie pour
qui l'individualisme philosophique n'est que le reflet de son
individualisme économique issu de la propriété
privée des moyens de production. La seconde forme de l'attaque
de la bourgeoisie contre nos valeurs est l'idéalisation de la
notion de liberté et de la critique de celle d'égalité.
Ces deux principes chers à tous les opprimés depuis le
début des luttes de classe dans l'histoire humaine, sont
présentés comme antagonistes. L'égalité
provoquerait en définitive la fin des libertés.
L'égalité serait par conséquent une utopie
dangereuse qui mènerait au totalitarisme. Seule la
liberté entendue uniquement comme individualisme serait à
préserver. Là encore l'argument est ancien et il ne
sert à rien de l'habiller de nouveaux vêtements. Il
y a deux siècles comme aujourd'hui, cette liberté tant
vantée reste la liberté pour le travailleur de mourir
ou de vendre sa force de travail et la liberté pour le
capitaliste d'exploiter notre force de travail.
La
troisième forme de l'attaque idéologique est le
discours sur les droits de l'homme, présentés
comme une obligation universelle. Par ce biais on cherche à
légitimer le « droit » ou le « devoir
d'ingérence » partout où ces droits seraient
bafoués. Là encore le marxisme-léninisme a
montré depuis longtemps que ces « droits de
l'homme » ne sont que les droits bourgeois comme en
témoigne la place centrale prise par le droit de propriété
en leur sein, et l'exclusion de tout droit économique pour les
travailleurs. Le point commun de ces trois discours est décidément
ringard: l'individu, rien que l'individu, toujours l'individu. Bref
l'on nous resort sous plusieurs musiques différentes la loi
sacrée de la propriété privée des moyens
de production et sa conséquence, l'individualisme
philosophique.
Face
à cette offensive nous devons réaffirmer nos valeurs de
primauté de l'intérêt collectif sur l'intérêt
individuel; de défense du principe d'égalité
dont la base est la propriété sociale des moyens
de production; de liaison des droits de l'homme et des droits
économiques sans lesquels les premiers ne sont que leurres.
Attaque
contre nos acquis théoriques
Pour
réaliser cette vaste offensive idéologique, la
bourgeoisie a besoin de détruire les acquis théoriques
que des générations de communistes nous ont légués.
Cette attaque n'est certes pas nouvelle. Elle a commencé
immédiatement après que les premiers théoriciens
communistes aient formalisé les acquis des luttes de la classe
ouvrière. Elle a pris un tournant nouveau après la
seconde guerre mondiale quand le capitalisme mondial s'est rendu
compte de la force économique, militaire et politique de
l'URSS au travers de sa lutte contre le monstre nazi. A partir de ce
moment l'impérialisme s'est rendu compte qu'il sortirait
vaincu d'un affrontement militaire contre l'URSS. Tirant les leçons
de l'échec des nazis, l'impérialisme décida
alors de corrompre les esprits en reprenant à son compte toute
la propagande nazie, social-démocrate et trotskiste afin de
saper le socialisme de l'intérieur. Pendant toute une période
l'attaque fut concentrée contre la théorie et la
pratique de Joseph Staline. Des théoriciens bourgeois se
mettaient à défendre Marx, Engels et Lénine qui
auraient soi-disant été trahis par Staline, dont
l'œuvre n'avait rien de socialiste et serait entièrement
totalitaire. De telles calomnies devaient recevoir un écho du
haut de la tribune du XXème Congrès du PCUS
dans le fameux rapport présenté par N. Khrouchtchev en
1956. La voie était ouverte pour rechercher les racines du
« stalinisme », d'abord dans Lénine,
puis dans Marx même. La voie était ainsi largement
balayée pour attaquer toute notre théorie et tenter
ainsi de désarmer la classe ouvrière. Les « nouvelles
pensées » de Gorbatchev et les « droits
universels » de la perestroïka sont
l'aboutissement de ces attaques théoriques et de l'abandon des
théories de la classe ouvrière.
Face
à cette attaque, il est urgent de: réhabiliter les
travaux théoriques de générations de communistes
qui sont un trésor d'expérience pour la classe
ouvrière; d'utiliser ces théories pour l'analyse
concrète des situations actuelles; d'approfondir
ces théories à partir de l'expérience de nos
luttes.
Une
falsification de l'histoire
Mais
ces deux offensives idéologiques et théoriques ne
suffisent pas tant ont été grandes les réalisations
du socialisme depuis 1917. Alors la bourgeoisie a recours au
mensonge, à la falsification de l'histoire. Le mensonge
est partout: Lénine et Staline auraient été pour
l'un agent des Allemands, pour l'autre de l'Okhrana la police
tsariste ; Les plans d'édification socialiste auraient
été falsifiés et l'extraordinaire développement
économique de l'URSS passant d'un pays semi-féodal à
la seconde puissance économique mondiale n'aurait été
que propagande ; L'URSS aurait été un allié
fidèle de Hitler pour le partage du monde si ce dernier ne
s'était pas retourné contre elle, etc.
Des
ouvrages entiers pourraient être écrits en ne faisant
que lister les attaques contre le Mouvement Communiste International
et contre les pays socialistes, La liste est tellement longue et
aberrante qu'elle suffit pour enlever toute valeur aux critiques
qu'elle contient, à moins de considérer que le monde
entier a été idiot et aveugle pendant plusieurs
décennies. Sur ce front aussi aucune concession ne doit être
faite.
La
calomnie ouverte
Pour
clore le tableau, la bourgeoisie a besoin de détruire les
hommes qui refusent d'abandonner la référence, même
formelle, au marxisme-léninisme, à l'expérience
des pays socialistes et aux acquis du Mouvement Communiste
International. C'est pour cette raison que Georges Marchais est
attaqué aujourd'hui[1],
c'est pour cela qu'il faut le défendre, Défendre
Georges Marchais aujourd'hui, c'est défendre le socialisme qui
fut le véritable vainqueur du nazisme, c'est défendre
des milliers et des millions de communistes qui furent les vrais
héros de la lutte anti-nazie.
Plus
que jamais nous devons défendre notre idéal, car nos
échecs ne sont pas dus à trop de marxisme-léninisme
mais au fait que nous avons trop cédé de nos idées
et de nos valeurs devant l'attaque multiforme de la bourgeoisie
mondiale.
Le
communisme est la jeunesse du monde !
Décembre
1991
[1]
Une controverse interminable
entoura le passé de Georges
Marchais,
secrétaire général du Parti Communiste Français
(1970-1994),
accusé d'avoir été volontaire en Allemagne chez
Messerschmitt
et non pas au STO selon ses
dires. Selon son biographe Thomas
Hoffnung,
Marchais ne fut en fait ni volontaire ni requis du STO, il fut muté
en Allemagne par l'entreprise allemande d'aviation qui l'employait
déjà en France depuis 1940.
Son parcours pendant la guerre ne ferait dès lors que
refléter le sort de centaines de milliers de Français,
contraint pour survivre de travailler pour les Allemands, soit en
France, soit en Allemagne, une très large majorité de
l'économie nationale étant de toute façon déjà
mise au service des occupants (wikipedia)
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