Camarades, nous
remercions les organisations et associations présentes de
s’associer à l’hommage traditionnel de notre
Coordination Communiste aux soldats soviétiques morts sur le
sol français, enterrés en partie ici, au cimetière
militaire d’Haubourdin, à l’occasion de la
commémoration de la capitulation nazie.
Ces citoyens
soviétiques morts non loin d’ici entre 1940 et 1945,
furent des soldats, mais aussi des civils, capturés sur le
front de l’Est par les nazis et soumis au travail forcé
pour la construction du « mur de l’Atlantique ».
D’autres, immigrés russes antifascistes devenus mineurs,
participèrent aux grèves historiques du bassin minier
de 1941 contre les spoliations de l’occupant nazi. Evadés
des camps de travail, ils ont participé aux cotés de
français, à la résistance antinazie en
organisant sabotages, diversions de la Wehrmacht, propagande et
agitation politique, relai d’informations et de communiqués
venant de l’URSS.
La première
organisation clandestine d’évadés soviétiques
fut créée en octobre 1942 dans le camp de
Beaumont-en-Artois dans le Pas-de-Calais. L’un des héros
les plus connus dans notre région, c’est le lieutenant
Vassyl Poryk, qui dirigera un groupe de
partisans soviétiques FTP dans le Bassin Minier.
A la dernière
étape de la libération de la France, jusque 10 000
Soviétiques formaient 55 détachements, sans compter les
centaines de soviétiques intégrés dans des
détachements soviéto-français ou internationaux.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, 10 détachements soviétiques
ont combattu les occupants.
Ces
héros ont contribué à notre libération.
Ils ont été l’expression vivante de l’alliance
libre des peuples libres qu’a signifiée l’alliance
antifasciste contre le nazisme. Nous ne devons pas les oublier !
En leur
rendant ici hommage, nous saluons bien sur leur patrie d’origine,
l’Union Soviétique.
Il faut
sans cesse le rappeler, à l’heure où un certain
négationnisme se concentre sur le bien tardif « débarquement
allié » : C’est l’URSS qui a
fourni l’effort principal pour vaincre la bête immonde,
sur son propre sol.
85% des
divisions militaires de l’Allemagne hitlérienne ont été
détruites par l’Armée Rouge : 670 sur 793.
L’Armée Rouge a détruit 75% des avions allemands,
des pièces d’artillerie et des blindés. 80% des
victimes allemandes l’ont été sur le front
germano-soviétique, soit 3 millions de soldats.
Même
après le débarquement de 1944, l’Allemagne
n’avait que 60 divisions mobilisées à l’Ouest,
en France et en Italie, alors qu’elle devait maintenir 235
divisions à l’Est contre la pression gigantesque exercée
par l’Armée Rouge.
Dans
l’immédiat après guerre, ce fait historique était
indiscutable et connu de tous, avant de disparaître peu à
peu des manuels scolaires et des livres d’histoire
contemporains. En France, le Général De Gaulle lui-même
déclarait ainsi : « Les Français
savent ce qu’a fait la Russie soviétique et savent que
c’est elle qui a joué le rôle principal dans leur
libération ».
Camarades, suivant
Karl Marx qui affirmait que « l’histoire des
sociétés humaines n’est que l’histoire des
luttes de classes », nous savons que, même si les
formes peuvent changer en surface, les mêmes causes produisent
toujours les mêmes effets.
La même crise
économique que celle d’où surgirent, au début
du vingtième siècle, les formes les moins fardées
et les plus barbares du capitalisme, continuent de produire leurs
conséquences politiques.
On cherche de nouveau
à inventer des « ennemis de l’intérieur »,
puis à les harceler, à les insulter, à les
attaquer, par des formules idéologiques, mais aussi par des
actes –islamophobes par exemple- propres à diviser notre
camp, cherchant à nous monter les uns contre les autres
pendant que les « gros » s’engraissent de
plus belle.
Des manifestations
« identitaires » métastasent partout
impunément dans ce qu’ils appellent frauduleusement le
« monde libre », aux Etats Unis, en Europe,
pendant que ceux qui luttent pour des jours meilleurs y sont menacés,
poursuivis, agressés chaque jour, par la police, par des
milices…
Une police de plus en
plus acquise aux idées du Rassemblement National, des milices
autoproclamées pour faire régner l’ordre à
leur coté, ici pour défendre une statue de
colonialiste, là une frontière trop « poreuse ».
Une armée
travaillée par des « généraux en
retraite » avides d’ordre martial qui n’hésitent
plus, c’est nouveau, à prendre impunément la
parole…
Que d’outils
disponibles pour la bourgeoisie au pouvoir, inquiète qu’elle
est des révoltes populaires grondant avec plus de force ces
dernières années.
Les partis fascistes,
fidèles à leurs habitudes louvoyantes, se font choyer,
draguer, tutoyer par les « honnêtes gens »
qui nous gouvernent. Ils grimpent dans les sondages, dans les
suffrages, s’installent même dans les parlements et les
ministères. C’est ainsi qu’Hitler est parvenu au
pouvoir, ne l’oublions pas : toujours pour déjouer
une menace fantasmatique, pour instaurer l’état
d’urgence et des lois d’exception.
Il a fallu, en
Allemagne, des années de reculs des conquêtes
démocratiques et sociales, des années de propagande
antisyndicale et anticommuniste, pour le mettre en place ouvertement,
en 1933.
Hier, les communistes
d’Union Soviétique ont su écraser le fascisme en
rompant l’isolement, en fédérant autour d’eux
et avec eux, toutes les forces antifascistes de l’époque.
Hier les communistes
en France ont su conduire des fronts de résistance au
fascisme, en 1936 comme dans la résistance pendant
l’occupation nazie.
Apprenons d’eux,
au-delà de l’hommage que nous leur rendons aujourd’hui.
Inspirons nous de leur expérience, de leur opiniâtreté
à fédérer, pour conjurer toute resurgence de la
bête immonde, pour démasquer la fuite en avant
répressive du pouvoir capitaliste moribond, et pour jeter
ensemble les bases de nouveaux « jours heureux » pour
tous les travailleurs !
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