C'était
bien le 1er avril, mais cela n'a rien d'un poisson : le Sénat
a voté, sans aucune voix contre, un amendement interdisant des
réunions en non-mixité et la dissolution des
organisations qui les mettraient en œuvre. C'est un scandale
politique.
Aujourd'hui,
la bourgeoisie veut interdire aux victimes d'oppressions spécifiques
le droit de s'auto-organiser pour mieux résister à
l'oppression dont elles sont victimes. Mais d'abord, de quel droit
s'ingère-telle dans le fonctionnement de nos organisations ?
De quel droit nous impose-t-elle nos modalités de lutte ?
L'auto-organisation
des travailleurs et de l'ensemble des opprimés est un mode de
fonctionnement historique du mouvement ouvrier pour organiser la
défense de ses propres intérêts. Cette forme
d'organisation a toujours effrayé la classe sociale dominante
qui a tenté, notamment par la loi Le Chapelier de le leur
interdire au XIXème siècle. Accepter cet amendement,
c'est remettre en cause notre histoire de luttes pour la construction
d'organisations ouvrières qui défendent nos seuls
intérêts.
Accepter
un tel amendement, c'est aussi ouvrir la porte à une attaque
de masse contre l'ensemble du mouvement progressiste.
Accepter
la dissolution de l'UNEF, c'est accepter de mettre sur le même
plan Génération Identitaire et ses méthodes
violentes et fascistes et un syndicat étudiant historique.
Jusqu'alors, la dissolution devait être le fait de troubles à
l’ordre public. Aujourd'hui, le gouvernement et le Sénat
qui fait de la surenchère vont chercher le moindre prétexte
dans les modes d'organisation et, demain, dans les revendications.
Cet amendement, ajouté à la loi sur les séparatismes
aux relents islamophobes assumés, vise à empêcher
les exploités de s'auto-organiser au nom d'illusoires "
principes républicains", notion fourre-tout dans laquelle
même le RN trouve ses petits.
Quelle
est la prochaine étape ? La dissolution des organisations
issues de l’immigration ? La dissolution des syndicats qui
défendent les intérêts matériels et moraux
des travailleurs ? La dissolution des organisations communistes comme
dans nombre de pays européens déjà ? Avec un tel
amendement, c 'est l'ensemble des organisations progressistes et
démocratiques qui sont sur la sellette. Elle va renforcer la
criminalisation des actes de résistance contre les attaques
ultra-libérales de la bourgeoisie. Elle conforte la
criminalisation du communisme impulsée par l'Union Européenne.
La
Coordination Communiste 59/62 dénonce cet amendement qui est
une porte ouverte à la dissolution de toute organisation
s'opposant à la politique liberticide et capitaliste du
gouvernement. C'est une brique de plus posée sur la voie de la
fascisation. Elle affirme sa solidarité avec l'UNEF et
s'oppose catégoriquement à cet amendement porté
par des sénateurs dont la vision nauséabonde n'honore
pas la démocratie qu'ils sont censés protéger.
Elle appelle les organisations de gauche a ouvertement clarifier leur
position et critiquer leurs sénateurs qui se sont laissés
aller à voter ou s'abstenir devant un tel amendement.
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