Le mot qui caractérise
la politique française depuis l’apparition du
coronavirus sur notre territoire est le mot « scandale » :
scandale sanitaire au sujet du manque de masques, de tests, au sujet
des EPHAD sacrifiés et des lits d’hôpitaux
supprimés, scandale économique et social avec des
familles et des enfants qui ont faim et une incapacité
gouvernementale à organiser un confinement supportable, à
protéger les travailleurs obligés de travailler pour
soigner ou alimenter les populations, scandale international face à
la paralysie de l’Union Européenne pour endiguer cette
pandémie. Quand il s’agit de faire autre chose que de
ponctionner les travailleurs, les vautours se cachent. Mais le peuple
en colère résiste et un esprit de défiance et de
révolte souffle sur le pays ! Préparons le
déconfinement en mettant en avant nos propositions !
Nous refusons que nos
vies valent moins que leurs profits. Nous refusons que les parents en
autorisation spéciale d’absence soient basculés
en chômage partiel avec une perte de 16 % de leurs salaires !
Nous refusons que les travailleurs en chômage partiel soient
payés à 84% de leurs revenus. De l’argent, il y
en a dans ce pays ! 100 milliards ont été trouvés
pour les patrons contre un milliard pour les travailleurs les plus
précaires, les plus miséreux ! Rappelons que
l’année dernière plus de 60 milliards d’euros
ont été versés aux grands groupes du CAC 40, que
plus de 80 milliards d’euros nous échappent via
l’évasion fiscale, que le coût cumulé du
CICE donné au patronat ces dernières années est
d’environ 100 milliards d’euros en 2020, que la charge de
la dette est de 38 milliards d’euros !!! Sans parler de la
suppression de l’ISF qui plombe les comptes de l’Etat !
Pendant ce temps, la scandaleuse petite prime aux soignants (alors
qu’ils réclament des augmentations de salaire mensuel !)
ne coûterait à l’Etat que 1,3 milliards d’euros !
Cherchez l’erreur !
Quand la Chine est
capable de construire en 2 semaines un hôpital de campagne de
10 000 lits, le responsable de l’ARS de Nancy maintient
contre vents et marées la fermeture de plusieurs centaines de
lits d’hôpital. Le scandale fut tel que le responsable
fut limogé mais nul doute que ses amis politiques sauront lui
trouver un parachute doré ! Voilà résumé
tout le cynisme de la macronie. N’oublions pas que 4 200 lits
d’hospitalisation complète ont été
supprimés en 2018 et plusieurs dizaines de milliers depuis le
début des années 2 000 par les gouvernements
successifs de droite et du PS mâtiné de Verts. Les
soignants luttaient depuis des mois pour dénoncer l’asphyxie
de l’Hôpital…. mais ils recevaient alors gaz
lacrymo et coups de matraques.
Le confinement n’a
pas étouffé la colère populaire, elle doit
s’exprimer après le 11 mai pour éviter que Macron
nous fasse payer les conséquences de son incurie.
Que l’on vive dans
une grande maison ou devant s’entasser à 5 voire plus
dans un appart de 50 m² voire moins, tout le monde n’a pas
vécu le confinement de la même façon, et pour
beaucoup le confinement a été un miroir grossissant sur
les difficultés du quotidien, entre mal logement et difficulté
à remplir le caddie. Trop de salariés ont été
contraints de travailler la peur au ventre alors qu’ils
bossaient en n’étant pas suffisamment protégés,
et parfois même dans des secteurs non-essentiels. Quant aux
pleins pouvoirs de contrôle donnés à la police,
ils ont permis des violences policières inadmissibles qui
expliquent l’explosion de la colère dans les quartiers
populaires.
La séquence
politique d’avant le coronavirus, marquée par la lutte
pour les retraites et, avant encore, la lutte sociale des Gilets
Jaunes, s’était accompagné d’une
accélération du tout-répressif, processus sur
fond de fascisation de l’appareil d’Etat dans un contexte
de plus en plus répressif de la bourgeoisie qui a de plus en
plus de difficultés à continuer à régner
avec les méthodes anciennes. Aujourd’hui, ils nous
préparent un déconfinement de choc : semaine de
60 heures, journée de 10 heures, le grand retour en arrière
aggravant la destruction largement entamée des conquis sociaux
et démocratiques du Conseil National de la Résistance
(CNR), des grèves générales de 36 et de 68.
Soi-disant de manière « dérogatoire »
et « temporaire » mais c’est une manière
insidieuse d’accoutumer les esprits au fait qu’ils
veulent nous faire payer la crise, nous faire rembourser les
milliards sortis précipitamment par l’Etat comme prix de
son imprévoyance, comme prix des austérités
libérales des années et décennies passées !
La colère se
déconfinera à hauteur du cynisme capitaliste avec
laquelle cette crise a été gérée. Contre
Macron et son « monde ». Contre l’Union
Européenne aussi dont la faillite est manifeste. En Italie, ce
sont les cubains, les vénézuéliens, les chinois,
les russes, qui sont venus au secours de cette population victime
d’une véritable hécatombe avec plus de 25 000
morts à ce jour. La solidarité internationaliste des
chinois et des cubains dans différents pays touchés par
le virus (les médecins cubains sont aussi en Martinique, en
Guadeloupe, en Guyane !) restera gravé dans nos mémoires.
Quand on pense que Cuba est toujours sous embargo états-unien !
Les Etats-Unis auraient même besoin de l’aide cubaine
pour faire face à la pandémie qui fauche des vies par
milliers, notamment dans les quartiers pauvres, surtout les
travailleurs noirs et hispaniques.
Au
moment du déconfinement, la colère du peuple sortira de
son carcan et l’unité
des organisations et la massification combative du front de
résistance antilibéral antifasciste anti impérialiste
antiraciste antiguerre écologique et euro critique
seront une nécessité pour soutenir cette révolte
contre les dirigeants qui nous ont mis un pied dans la tombe !
Il est hors de question que les travailleurs payent cette crise qui a
été amplifiée par des années de gavage
des actionnaires du CAC 40 et du MEDEF par tous les gouvernements, du
parti socialiste aux républicains !
Notre camp doit dès
maintenant se retrouver autour d’un certain nombre de
revendications qui serviront à marquer la résistance
contre la politique moyenâgeuse qu’on tend à nous
imposer ! Face à l’incurie de ce gouvernement et de
ses donneurs d’ordre de l’UE, nous devons reprendre en
main les outils de notre souveraineté et de notre dignité.
La seule et unique façon d’éviter que les masses
dans leur colère soient trompées et menées à
l’abattoir patronal, y compris fasciste, c’est de
synthétiser les revendications qui prennent en compte les
intérêts immédiats des classes et couches
sociales victimes des attaques patronales, de l’austérité
libérale et de la paupérisation pour contribuer et
participer aux luttes et révoltes populaires et frayer ainsi
la voie à l’alternative antilibérale puis
anticapitaliste :
Nationalisation, sous
contrôle des usagers et des salariés, des industries
pharmaceutiques et des laboratoires de recherche,
Nationalisation des
EPHAD,
Plan d’urgence
pour le système de santé,
Relocalisation des
activités productives en France
Réduction du
temps de travail à 32h hebdomadaires avec embauches
compensatrices
Réquisition des
dividendes 2020 des entreprises du CAC40/MEDEF pour les affecter aux
TPE, aux salaires, pensions, et prestations sociales ;
Plan d’urgence
pour l’habitat (réhabilitations et constructions neuves
et écologiques) ;
Moratoire sur les loyers
impayés et interdiction des expulsions locatives ;
Régularisation
des travailleurs de l’ombre, les sans-papiers ;
Droit de vote aux
immigrés contre la propagande raciste des fascistes ;
Rétablissement et
hausse conséquente de l’ISF ;
Récupération
des 80 milliards par an d’évasion fiscale et
remboursement du CICE ;
Référendum
d’initiative populaire (RIP) sur les diktats de l’UE sur
les Etats membres ;
Souveraineté
nationale et populaire retrouvée par une sortie de l’Union
Européenne et de l’OTAN.
Commissions d’enquête
parlementaire (Assemblée Nationale et Sénat) sur la
gestion de la pandémie, avec auditions publiques
retransmises.
Pas de justice, pas de
paix ! N’accordons aucun répit à Emmanuel
Macron !
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