Notre
débat s'est articulé autour de la nécessité
de démasquer les différentes stratégies US
indirectes et directes de déstabilisation du gouvernement
vénézuélien, leurs raisons. Nous avons échangé
sur le rayonnement du « chavisme » à
l'international et sur le sous-continent, et des forces de la
révolution bolivarienne avec Cuba socialiste et les pays de
l'ALBA, qui expliquent la résistance à ces agressions,
face à la vulnérabilité d'un Allende au Chili
par exemple en 1973...
Sont
notamment intervenus nos camarades Alex Anfruns (Journaliste
d'Investig'action et connaisseur du pays, rédacteur en chef du
mensuel « Journal de notre Amérique »),
ainsi que Régis Vandeweghe, président de France Cuba
Lille Métropole.
Quelques
éléments contre la désinformation...
Le contexte
- Dans les années
90-2000 : premières vagues de crise profonde de
l’ultralibéralisme agressif en Amérique Latine
(en Argentine, en Bolivie avec la « guerre de
l’eau ») avec le déchainement impérialiste
US libéré de la « guerre froide »
contre le « bloc de l’Est » et les
grandes vagues de privatisation…
- Au Venezuela :
Puissance pétrolière sous domination, entièrement
dépendante économiquement des USA, alternances
formelles d’un « PS » (AD) et d’un
« LR » (COPEI) pour reconduire les mêmes
politiques, aujourd’hui toujours unis contre le PSUV
- La catastrophe du
caracazo : grandes révoltes populaires, la police
tire à balles réelles sur le peuple : 200 morts en
1992. La presse occidentale ne mentionne pas.
- Première
élection « surprise » d’Hugo
Chavez, qui brise le carcan du bipartisme, en 1998-1999 : le
PSUV remportera 17 succès sur 18 élections par la suite
jusqu’aujourd’hui – la droite se morcelle et
s’affaiblit.
- Succession
d’attaques patronales sous toutes les formes possibles,
illégales (putsch raté de 2001) et légales ou
semi-légales : campagnes de diffamation, de chantage
patronal au vote, de lock-out patronaux, tentatives de reconquête
lors d’un référendum révocatoire. Une
guerre médiatique entre chaine publique et un front de toutes
les chaines privées s’engage.
- 2004 :
Développement de l’ALBA (contre projet à l’ALCA
sous domination US) : la « révolution
bolivarienne » qui veut soustraire le sous-continent de
l’emprise US, en incluant dans des rapports gagnant-gagnant les
pays s’inscrivant plus ou moins durablement dans le sillage
chaviste (Bolivie, Equateur, Nicaragua, Uruguay, des îles des
Caraïbes, etc. avec comme leader historique Cuba).
- 2013 : Mort de
Hugo Chavez, succession de Maduro, réélu sans aucune
contestation possible. Une crise économique se déploie
avec deux causes fondamentales : Les faiblesses du chavisme dans
un pays encore économiquement dépendant / Les attaques
incessantes intérieures (bourgeoisie) et extérieures
(UE et USA) en resserrant l’étau des approvisionnements,
inflation galopante.
- Août 2018 :
Attentat manqué contre Maduro
- Janvier 2019, le
groupe de Lima appelle à renverser Maduro
- Coup d’Etat au
Brésil pour dégager Dilma Rousseff et placer le
fasciste Bolsonaro.
- Trump, Macron et
d’autres reconnaissent Guaido comme nuveau président,
nouvel échec de la déstabilisation.
- Avril 2019 :
Déclenchement d’un embargo officiel des USA contre le
pétrole vénézuélien (75% du brut
vénézuélien est acheté par les USA) pour
« achever » la déstabilisation
économique du pays. Les masques tombent.
Richard Nixon :
« Allende ne peut pas devenir président :
10 millions de dollars disponibles, davatange s’il le faut, un
boulot à temps plein avec les meilleurs hommes que nous
avons ; faites hurler l’économie chilienne ! »
(Archive déclassifiée – avant l’élection
d’Allende, 1973)
Lawrence
Eagleburger, ministre de
Reagan et Bush père, retraité interviewé à
FoxNews : « Nous devons user de nos outils
économiques pour faire en sorte que l’économie
vénézuélienne aille plus mal et que l’influence
du chavisme s’effondre. Tout ce que nous pouvons faire pour que
l’économie vénézuélienne s’enfonce
dans une situation difficile est bon à prendre. »
Steven Mnuchin,
secrétaire au Trésor de Trump : « Nous
allons prendre de nouvelles sanctions économiques pour
étrangler le Venezuela » (2017)
Kurt Tidd,
actuel Amiral de l’US Navy : « Nous devons
intensifier l’insatisfaction populaire en favorisant plus
d’instabilité et de pénuries. Nous devons
organiser la fuite des capitaux étrangers, la dégringolade
de la monnaie nationale, en appliquant de nouvelles mesures
inflationnistes. Nous devons faire obstruction à toutes les
importations, démotiver les investisseurs étrangers,
rendre plus critique la situation pour la population. Nous devons
avoir des alliés internes pour qu’ils génèrent
des manifestations, des troubles, de l’insécurité,
des pillages des vols et des attentats » (Document de
11 pages du SouthCom Fuite publiée par Stella calloni,
journaliste argentine, février 2018)
Département
du Trésor USA, janvier 2018 : « La
campagne de pression contre le Venezuela porte ses fruits. Les
sanctions financières que nous avons imposées à
ce pays oblige le gouvernement à être en défaut
de paiement pour sa dette. Nous pouvons assister à un
effondrement économique total du Venezuela, donc notre
politique fonctionne, notre stratégie fonctionne et nous la
maintiendrons ».
Tania Diaz,
vice présidente de l’Assemblée Constituante du
Venezuela : « Je pense que ces attaques de la part
de ces gouvernements s’inscrivent dans une stratégie qui
vise à faire vaciller les institutions vénézuéliennes,
pas seulement le président Nicolas Maduro, et dont le but
final est d’intervenir dans le pays pour piller les immenses
réserves en minerais du Venezuela. Ce pays est la première
puissance pétrolière au monde, il dispose d’une
réserve de 300 milliards de barils, c’est-à-dire
du pétrole pour encore 300 ans. C’est aussi le cinquième
pays en matière de réserve de gaz, le deuxième
pour l’or, il y a de tout, des terres cultivables, de l’eau,
du fer, des diamants. C’est ce qui explique ces attaques de la
part de ces gouvernements. » (RFI janvier 2019)
CIA
(Rapport dans le Fact book) : « Les
investissements sociaux au Venezuela durant l'administration Chavez
ont réduit le taux de pauvreté de près de 50% en
1999 à environ 27% en 2011, augmenté le nombre
d'inscriptions à l'école, réduit la mortalité
infantile et des nouveau-nés de façon notable et ont
amélioré l'accès à l'eau potable et à
des installations sanitaires »