Depuis
le 17 novembre, le mouvement des gilets jaunes s’installe dans
des actions de blocage qui renouent avec celles de l’ensemble
du front militant, que ce soient les luttes contre la loi El Khomri
ou celle des cheminots : Blocages de raffineries, blocages de
ronds-points et manifestations massives dans les grandes villes. Ce
mouvement inclut objectivement de nouveaux pans du monde du travail,
qui, pour une partie, s’abstenaient lors des élections
et étaient absents des luttes et des cortèges passés.
Bien qu’absents, ils n’en subissaient pas moins les
attaques frontales des gouvernements et du MEDEF, appliquant les
plans de destruction sociale de l’Europe de Bruxelles, qui ont
grignoté peu à peu leur pouvoir d’achat. D’une
certaine manière, comme le dit le viel adage populaire, la
coupe est pleine !
Ce
mouvement jaillit d’un ras-le-bol face aux innombrables coups
du gouvernement contre toutes les couches de la population :
travailleurs, précaires, retraités, chômeurs,
artisans... La énième hausse du prix des
carburants aura été la goutte qui fait déborder
le vase.
Ils
se sont mis en mouvement, créant parfois la stupeur des
intellectuels de « gauche » peu habitués
à cette mise en mouvement du peuple dans toute sa fougue et
qui fait éclater sa colère rentrée depuis tant
de mois et d’années ; ou déclenchant des
réactions inappropriés de syndicalistes amers des
défaites passées et de l’absence dans les luttes
dures à ce moment-là de toute cette « France
des ronds-points » qui émerge à la lutte.
Rien
n’aura été épargné aux Gilets
jaunes, visant à la caricature : accusés de
« poujadisme », de « racisme »,
de « fascisme »… pour tenter d’affaiblir
le mouvement et, surtout, d’éviter la jonction entre ces
« gilets jaunes » et le mouvement ouvrier
organisé, notamment les syndicalisme de lutte de classe. Alors
qu’il s’agit d’un mouvement de masse, populaire,
avec toutes les contradictions certes que l’on peut trouver au
sein du peuple, sans nier les tentatives d’infiltration
fasciste réelles, à combattre, mais qui ne sauraient
nous détourner de la caractérisation fondamentale de ce
mouvement : un mouvement de masse des couches les plus précaires
et des couches moyennes précarisées contre la vie chère
et le mépris de classe de Macron.
Mais
les gilets jaunes tiennent bon et se conscientisent dans la lutte.
L’avalanche de la propagande bourgeoise dans les médias,
de stigmatisations, et de répression policière sans
retenue n’y font rien. Et c’est maintenant, enfin,
l’union des gilets jaunes et des gilets rouges qui est à
l’ordre du jour. Individuellement bien sûr, au sein même
des Gilets jaunes, dès le début, des « gilets
rouges » étaient présents… mais c’est
l’engagement des organisations du mouvement ouvrier qui est
désormais posé et commence à se réaliser,
ca et là. Il faut que les blocages s’unissent
aux grèves, seule arme qui peut, dans la durée, bloquer
réellement l’économie et faire rendre gorge à
ce gouvernement de nantis. A l’image de la grève dans
les raffineries du groupe Total. C’est la voie à
suivre !
D’une
protestation légitime contre la hausse des prix à la
pompe, hausse déguisée en mesure « écologique »
(alors qu’on supprime désormais toutes les petites
lignes ferroviaires propres pourtant à désengorger un
trafic polluant !), la colère a mis sur la table tous les
problèmes de salaires et de coût de la vie, et le rejet
massif du « monarque » méprisant, qui
finit par se résumer dans une formule réclamant la
démission de Macron. Les français n’en peuvent
plus de servir de vache à lait pour payer la crise du
capitalisme à la place de ses véritables auteurs !
Toute
la gauche antilibérale, de la FI au PCF, appuient maintenant
les revendications, hésitant cependant encore parfois dans
l’investissement complet dans la lutte. De leur côté
les gilets jaunes mobilisés ne pourront que reconnaître
à travers les étapes successives de la lutte, la
nécessité d’une mobilisation solide, de plus en
plus organisée, et les organisations syndicales et politiques
du mouvement ouvrier ont tout intérêt à
travailler à aider cette structuration, notamment en lançant
des « cahiers de doléances / cahiers de
revendications » , sinon les fascistes travailleront à
cette structuration, pour détourner la colère populaire
vers des impasses.
Ce
que le gouvernement relayé par les médias à la
solde appelle notre « violence » est une
réponse à la violence patronale, à la violence
de la classe dirigeante qui précarise nos vies depuis
maintenant trop d’années ! Nous ne pouvons plus
nous payer le luxe d’un éparpillement, au moment où,
de toute évidence, Macron et ses barbouzes sont affaiblis !
Aujourd’hui plus que jamais, un front citoyen, syndical,
politique antilibéral doit se développer jusqu’à
la victoire ! Tous ensemble dans l’action quotidienne, en
particulier le 1 décembre, pour préparer et amplifier
les prochaines étapes de la lutte !
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