D'abord colonie de
l'impérialisme allemand, puis « protectorat » de la France, le
Togo, dans le sillage des luttes pour l'indépendance nationale, sonnait le
glas du colonialisme français le 27 avril 1958 avec la victoire électorale
des partis nationalistes indépendantistes (CUT, JUVENTO,
MPT,).
Cette
victoire fut de courte durée. Le Président démocratiquement élu du Togo
indépendant, Sylvanus Olympio, allait être lâchement assassiné le 13 janvier
1963 lors d'un coup d’état orchestré par le sinistre Jacques Foccart,
spécialiste des affaires africaines à l’Elysée, avec la complicité de l’Ambassadeur
de France au Togo Henri Mazoyer et du Commandant de la Gendarmerie française
Georges Maîtrier. L’homme de main de cette entreprise criminelle fut l’adjudant
Etienne Gnassingbé Eyadéma, un acteur zélé des guerres coloniales en Indochine
et en Algérie, autoproclamé Général et Chef d’Etat-Major de l’Armée.
Le
« crime » du premier président togolais, Sylvanus Olympio ? Il
préparait la sortie de son pays de la monnaie coloniale française le franc CFA.
Cet instrument de pillage et de domination contraint les néo-colonies
africaines à déposer dans le compte d'opération de la Banque de France d’abord
100 % au début, puis 65 % et aujourd'hui 50 % de leur réserve de
change.
Le 13
janvier 1967, le « Général » Etienne Gnassingbé Eyadéma prend le
pouvoir et va exercer une dictature sanglante de 38 ans à la tête d’une armée
en grande partie tribale, encadrée, formée, conseillée par des experts
militaires français. A la mort de l'autocrate en février 2005, un de ses fils,
Faure Gnassingbé prend le pouvoir suite à une répression sanglante qui aura
causé entre 500 et 1000 morts selon différentes sources.
En
2006, la mobilisation populaire avait obligé le fils à signer un accord
politique avec l’opposition prévoyant le retour à la constitution de 1992 votée
par le peuple togolais, laquelle précise que les élections présidentielles sont
uninominales à deux tours et limite le nombre de mandats présidentiels à 2
maximum. Son père avait déjà violé cette constitution en 2002 avec la
bénédiction du gouvernent français. Cet accord n’a donc jamais été respecté ni
par le père ni par le fils au pouvoir depuis 12 ans, le petit dictateur Faure
Gnassingbé.
Aujourd’hui
le peuple togolais manifeste massivement au quotidien dans tout le pays pour
exiger le retour à cette constitution de 1992, le vote de la diaspora togolaise
et la fin de cette dictature de 50 ans. Et cela dans un silence complice de nos
gouvernants et de nos médias impérialistes par ailleurs très friands
d'informations exotiques sur l'Afrique.
La
Françafrique, ce système de domination de notre impérialisme sur l'Afrique, est
de plus en plus bousculé par la mobilisation et les luttes populaires. En plus
du Franc CFA, l'impérialisme européen, parmi lequel la France, cherche à
imposer les APE (accord de partenariat économique) qui ouvrent de force les
marchés africains à la concurrence des multinationales européennes.
Par
exemple, les contestations populaires au Burkina Faso, pays de Thomas Sankara,
lui aussi assassiné pour préserver les intérêts impérialistes, sur le mot d’ordre
« dégager Blaise Compaoré » ont provoqué la fuite de ce dernier et
permis de mettre en place un processus électoral.
L'armée
française, bras armé de la Françafrique, est omniprésente sur tout le Sahel
pour y semer la mort au nom des intérêts des multinationales comme AREVA,
TOTAL, BOLLORE, ORANGE, LAFARGE, etc., et où de plus en plus de militaires
français trouvent la mort.
Il
faut en finir avec ce système. C’est pourquoi, la Coordination Communiste
déclare son soutien internationaliste total aux luttes des peuples africains
pour en finir avec le système néocolonial prédateur qu'est la Françafrique.
C'est la voie de l'unité entre nos luttes ici contre le capitalisme européiste
français et les luttes des peuples qui sont opprimés par notre impérialisme et
ses valets africains qui permettront de construire les véritables solidarités
internationalistes.
La
logique implacable des grands monopoles capitalistes du CAC 40 est ainsi
explicitée : "Puisque le commerce ignore les frontières nationales,
et que le fabricant insiste pour avoir le monde comme marché, le drapeau de son
pays doit le suivre, et les portes des nations qui lui sont fermées doivent
être enfoncées. Les concessions obtenues par les financiers doivent être
protégées par les ministres de l’Etat, même si la souveraineté des nations
réticentes est violée dans le processus. Les colonies doivent être obtenues ou
plantées afin que pas un coin du monde n’en réchappe ou reste inutilisé" (Woodrow Wilson, Président des
Etats-Unis de 1913 à 1921).
Contre
cette loi du plus fort, soutenons les manifestations de la diaspora togolaise
et africaine sur la base du principe : Prolétaires de tous pays et peuples
opprimés, unissez-vous !